Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

Dialogue entre les partis politiques chinois et français à Pékin, absence du PCF, heureusement il y a notre livre… par Danielle Bleitrach

Quel dommage que le PCF – comme la quasi totalité des partis de gauche français sauf le parti socialiste – soit aux abonnés absents de cette rencontre avec ses propositions… Qui s’en étonnera ? Fort heureusement notre livre (préfacé par Fabien Roussel), lors de la réunion qui aura lieu à Pékin du 10 au 12 novembre, sera au centre des communications présentées par notre éditeur Delga (une communication sur la transformation des institutions internationales signée par Edmond Janssen et Danielle Bleitrach ci-dessous) et de Marianne Dunlop (le rôle de la rencontre des civilisations qu’elle communiquera directement de Londres où elle joue l’art d’être grand-mère). Nous avons déjà transmis nos textes à l’académie des sciences sociales de l’université de Pékin. Cette institution, liée à une des très grandes universités, est organisatrice d’une importante réunion internationale autour du message de la Chine et de son président Xi Jinping pour un monde multipolaire. Nous parlons dans ces interventions de notre proposition d’adhésion aux BRICS et des différents débats qui ont eu lieu dans toute la France, dans des radios et publications (malheureusement nous ne pouvons pas faire état de la presse communiste qui est également aux abonnés absents en ce qui concerne notre livre et qui poursuit avec une belle obstination sa censure). Outre la tendance à ne pas pouvoir se débarrasser de la soumission à l’atlantisme, il y a chez ces « liquidateurs » un esprit de concurrence qui refuse de voir à quel point nous devons être nombreux dans nos approches différentes et complémentaires pour nous renforcer. Au positif, notre livre et son équipe apportent une autre image des communistes, de la gauche et de la France. Un livre qui en est à sa quatrième édition depuis sa sortie le 25 avril 2025, preuve qu’il a vaincu l’ostracisme non seulement de la presse bourgeoise, mais de quelques personnes qui utilisent les postes que le parti leur a confiés (notamment au secteur international du PCF et de l’Humanité, de la Marseillaise, et certaines revues) pour imposer leur point de vue et bloquer le débat. De partout néanmoins, des relais militants dans et hors PCF réclament le débat, achètent notre livre et questionnent ce fonctionnement … merci à tous, … (note de Danielle Bleitrach pour histoireetsociete)


( Xinhua ) 17:28, 31 octobre 2025
BEIJING, 31 octobre (Xinhua) — Le dialogue des partis politiques sino-français s’est tenu jeudi dans la capitale chinoise, sur le thème « Confiance mutuelle, coopération et résultats gagnant-gagnant : les relations sino-françaises face aux 60 prochaines années ».

Liu Haixing, chef du Département international du Comité central du Parti communiste chinois (PCC), a exposé les principes directeurs de la quatrième session plénière du XXe Comité central du PCC.

Constatant que les relations sino-françaises ont connu une accélération sous l’impulsion des dirigeants des deux pays depuis le début de la nouvelle ère, Liu a déclaré que le PCC est disposé à collaborer avec les principaux partis politiques français pour mettre en œuvre le consensus auquel sont parvenus les deux chefs d’État, renforcer l’apprentissage mutuel des expériences en matière de gouvernance et promouvoir le développement sain et stable des relations sino-françaises.

Les participants français à ce dialogue se sont félicités du message clair envoyé par la quatrième session plénière du XXe Comité central du PCC, qui appelle à poursuivre la promotion d’une ouverture de haut niveau, et ont exprimé leur volonté de travailler avec la Chine pour renforcer les investissements mutuels, préserver l’indépendance stratégique et parvenir à un développement mutuellement avantageux.

Les participants au dialogue, plus de 40 au total, comprenaient des représentants des ministères et des groupes de réflexion chinois concernés, des membres du Parti de la Renaissance, du Parti républicain, du Parti socialiste, du Parti Horizons, de l’Union des démocrates et des indépendants, le directeur de la Fondation pour la prospective et l’innovation, des fonctionnaires de l’ambassade de France en Chine et des membres de la communauté d’affaires française en Chine.

(Éditeur Web : Zhang Kaiwei)

Une de nos deux communications à la rencontre en Chine du 7 au 12 novembre à l’université de Pékin…

Le rêve de la modernité chinoise a son équivalent pour le peuple français 

Nous réfléchissons ici, dans cet atelier  à l’apport de la pensée de Xi Jinping, voici le modeste témoignage d’une expérience concrète. Je dirige une maison d’édition française, Delga,  qui depuis des décennies se donne pour mission la connaissance de l’histoire et de la réalité du monde d’aujour’hui face à la propagande qui sévit dans le monde occidental. Nous avons publié beaucoup de titres qui concernent la Chine, mais il faut relater l’expérience de notre dernière parution : « Quand la France s’éveillera à la Chine. La longue marche vers un monde multipolaire ». Un des auteurs Marianne Dunlop se trouve d’ailleurs dans un autre atelier. Ce texte a été rédigé avec un autre auteur Danielle Bleitrach, une universitaire et internationaliste.

