Xuan nous invite à réfléchir sur le fond du processus et à remettre en question le fantasme d’un occident en crise et qui tente de s’estimer la victime de deux ou trois impérialismes alors qu’il y a un seul impérialisme et que la manière dont il se débat face à l’émancipation du sud tent à asphyxier sa population et les Européens, les Japonais, tous ceux qu’il invite à être ses guerriers par procuration ou plutôt la fortification de chair qu’il érige pour attenuer la violence du processus. Demain nous continuerons pour le week end à publier des réflexions à partir de cette approche qui devrait pouvoir être discutée si nous n’étions pas dans un système supertitieux qui a peur de l’ombre de sa chute et se conforte dans la haine des ennemis qu’il se fabrique. Les deux symptômes de l’état de degenerescence sont l’anomie, l’incapacite dans un tel contexte à former collectif qui est la caractéristique évidente de nos sociétés et la peur panique de voir une idée qui contredise emerger. Franck Marsal est convaincu que cela sera différent à l’université d’été du PCF, nous le soutenons dans cet espoir mais le courant est très fort. (note de danielle Bleitrach pour histoireetsociete)
Le « Problème à trois corps » est un roman de science fiction de Liu Cixin, où trois soleils sont en interaction orbitale avec une planète. Lorsqu’ils sont en conjonction ou lorsqu’ils s’éloignent, ils la plongent dans une canicule mortelle ou une nuit glaciale.
Danielle nous a signalé par un article de Maha Rafi Atal les conséquences des taxes US : « Les tarifs douaniers de Trump viennent de frapper, bon que se passe-t-il ensuite ? » https://histoireetsociete.com/2025/08/18/les-tarifs-douaniers-de-trump-viennent-de-frapper-bon-que-se-passe-t-il-ensuite/.
L’article conclut que « les risques sont évidents : hausse des prix sur le marché intérieur, ralentissement de la croissance mondiale et pari politique qui pourrait s’avérer coûteux. » C’est un article à relire, il nous est indispensable de chercher à comprendre les réalités économiques. Elles sont à la source des transformations sociales.
Un « sacrifice nécessaire » pour réduire la dette fédérale
Selon Arthur Jurus, investisseur suisse, en portant le taux de droit de douane effectif moyen à 25%, les États-Unis espèrent générer jusqu’à 800 milliards de dollars de recettes brutes soit, après déduction des exemptions ciblées (env. 150 milliards) et des pertes économiques estimées à 90 milliards, un gain net de 600 milliards. Et ce « sacrifice nécessaire » a pour but de réduire la dette fédérale. https://www.bilan.ch/story/dette-americaine-le-plan-trump-580180321955
Il expliquait le 5 mai que les USA ne peuvent pas stabiliser leur dette abyssale parce que son coût est supérieur à la croissance du PIB :
« Les États-Unis font face à un défi historique: refinancer près un tiers de la dette fédérale américaine au cours des 18 prochains mois avec des taux supérieurs à 3%. L’administration américaine aurait 2 outils pour répondre à ce défi. D’une part, elle souhaite augmenter les droits de douane pour contraindre les principaux étrangers de Treasuries à refinancer la dette américaine sur des maturités plus longues et avec des coûts de refinancement plus faibles. D’autre part, elle souhaite exercer des pressions internes sur la Fed et son président J. Powell pour «forcer» une baisse des taux d’intérêt. » Il précise que « Les menaces d’augmenter les droits de douane ne viseraient donc pas à obtenir de nouvelles recettes fiscales mais à convaincre les plus importants pays créanciers étrangers d’échanger leurs obligations américaines, d’un montant de 7700 milliards de dollars, contre des obligations américaines à 100 ans sans coupon ». Et aussi que Trump « vise une réduction des impôts notamment pour les entreprises »
Le 5 mai, la dette fédérale des États-Unis avait franchi les 33 000 milliards de dollars (120% du PIB). Toujours selon A. Jurus, la capacité à stabiliser la dette fédérale dépend :
(1) du taux de refinancement moyen de la dette corrigé de la croissance du PIB,
(2) du solde primaire (hors intérêts de la dette) en % du PIB .
Aux USA le coût de la dette est supérieur à la croissance du PIB (3,2 % contre 1,8 %) et le solde primaire est négatif à 970 milliards de dollars, soit – 3,2% du PIB.
La baisse des taux implique celle des crédits, et donc une hausse de la demande et des prix. Or ceci peut s’ajouter à la hausse des prix due aux droits de douane. Baisse des taux, inflation et droits de douane sont donc en relation. Et la finalité est la baisse du dollar pour favoriser les exportations. Mais qu’advient-il alors de la consommation intérieure ?
