Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

Ukraine, un scandale de corruption (encore un) révélé ce samedi 2 août

Un scandale à grande échelle, et un timing très malvenu déclare l’agence américaine Reuters à laquelle nous empruntons cette information dans les termes où ils présentent l’affaire. Il y a bien des raisons de s’étonner et nous les présentons ici en commentaire de la déclaration de Reuters. Mais la principale question reste la mobilisation de cette fervente jeunesse ukrainienne, comme celle de la diaspora, en faveur de l’Ukraine, cette « démocratie » qui ne voudrait pas ressembler à la Russie mais qui semble fuir toute occasion d’aller prouver sur le champ de bataille sa passion patriotique… N’est-ce pas là le principal révélateur de la corruption d’une nation qui n’existe que dans la guerre que ses dirigeants acceptent de livrer contre un peuple frère parce que c’est là l’ultime manière de survivre. Il y a en Russie, incontestablement les mêmes forces oligarchiques corrompues et ceux qui font le plus de bruit ne sont pas nécessairement les moins intégrés à ce système. Mais la grande différence réside dans l’existence d’un puissant parti communiste qui en appelle à la fraternité soviétique de peuples en paix. Là encore la censure de la gauche et à l’intérieur du PCF nous interdit un véritable combat pour la paix… (note et commentaires de Danielle Bleitrach histoireetsociete)

Ukraine : un scandale de corruption sur des commandes de drones révélé

Ukraine : un scandale de corruption sur des commandes de drones révélé© Guglielmo Mangiapane / REUTERS

Samedi 2 août, le Nabu, Bureau national anticorruption, et le Sapo, Bureau spécial du procureur anti-corruption, les deux principales agences anticorruption ukrainiennes, ont dénoncé une manigance ayant permis à des fonctionnaires d’acquérir des drones militaires et des systèmes de brouillage de signaux à des prix excessifs, afin de se reverser de l’argent. Plusieurs sont visés, dont un député en exercice, des chefs d’administrations militaires de district et de ville, ainsi qu’un nombre non spécifié de militaires de la Garde nationale.

Ces suspects auraient participé à un système consistant « à conclure des contrats publics avec des fournisseurs à des prix délibérément gonflés », ont indiqué les agences dans un communiqué. Les bénéficiaires auraient ensuite récupéré jusqu’à 30 % du prix des contrats en pots-de-vin. Quatre personnes ont été arrêtées dans le cadre de cette enquête. Leurs identités n’ont, pour le moment, pas été dévoilées.

« Il ne peut y avoir qu’une tolérance zéro pour la corruption, un travail d’équipe clair pour dénoncer la corruption et, en conséquence, une condamnation juste », a déclaré le président ukrainien Volodymyr Zelensky sur l’application Telegram et dans un message publié sur X. Il est important que les institutions anticorruption opèrent de manière indépendante ».

Des instances anticorruption menacées

Une indépendance vantée par Volodymyr Zelensky, et même Reuters s’étonne du fait que cette déclaration intervienne dix jours à peine après que la mise sous tutelle du Sapo et du Nabu a été votée à 263 voix pour, contre 13 voix s’y étant opposé, le 22 juillet. Les députés ukrainiens s’étaient alors accordés sur le fait de placer les deux agences sous l’autorité d’un procureur général, lui-même sous la tutelle du président. (1)

Cette décision sapait, de fait, l’indépendance de ces institutions, comme l’avaient relevé les alliés occidentaux de Kiev. La commissaire européenne à l’Élargissement, Marta Kos, avait dénoncé un « sérieux recul » de la démocratie en Ukraine et s’était dite « profondément préoccupée ». Volodymyr Zelensky, qui avait justifié la mise en place de cette loi par la nécessité de préserver les institutions ukrainiennes de l’ingérence russe par un contrôle renforcé, avait au contraire assuré que « l’infrastructure anticorruption fonctionnera. Simplement, sans l’influence russe, tout doit être [débarrassé] de cela ». (2)

Un rétropédalage une semaine plus tard

Mal lui en a pris. Le soir du vote, des centaines d’Ukrainiens sont descendus dans la rue, la corruption restant un sujet extrêmement sensible parmi la population, bien que les récents gouvernements aient mené des réformes pour la limiter, dont la création du Nabu et du Sapo. Face à la première crise politique grave depuis le début de son mandat, Volodymyr Zelensky avait fait machine arrière jeudi 31 juillet, les députés ayant voté à la quasi-unanimité pour une loi rétablissant l’indépendance du Nabu et du Sapo et prévoyant des tests réguliers de leurs employés au détecteur de mensonges afin d’éviter toute ingérence russe.

