Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

Trois milliards de personnes dans l’attente d’une nouvelle réalité

Mais sacré bon dieu quand est-ce que les Français et les communistes français vont se réveiller de leur cauchemar impuissant et qui les isole en individualités fragmentées dont seule l’extrême droite parait en état de récolter les morceaux ? Comment pouvez-vous tolérer que le « directeur de l’université d’été » pressé de toute part par la réalité puisse encore interdire qu’il soit fait état non seulement de notre livre, mais surtout de ce monde multipolaire et que ne soit autorisé outre les articles de plus en plus délirants dans l’Humanité que « Regard sur la Chine » ? Cela n’a l’air de rien mais en tant que sociologue, il y a là un crime en bande organisé y compris au sein de ce qui devrait être le parti révolutionnaire et qui est lui-même en pleine gestation, lui interdire de voir que comme le décrit l’article ce qui se passe aujourd’hui, le surarmement, l’effacement dans le grotesque de l’UE et de la France, n’a de sens que dans ce qui est décrit ici : à savoir trois milliards d’habitants de la planète qui malgré nous et nos haines racistes, suprématistes, russophobes, sinophobes et autres, ce qui a remplacé l’antisémitisme tout en lui donnant un nouvel essor, soit au cœur d’une manifestation du PCF et l’empêche de prendre la mesure des possibles alors même que l’on sent bien ne serait-ce que dans l’interview hier dans Libération de Léon Deffontaine tout une force qui travaille le PCF, sa jeunesse vers sa place dans ce monde, le refus de se mettre derrière un Glucksmann devenu le symbole de ce trafic de la propagande comme de celui des armes. . (note de Danielle Bleitrach, traduction de Marianne Dunlop)

Три миллиарда человек ждет новая реальность

par Dmitri Kossyrev

« Et alors, le monde a changé ». C’est peut-être ainsi que les descendants parleront des événements d’août 2025. Non, il ne s’agit pas de l’Europe, des États-Unis et de l’Ukraine. Il s’agit de la tentative, entreprise presque simultanément, d’établir enfin des relations normales et intelligentes entre l’Inde et la Chine. Nous parlons d’une nouvelle réalité possible pour au moins 2,8 milliards de personnes (la population des deux pays), et avec les voisins, cela représente plus de trois milliards. Le problème, c’est qu’il y a déjà eu plusieurs tentatives pour créer cette nouvelle réalité et qu’aucune d’entre elles n’a abouti à quelque chose de bon dans l’ancien monde.

Ainsi la visite du ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi à Delhi. Les négociations ont eu lieu principalement avec Ajit Doval, responsable de la sécurité nationale, mais aussi avec de nombreuses autres personnalités, dont le Premier ministre Narendra Modi. Avec pour résultat un « consensus en dix points » signé entre les deux parties.

L’idée principale de ce document est contenue dans des formulations répétées à plusieurs reprises, telles que « les parties ont convenu d’aborder le règlement frontalier dans la perspective globale des relations bilatérales ». C’est une révolution. En d’autres termes, pour que la paix règne à la frontière, il faut redémarrer tout le système des relations, et ce pour la première fois depuis la création de l’Inde et de la Chine telles qu’elles existent aujourd’hui.

D’un point de vue purement technique, les discussions à Delhi portaient sur un événement relativement banal : le 24e cycle de négociations entre les deux voisins sur la situation à leur frontière. Cela rappelle combien de décennies ont duré les négociations soviéto-chinoises sur la même question : à partir de 1964, et elles se sont achevées en 2008.

Et il semble que rien de particulier n’ait été décidé à Delhi : les dix points signés comprennent de nombreuses questions techniques telles que la création de groupes de travail et autres. Cela s’était déjà produit auparavant, mais n’avait pas bien fonctionné. Cependant, cette fois-ci, le monde entier a tiré des conclusions sans équivoque de ce qui s’est passé : ce pourrait être du sérieux. Car tout a changé, au point que les deux grandes puissances ne peuvent plus communiquer entre elles comme avant, elles ont besoin d’une clarté stratégique pour les décennies à venir. L’Inde et la Chine sont obligées de clarifier pour elles-mêmes et pour les autres pourquoi elles ont besoin l’une de l’autre.