Depuis cinq ans la Chine alerte les USA sur les conséquences de la guerre économique. Le 13 août, Global Times publiait : « La dette nationale américaine atteint un record de 37 000 milliards de dollars dans un contexte de préoccupations budgétaires croissantes » https://www.globaltimes.cn/page/202508/1340768.shtml
C’est environ 280 000 dollars par ménage, soit 108 000 dollars par personne, selon la Fondation Peter G. Peterson. Peterson déclarait
« Notre dette croissante nuit lentement à notre économie et aux perspectives de la prochaine génération. En empruntant des milliards de dollars, le gouvernement exerce une pression à la hausse sur les taux d’intérêt, ce qui accroît les coûts pour tous et réduit les investissements du secteur privé. Au sein du budget fédéral, la dette occulte des priorités importantes et crée un cycle néfaste : augmentation des emprunts, augmentation des intérêts, et encore plus d’emprunts »
Le Government Accountability Office (GAO) décrit certains des impacts de la hausse de la dette publique sur les Américains, notamment la hausse des coûts d’emprunt pour des biens comme les prêts hypothécaires et les voitures, la baisse des salaires due à la diminution des fonds disponibles pour investir dans les entreprises, et la hausse du prix des biens et services, selon l’AP. Selon l’AP, le Comité économique mixte estime qu’au rythme actuel de croissance quotidienne moyenne, la dette pourrait encore augmenter d’un billion de dollars d’ici environ 173 jours. Peterson a averti :
« Alors que notre dette continue d’augmenter, les marchés financiers finiront par perdre confiance en notre capacité à surmonter les obstacles politiques pour résoudre ce problème. »
En mai, Moody’s Ratings a abaissé la notation souveraine des États-Unis d’un cran, de Aaa à Aa1.
« Cette dégradation d’un cran sur notre échelle de notation qui en compte 21 reflète l’augmentation, sur plus d’une décennie, de la dette publique et des ratios de paiement d’intérêts, à des niveaux nettement supérieurs à ceux des États souverains bénéficiant d’une notation similaire », a déclaré Moody’s Ratings dans un communiqué.
Le lendemain GT remettait le couvert avec un article de Xinhua « Les tarifs douaniers commencent à peser sur les prix à la consommation aux États-Unis » https://www.globaltimes.cn/page/202508/1340817.shtml
L’article signalait que « Des chercheurs de l’Université Yale estiment que le taux moyen de taxe sur les importations est passé d’un peu plus de 2 % en janvier à plus de 18 % aujourd’hui, soit le niveau le plus élevé depuis les années 1930 ». C’est inquiétant pour l’économie mondiale, et cette inquiétude combinée avec la guerre des taxes pourrait inciter les autres économies à se détourner du dollar. Que se passera-t-il alors si la hausse des prix à la consommation et la dette abyssale des USA se conjuguent avec l’abandon de la référence monétaire du dollar ?
Xuan
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Enfin le 21 août :
Les actions américaines chutent alors que les demandes d’allocations chômage augmentent, Walmart ne répond pas aux attentes en matière de bénéfices : rapports
Par Global Times
Publié le 21 août 2025 à 23h45
https://www.globaltimes.cn/page/202508/1341458.shtml
Les actions américaines ont chuté jeudi matin, heure locale, après que de nouvelles données ont montré que les demandes hebdomadaires d’allocations chômage du pays ont atteint leur plus haut niveau depuis juin, et que le géant de la distribution Walmart a annoncé des bénéfices inférieurs aux attentes, un dirigeant avertissant d’une hausse continue des « coûts impactés par les droits de douane », selon les médias américains.
À 10 h 37 jeudi, heure locale, le S&P 500 a chuté pour un cinquième jour consécutif, en baisse de 0,2 %, tandis que le Dow Jones Industrial Average s’échangeait en baisse de 106 points, soit 0,2 %, a rapporté CNBC.
L’action Walmart a notamment chuté de plus de 4 % après que le détaillant a dépassé les estimations de ventes trimestrielles de Wall Street, mais a manqué les attentes en matière de bénéfices, la première fois qu’il a manqué ses bénéfices trimestriels depuis mai 2022, selon CNBC.
Selon le rapport, le bénéfice par action ajusté de la société, de 68 cents au deuxième trimestre, a été inférieur aux attentes des analystes, qui s’élevaient à 74 cents.
Dans une interview accordée à CNBC, le directeur financier de Walmart, John David Rainey, a déclaré que l’entreprise s’efforçait de maintenir des prix bas. « Cela se fait article par article et catégorie par catégorie », a-t-il précisé. « Il y a certainement des domaines dans lesquels nous avons entièrement absorbé l’impact de la hausse des tarifs douaniers. D’autres domaines dans lesquels nous avons dû répercuter une partie de ces coûts », selon CNBC.
Il a toutefois ajouté que « les coûts impactés par les tarifs douaniers continuent de grimper », a rapporté CNBC.
Walmart avait prévenu qu’il augmenterait ses prix cet été afin de compenser les coûts liés aux tarifs douaniers sur certains produits importés aux États-Unis. L’inflation à la consommation augmente modérément, et l’inflation des prix de gros a atteint en juillet son taux le plus élevé depuis plus de trois ans, selon Reuters. La veille, un autre géant américain de la distribution, Target, avait mis en garde contre les pressions sur les coûts induites par les tarifs douaniers, tout en réitérant que les augmentations de prix ne seraient envisagées qu’en dernier recours, a rapporté Reuters.
Parallèlement, les dernières données officielles publiées jeudi ont montré que les demandes d’allocations chômage aux États-Unis ont atteint la semaine dernière leur plus haut niveau depuis juin, tandis que les demandes continues ont progressé, confirmant ainsi le ralentissement du marché du travail américain, selon Bloomberg. Les demandes initiales ont augmenté de 11 000 pour atteindre 235 000 au cours de la semaine terminée le 16 août. La prévision médiane d’une enquête Bloomberg auprès d’économistes tablait sur 225 000 demandes, selon le rapport. Les demandes continues, qui représentent le nombre de personnes percevant des allocations, ont atteint 1,97 million au cours de la semaine terminée le 9 août, soit leur plus haut niveau depuis novembre 2021, selon Bloomberg.
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