NOTES ET COMMENTAIRES

(1) L’indépendance et la souveraineté nationale face à la Russie est un thème porteur mais quand on le confronte aux FAITS, non seulement ce qu’est l’Assemblée, la Rada, le pouvoir, un système basé sur la distribution et l’accaparement des sommes versées par les USA et l’UE pour entretenir la guerre. Outre les communistes traqués, emprisonnés, torturés, ont été interdits 14 partis et les seuls qui restent sont totalement inféodés à ce système de drainage des fonds.

(2) En outre, il faut mesurer qu’ici comme ailleurs dans l’occident « démocratique, nous sommes devant un système de propagande qui dépend totalement de la CIA, par la voie bien connue de l’USAID, mais également de « donateurs » qui sont sans surprise des oligarques autochtones ou étrangers désireux de participer à la curée. Les fonds européens avec les fondations allemandes en particulier (chacune ayant sa clientèle et il y a même la fondation Rosa Luxembourg chargée d’obtenir comme en France, y compris au PCF, une docilité à l’Otan et un anti-stalinisme militant) sont impliquées. Nous citons ici une enquête occidentale publiée dans The national Interest et qui avoue que Les entreprises de médias ukrainiennes ont du mal à trouver des financements avec la fin des « programmes » de cette officine.

Alors que les médias ukrainiens tirent encore des revenus de la publicité, les collectes de fonds nationales, les subventions d’organisations internationales et le financement participatif ont rapidement pris de l’importance, en particulier pour les médias indépendants et régionaux. Au cours du premier semestre 2022, par exemple, les campagnes de financement participatif et les dons ont permis de collecter plus de 2,2 millions d’euros pour couvrir six mois d’opérations pour 13 entreprises de médias nationales, ce qui représente environ 60 % de leurs besoins au cours de cette période. Parmi les bénéficiaires figurent Ukrainska PravdaNV.uaLigaUkrainerHromadskeDetektor MediaBihus.infoSlidstvo.InfoZaboronaDzerkalo TyzhniaThe Village Ukraine, Forbes et Babel.

Jusqu’au début de 2025, une grande partie de l’aide financière aux médias ukrainiens était fournie par le gouvernement américain par l’intermédiaire de l’USAID et d’autres organisations. La décision de l’administration Trump de mettre fin à tous les programmes de soutien non militaire dans le monde, y compris en Ukraine, a nui aux médias ukrainiens indépendants.

Tout d’abord, cela affecte les petites salles de rédaction régionales, en particulier celles qui ont été déplacées à partir de régions temporairement occupées ou situées dans la zone de combat. Cette décision aura également des conséquences négatives pour le journalisme d’investigation.

Selon l’experte des médias, Galyna Piskorska, « 80 % des médias ukrainiens ont reçu un financement par l’intermédiaire de l’USAID. […] sans l’aide des donateurs ou le soutien budgétaire de l’État en 2025, les journaux et les magazines pourraient encore diminuer de 20 % en Ukraine, tandis que la diffusion des abonnements pourrait chuter de 25 à 30 %.

Selon une enquête menée auprès de 120 rédactions, 7,5 % avaient commencé à réduire leurs effectifs après la suspension du financement américain en février 2025, 9,5 % étaient confrontés à des problèmes de location de bureaux, 11 % avaient réduit leur production de contenu et 10,5 % réduisait leurs salaires et passait au travail à temps partiel. Cette dépendance à l’égard des financements étrangers peut sembler malsaine, mais l’économie ukrainienne en temps de guerre offre peu de moyens alternatifs aux médias non professionnels de générer des revenus et de se développer.

Views: 93

Suite de l'article

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

La modération des commentaires est activée. Votre commentaire peut prendre un certain temps avant d’apparaître.