Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

Afonine sur la chaîne « Rossiya-1 » : Nous devons soutenir les forces socialistes dans le monde entier, car ce sont les amis de la Russie.

Là encore, grâce à une traduction de Marianne, Histoireetsociete est une des rares voix française à vous offrir l’opinion des communistes russes sur les négociations Russie – Etats-Unis. Un point de vue original qui ne consiste pas à vous inviter à approuver l’escalade belliciste contre la Russie. Ceux que l’on nous décrits comme les méchants en l’occurrence Poutine et Trump sont analysés pour ce qu’ils sont, comme le rôle essentiel de la pression des peuples sur des protagonistes de sommet fluctuants dans leur définition de l’intérêt national… (note de DB traduction de M.D pour histoireetsociete)

Юрий Афонин

Le premier vice-président du Comité central du Parti communiste russe, Youri Afonine, a participé à l’émission « 60 minutes » sur la chaîne de télévision « Russie-1 ». Le studio a discuté du déroulement des négociations sur le règlement du conflit russo-ukrainien et de la préparation de la rencontre entre les présidents russe et américain.

Le sommet Russie-États-Unis pourrait devenir un événement clé dans le cadre des négociations de paix. Trump fait constamment des déclarations contradictoires, mais il n’a pas renoncé à ses tentatives d’obtenir des résultats et de jouer un rôle central dans le règlement du conflit. C’est pourquoi, à la veille de sa rencontre avec le président russe, il reçoit Zelensky afin de le convaincre d’être plus conciliant.

Youri Afonine a souligné qu’au cours du dernier mois, les déclarations de plusieurs politiciens européens et américains ont créé un contexte médiatique favorable à l’Ukraine, ce qui a pu induire Zelensky en erreur. Apparemment, il s’était déjà imaginé une image idyllique, où lui et Trump, après les négociations, donnaient une interview à la presse sur la pelouse de la Maison Blanche, Trump lui tapotant paternellement l’épaule et promettant de lui donner des « tomahawks ». Mais au lieu d’armes, Zelensky a reçu une réprimande de Trump, puis a déclaré de manière confuse à la presse que l’Ukraine était prête à mettre fin aux hostilités sur la ligne de contact et que ce n’était pas une mauvaise option.

D’un autre côté, a fait remarquer Youri Viatcheslavovitch, nous devons toujours garder à l’esprit que lorsque l’on dit « Trump soutient Poutine » ou « Trump soutient Zelensky », cela dépend toujours de la situation et n’a pas beaucoup de sens. Trump n’exprime que les intérêts des États-Unis, tels qu’il les voit et les comprend. Les États-Unis sont une grande puissance, Trump est un homme politique sérieux, et il peut mener sa politique sans tenir compte de l’avis de ses partenaires de l’OTAN.

Malgré toute son excentricité, le président américain adopte presque toujours une approche pragmatique, propre à un homme d’affaires. Je pense, a déclaré Youri Afonine, que lors de leur conversation téléphonique, le président Poutine a réussi à présenter à Trump des preuves que le potentiel économique et militaire de la Russie, ainsi que l’unité du peuple, nous permettront d’atteindre nos objectifs. Nous continuerons à libérer le Donbass et nos régions, nous poursuivrons sans relâche nos efforts pour assurer la sécurité à long terme du pays. Et puisque cela finira par arriver tôt ou tard, pourquoi faudrait-il que beaucoup plus de gens meurent ?

Il y a bon espoir que le message du président russe ait été entendu et bien compris. Bien sûr, nous savons que l’orientation de la politique occidentale peut changer radicalement en fonction des circonstances, a déclaré le premier vice-président du Comité central du Parti communiste russe, mais si la Russie continue à faire preuve d’une volonté inébranlable, de fermeté et de détermination dans la réalisation de ses objectifs, je pense que nous obtiendrons le résultat souhaité.

