Todd dit des choses tout à fait pertinentes et il suscite un sain débat au sein du monde intellectuel et politique… Il est en embuscade derrière les statistiques de sa discipline démographique, « je n’y peux rien c’est comme ça! » C’est un choix méthodologique, celui de la possibilité d’observer les faits sociaux comme des choses, d’une manière comparative dans le temps et dans l’espace. Cela donne des « attitudes « comportementales » vérifiables dans de grandes masses de population. Ce n’est pas le marxisme, ce n’est pas Soboul mais un retour des sciences sociales vers l’histoire dont la référence reste Marc Bloch et Lucien Fèvre, aux Annales. Il faut bien mesurer ce que nous avons en commun tous et qui est essentiel pas seulement dans le débat politique immédiat mais dans la méthode : si la matière qu’est le passé est figée, les méthodes pour l’étudier sont en évolution, et font surgir de nouveaux résultats au fur et à mesure que les scientifiques questionnent leur objet. On fait de l’histoire parce que le vivant vous prend et s’impose à vous et ça c’est fondamentalement révolutionnaire.
Il y a là une saine rupture avec les propositions réactionnaires d’un Furet, celui qui initie le mouvement des sciences sociales vers la régression, devenue « une nouveauté » qui reprend des thèmes contrerévolutionnaires du passé, les saupoudre de quelques idées à la mode et se présente comme une rupture libératrice… Cela crée un courant qui n’existe que dans un contexte de contre révolution que nous analysons par ailleurs ainsi à propos de la victoire sur l’URSS et sa gestion par Clinton.
C’est bizarre à quel point on retrouve le charmant Clinton dans des tas de phénomènes, non seulement les lois favorisant la concentration de la presse, mais les avancées de l’OTAN, le tout avec la corruption personnelle étalée à travers la « fondation Clinton » tout à fait manifeste… Ce qui est là à travers Clinton est bien antérieur mais Clinton est le pivot de l’entente sur le fond de démocrates et républicains d’un mode gestion de la victoire sur l’URSS et donc de la vassalisation totale de l’UE et de l’OTAN, du pillage sans frein du « tiers monde », et comme cette entente criminelle entre la droite et gauche ne devait pas être dénoncée, le débat a été encouragé sur des questions qui n’auraient jamais même dû être posées, celles justement dont Charlie Kirk osait débattre sur les campus et ce qu’il appelait avec d’autres dialogue politique, à savoir la légitimité du racisme sur toutes les minorités, y compris la moitié de l’humanité, les femmes… Comme ne devrait jamais être aujourd’hui discutée la légitimité de l’antisémitisme quelle que soit la nécessité d’en finir avec le génocide perpétré avec un gouvernement fasciste en Israël. Il faut revenir à toutes les fausses nouvelles, la propagande anticommuniste tolérée, assumée sous couvert de démocratie, le rôle réel historique de l’URSS et du mouvement communiste diabolisé pour inventer le droit de ce deal passé aux USA et dans tout l’occident entre les « vainqueurs » de la guerre froide supposés, la boîte de pandore ouverte alors sous couvert de « libéralisme » à la violence, au crime, à la guerre, au fascisme tout ce dont il avait été dit « plus jamais ça ». Ce que nous croyons savoir de la Corée du nord a été entièrement fabriqué dans des officines d’extrême-droite proches de la secte Moon et relayé complaisamment par l’empire de presse de Rupert Murdoch. Et diffusé dans les réseaux sociaux comme des « vérités ». Mais tout ce qui a trait à la mémoire des luttes et des conquêtes sociales a subi le même traitement et aujourd’hui il peut exister en France un monument érigé pour célébrer les victimes du communisme, alors qu’est systématiquement gommée la référence communiste quand déjà on célèbre une victoire du passé sur la misère, sur l’ignorance, ce ne sont plus que des gens de « gauche » à la rigueur. Ceux qui ont accompagné de leur démission, de leur complaisance, qui ont contribué à la censure et continuent à le faire, portent une part écrasante de responsabilité. Mais même cela est un luxe que l’on ne peut plus se permettre tant il y a urgence. C’est pour cela que certains d’entre nous sans se faire d’illusion sur l’état du PCF, sans le moindre espoir de justice en ce qui les concerne, choisissent en France de renforcer ce qui fut jadis le rempart populaire de la classe ouvrière face à cette horreur dont la gauche a du mal à se détacher C’est en ce sens qu’il est effectivement important que soit tenté d’organiser un consensus à gauche sur des enjeux fondamentaux qui remettent en cause ce qui n’aurait jamais dû être toléré et c’est le PCF, sa direction actuelle, qui porte ce filet d’espérance.
