Voici d’un observateur très perspicace qui décrit lui-même la manière dont Trump ravive l’espoir d’un accord de paix avec l’Ukraine, juste avant la confirmation par Moscou après Trump d’une telle rencontre, mais comme il le dit derrière une telle annonce, il y a encore plusieurs fauteurs de troubles qui se cachent dans les coulisses. Parce qu’au-delà de l’Ukraine, la rencontre pourrait porter sur un règlement qui pourrait être global, donc sur lequel la Chine pèse de tout son poids, et parmi ces « fauteurs de trouble » il y a Zelenski qui n’a aucune porte de sortie et l’UE, y compris Macron au même stade d’insignifiance nocive. Comme nous le montrons par ailleurs l’ensemble de la partie témoigne d’un renforcement de la Chine (le cas de l’Inde est le plus exemplaire) et de la nocivité des seconds couteaux face à la négociation-reddition de Trump auquel ils ont subordonné leur sort, ce qui est le cas malheureusement de tout le landerneau médiatico-politique français alors même que celui-ci avec sa guerre tarifaire et ses provocations s’avère être le facteur de dissolution de son propre système. (note et traduction de Danielle Bleitrach pour histoire et societe)
La grande nouvelle, c’est que le président américain Donald Trump a qualifié les entretiens de l’envoyé spécial Steven Witkoff avec le président russe Vladimir Poutine de très productifs. Il a en outre annoncé qu’il rencontrerait Poutine en face à face dès la semaine prochaine.
Il s’est entretenu avec Poutine par téléphone aujourd’hui (6 août). Trump a également déclaré qu’il avait l’intention de faire suivre sa rencontre avec Poutine d’une réunion tripartite entre lui-même, Poutine et le président ukrainien Volodymyr Zelensky.
Nous n’avons pas de mot officiel de la Russie, mais l’annonce de Trump est conforme aux prédictions du ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, selon lesquelles il y aura de « grandes surprises ». Nous n’avons aucune lecture de part et d’autre sur les termes discutés entre les parties, seulement qu’il y avait deux sujets : l’Ukraine et la coopération stratégique américano-russe.
Il se peut que les Russes ne soient pas certains du soutien politique ou stratégique qu’ils peuvent attendre de la Chine, ce qui suggère que les dirigeants chinois sont peut-être en pleine mutation.
De même, nous savons aussi, au moins en partie, que des pourparlers préliminaires ont eu lieu entre le secrétaire d’État américain Marco Rubio et Lavrov et entre le dirigeant israélien Benjamin Netanyahu, agissant en tant que médiateur avec Trump, et Poutine. Les Russes ont promis une lecture de la conversation, bien que je ne sois pas sûr qu’elle soit éclairante.
Certes, il s’agit d’un très grand développement, mais il comporte beaucoup de risques pour toutes les parties, en particulier pour Trump. Le président américain devra contrôler Zelensky, une tâche difficile car Zelensky n’a nulle part où aller, car il ne peut pas facilement faire de concessions significatives. Washington voudrait se débarrasser de lui parce qu’il est un obstacle à un accord, on ne peut donc pas exclure un mélodrame impliquant le statut de Zelensky.
Pendant ce temps, Trump a imposé à l’Inde des droits de douane de 50 %, en partie à cause de ses achats de pétrole russe sanctionné. C’est une erreur car l’Inde devra riposter et les États-Unis se retrouveront dans une position de renforcement de l’alignement militaire entre l’Inde et la Russie.
Idéologiquement, c’est aussi contre-productif, car l’Inde est un pays démocratique fort et les États-Unis la traitent comme un paria. L’Inde conclura probablement rapidement un accord pour acheter les nouveaux avions de combat russes Su-57 au lieu du F-35, ce qui est de toute façon à la mode.
Il existe d’autres « perturbateurs » potentiels. Le Royaume-Uni est l’un des potentiels. Je doute que le Royaume-Uni et la France, ainsi que l’Estonie et d’autres (peut-être pas les Allemands) soient enthousiastes à l’idée de soutenir un accord négocié sur l’Ukraine.
Les Russes rapportent que le Royaume-Uni planifie un soi-disant incident de flotte fantôme (probablement dans la Baltique ou la mer de Finlande) qui déclenchera une réponse britannique et potentielle de l’OTAN, forçant les États-Unis à soutenir une position anti-russe dure. Une sorte de provocation ne peut donc pas être exclue, que les Russes aient de véritables renseignements sur la planification du Royaume-Uni ou qu’ils fassent semblant.
La « flotte fantôme » désigne les navires transportant du pétrole russe qui ne sont pas assurés par la Bourse de Londres. Cependant, d’autres instruments d’assurance sont disponibles dans le commerce maritime, de sorte que cette terminologie vise à caractériser ces navires de manière péjorative et ne décrit pas le statut de ces pétroliers.
Entre-temps, les Estoniens et les Finlandais ont tenté de contrecarrer le transit de ces pétroliers et ont tenté de les amener au port pour des « inspections ». La marine russe les escorte maintenant, mettant un terme à ces provocations. D’autres encore pourraient se produire.
Il y a beaucoup d’autres jokers, y compris des mouvements que l’Ukraine pourrait prendre. La dernière fois qu’il y a eu un cessez-le-feu qui a arrêté les vols d’avions et de drones, les Ukrainiens ont quand même poursuivi leurs attaques sur le territoire russe.
Il y a beaucoup d’autres possibilités. Malgré cela, il semble que la voie diplomatique puisse enfin aboutir à des résultats concrets pour mettre fin au conflit en Ukraine.
Stephen Bryen est envoyé spécial pour Asia Times et ancien sous-secrétaire adjoint à la Défense des États-Unis pour la politique. Cet article, qui a été publié à l’origine dans sa newsletter Substack Weapons and Strategy, est republié avec autorisation.
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