Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

En réponse à la proposition de Ziouganov sur Stalingrad, Poutine a répondu « Nous devons y réfléchir »

A l’initiative des communistes russes, le débat se poursuit sur Staline en Russie et il est intéressant à double titre. D’abord, parce que ce qui émerge en Russie, c’est que la campagne anti-stalinienne de Khrouchtchev a profondément attaqué la mémoire historique et mené à une confusion paralysante dont il est nécessaire de sortir pour avancer dans le monde actuel. Nous l’avons vécu en France, aussi : ce qu’on a appelé « déstalinisation » a conduit non seulement à cesser de soutenir et de faire référence à l’URSS, à mépriser toutes les réalisations essentielles de ce premier état ouvrier stable de l’histoire (victoire contre le nazisme, lutte contre le colonialisme, paix, développement économique, scientifique et artistique, etc etc), mais surtout elle a abouti quasi immédiatement à un rejet général des enseignements et des principes politiques de Lenine et à la transformation du PCF en un parti supplétif de la social-démocratie. Presque jusqu’à l’abandon de toute référence au communisme, puisqu’on a enlevé la faucille et le marteau et qu’il a fallu toute la détermination des militants communistes pour conserver le nom de ce parti. Ce n’était donc pas Staline qui était en cause, mais beaucoup plus largement tous les acquis de la période révolutionnaire de 1917 – 1945. La seconde raison est, dans cette période où l’anti-communisme fleurit à nouveau à mesure que les classes dominantes perçoivent un inéluctable et général affrontement de classe à venir, d’accorder quelques instants à la réponse ironique du dirigeant du parti Russie Unie, Volodine, qui répond aux communistes russes non sans raison (quoiqu’avec mauvaise foi, puisqu’il sait très bien d’oû vient son propre parti) « mais c’est vous qui avez débaptisé Stalingrad » et honni Staline. Prenons donc garde à alimenter nous-même l’anti-communisme à force d’autoflagellation. Revenons à la vérité historique. Accordons toute l’attention aux travaux récents des historiens basés sur des sources et non des commentaires et portons un regard politique et historique concret sur les acquis et les réalisations de l’Union Soviétique. (note de Franck Marsal pour Histoire&Société)

8 fois par an, à des dates caractéristiques, tous les panneaux de la ville sont changés et Volgograd redevient Stalingrad (illustration). Mais quand les communistes russes protestent et demandent que la ville garde le nom de Stalingrad, Poutine et son parti se font un plaisir de leur rappeler que c’est eux les communistes qui ont eu la manie de changer les noms et en particulier de s’en prendre à Staline… En gros, faites votre autocritique si vous pensez avoir eu tort d’accuser Staline, outre le fait que , comme le dit Poutine, ce n’est pas juste de nier le rôle de Staline dans la grande guerre patriotique. D’ailleurs le dit Poutine a déjà en avril renommé l’aéroport du nom de Staline et il considère que c’est aux habitants de la ville de choisir le nom définitif de leur ville. Certes il y a eu répression mais cette diabolisation de Staline a surtout servi la propagande anti-URSS et anti-Russe a-t-il ajouté. Au delà de cette passe d’arme, il y a une sorte de défi en Russie : face à la manière dont le peuple russe refuse les diktats économiques, politiques, militaires à travers lesquels l’occident impérialiste a voulu l’asservir il y a un rejet profond de ce qui est défini comme « l’ordre libéral » et sa « démocratie » . Les oligarques et ceux qui ont malgré tout bénéficié du démentélement de l’URSS tentent d’imposer un monde multipolaire des traditions, dans lequel Poutine serait l’héritier non seulement de la Russie éternelle, mais de l’Union soviétique dont ils reconnaissent que malgré son idéologie « athée » elle a été l’essence de l’âme russe et ils accusent les communistes de Khrouchtchev à Gorbatchev d’avoir eux mêmes détruit l’Union soviétique. Cette passe d’armes autour de la ville de Stalingrad et des monuments de l’ère soviétique dit bien comment chacun tente de s’approprier ce passé soviétique, les communistes se battent pour les symboles mais aussi pour la réalité des « conquis » sociaux de l’URSS en matière de droits et justice. Ils sont entendus comme le prouvent les élections régionales. Cela dit l’ironie avec laquelle les « conservateurs » et Poutine traitent la manière dont les communistes se sont eux mêmes tiré une balle dans le pied avec la diabolisation de Staline dans leurs luttes de factions n’est pas totalement inexacte et elle est encore plus juste dans les pays de l’eurocommunisme où non seulement cela a été leur fin mais où ils persévèrent en rajoutant toujours plus d’excès y compris face à la Chine désormais… la seule solution est celle que choisissent les camarades du KPRF, il s’agit effectivement de revendiquer le passé patriotique et égalitaire, pacifique de l’URSS tout en montrant que derrière les querelles « idéologiques » de « valeurs » et de « traditions », il y a aussi et surtout l’affrontement avec les appetits des oligarques qui sont eux antipatriotes et spolient le peuple tout en l’appelant à défendre la patrie qu’ils ont livré aux multinationales de l’adversaire (1). (note et traduction d’histoireetsociete)

(1) Ziouganov : la politique des oligarques est un obstacle à la victoire ! – Histoire et société

Les travailleurs changent temporairement la signalisation routière. Volgograd&raquo ; &nbsp ; sur &laquo ; Stalingrad; à la veille du 83e anniversaire du bombardement de Stalingrad pendant la Grande Guerre patriotique

Des ouvriers changent temporairement le panneau routier « Volgograd » en « Stalingrad » à la veille du 83e anniversaire du bombardement de Stalingrad pendant la Grande Guerre patriotique (Photo : Dmitry Rogulin / TASS)

Le président russe Vladimir Poutine a promis de réfléchir à la proposition du chef du Parti communiste de la Fédération de Russie, Guennadi Ziouganov, de renommer Volgograd en Stalingrad, mais a laissé la décision aux résidents locaux. Il a fait cette déclaration lors d’une réunion avec les dirigeants des factions de la Douma.

