Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

Les Français avec Macron et le crétinisme parlementaire ont-ils désormais le choix entre l’American First et le Deutschland über alles ? par Danielle Bleitrach …

Eurostar : bientôt la fin du monopole sous la Manche ? mais cet axe en fait ne doit pas masquer que l’Allemagne du chancelier Merz ne travaille que pour lui. Hier la manière dont dans la vidéo conférence le chancelier s’est présenté comme le véritable soutien voire garantie de la « fermeté » de l’UE, pour être clair la nécessité de torpiller les négociations entre Trump et Poutine, ont été une manière d’assumer seul le leadership européen y compris sans tenir compte de l’UE à sa botte et en renvoyant le malheureux Macron à ses choix d’asphyxie. En effet, selon le chancelier allemand Friedrich Merz, les dirigeants européens tentent conjointement d’orienter la rencontre en Alaska entre Trump et Poutine « dans la bonne direction ». Il a pris en main Zelensky pour lui refaire faire le coup de la « fermeté » exigée en 2022 par Johnson, le britannique. Ce que prépare par cette OPA le chancelier allemand c’est la reprise en main de l’Europe envisagée jadis par Hitler et que voient se profiler les Russes.

Ceci nous confirme si besoin était dans le fait qu’il n’y avait qu’une voie pour la France, celle d’un choix original de souveraineté qui a toujours caractérisé la France, celle des communistes, gaullistes traditionnels qui se prononceraient pour une Europe de l’Atlantique à l’Oural et l’adhésion à un monde multipolaire. De temps en temps on a même l’impression que Macron le sait et sa déclaration hier complètement euphorique, envisageant même des liens bilatéraux avec la Russie et la Chine, pouvait paraître inspirée par une telle vision. En effet, en reprenant sa déclaration on l’entend clairement affirmer qu’il est normal qu’il y ait des rencontre entre Poutine et Trump, et que les Européens eux-mêmes ont des rencontres avec le Chinois sans les Etats-Unis, et peuvent en avoir avec Poutine, bref il poursuit la projection sur l’UE de ce qui a été la force de la politique française en violation des faits et de la réalité de l’UE. Il pourrait avoir des alliés avec Orban, Fico, la Serbie, et les peuples orientaux mais il a choisi de servir l’OTAN. Parce qu’au-delà de ces vagues propos où il se voit peut-être président de l’UE et fournisseur des armées européennes, il y a la matérialité des choix budgétaires, industriels, aussitôt c’est le choix de la vassalité, du consensus atlantiste de la totalité de sa classe politique française, leur vision de l’Europe limitée à l’UE leur fait perdre cette chance…

Il ne reste plus à Macron, l’inconsistant, qu’à infliger aux Français le corollaire de cette « impuissance » à savoir la politique de Bayrou dont l’opposition se gardera bien d’envisager les implications géopolitiques si ce n’est pour espérer le retour d’Obama… Bref avec une telle « politique » il ne reste plus que l’alternative, l’Amérique d’abord ou le Deutschland über alles… (note de Danielle Bleitrach pour histoireetsociete)

Les ministres allemand et anglais des Transports ont annoncé mercredi la création d’un groupe de travail pour préparer une liaison ferroviaire directe entre le Royaume-Uni et l’Allemagne, jusqu’ici accessible uniquement avec correspondance.

Le tunnel routier sous la Manche, réservé aux employés d'Eurotunnel, lors d'une opération nocturne de maintenance, le 12 février 2023 à Coquelles, dans le Pas-de-Calais

Le tunnel routier sous la Manche, réservé aux employés d’Eurotunnel, lors d’une opération nocturne de maintenance, le 12 février 2023 à Coquelles, dans le Pas-de-Calais© FRANCOIS LO PRESTI © 2019 AFP

« Nous nous engageons à ce que, dans les prochaines années, les premiers trains circulent directement sous la Manche entre l’Allemagne et le Royaume-Uni », a déclaré le ministre allemand des Transports, Patrick Schnieder, dans un communiqué.

Dans cette perspective, les questions relatives aux contrôles frontaliers et de sécurité doivent être évoquées « avec les gestionnaires d’infrastructures et les compagnies ferroviaires intéressées », a-t-il ajouté.

Diverses contraintes opérationnelles, réglementaires et économiques font que les trajets ne sont jusqu’à présent possibles qu’avec correspondance, notamment via Bruxelles ou Paris.

Augmenter l’attrait du train

« Une liaison directe faciliterait énormément les voyages et augmenterait considérablement l’attrait du train », selon Patrick Schnieder.

Ce projet revêt aussi un « potentiel économique (…) immense », a déclaré de son côté Heidi Alexander, ministre britannique des Transports.

Une liaison ferroviaire directe entre les deux pays « contribuerait à la création de nouveaux emplois et renforcerait les importantes connexions commerciales qui constituent la base de nos relations économiques avec l’Allemagne », selon la ministre.

En juin, l’opérateur ferroviaire Eurostar avait annoncé son intention de proposer pour la première fois une liaison directe entre l’Allemagne et le Royaume-Uni, avec un élargissement de son réseau actuel reliant surtout Londres à Bruxelles, Amsterdam et Paris.

L’entreprise prévoit de desservir directement Francfort et Genève d’ici le début des années 2030.

