Aujourd’hui nous nous intéressons à ce phénomène qui veut que toutes les institutions de la « démocratie » occidentale semblent contribuer à l’anomie – l’impossibilité de former collectif avec un projet qui corresponde à l’intérêt du groupe – ce qui se traduit par une foire d’empoigne généralisée interne et externe autour des intérêts personnels. La division et la guerre en devenant le mode de fonctionnement. Quoi de plus illustratif que ce prix Nobel de la paix en forme de coup d’Etat à Oslo pour encourager la guerre au Venezuela ? Il y a de grands idéalistes qui donnent des conseils pour revaloriser le prix Nobel généralement avec quelques opérations publicitaires qui ne relèvent pas plus de l’autre monde qui nait. L’anomie est une condition sociale définie par Durkheim, dans laquelle il y a désintégration ou disparition des normes et des valeurs qui étaient auparavant communes à la société. Le concept, traduction de « sans norme », survient pendant et suit des périodes de changements radicaux et rapides des structures sociales, économiques ou politiques de la société. Il s’agit, d’une phase de transition dans laquelle les valeurs et les normes communes à une période ne sont plus valables, mais de nouvelles n’ont pas encore évolué pour prendre leur place. L’intérêt du concept c’est qu’il lie ces changements structurels à la subjectivité des individus. Les personnes qui vivent pendant des périodes d’anomie se sentent généralement déconnectées de leur société parce qu’elles ne voient plus les normes et les valeurs qui leur sont chères reflétées dans la société elle-même. Cela conduit au sentiment que l’on n’appartient pas et n’est pas véritablement connecté aux autres. Pour certains, cela peut signifier que le rôle qu’ils jouent (ou ont joué) et leur identité ne sont plus valorisés par la société. Pour cette raison, l’anomie peut favoriser le sentiment de manque de but, engendrer le désespoir et encourager la déviance et le crime. (note et traduction de Danielle Bleitrach pour histoireetsociete)
Récompensée par le Comité Nobel pour avoir fait avancer une « transition pacifique », la politicienne parrainée par le gouvernement américain Maria Corina Machado est une dirigeante chevronnée du coup d’État qui a appelé Israël à envahir le Venezuela.
The gray zone
12 octobre 2025

Par Max Blumenthal
Le comité Nobel a décidé de plaider en faveur de la guerre de Trump contre le Venezuela, en décernant son « prix de la paix » à Maria Corina Machado, une militante du changement de régime financée par le gouvernement américain qui a aidé à mener plusieurs coups d’État manqués, de violentes émeutes de rue qui ont fait des dizaines de morts, et semble avoir promis les richesses pétrolières et minières de son pays à un consortium de milliardaires alignés sur MAGA en échange du financement de sa campagne d’incendie politique.
Saluée par le comité Nobel pour avoir prétendument tenté de réaliser « une transition pacifique » dans son pays, Machado a personnellement fait appel au Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu pour qu’il mène une invasion militaire du Venezuela.

Ci-dessus : La célèbre lettre de Maria Corina Machado à Netanyahu le suppliant d’envahir le Venezuela
Un an après avoir appelé Israël à détruire son pays, elle a publié une proclamation exigeant que les États-Unis lancent une guerre de changement de régime à la libyenne contre le Venezuela.
Machado est une marionnette de Marco Rubio, une création du complexe industriel Gusano parrainé par la CIA qui a apporté une terreur violente et un siège à tout pays d’Amérique latine défiant le consensus de Washington de privatisation et d’austérité, et un Pinochet en jupe qui purgerait violemment toute itération du chavisme si elle prenait le contrôle du palais de Miraflores.

Ci-dessus : Machado tente de soulever les membres de la classe supérieure de l’opposition vénézuélienne pour qu’ils s’emparent de la base aérienne de Carlota à Caracas, le 23 février 2019 (photo de Max Blumenthal)
Machado a passé des années à faire pression pour que les États-Unis et l’UE sanctionnent son propre pays, ce qui a entraîné des vagues de migration vers les États-Unis, alimentant le ressentiment nativiste qui a donné naissance à Trump. Lorsque Trump a envoyé des migrants vénézuéliens dans un camp de torture au Salvador cette année, Machado s’est rangée, comme on pouvait s’y attendre, du côté de Trump, le parrain actuel de sa carrière de putchiste, plutôt que de ses compatriotes.
L’attribution du prix Nobel à Machado donne un feu vert brillant à la guerre de Trump contre le Venezuela. Mais la décision est cohérente avec le rôle du Comité en tant qu’instrument de soft power de l’empire occidental. Il suffit de se rappeler qu’il a été décerné à Obama au début de son premier mandat, lui accordant une légitimité infinie avant sa destruction de la Libye, l’escalade des guerres en Irak et en Afghanistan, et la facilitation de la décimation de Gaza.
Étant donné que rien ne s’est passé dans la carrière de Machado sans le soutien et les conseils de Washington, la décision du Comité Nobel doit être considérée comme le résultat d’une nouvelle opération occidentale – un coup d’État à Oslo pour ouvrir la voie à un coup d’État à Caracas.
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