Il faudrait remonter beaucoup plus loin dans le temps en particulier au plan Marshall, à la manière dont Truman a séparé en deux le continent européen, en accordant à l’ouest des crédits assortis de la réhabilitation des anciens nazis et désigné les nouveaux ennemis, les communistes, tout en envoyant des bombes à Hiroshima et Nagasaki pour créer le même front. Les communistes partout ont dû intervenir dans un monde culturellement dominé par ce renversement des alliances mais le point de bascule fut Mitterrand, la gauche au pouvoir se donnant pour mission d’achever avec leur complicité les communistes. Ce fut fait au prix de ce que Marc Bloch a étudié, « la propagande de guerre » : une fausse nouvelle nait toujours de représentations collectives qui préexistent à sa naissance, ce qui est fortuit en elle c’est l’incident initial, quelconque qui déclenche le travail des imaginations, mais cette mise en branle n’a lieu que parce que les imaginations sont déjà préparées et fermentent sourdement. Il distingue les rumeurs des tranchées de la fausse nouvelle de presse : la fausse nouvelle de presse a certes son intérêt: mais c’est à condition que l’on reconnaisse ses caractères propres. Elle représente d’ordinaire quelque chose de fort peu spontané (…). Mais le plus souvent la fausse nouvelle de presse est simplement un objet fabriqué, elle est forgée de la main d’ouvrier dans un dessein déterminé.«
La paix dans laquelle nous avons vécu non seulement ne concernait que le « centre », la guerre ou les différentes formes de guerre toujours meurtrières se déroulant à la périphérie, aujourd’hui où toutes les guerres nous reviennent en boomerang nous sommes à la croisée de cette rumeur, cette fermentation sourde du mécontentement populaire contenu par la participation au pillage, mais celui-ci se raréfiant étant désormais traversé par le doute, la colère mais sur un fond fait de fausses nouvelles de presse, voire de littérature savante sur la réalité du monde.
Ceux qui ont choisi de diaboliser toute révolution, l’ont fait dans un contexte de montée des incertitudes et de la contrerévolution et y sont parvenus jusqu’à la désagrégation de la discipline, non seulement dans les « écoles » françaises, mais dans les manuels donc dans ce qui est pire, l’esprit des jeunes Français. Ceux-ci paraissent n’avoir plus les cadres de la mémoire, l’organisation de l’espace et du temps des collectifs non seulement pour hier mais pour aujourd’hui.
Disons qu’Emmanuel Todd a donc là le courage de s’opposer à une propagande indigne et à la caution que toute une cohorte de spécialistes a cru devoir lui apporter. Qu’il en soit loué…
Parce que ce retour aux FAITS, est incontestablement un réflexe de probité tant du chercheur que du citoyen.
Mais vous vous doutez que tant de louanges ne sont que le hors d’œuvre du débat. Ajoutons que celui-ci comme d’autres non seulement devra être courtois, mais il devrait nous aider à mieux préciser nos propres méthodes et observations, à éclairer notre propre retour au matérialisme historique et dialectique… Celui-ci a besoin de se frotter à la réalité disciplinaire autant que politique, il a besoin de secouer la poussière dans laquelle l’ont englouti des années d’abandon, de compromis avec l’air du temps.