Le choix de Budapest pour les négociations entre Poutine et Trump est une décision très symbolique, a souligné Youri Afonine. Le « parti de la guerre », incarné par les politiciens européens, a reçu un camouflet de la part de Trump. La chef de la diplomatie européenne, Kaja Kallas, a déclaré, en se retenant à peine : « Comment est-ce possible ? Nous avons imposé toutes les sanctions possibles contre Poutine, nous avons un mandat de la Cour pénale internationale, et il vient en Europe. » Oui, messieurs, on ne vous a pas demandé votre avis. Et les négociations de paix se dérouleront sans vous, sans vos Macron, von der Leyen et autres « faucons ». Le sort du monde sera décidé en Europe, mais l’Europe elle-même, qui s’est engagée sur la voie de la guerre, ne sera pas invitée aux négociations.

Le fait que l’Europe se prépare à une grande guerre sous prétexte de protéger l’Ukraine devient de plus en plus évident, a déclaré Youri Viatcheslavovitch. En alimentant le mythe de la « menace russe », elle augmente considérablement ses dépenses militaires et se réarme activement. En Allemagne, on parle de passer d’un système de recrutement contractuel à un service militaire obligatoire. L’Allemagne est le pays le plus peuplé d’Europe occidentale et la plus grande économie de l’Union européenne. Si un tel pays commence à renforcer ses forces armées, il convient de se demander pourquoi.

Youri Afonin a rappelé qu’après sa défaite lors de la Première Guerre mondiale, l’Allemagne avait été autorisée à disposer d’une petite armée de volontaires, la Reichswehr, dont l’effectif ne devait pas dépasser 100 000 hommes. Mais en violation du traité de Versailles, Hitler a instauré le service militaire obligatoire en 1935. Et quatre ans plus tard, la Seconde Guerre mondiale éclatait. Aujourd’hui, dans le contexte de la militarisation croissante de l’Europe, ces analogies historiques semblent extrêmement inquiétantes.

En conclusion, le premier vice-président du Comité central du Parti communiste russe a commenté l’histoire du dernier bombardement d’un bateau colombien par l’armée américaine. Les Américains affirment que le bateau appartenait à des trafiquants de drogue, tandis que les Colombiens affirment qu’il s’agissait simplement d’un pêcheur. Outre sa soi-disant politique de paix, Trump a beaucoup de problèmes dans son propre pays, mais il essaie de ne rien laisser passer, a fait remarquer Youri Afonine. Actuellement, son attention s’est déplacée vers l’Amérique latine, où les États-Unis ont toujours eu de nombreux intérêts et ambitions.

Les accusations portées contre les dirigeants colombiens et vénézuéliens d’organiser le trafic de drogue sont d’une hypocrisie et d’un cynisme monstrueux de la part des États-Unis. Tant que les forces pro-américaines de droite étaient au pouvoir en Colombie, pendant des décennies, il n’y avait pas de telles accusations. Dès que le président de gauche Gustavo Petro a été élu, elles sont apparues.

En réalité, tout le monde sait très bien que là où se trouvent l’armée et les services secrets américains, on assiste à une croissance rapide de la production et du trafic de drogue, qu’ils organisent et protègent eux-mêmes. Après la guerre du Vietnam, le « triangle d’or » est apparu en Indochine, le plus grand centre de production de drogue. Après l’occupation de l’Afghanistan, la production d’opiacés y a fortement augmenté. En Colombie et dans de nombreux autres pays d’Amérique latine, ils ont depuis longtemps tout pris en main. Et ils sont très gênés par les dirigeants de gauche Pétro et Maduro, qui tentent de détruire toute cette activité lucrative. En général, tous les germes du socialisme en Amérique latine les dérangent, Cuba les dérange particulièrement. Issu d’une famille cubaine en exil, le secrétaire d’État Marco Rubio active clairement ce programme anticommuniste dans l’administration Trump.

Eh bien, nous devons soutenir les forces socialistes en Amérique latine et dans le monde entier, a souligné Youri Viatcheslavovitch, car ce sont nos amis fidèles, hérités de l’Union soviétique.

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