Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

Les Canadiens et les USA, guerre « émotionnelle » ou mesures concrètes au plan économique ?

La colère est grande chez les Canadiens qui ne vont plus en voyage aux Etats-Unis, boycottent les fruits et légumes, les confitures venant de leur méchant voisin. « Si vous faites des produits alimentaires de proximité, des confitures ou autre, vous ne faites plus de ventes. Il y a un bienfait. Mais un peu plus de 70 % de notre commerce international se fait avec les États-Unis. Alors de façon générale, la guerre tarifaire fait mal à nos petites et moyennes entreprises » dit un économiste réaliste. C’est bien pour cela qu’il faut envisager une autre dimension géopolitique de la mobilisation anti-impérialiste. Pour être efficace, cette mobilisation à laquelle Fabien Roussel et le PCF appellent ne peut ignorer l’existence d’une alternative tant sur le plan économique que celui des aventures « militaires » dans lesquelles nous aurions tendance à nous engager… C’est pour cela que la censure systématique de cette alternative organisée par une faction liquidatrice au sein du PCF relève de la trahison au cœur du combat indispensable et que les communistes tentent d’organiser le plus largement possible. (note de Danielle Bleitrach pour histoireetsociete)

Donald trump accueilli par le Premier ministre canadien Mark Carney lors de son arrivée au sommet du G7 à Kananaskis en Alberta au Canada, le 16 juin 2025.

Donald Trump accueilli par le Premier ministre canadien Mark Carney lors de son arrivée au sommet du G7 à Kananaskis en Alberta au Canada, le 16 juin 2025.© AFP – BRENDAN SMIALOWSKI

Les chiffres parlent d’eux-mêmes : en juin, les retours en avion ont chuté de 22 %, ceux en voiture de plus d’un tiers par rapport à l’an dernier. Soit du jamais vu depuis la pandémie. Le désamour des Canadiens envers les voisins Américains s’est amorcé avec la guerre commerciale, et pourrait bien durer, alors qu’un accord semble encore loin d’être trouvé. Vendredi 1er août, le Premier ministre Mark Carney s’est dit « déçu » par la décision de Washington d’augmenter les droits de douane sur les produits canadiens.

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Aller aux États-Unis est devenu impensable pour certains Canadiens : « Je n’y vais même pas en vacances. Les Américains ne sont pas corrects, je ne veux pas me faire contrôler par eux », soutient Sébastien à notre correspondante à Montréal, Nafi Alibert

Les allers-retours vers les États-Unis sont en chute libre, depuis le début de la guerre commerciale il y a six mois : « J’y allais souvent, mais là, j’ai arrêté. » Une position que ce Montréalais continue d’assumer, jusque dans ses achats quotidiens : « Je n’achète que si c’est local. Je pense que ça ouvre les yeux sur ce qu’il se passe à l’extérieur et comment on peut soutenir nos entreprises aussi. »

La Fédération canadienne de l’entreprise indépendante le confirme : les ventes de produits américains ont reculé de 40 %, pendant que les produits locaux, eux, ont connu une hausse équivalente dans les petites et moyennes entreprises. 

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« J’ai l’impression que les gens vont continuer à boycotter le plus possible certains produits américains », Jasmin Guénette est vice-président de l’organisme. Il tempère cet élan de solidarité : « Si vous faites des produits alimentaires de proximité, des confitures ou autre, vous ne faites plus de ventes. Il y a un bienfait. Mais un peu plus de 70 % de notre commerce international se fait avec les États-Unis. Alors de façon générale, la guerre tarifaire fait mal à nos petites et moyennes entreprises. »

Avec ce boycott qui persiste, un divorce émotionnel est peut-être amorcé, mais la séparation économique, elle, est loin d’être consommée.

C’est bien pour cela qu’il faut envisager une autre dimension géopolitique qui elle ne peut ignorer l’existence d’une alternative tant sur le plan économique que celui des aventures « militaires » dans lesquelles nous aurions tendance à nous engager…

Pour Philip Golub, politologue, professeur de relations internationales à l’université américaine de Paris, la politique de menace douanière de Donald Trump prouve la domination américaine, notamment sur le continent nord-américain.

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