Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

Les silences de Le Hyaric disent davantage par Jean Julien (Xuan)

En complément de notre début de réflexion sur la dialectique idéaliste et la dialectique matérialiste, l’une n’étant qu’habileté dans l’art d’avoir raison et l’autre assortie du critère de la pratique qui ne se laisse pas bercer par les bons sentiments et la mauvaise littérature, Jean Jullien (Xuan) remet ça dans l’analyse des sophisme de Patrick Le Hyaric et la manière dont cet art d’avoir raison en dépit des faits jouit de moyens dans les débat du PCF que d’autres n’ont pas… un débat exemplaire et qui est politique, le contraire d’un art d’avoir raison en employant des arguments ad hominem… (note d’histoireetsociete )

Le 16 octobre, Scarlett Bain sert encore la soupe à Le Hyaric, qui nous donne sa recette pour « empêcher les fascismes ».

https://www.humanite.fr/en-debat/fascisme/patrick-le-hyaric-combattre-les-alienations-et-les-dominations-pour-empecher-les-fascismes

« Quel rôle le communisme peut-il jouer dans cette bataille ? Quel autre chemin peut-il tracer ?

Quelle humanité voulons-nous être ? Quel monde désirable construire ensemble ? Voilà le cœur des résistances et des questions qui parcourent le monde dans la recherche d’une issue au capitalisme. Sortir de l’impuissance, combattre les aliénations et les dominations, porter le projet « d’une association où le libre développement de chacun est la condition du libre développement de tous », selon la formule de Marx, c’est la condition d’empêcher les fascismes. Se préoccuper « d’introduire jusque dans la société d’aujourd’hui des formes nouvelles de propriété, à la fois nationale et syndicale, communistes et prolétariennes », comme nous l’a enseigné Jaurès, dans le cadre, poursuivait-il, « de ce que Marx a nommé magnifiquement l’évolution révolutionnaire ».

La parole de Le Hyaric est pleine d’espoir et de bons sentiments et il cite volontiers Marx, en oubliant quelques détails. « l’association où le libre développement de chacun est la condition du libre développement de tous » est la conclusion d’une phrase du Manifeste, qui commence par ces mots : « A la place de l’ancienne société bourgeoise, avec ses classes et ses antagonismes de classes, surgit une association où … ».

Ainsi cette société d’où ont disparu les classes et les antagonismes de classe…mais comment ont-ils donc disparu ? Par quel miracle, quand il nous décrit « une relance de la lutte des classes par la caste capitaliste contre les classes laborieuses des usines, des entrepôts, des champs, des universités et des laboratoires » ?

Il s’agit, mais là ce n’est plus du tout du Karl Marx, « d’introduire jusque dans la société d’aujourd’hui des formes nouvelles de propriété, à la fois nationale et syndicale, communistes et prolétariennes ».

Là Le Hyaric nous prend un peu pour des jambons parce qu’on peut se demander comment, dans un pays aussi centralisé que le nôtre et parvenu au stade monopoliste d’Etat,  il sera possible d’introduire des formes de propriété « communistes et prolétariennes ».

Déjà si les formes de propriété sont communistes, elles ne peuvent pas être prolétariennes en même temps, puisque le prolétariat n’existe plus dans une société débarrassée de ses classes et de ses antagonismes de classes : il n’y a plus ni prolétariat ni bourgeoisie n’est-ce pas ?

Il semble ici que Le Hyaric ait quelques difficultés avec le marxisme.

Mais il cite encore Marx, ou plutôt c’est Le Hyaric qui cite Jaurès, qui cite Marx : c’est la magie de « l’évolution révolutionnaire » paraît-il. Voilà une formule qui dit tout et son contraire, mais elle n’a rien de dialectique parce que qu’une évolution n’est pas révolutionnaire. Elle le devient seulement lorsqu’elle se transforme en son contraire. Et elle n’est pas marxiste non plus parce qu’elle n’est pas de Karl Marx. Comme nous l’avons déjà signalé le texte de Marx dit Revolutionäre Entwicklung, ce qui signifie développement révolutionnaire et non évolution révolutionnaire.

Il y a là de la part de Jaurès une escroquerie pour habiller son réformisme en marxisme, et de la part de Le Hyaric une escroquerie à la puissance supérieure en prenant ses lecteurs pour des ânes.

L’innocence apparente de Le Hyaric et ses châteaux de cartes théoriques, aussi instables que les pas d’un enfant de 10 mois, font peut-être penser à la candeur de Topaze, mais comme le personnage de Marcel Pagnol, Le Hyaric s’avère en réalité une fripouille de la pire espèce.

Parce qu’il y a de grands silences dans son livre.

Le Hyaric dans cet article ne dit cette fois plus un mot de l’essor de la Chine, ni du monde multipolaire dont la Russie fait partie intégrante,  ni de la déroute de l’hégémonisme acculé à la paix face à l’ONU.

Et maintenant cherchez un peu le mot « socialisme » pour voir. Déjà dans cet article il n’en n’est pas question. Quant au livre, on peut compter le mot sur les doigts d’une main mais c’est pour en dire tout le mal qu’il en pense.

Dans quel camp se trouve Le Hyaric derrière toutes ses déclarations « communistes » ?

Le Hyaric n’a rien à opposer à la barbarie à part ses « formes nouvelles de propriété » instaurées à l’insu du plein gré de la grande bourgeoisie et sous son pouvoir d’état.

C’est-à-dire qu’à l’instar de Mitterrand qui se prétendait comme lui « anti capitaliste », de Hollande « l’ennemi de la finance », Le Hyaric ne veut pas entendre parler du socialisme, il est contre. Franchement contre.

Et à l’instar de Mélenchon, il rêve d’une 6e république, qu’il cite en effet au détour d’une page parce qu’il n’ose quand même pas nous en pondre un chapitre. La 6ème version du parlementarisme bourgeois.

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