Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

La Chine veut les interdire : revers mondial pour ce gadget à la mode sur nos voitures actuelles

Un article « de weekend » style magazine (précisément de Automobile magazine), découvert par hasard, ou plutôt « offert » par mon fournisseur d’accès. Je n’ai ni voiture ni permis, mais pourquoi m’intéressais-je soudain à l’automobile? Non, en fait, ce qui est sidérant, si on y réfléchit bien, si on se place en imagination ne serait-ce que quelques années en arrière, c’est de voir que c’est maintenant la Chine qui donne le « la » en matière d’innovation, d’ergonomie, de sécurité, de mode même, et que c’est un magazine spécialisé qui en rend compte de manière totalement neutre et sans aucune animosité envers la Chine. Une bonne illustration des articles du jour, et qui montre bien qui perd la course et qui parvient à s’imposer, pour le plus grand profit et l’avantage de tous (note de Marianne Dunlop pour histoire et société)

Deux des stars du salon IAA de Munich 2025, les BMW iX3 et Mercedes GLC en ont. Toutes les Tesla, qui étaient parmi les voitures les plus vendues à travers le monde ces dernières années en ont aussi. Les poignées affleurantes se sont répandues à grande vitesse sur nos automobiles ces dernières années, devenant une signature à la fois des voitures électriques mais aussi des modèles premium. Futuristes, esthétiques et censées améliorer l’aérodynamisme, elles symbolisaient la voiture « tech ». Mais voilà que la Chine, premier marché automobile mondial, pourrait leur donner un coup d’arrêt : selon Carnewschina, ses régulateurs planchent sur une interdiction pure et simple des poignées totalement escamotables, avec application prévue en juillet 2027.

Plus aérodynamiques, vraiment ?

Seules resteraient autorisées les poignées classiques ou semi-affleurantes, à condition qu’elles intègrent une solution mécanique de secours. Derrière leur apparence high-tech, ces poignées qui permettent à la carrosserie d’apparaître complètement lisse accumuleraient les défauts. Leur apport aérodynamique est dérisoire : à peine 0,005 à 0,01 point de coefficient de traînée, soit l’équivalent de 0,6 kWh économisé tous les 100 km. À 0,20 € le kWh au tarif de base en France, cela représente une économie de l’ordre de 12 centimes aux 100 km. Et 1,20 € sur 1 000 km. En revanche, elles peuvent ajouter 7 à 8 kg de mécanismes électriques et coûtent trois fois plus cher qu’une poignée classique. Surtout, leur taux de panne est huit fois supérieur, représentant jusqu’à 12 % des réparations chez certains constructeurs.

Plus de risques… parfois insolites !

Et surtout, les risques deviennent critiques en cas d’accident. Une panne électrique, une batterie déconnectée ou un moteur de poignée gelé l’hiver suffisent à bloquer l’ouverture d’une portière. Des accidents en 2024 en Chine ont révélé des situations dramatiques : occupants piégés après une crue, retards de secours à cause d’une poignée gelée… Les crash-tests de l’institut C-IASI confirment le problème : les poignées électroniques n’assurent qu’un taux de réussite de 67 % en cas de choc latéral, contre 98 % pour les poignées mécaniques. Enfin, des incidents insolites mais répétés s’ajoutent : + 132 % de plaintes liées aux doigts d’enfants coincés, parfois avec fractures, ou encore des conducteurs condamnés à briser leur vitre pour sortir de leur propre voiture.

La Chine impose ses normes

Face à cette accumulation, le ministère chinois de l’Industrie (MIIT) a décidé de revoir la réglementation et veut imposer une nouvelle norme de sécurité. Les constructeurs, déjà alertés, commencent à revoir leurs projets. Certains ont anticipé : Volkswagen et Audi privilégient les poignées semi-affleurantes, intégrant des cordons de secours mécaniques. Même Wei Jianjun, patron de Great Wall Motor, a dénoncé publiquement l’inutilité et les dangers des poignées escamotables. Mais si la Chine s’y met, l’impact pourrait aller bien au-delà de ses frontières ! Parce que les constructeurs étrangers ne peuvent se permettre d’adapter deux gammes distinctes, une interdiction sur le marché chinois se traduirait par la disparition quasi-généralisée de ces poignées dans le monde. L’Europe avance aussi dans ce sens : à partir de 2026, l’Euro NCAP ne décernera plus cinq étoiles aux modèles qui intègrent des fonctions vitales uniquement via des interfaces tactiles, sans commandes physiques. La Chine avait d’ailleurs déjà été moteur sur le sujet, exigeant des boutons physiques pour certaines fonctions essentielles. Et elle planche aussi sur l’interdiction du freinage « one pedal »

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