« Nous devons y réfléchir. Les résidents locaux décident, mais en général, tout ce qui concerne la Grande Guerre patriotique et le rôle joué par Staline dans la victoire doit être celébré et il faut essayer de le dépolitiser », a déclaré Poutine.

Depuis sa fondation en 1589, Volgograd s’appelle Tsaritsyne. En 1925, elle est devenue Stalingrad, et en 1961, elle a été rebaptisée Volgograd. Selon le décret de la Douma de la ville, Volgograd change de nom pour redevenir Stalingrad neuf fois par an, à des dates importantes associées à la Grande Guerre patriotique.Реклама 00:00

Il a rappelé les répressions, affirmant que ce problème « ne peut pas être émasculé, le pays ne doit pas oublier ».« Mais il est également injuste d’oublier le rôle que cette personne a joué dans la victoire du peuple soviétique dans la Grande Guerre patriotique », a également dit le président. Dans une interview de 2017 avec le réalisateur Oliver Stone, il a appelé la « diabolisation excessive de Staline » l’un des moyens d’attaquer l’Union soviétique et la Russie.

En avril, Poutine avait déjà promis de penser à renommer Volgograd en Stalingrad, le même mois, l’aéroport de Volgograd a été nommé « Stalingrad ».

Lors d’un débat à la Douma, cette question de la célébration de Staline, le président de la Douma d’État, qui appartient à Russie Unie, le parti du président Poutine, Viatcheslav Volodine, s’adressant aux députés du Parti communiste de la Fédération de Russie lors d’une réunion de la chambre basse du Parlement, a rappelé que c’étaient les autorités soviétiques qui avaient débaptisé un certain nombre d’objets portant le nom de Joseph Staline, et a appelé ceux qui reconsidéraient aujourd’hui leur opinion à son sujet à se « repentir » de l’avoir condamné.

« C’est eux qui on commencé par appeler Tsaritsyne Stalingrad, puis l’ont également encore debaptisée. Qui a fait ça? Ils restent silencieux! Ils l’ont fait eux-mêmes. Et maintenant, ils viennent nous dire, rendez-le nous », a déclaré Volodine.

Il s’est demandé pourquoi il était nécessaire de renommer les toponymes. « Etes-vous toujours déçu par le rôle de Staline ? Est-ce que vous le condamnez encore ? Eh bien, tenez-vous-en à cette ligne ! Mais si vous avez reconsidéré ce rôle, alors repentez-vous de votre condamnation et de vos débaptisation », a déclaré l’orateur.Реклама 00:00

La discussion a eu lieu alors que les parlementaires examinaient un projet de loi visant à simplifier la procédure d’entretien des sites du patrimoine culturel, précise Interfax. La Douma d’État l’a adopté en deuxième et troisième lectures. Au cours des discussions, les députés du Parti communiste de la Fédération de Russie ont dénoncé l’insécurité qui pesait sur les monuments de l’ère soviétique.

Selon Volodine, il y a des monuments à Vladimir Lénine dans toutes les régions, leur démolition est inacceptable, car ils sont classés comme objets d’importance fédérale. « Une attitude aussi prudente à l’égard de la période soviétique, à l’égard des dirigeants du pays du prolétariat, à la différence de ceux qui travaillaient à la tête de l’État de l’Union soviétique, à l’égard de leurs propres collègues, est différente. Où sont les monuments à Staline, qui les a démolis ? », a demandé l’orateur.

Tsaritsyne a été fondée en 1589. En 1925, la ville a été rebaptisée Stalingrad, et en 1961 – Volgograd. Aujourd’hui, selon le décret de la Douma de la ville, Volgograd change de nom pour devenir Stalingrad neuf fois par an – à des dates importantes associées à la Grande Guerre patriotique.

En avril, le président russe Vladimir Poutine a promis de réfléchir à un changement permanent de nom de la ville et a noté la logique d’une telle démarche. Cependant, selon lui, la décision finale sur cette question devrait être prise par les résidents. Dans le même temps, le président a approuvé le changement du nom de l’aéroport de Volgograd (Gumrak) en « Stalingrad ». Selon les résultats d’une enquête VTsIOM de 2023, 67 % des habitants de Volgograd se sont opposés au changement de nom de la ville en Stalingrad. En particulier, 7 % des personnes interrogées ont justifié la réponse par une attitude négative à l’égard de Staline

Plus tard, le président de la Douma d’État, Viatcheslav Volodine, s’adressant aux députés communistes, a appelé ceux qui reconsidéraient leur opinion sur Staline, d’après lequel des objets ont été nommés en URSS puis renommés, à se « repentir ». « Êtes-vous déçu par le rôle de Staline ? L’avez-vous condamné ? Eh bien, tenez-vous-en à cette ligne ! Mais si vous avez reconsidéré ce rôle, alors repentez-vous », a suggéré Volodine. En juillet, le Congrès du Parti communiste de la Fédération de Russie a adopté une résolution reconnaissant le rapport du premier secrétaire du Comité central du PCUS, Nikita Khrouchtchev, sur le culte de la personnalité de Staline lors du XXe Congrès du PCUS comme étant « erroné et politiquement biaisé ».

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