Donc résumons : avec Todd, nous avons en commun une conception scientifique d’observation des FAITS sociaux comme s’il se fut de l’évolution d’espèces vivantes et d’interprétation de celles-ci avec de surcroit la sympathie avouée pour les petits, les sans gloire, ni gloriole.
Alors quel doute nous envahit face à sa démonstration ? Au point que nous ne savons plus très bien s’il s’agit de sa part d’une tentative, comme il le dit lui-même de sauver la tradition académique et celle des milieux intellectuels de la méritocratie républicaine, un « habitus » familial, ou d’une ruse pour ne pas être totalement exclu du champ académique ? celui des conférences payées et des éditions qui rapportent des droits d’auteur, toutes choses que nous ignorons nous qui sommes encore plus « réprouvés ».
Alors même qu’il mesure bien et le proclame qu’il n’y a là aucune issue. La défaite de l’occident, celle des élites républicaines de la IIIe république matinée du communisme thorézien, lui apparait irréversible, il le regrette mais pas au point de se lancer à corps perdu dans le monde multipolaire avec la Chine socialiste dirigée par un parti communiste qu’il cite du bout des lèvres.
Cette limite est-elle celle de son raisonnement ou du respect du seuil de tolérance du monde académique et journalistique, une sorte de ruse ? Une manière de survie que l’on ne saurait lui reprocher plus que celle des ouvriers des arsenaux militaires livrant des bombes pour des conflits dirigés pourtant contre leurs intérêts. Todd feint de refuser des conférences aux Etats-Unis parce que ce sont de mauvais payeurs, des escrocs… Il y a dans la résistance des « républicains de progrès » comme nous les désignions jadis un côté grognard qui feint de se plaindre de la solde mais qui regrette la gloire de l’empire et que l’on retrouve chez d’autres intellectuels relevant de corporations ou de traditions familiales qui ont toujours eu une certaine idée de la France, Régis de Castelnau est un autre cas, mais il existe au sein de l’université française pas mal d’esprits de ce type.
Emmanuel Todd, dans la débâcle intellectuelle profondément terroriste et avec un maccarthysme soft, dans lequel nous sommes engloutis depuis des décennies sait peut-être inconsciemment que le thème de la décadence est toléré, encouragé même puisque la remise en cause de l’hégémon occidental ne peut être que le « crépuscule des dieux »! Il s’est créé un personnage de démographe bardé de statistiques et de « centre gauche »… qui penche toujours à gauche jusqu’au haut le cœur devant LFI mais qui est plus celui d’un communiste que d’un homme de droite…
Son premier courage a été la mise en évidence du rôle joué par les pays socialistes dans le développement de l’éducation des peuples y compris des femmes et donc de refuser de ne faire qu’un bilan négatif. Le second est le constat d’une chute démographique généralisée qui se vérifie partout y compris en France (1) et le côté positif en est que le risque de guerre diminue ou du moins que les populations ne sont pas disposées à la guerre. En tous les cas certainement pas contre la Russie qui mène une bataille existentielle comme elle a toujours su le faire.
Et donc Emmanuel Todd tout en décrivant la fin de l’occident s’est inscrit en faux sur le caractère relatif de la « fin de l’histoire » et du triomphe du libéralisme, outre comme il le dit sa part juive qui le faisait s’interroger sur chez qui en cas d’une victoire du nazisme il se réfugierait, le voici bien marri, certainement pas vers le RN mais désormais pas plus chez LFI, je partage et sur ses bases. Cette part juive est devenue l’épée et la blessure, une sorte d’instinct à fleur de peau… Tout en étant bien conscient du caractère fallacieux des analogies historiques, ce bourgeois de centre gauche comme il se présente, e eu le courage de mettre un frein aux dérives. ils n’ont pas été si nombreux.
