Chaque nation occidentale parait la proie d’un mode de décomposition spécifique de sa forme d’unité politique. Permettez-moi une anecdote pour vous dire la monarchie espagnole. C’était le moment, dans les années quatre-vingt, où une vague de contestation s’était déchaînée contre Georges Marchais à qui l’on reprochait de ne pas être assez eurocommuniste (j’explique tout cela dans mes mémoires et je décris la nature de l’opération). Un immense homme de théâtre -et l’anecdote n’enlève rien à son génie- Antoine Vitez a écrit un texte au vitriol dans le Monde pour comparer “le médiocre” Georges Marchais au monarque espagnol capable d’instaurer la démocratie. Je n’étais pas d’accord et naïvement sans rien demander à personne, j’ai écrit une réponse à Vitez. Mon billet lui disait en gros qu’il ne voyait pas plus loin que le bout de son nez sur la signification de la monarchie et le rôle de Santiago Carillo, le leader du parti communiste espagnol. Le Monde l’a publié trop content de trouver une manière d’accabler Marchais en laissant entendre une fois de plus que j’étais pilotée par Georges, le pouvoir, contre Vitez le dissident (qui avait dans cette affaire derrière lui toute la presse et tous les pouvoirs) qui n’en savait strictement rien et dont le seul commentaire fut “Danielle est comme ça, elle dit tout, elle n’a rien derrière la tête!”. Je ne suis pas sûre que ce soit une qualité mais elle me valait son indulgence. Le même jour je sortais mon premier roman “un bouquet d’orties” aux Editions sociales. François Hilsum alors directeur m’a demandé si j’avais le projet de le couler en me mettant ainsi à dos toute l’élite culturelle… le fait est que je m’en moquais… Après j’ai suivi les actions de ce roi en Amérique latine et ma défiance n’a fait qu’augmenter… Mais voici que depuis une année on découvre qu’il n’a jamais été autre chose qu’un pur produit de la CIA, se vendant au plus offrant en pratiquant l’évasion fiscale, au point que la famille royale tente de se dégager du personnage… L’Espagne est en train d’éclater tant la fausse union monarchique, la fausse amnistie a clivé durablement cette nation. Et c’est bien ce que l’épidémie révèle des nations déchirées. Alors je regrette de ne pouvoir dire au grand Antoine Vitez: tu as été un génie, et mieux encore parce qu’à Ivry tu ne t’es pas contenté de monter des chefs d’œuvre mais tu as eu à cœur d’avoir une vision démocratique de ton activité, bref tu as été l’honneur des communistes, il n’empêche “tu te trompais !” et il y en a eu d’autres… Moi je n’ai pas changé toujours aussi peu capable de faire carrière… (note et traduction de Danielle Bleitrach).
2 mai 20201822 0 Partagez
L’opération a eu lieu en Suisse en 2010, c’est-à-dire lorsque Juan Carlos I était encore roi d’Espagne.
Un nouveau scandale frappe la Maison royale espagnole. Juan Carlos a déposé à Genève, en 2010, 1,9 million de dollars (1,7 million d’euros) qu’il avait reçu en don du roi de Bahreïn, comme l’a révélé le directeur de cabinet del’ancien monarque espagnol, l’avocat Arturo Fasana, aux autorités. Autorités judiciaires suisses en 2018.
Dans sa déclaration au procureur du canton de Genève, Fasana explique que Juan Carlos lui a remis ces 1,7 million d’euros, qu’il aurait reçus en don de son homologue bahreïnite, afin qu’il les dépose dans le compte de l’ancien monarque espagnol à Banque Maribaud.
«Juan Carlos I est une personne appréciée dans les pays du Golfe. Je revenais d’Abu Dhabi et suis venu chez moi à Genève. Il voulait déjeuner avec moi. Il m’a dit qu’il avait reçu 1,9 million du roi de Bahreïn, qui lui avait offert cet argent. J’ai rédigé un rapport de visite [procédure bancaire pour justifier les revenus d’un client] et j’ai demandé à la banque si je pouvais remettre l’argent. Ils ont dit oui », a expliqué le responsable au procureur.
Le roi “émérite” s’est rendu dans le pays en 2014 avec trois ministres du gouvernement espagnol et une délégation de 15 hommes d’affaires lors d’une visite des six pays du soi-disant Conseil de coopération du Golfe. L’objectif était de rechercher des investissements et des contrats pour l’Espagne. En avril 2016, Juan Carlos I a assisté au Grand Prix de Formule 1 de Gulf Air Bahreïn et a rencontré le roi Hamad bin Isa al Khalifa.
Bien que l’enquête suisse soit secrète, le parquet suisse entretient une collaboration avec le tribunal national et le parquet espagnol anti-corruption. Bertossa enquête sur un délit présumé de blanchiment aggravé pour paiement présumé de commissions liées à l’attribution aux entreprises espagnoles de la construction de l’AVE entre les villes saintes saoudiennes de Médine et La Mecque. Toutes les personnes enquêtées nient avoir facturé de telles commissions.
Mais ceci n’est que broutille après que l’on ait découvert que Juan Carlos pour être monarque avait proposé un deal à la CIA, celui d’être quasiment son vassal sur le trône espagnol, contre rétribution et c’est ainsi que l’on nous avait fabriqué ce monarque restaurateur de la démocratie. Celui qui en fait poursuivait l’oeuvre de Franco en organisant une amnistie pour tous les crimes franquistes mais dont étaient exclus les résistants basques. Santiago Carillo , le responsable du parti communiste, qui était devenu un des dénonciateurs de l’URSS a avalisé l’opération de destruction de la République, il a offert les martyrs républicains à cette opération de la CIA, il a détruit le Parti communiste espagnol. Je raconte par ailleurs le rôle de Berlinguer… Voilà ce qu’était réellement l’eurocommunisme… Tous les partis qui sont rentrés dans cette affaire à ce moment-là en ont été durablement détruits, le parti italien, le parti espagnol et même le parti mexicain… Je raconte dans mon livre le véritable modèle d’autodestruction qui leur fut imposé… au PCF également…
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