Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

Global Citizen Award : Macron récompensé à New York des mains du PDG de BlackRock…

Le PDG de BlackRock Larry Finck en pleine crise parlementaire à propos des retraites, décore notre « cher » président. BlackRock est une société américaine qui travaille avec l’argent de fonds de pension, d’assurances, de banques et de petits épargnants, en l’investissant sur différents marchés pour les faire fructifier au maximum. En quelques années, BlackRock est devenue une référence dans le monde de la finance et se positionne aujourd’hui comme la première entreprise de gestion d’actifs mondiale indépendante. Avec plus de 16 000 employés répartis dans une trentaine de pays, le géant américain contrôle en effet plus de 6 000 milliards de dollars d’actifs financiers… Aucune autre société au monde ne gère autant d’argent. Le 10 juillet 2019, Emmanuel Macron recevait, entre autres, Larry Fink au Palais de l’Élysée. Lors de cet entretien, le patron de la multinationale était assis entre le Président de la République et Yves Perrier (patron de Amundi, le concurrent direct français de BlackRock). Depuis ce jour, BlackRock est accusé d’avoir influencé le gouvernement en faisant du lobbying pour le système de retraite par capitalisation. L’élévation au grade d’officier de la Légion d’honneur de Jean-Francois Cirelli, président de BlackRock France, le premier janvier dernier, n’a fait que renforcer cette croyance et la crise autour de la réforme du régime de retraite. C’est sous cette influence que l’actuel système de retraite par répartition se transforme en système de retraite par capitalisation. Notez que Emmanuel Macron est décoré par BlackRock à New York (note d’histoire et société)

Auteur(s)

G. Liguily

Publié le 26 septembre 2025 –

Macron

Emmanuel Macron reçoit le Global Citizen Award 2025 de l’Atlantic Council des mains du PDG de BlackRock, Larry Fink, lors de la cérémonie des Global Citizen Awards 2025, à New York, le 24 septembre 2025 Marin / AFP

Il y a comme un parfum d’ironie dans l’air. Emmanuel Macron vient de recevoir le Global Citizen Award, remis par l’Atlantic Council en marge de l’Assemblée générale de l’ONU à New York.

Mais ce “prix du citoyen du monde”, au petit goût de fiel, est là pour nous rappeler tout de même, que, sous ses deux mandats, et avec son aval politique, 1 608 entreprises françaises ont été cédées, fusionnées ou rachetées par des intérêts étrangers, et principalement américains. Est-ce cela que le Global Citizen Award saluerait ?

Le Global Citizen Award se veut une distinction pour les dirigeants “engagés à relever les défis globaux”. Cette année, Macron partage l’affiche, coincé entre l’homme à la tronçonneuse Javier Milei, président de l’Argentine, et un footballeur, Gianni Infantino, patron de la FIFA, distingué pour avoir rendu le football plus universel… et accessoirement plus lucratif !

Derrière ces hommages, une question s’impose : comment concilier un discours de “citoyen global” avec la réalité d’une France qui brade ses fleurons industriels, notamment aux États-Unis ?

Selon les données du London Stock Exchange Group (LSEG), 1 608 entreprises françaises ont été rachetées ou placées sous contrôle américain depuis 2014, pour un montant total d’environ 132 milliards de dollars. Parmi les exemples emblématiques : Alstom Énergie, vendu à General Electric en 2014, Technip, absorbé en partie via une fusion transfrontalière, Latécoère, équipementier aéronautique, cédé en grande partie à des fonds étrangers ou encore Doliprane, médicament le plus prescrit en France, produit par Sanofi, passé sous le contrôle du fond d’investissement américain CD&R, le 30 avril 2025.

Ces opérations illustrent ce que beaucoup décrivent comme une “désindustrialisation silencieuse” voir un “braquage économique”. Et dans ce contexte, imaginer Macron, honoré à l’international sonne comme une véritable provocation. Ici, on décore le président censé incarner un certain patriotisme économique, alors que son action est perçue par le plus grand nombre comme celle du bradeur de l’industrie nationale.

Attribuer un prix de “citoyen global” à un chef d’État qui laisse filer autant d’actifs stratégiques, c’est valider l’idée que la souveraineté nationale n’est plus qu’une simple monnaie d’échange.

Le véritable honneur ne serait-il pas, au contraire, de protéger les entreprises françaises de l’absorption gloutonne étrangère plutôt que d’en accompagner le transfert ?
 

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1 Commentaire

  • Xuan
    Xuan

    Je m’étais posé incidemment la question des affinités idéologiques au sein de l’Occident impérialiste « démocratique », opposé au reste du monde « totalitaire ».
    En observant que Trump pose à ces idéologues un cas d’école.
    Difficulté rapidement esquivée en inventant comme Le Hyaric une « internationale brune » de Trump à Poutine » qui évite de désigner l’hégémonisme US et ses larbins européens.
    En fait ces affinités ont des racines matérielles beaucoup plus profondes et l’opposition entre « démocratie » et « totalitarisme » ne convainc que les trois petits singes qui ne veulent ni voir ni entendre ni révéler ce qu’ils savent déjà.

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