Histoire et société a désormais un nouveau membre de l’équipe de direction, il s’agit de Georges Rodi qui vit depuis des années en Chine, s’y est marié, a un fils qui est un patriote chinois comme toute la famille. Georges est à la fois un plasticien et un ingénieur qui va désormais nous parler de la Chine telle qu’elle est réellement. Aujourd’hui il nous décrit la manière dont les étudiants chinois qui partent à l’étranger sont surnommées les « tortues de mer », des animaux mythiques de sagesse qui reviennent à leur lieu de naissance. Ce qui lui permet de présenter un compte rendu de la politique des USA, xénophobe sur la réalité chinoise et l’impossibilité pour le bellicisme US de prétendre freiner la longue marche de la Chine et de son prolétaire mythique lui aussi et pourtant bien réel. Une leçon là encore d’optimisme pour notre peuple français et une connaissance fondamentale de la part de Georges qui reconnait être devenu communiste en Chine. (note d’histoireetsociete)

Les étudiants chinois qui partent à l’étranger pour leurs études supérieures sont surnommés «hai gui», les «tortues de mer».
Un jeu de mots qui associe une abréviation de l’expression signifiant «de retour d’outre-mer», et une reconnaissance sympathique pour ces étudiants qui reviennent au pays comme les tortues de mer retournent à leur lieu de naissance.
Les premiers rapatriés remontent aux années 1980-1990, et ils étaient prisés pour leurs compétences qui leur ont valu des emplois de haut niveau, en particulier dans le milieu universitaire.
A partir des années 2000, le développement économique de la Chine a conduit à une massification des études à l’étranger et sont apparues tout un lot d’expressions populaires qui sont autant de variantes du jeu de mot de départ.
Les «hai ou», les «Mouettes» qui voyagent fréquemment pour affaires entre la Chine et l’étranger…
Les «hai shi» les «Lions de mer». érudits ou experts distingués…
Et les «hai xian», les «Fruits de mer», les plus recherchés pour leurs compétences.
Premier mandat pour D.Trump.
Ses troupes mettent en œuvre la fermeture des Instituts Confucius qui n’avaient d’autre but que de promouvoir la culture chinoise.
Tous les scientifiques d’origine chinoise installés aux USA sont considérés comme des espions potentiels et soumis à enquêtes. Beaucoup d’entre eux, dépités, repartent en Chine. Un retournement de situation inespéré pour ce pays qui ne pouvait que se désoler de voir ses meilleurs esprits ne jamais revenir.
Cerise sur le gâteau, sous l’impulsion de Peter Navarro, une politique destinée à interdire aux étudiants chinois l’accès aux études scientifiques est imposée..
Non seulement les USA s’interdisent ainsi la possibilité de retenir les étudiants les plus brillants, mais ils perdent aussi une source de financement pour les universités. Des conséquences négatives faciles à prévoir, mais tout à fait acceptables si vous êtes convaincus que les Chinois ne savent que copier.
Deuxième mandat pour D.Trump.
Peter Navarro fait toujours partie du gouvernement,
Le 25 août 2025, lors d’un entretien avec le Président sud-coréen, Trump annonce vouloir autoriser 600.000 étudiants chinois à venir étudier dans les universités américaines.
Il y voit une possibilité pour obtenir en échange ces fameux aimants et terres rares dont son complexe militaro-industriel a tant besoin. Totale illusion.
Et ce serait pas mal de voir tous ces étudiants chinois revenir dépenser en masse les économies familiales.
L’année dernière, un peu de moins de 300.000 étudiants chinois étaient présents aux USA. L’ouverture est considérable.
Les études scientifiques seraient à nouveau accessibles ? Comme d’habitude avec Trump, nul ne peut deviner ces détails que lui-même ignore probablement.
Du côté de la Chine et des affaires étrangères, la réaction est mesurée. La porte-parole appelle des actions concrètes, en particulier de cesser de harasser, interroger et déporter sans raison valable les étudiants chinois.
Mais auparavant en Chine, et sur le même sujet, une autre histoire a eu lieu.
De retour à Zhuhai.
A l’occasion, il faudra que je vous je dise plus sur cette ville du Guangdong, Mais restons dans l’actualité,
Sachez que l’on y trouve le siège du groupe GREE Electric Appliances, un groupe mené par une femme exceptionnelle, Dong Mingzhu.
Une semaine avant D.Trump, elle a fait l’actualité.
Lors d’un conseil d’administration, Dong Mingzhu a déclaré que son groupe s’était engagé à n’embaucher que les étudiants formés dans les universités chinoises.
Un conseil d’administration n’a rien d’une réunion publique, mais une vidéo de sa déclaration a fuité.
Volontairement ? A vous de voir.
Dong Mingzhu fait état des risques en matière de confidentialité que peuvent poser des personnes influençables parties étudier à l’étranger.
Sous la direction de cette dirigeante, membre du PCC, le groupe GREE Electric Appliances a atteint une taille respectable avec 72.000 employés, dont 20.000 chercheurs qui tous, sans exception, sont issus d’universités chinoises. Il ne s’agit pas d’une décision anodine.
Les medias s’emparent de l’affaire.
La Chambre de commerce du Shanxi publie une lettre ouverte réclamant des excuses publiques pour les «tortues de mer».
Et il y en a beaucoup, 6 millions environ.
Quelles conséquences pour Dong Mingzhu ?
Une dirigeante qui explique en privé auprès de ses investisseurs quelle est sa politique n’a rien à craindre.
Elle ne produira aucune excuse, et appréciera la publicité gratuite que cette controverse lui procure.
Et puis, quelle différence y aurait-il avec DeepSeek ?
Voilà une entreprise devenue célébrissime avec son IA tout en se vantant elle aussi de n’avoir employé que des jeunes diplômés issus des universités chinoises.
Un exemple qui a fait la fierté de tout un peuple.
Nous assistons en Chine à un retournement majeur de situation.
Un rapport de 2024 réalisé auprès de 9.000 «tortues de mer» montre que les salaires sont très en dessous des espérances et ont chuté de 25% entre 2020 et 2023. Ces réalités touchent maintenant des familles qui se demandent où envoyer leurs enfants faire leurs études, et beaucoup choisissent des universités asiatiques et à bas coût plutôt que vers les US ou le Canada.
Le fait est que les entreprises les plus performantes dans les domaines de l’industrie, de la conception de produits, de la logistique, etc. se trouvent en Chine, et les universités qui se trouvent la porte à côté profitent de cette présence pour améliorer leurs programmes de formation.
Le gouvernement du Guangdong, la province la plus peuplée de Chine, interdit l’embauche des étudiants «tortues de mer». Y compris pour ceux issus des écoles aussi prestigieuses que Harvard ou Cambridge.
La province du Shandong vient d’adopter la même politique.
Il n’y a aucune fin aux mauvaises nouvelles qui s’accumulent pour les universités américaines.
Une tendance qui touchera les pays qui se tiendront éloignés des BRICS.
Les pays d’Asie, la Russie profiteront petit à petit de l’aubaine.
Pourquoi pas, espérons-le un jour prochain. l’Amérique du Sud, l’Afrique.
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