Le titre de  l’ouvrage  mérite l’attention de notre atelier :  la longue marche, mais on pourrait tout aussi bien faire référence à la « guerre prolongée » du président Mao, parce que l’ouvrage invite à refuser le pessimisme, qui incite à la démission, comme le triomphalisme, qui évite de mesurer ce que reste à accomplir. En France comme en Europe, dans tout l’occident et aux USA, il y a une déconsidération de nos dirigeants, la crise est économique, mais aussi politique et culturelle. Pour le moment, il s’agit d’un scepticisme anarchisant, confus, qui profite aux forces les plus réactionnaires, racistes, xénophobes. Une pensée claire et orientée vers des solutions de paix, de justice et de développement comme celle du président XI est la plus urgente mais elle jouit de peu d’espace médiatique…  

L’ouvrage  est préfacé par Fabien Roussel, le secrétaire du PCF, et le livre propose que la France demande son adhésion aux BRICS, ce qui à court terme a peu de chance de se réaliser, mais a le mérite de produire un effet choc. La promotion de la proposition  s’accompagne d’une véritable activité des auteurs et des militants, des amis progressistes, dans les villes de France, les campagnes et dans un petit nombre de médias. Résultat : paru à la fin avril 2025, il en est à sa 4e édition, et l’un des auteurs va aller en parler à l’université d’Alger en décembre 2025. Ils ont un blog connu en France et au-delà, Histoireetsociete.

Le titre du livre  interroge … ll y a eu en France dans les années 1960, un livre célèbre intitulé Quand la Chine s’éveillera. Le titre de l’ancien ouvrage reprenait une phrase prophétique attribuée à Napoléon Ier : « Laissez donc la Chine dormir, car lorsque la Chine s’éveillera le monde entier tremblera ». Les auteurs du livre, Danielle Bleitrach, Marianne Dunlop, Jean Jullien et Franck Marsal, ont inversé la proposition en disant : C’est fait, la Chine s’est réveillée, c’est nous qui sommes endormis et qui devons prendre conscience de la réalité, tremblons,  parce que si nous voulons sauver notre peuple de la catastrophe qui le menace nous  avons intérêt à bien comprendre ce que dit la Chine parce que c’est la seule voie qui nous est offerte, celle de ce monde multipolaire, déjà là et irréversible par rapport à la chute de notre propre monde.

Dans les débats animés par les auteurs, il y a deux thèmes centraux qui reviennent dans les discussions. 

Le premier tourne autour de la désindustrialisation française. C’est une bonne chose, parce que comme l’a dit le président Xi jinping, l’innovation ne saurait se passer de la production matérielle. Mais il faut mener un combat contre nos dirigeants, qui tentent d’attribuer à la Chine les délocalisations et la perte des emplois et de la richesse nationale, le rôle joué dans la dette et l’inflation par cette désindustrialisation. Les auteurs de notre livre expliquent que la Chine n’a donné que son travail et n’a exploité aucun autre peuple. Il y a plus, l’idée de réindustrialiser la France est forte, elle débouche sur le protectionnisme illusoire. Mais il ne s’agit pas de reconstruire ce qui était mais de « moderniser » c’est le terme du présidentXi. Nous devons réfléchir à nos atouts propres en faveur d’un écosystème productif, une nouvelle génération ver l’IA et les énergies indispensables marquée par la robotisation, la conquête de l’espace, le nucléaire, des bassins d’emplois locaux de service et de formation de tous niveaux. Nous devons avoir notre rêve de modernité, à partir de là ouvrir le débat avec le pays leader de cette nouvelle phase comme tous les autres, dans le voisinage comme dans des relations plus lointaines. Et ces idées commencent à percer, même si elles sont loin d’être majoritaires, elles transforment totalement la relation à la Chine quand on prend conscience que la Chine est elle aussi un « marché » économique et culturel.

Le second exemple français porte sur  la question de la démocratie, alors que nous sommes sous l’emprise d’une propagande raciste et xénophobe. Il s’agit de faire connaitre la réalité de la Chine mais aussi de faire comprendre que le monde multipolaire qui se crée sous nos yeux ne ressemble pas à l’ancien.  Il n’est pas basé sur des alliances militaires ou économiques avec ses contraintes de blocus et de sanctions avec un dollar « militarisé ». Il y a la difficulté là une rupture avec le connu. C’est la complexité d’une relation d’égalité qui veut à la fois que l’on ne nous demande pas de changer de système mais de respecter le fait que dans les pays venus du sud, il y a une exigence de justice, d’égalité et donc de souveraineté que des centaines d’années de colonialisme et de néocolonialisme ont bafouée. Que tout cela est un processus en gestation qui à la fois produit de nouvelles institutions et transforme les anciennes.

Ce livre et surtout les débats auxquels il donne lieu en France commencent à avancer sur ce chemin, ces idées sont loin d’être majoritaires mais le terrain est favorable grâce à la longue marche du peuple chinois avec à sa tête des dirigeants éclairés au premier rang desquels le président Xi jinping.

Un dernier mot, les Français découvrent grâce à notre livre que la Chine a été durant des millénaires un peuple suzerain, que la tentative de le mettre en esclavage n’a jamais pu aller jusqu’au bout et que donc le peuple chinois et sa direction a longuement médité sur ce qui était bon pour elle, les réussites, les échecs du socialisme et que s’il existe un socialisme à la chinoise qui dans son « rêve » de modernité peut aider à ne pas subir ce qu’a été la modernité de l’occident, il peut exister un socialisme à la française qui inscrira lui aussi une nouvelle réalité de la liberté, de l’égalité et de la fratenité.

Danielle Bleitrach, Edmond Janssen

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