Mais il reste en deçà dans ce qu’il considère, sans insister là-dessus être la dynamique de l’histoire. Comme la plupart des positivistes qui étalent leur rationalité et leur refus des « rêves », « utopies » et autres, en fait Todd en véhicule une très lourde, et assez contradictoire avec sa laïcité parfois affichée. Il y a de l’idéalisme au sens philosophique du terme, c’est-à-dire, une base au raisonnement le plus rationnel qui aboutit à une énormité sur la pensée préexistante … J’ose dire qu’Emmanuel Todd présuppose un inconscient des sociétés, une sorte d’esprit de l’histoire, ce qui est le propre de tout idéalisme et qui rejoint la vision d’un Schopenhauer ou d’un Douguine en Russie, le conservatisme montre le bout de l’oreille.
Il y a dans le positivisme, et le maître Auguste Comte en donna l’exemple, quelque chose qui atterrit dans la superstition… On se revendique modeste ingénieur, attaché aux faits et luttant contre ses propres sympathies, et on avoue des turpitudes de « détail », avec un espèce de cynisme bougon qui donne un côté bonhomme Chrysale des femmes savantes (dont il ne craint pas d’ailleurs de copier le sens des limites attribuée à l’esprit féminin). Ce type d’esprit brillant par ailleurs en arrive à se plaindre de l’excès d’intellectualisme… Le ton rogue, amer contribue à l’audience du personnage, l’art de vitupérer l’époque en ayant l’air d’un prophète plait à la France qui aime les maréchaux et les notables provinciaux.
Peut-être ce ton chagrin exprime-t-il simplement le bon sens français face à ce goût pour le passé, pour la tradition. Le Français avec son esprit logique mesure bien qu’il y a quelque inconséquence à refaire la même chose en espérant des résultats différents mais le constat ne va pas chez la majorité de nos intellectuels jusqu’au point d’en déduire qu’il faut vraiment faire autrement… la civilisation, la tradition n’est alors évoquée que comme le prétexte au constat de cette impossibilité du changement et il y a là matière à rassurer les maisons d’édition et l’académisme…
En terme de civilisation, on peut effectivement sur cette base de la permanence du mécontentement français, approuver beaucoup des traits et croquis d’ambiance d’Emmanuel Todd : la révolution française, dit-il, continue à travailler la société française… ce qui fait qu’à l’inverse d’autres pays anglo-saxons les masses françaises sont partagées sur la question de savoir qui est responsable, les immigrés ou les riches ? Quand il y a mouvement y compris celui des gilets jaunes c’est plutôt les riches que l’on désigne ce qui embête un peu le Rassemblement National dont le fond de boutique est l’immigration…
Le 20 septembre 1792, une canonnade retentit sur la colline de Valmy, précédée d’un formidable cri : « Vive la Nation ! » L’armée prussienne du duc de Brunswick, qui a menacé Paris d’une « subversion totale », s’arrête et recule : la Révolution est sauvée. En 1944, Louis Aragon se souvient de ce miracle, et écrit, dans le prélude à la Diane française : « Chaque jour peut être Valmy ». Aujourd’hui encore, souvenons-nous que la France peut, lorsque tous croient la partie perdue, se sauver par la force de l’audace.
Nous n’en sommes pas avec Emmanuel Todd à cet écho révolutionnaire, à cette audace mais à la dénonciation des préjugés réactionnaires… assez pour prendre ses distances avec la contrerévolution intellectuelle qui en France s’est attaquée en priorité à la Révolution française, à l’égalitarisme… Si on cru pouvoir donner comme icone du féminisme, Olympe de Gouges, celle qui osa dédicacer « les droits de la femme » à la reine Marie Antoinette, après Varennes, après que le roi ait rejoint les rois ligués contre la France… Après Valmy que l’Europe entière salua comme Kant comme la Révolution portant la liberté, l’égalité, la fraternité…
Tout le XIXe siècle a été travaillé par cette impossibilité à retourner à la Révolution française et il y a peu de chance que cela ait changé… Au congrès de Tours il n’a été question que de ladite révolution… même si entre temps il y avait eu la Commune de Paris qui ne s’était pas contentée de conspuer les privilèges mais avait été jusqu’à désigner la classe capitaliste comme traître à la patrie… Nous sommes au XXIe siècle et ils n’ont rien d’autre à se mettre sous la dent, Staline n’est qu’une des multiples figures de Robespierre, Marat et tous les autres..