La politique Deutschland über alles du chancelier Merz

Quand François Bayrou annonce une année blanche, Friedrich Merz sort le « bazooka ». Le 19 mars dernier, le leader de la CDU (centre-droit), à peine sorti vainqueur des élections législatives fin février dernier (devant l’extrême droite de l’AFD et les sociaux-démocrates du SPD) et avant de devenir chancelier, a fait adopter par le Parlement allemand une réforme permettant de desserrer le frein constitutionnel à l’endettement, si caractéristique de l’orthodoxie budgétaire allemande et qui s’ajoute à un plan d’investissements massif de 850 milliards d’euros d’ici à 2029. Un plan qu’il a qualifié de « bazooka » financier.

Berlin lève le frein à l’endettement pour les dépenses militaires

« C’est un changement de doctrine », explique Ronan Le Gleut, sénateur LR des Français établis hors de France, fin connaisseur du voisin d’outre-Rhin. « Ce frein à la dette empêchait l’Etat fédéral allemand de présenter un budget avec un déficit supérieur à 0,35 % de la richesse nationale produite. Avec cette réforme, les dépenses militaires pourront déroger à cette limite de déficit. L’Allemagne peut se permettre d’augmenter massivement ses dépenses, car sa dette s’élève à 62 % de son PIB, contrairement à la France dont la dette atteint 113 % de sa richesse produite. Les deux pays sont dans des situations financières très différentes. »

IFG Allemagne et France

Du côté de la gauche allemande, cette accélération de l’endettement est vue comme un retournement de veste de la part de Friedrich Merz. « Pendant toute la campagne des élections législatives, la CDU a assuré qu’elle ne toucherait pas au frein de la dette », rappelle Daniel Freund, eurodéputé allemand écologiste. « La coalition de gauche sortante (le SPD, les Verts et les Libéraux du FDP), emmenée par Olaf Scholz, est même tombée pour ces questions de dépenses publiques. La droite allemande l’avait empêchée de réaffecter à la transition écologique 60 milliards d’euros prévus pour la crise Covid, en portant le conflit devant la Cour constitutionnelle allemande. Mais juste après sa victoire aux élections, le conservateur Friedrich Merz desserre le frein à l’endettement, sans même attendre que le nouveau Bundestag soit formé et qu’il soit élu chancelier… »

Un bazooka de dépenses publiques adopté au moment opportun par Friedrich Merz, puisque sa coalition de gouvernement conclue entre la CDU et le SPD dispose d’une majorité plus restreinte dans le nouveau Bundestag que dans l’ancien. Conséquence, Friedrich Merz a dû attendre le second tour avant d’être chancelier par le Bundestag, une première dans l’histoire de la République fédérale d’Allemagne.

Un plan d’investissements massifs

Alors que le gouvernement français de François Bayrou cherche à économiser 40 milliards d’euros par an, celui de Friedrich Merz pourra se targuer d’injecter chaque année dans l’économie 120 milliards d’euros d’ici 2029. Des investissements qui porteront sur les infrastructures ferroviaires, le logement, les hôpitaux, l’énergie et la défense, dans le cadre du réarmement de l’Europe. « Ces investissements dans les infrastructures étaient plus que nécessaires », estime Daniel Freund, « quand on voit les retards de train qui s’accumulent avec la compagnie nationale de la Deutsche Bahn, ou le pont de Dresde qui s’est effondré l’an dernier. Mais attention, on observe que certaines lignes budgétaires sont en train de bouger et ne financeront pas des investissements mais des baisses d’impôts et des cadeaux à l’électorat conservateur », observe l’élu d’opposition.

« Ces investissements vont permettre à l’Allemagne de sortir de la récession qu’elle connaît depuis trois ans, à cause du prix de l’énergie qui a frappé de plein fouet son tissu industriel important et notamment l’automobile et la chimie », se réjouit Ronan Le Gleut. « Ce n’était bon pour personne en Europe que l’Allemagne soit en récession, car Berlin est le moteur économique de l’Europe. Les entreprises allemandes sont les premiers clients des entreprises françaises. »

L’Allemagne beaucoup moins souple avec le budget de l’Union européenne

Si ces dépenses massives de l’Allemagne vont profiter à l’économie européenne, Berlin ne défend pas pour autant le même type de relance à l’échelle de l’UE. Le gouvernement fédéral s’est même opposé catégoriquement au budget pluriannuel de l’Union européenne (2028-2034) présenté par la Commission européenne à la mi-juillet. Ce budget européen en hausse s’élève à 2000 milliards d’euros avec des moyens supplémentaires pour la défense et la compétitivité des entreprises. Un cadre financier qualifié de « projet ambitieux » par Paris mais jugé « inacceptable » par le porte-parole du gouvernement allemand, « à l’heure où tous les Etats-membres font des efforts considérables pour consolider leurs budgets nationaux. » Le ton est donné alors que s’ouvrent deux ans de négociations sur ce budget entre les 27 pays de l’UE et le Parlement européen. « Ce n’est que le début des discussions », tempère Ronan Le Gleut. « La coalition au pouvoir en Allemagne est pro-européenne, elle ne défend pas une baisse du budget de l’UE, comme le fait l’extrême droite, mais une hausse dans des proportions raisonnables. »

« C’est très étrange que Friedrich Merz ne soutienne pas le budget européen porté par Ursula von der Leyen, qui est du même parti que lui, et que ce cadre financier est défendu par la droite au Parlement européen », analyse Daniel Freund. « Cette réaction du gouvernement allemand m’a mis en colère. C’est comme si le gouvernement qui propose le plus grand déficit de l’histoire de la République fédérale d’Allemagne disait « On n’a pas d’argent pour l’Europe. »

Views: 75

Suite de l'article

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

La modération des commentaires est activée. Votre commentaire peut prendre un certain temps avant d’apparaître.