S’agit-il d’estimations exagérées ? Peut-être. Mais peut-être pas. Il convient ici de rappeler notre conversation de la semaine dernière sur la façon dont l’Inde a perçu les récentes taxes douanières imposées par Donald Trump et le soutien présumé des États-Unis au Pakistan lors de la guerre de trois jours qui a opposé les deux voisins asiatiques en mai : ils ont été perçus comme la fin d’une époque, une catastrophe, un déclencheur pour la révision de tout le positionnement de l’Inde dans le monde.

La Chine et d’autres pays ont perçu la situation de la même manière. C’est pourquoi les mêmes négociations qui semblaient hier tout à fait ordinaires apparaissent aujourd’hui comme la grande promesse d’un nouvel avenir.

Il convient ici d’aborder plusieurs questions complexes, par exemple celle de la nature même des frontières entre les pays. En réalité, il n’y a rien de plus instable que les frontières. Prenez des photos des contours de n’importe quel pays à un moment donné de l’histoire, puis transformez ces photos en film, et vous obtiendrez une danse incessante d’amibes folles, sans parler du fait que de nombreux États disparaissent ou sont créés à partir de zéro. En même temps, nous observons toutes sortes d’émotions humaines à propos des frontières.

La ligne de contact actuelle entre deux pays dans l’Himalaya s’étend sur trois mille cinq cents kilomètres. Elle a été tracée par les Britanniques au début du siècle dernier, à une époque où l’Inde et la Chine n’existaient pas encore. L’Inde faisait partie de l’Empire britannique, tandis que la Chine venait de connaître une révolution (en 1912), suivie, comme toujours dans ce genre de cas, par l’effondrement du pays et la multiplication des souverainetés provinciales. Puis, en 1947, l’Inde est devenue souveraine, tandis que la Chine était encore en proie à une guerre civile qui s’est terminée en 1949. En conséquence, aujourd’hui, pour un écolier indien, la frontière est tracée d’une certaine manière, tandis que pour son homologue chinois, elle est légèrement différente.

Mais les gardes-frontières ont eux aussi des cartes différentes. En fin de compte, les deux géants asiatiques se sont battus dans l’Himalaya en 1962, puis en 1967, 1987, 2017 et 2020. Après cela — disons, la dernière fois — il n’y a même plus de liaison aérienne directe entre les deux pays.

Et rien n’a fonctionné, pas même les rencontres entre Xi Jinping et Narendra Modi, que la Russie, entre autres, a gentiment poussés l’un vers l’autre dans le cadre de l’OCS, du BRICS et du G20. C’est un problème de longue date dans la politique étrangère de Moscou : nos deux partenaires les plus proches se regardent de travers, et chacune de nos actions, même une déclaration en faveur de l’un, doit être mise en balance avec la position possible de l’autre.

Le fait est qu’au cours de ces décennies, la classe politique et éduquée de l’Inde a développé une attitude particulière envers la Chine. Au début, elle l’ignorait fièrement, puis, lorsqu’elle est devenue une superpuissance et un miracle économique, la jalousie s’est installée. En Chine, les émotions sont habituellement réprimées en public, mais l’irritation est palpable. La politique étrangère et le système d’alliances des deux pays ont été construits en conséquence, dans un climat de méfiance mutuelle. Et rien ne pourra être fait au sujet des frontières tant que cette atmosphère, qui touche plusieurs générations, ne changera pas.

Mais si cela changeait… Nous ne sommes plus au début du XXe siècle : selon différents systèmes de calcul, la Chine est la première économie mondiale et la première puissance militaire, l’Inde est la troisième ou quatrième économie mondiale. Leur rapprochement et la coordination de leurs stratégies économiques signifierait un recul accéléré des États-Unis et de l’Europe. Sans oublier de nouvelles perspectives pour le Moyen-Orient, l’Afrique et bien d’autres régions.

Mais pour cela, Pékin et Delhi devront anticiper les conflits potentiels, non pas entre leurs intérêts frontaliers, mais purement économiques, et élaborer des plans parallèles et coordonnés. En théorie, ils sont parfaitement compatibles, mais dans la pratique, si l’on ne freine pas les affaires, la situation restera telle qu’elle est aujourd’hui : un déficit commercial de l’Inde, une sorte de nouveau colonialisme, car elle n’a pas grand-chose à offrir à la Chine. Et ce n’est qu’un des problèmes.

Une autre chose est qu’à l’heure actuelle, de nombreux plans sont proposés – officieusement des deux côtés – pour transformer ces problèmes en perspectives d’un nouvel essor pour chaque puissance et pour les deux ensemble. Et le monde, retenant son souffle, suit ces plans : et si ça marchait ?

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