Todd comme d’autres refuse sur le fond ce reniement mais ignore comment s’opposer à la déchéance si ce n’est que comme nous il espère un réveil…mais il en est de ce réveil comme de la lutte pour la paix, il ne s’agit pas d’une attitude passive, le refus individuel de la guerre mais interdire la guerre dépend d’un choix actif, d’une lutte organisée et de la conviction argumentée que non seulement la guerre est un crime mais qu’elle a des origines qu’il faut dénoncer politiquement pour l’action. le diagnostic doit être approfondi jusqu’à ce qu’il construise un collectif conscient…
Pour Emmanuel Todd, le problème est que cette référence à la révolution française est inopérante parce que la France est un pays qui n’a plus de souveraineté.. La France a toujours été divisée sur des bases de classe mais elle est aujourd’hui fragmentée… Tout cela est bel et bon et nous partageons les notations, mais jamais l’analyse n’atteint ce qui est pourtant incontournable, la désindustrialisation française, le passage en particulier sous Mitterrand d’une classe capitaliste industrialisée au « club de Paris, » les prêteurs. Tout est limité au problème monétaire de l’euro, ce n’est pas rien mais j’ai déjà dit le fétichisme de la marchandise quand il y avait une prise en compte seulement en terme monétaire.
Le système politique bloqué, oui c’est un thème bien connu, la France serait une société bloquée, Michel Crozier en fit la base de sa démonstration du libéralisme… Et où ça bloque ? du côté de la dette … il y a le déficit et on ne peut en sortir que par un défaut sur la dette. Bayrou a eu une position révolutionnaire en envisageant un tel défaut mais l’euro ne le permet pas et puis ça coûterait trop aux capitalistes… l’euro a permis de vivre à crédit alors même que l’on se désindustrialisait, ça c’est moi qui l’ajoute .. non c’est l’euro qui est responsable de notre manière dispendieuse de vivre… Les Allemands nous ont donné notre cam parce que tant que la France se tient tranquille l’Allemagne domine…
Comment et pourquoi l’Allemagne dominerait-elle ? On les prend pour des lourdauds alors qu’ils sont fins, intelligents, intellectuellement performants … notez que l’analyse ne va pas plus loin et jamais n’est posée la question des forces productives… tout est psychologie…
Cette psychologie est fine, quand il s’agit d’analyser le monde politico-médiatique, les observations sont géniales, balzaciennes : Il font tous semblant.. le bloc central qui est en fait la gauche extrémiste.. LFI avec son mépris de classe, etc…
Il y a aussi ce vague constat : on va vers autre chose…
La manifestation, avec les journalistes déçus qu’il n’y ait pas de violences, on est dans le monde d’avant à part cette revendication égalitaire… et si elle était déjà dans le monde tel qu’il est déjà ?
sur la guerre d’Ukraine, la lucidité de Todd est toujours irrprochable, et il a raison sur toute la ligne; « on est juste avant l’extrême-onction mais pas tout à fait… »
une fois que les régimes s’effondreront et que la Russie sera toujours debout… avait-il dit, l’histoire lui a donné raison, mais la France, l’UE va toujours plus loin dans l’aveuglement et il est désespéré devant la stupidité de nos gouvernants continuant leur russophobie derrière Trump.
La guerre est perdue, les Américains l’ont gérée, ils savent que la guerre est perdue… quand ils exigent que les Européens leur achètent des munitions, ils savent qu’ils ne peuvent plus les vendre. C’est le seul moment où Todd touche aux forces productives… et ce qu’il en retire là encore sur le plan de l’incohérence est tout à fait pertinent…
Nous sommes au sommet du délire européen, il a raison mais cela reste psychologique… on a affaire à des fous… on reste dans l’idéologique … dégénérescence intellectuelle et morale…
Les Américains ont une contradiction fondamentale, ils voudraient négocier avec la Russie, ce sont des blancs, mais ce n’est pas une défaite comme les autres… Les Russes sont devenus le bouclier du reste du monde. L’avantage de sa démonstration c’est que pour une fois quelqu’un ne sous-estime pas le rôle de la Russie mais là c’est l’hyperbole.
Emmanuel Todd raisonne en terme de civilisations, d’inconscient que traduisent les mouvements de masse autant que les volontés des puissants … résultat sa défaite de l’occident est bien là mais il ne la reconnait plus parce qu’il n’a jamais intégré la Chine. Que l’on me comprenne bien, Emmanuel Todd n’est pas un adversaire. C’est une pensée roborative, pour reprendre le mot connu : un homme plus à paradoxes qu’à préjugés mais on ne saurait imaginer qu’il ne faille pas affronter ses démonstrations.
Surtout oserais-je l’avouer que comme ce que l’on éprouve à la lecture de Marc Bloch, il y a dans ces pensées quelque chose de ce qui vous fait pour toujours avoir la passion de l’histoire, celle qui ne craint pas de vous « conter », d’intégrer les mythes et de jeter une parabole au-dessus du savoir mais surtout celle du vivant… Et cette passion est peut-être celle qui aujourd’hui me fait dire que nous vivons un moment inouï, et il serait dommage d’en refuser la conscience à la jeunesse parce qu’on l’a privée de cette capacité à s’identifier à un processus… Alors s’il est ébranlé par le positivisme d’Emmanuel Todd peu importe, s’il existe une force révolutionnaire… à laquelle personne ne demande à cet historien démographe d’adhérer…
(1) Démographie : comme Todd ne cesse de l’annoncer il y a désormais plus de décès que de naissances en France, une première depuis 1945. Cela incite à une réflexion sur le rôle de l’immigration mais aussi sur le refus de la guerre. Et c’est un phénomène européen mais pratiquement aucun continent n’y échappe… même la majorité des pays africains même si leur pyramide des âges est encore nettement moins défavorable que celle de l’Europe.
Pour la première fois depuis la Seconde Guerre mondiale, le solde naturel de la France est négatif. En cause, une natalité en baisse depuis 2014, et une mortalité en hausse, conséquence du baby-boom d’après-guerre.
Moins de naissances et plus de décès. C’est ce qu’a enregistré la France entre juin 2024 et mai 2025. Le solde naturel du pays est donc négatif. Ce n’était pas arrivé depuis la Seconde Guerre mondiale. Cette rupture démographique s’explique par deux tendances. D’abord, la baisse de la natalité. En dix ans, la courbe emprunte une descente vertigineuse, avec -18,5 % de naissances entre 2014 et 2024.
Il y a dix ans, les Français avaient en moyenne 2 enfants contre 1,62 aujourd’hui. La conjoncture économique, les conflits internationaux et le réchauffement climatique sont en cause. Les femmes ont aussi des enfants plus tard. C’est le cas d’une maman de 32 ans : « Les naissances se font plus tard. Nos parents nous ont eus à 25 ans, nous, on est plus âgés. Les gens privilégient peut-être d’autres choses, comme le professionnel ou les sorties. »
Une population vieillissante
La hausse de la mortalité est aussi en cause, c’est l’effet retard du baby-boom. Au sortir de la Seconde Guerre mondiale et jusqu’à la fin des années 1940, le taux de naissance bondit. On célèbre cette fécondité au plus haut sommet de l’État, à coups de fêtes des mères et de monuments.
La France a longtemps été le pays le plus fécond d’Europe. Aujourd’hui, sa population est vieillissante, comme sur le reste du continent. On estime qu’il y aura 80 millions d’Européens en moins en 2100.
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