Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

La plus grande grève de l’histoire, 250 millions de travailleurs, paralyse l’Inde

Nous poursuivons nos publications du jour avec l’idée qu’à côté de l’impérialisme occident (l’hégémon et ses vassaux) qui veut bloquer le monde dans la division, la guerre, le fascisme et le sous-développement, un autre monde émerge, se construit et ouvre un avenir qualitativement supérieur, dans le double développement économique et social. La grève massive (ce n’est pas la première) qui paralyse l’Inde est l’occasion d’examiner que ce développement d’un monde nouveau n’est pas exempt de contradictions, et que la résolution complète de ses contradictions nécessite, conformément à la théorie de Marx, l’intervention consciente et organisée des travailleurs, seule classe capable de porter le développement économique et social au delà des limites étroites du capitalisme. Cette intervention consciente et organisée nécessite un long travail car les conditions de vie du capitalisme et l’intervention consciente de la bourgeoisie développent elles la division des travailleurs entre eux et sème constamment des idéologies réactionnaires (ou faussement progressistes) pour les détourner de leur chemin d’émancipation. La stratégie chinoise au travers des BRICS n’est pas d’intervenir dans les processus politiques des pays tiers. Elle est basée sur le respect de la souveraineté de chaque nation et sur l’idée que le soutien au développement des forces productives, l’offre d’une alternative concrète de financement et d’alliance commerciale est la clé qui permet aux travailleurs de chaque pays de franchir dans les circonstances et spécificités propres au développement de chacun, des étapes vers l’émancipation. Les travailleurs français ont ce même chemin à parcourir, forts de leur histoire, celle de la Commune de Paris et d’une étape de modernisation réussie à la Libération. Ils font face aujourd’hui à la trahison de leur classe bourgeoise dominante, soumise à l’hégémon et incapable de proposer une autre issue que le sacrifice suicidaire de notre industrie et de notre système social. Cette question va déterminer toutes les autres. Elle n’est plus une simple question internationale, mais la question centrale de la situation politique pour les années à venir. Comment par exemple concevoir un programme municipal sans la soulever, alors que les services publics locaux vont être saignés à blanc pour financer les milliards promis par Von der Leyen aux USA ?
(Note de Franck Marsal pour Histoire&Société)

Publié par Roger McKenzie | 27 juillet 2025 | Articles à la une | 0

Par Roger McKenzie, rédacteur international, Morning Star (Royaume-Uni)

10 juillet 2025

L’Inde a été paralysée aujourd’hui alors qu’environ 250 millions de travailleurs ont participé à ce que beaucoup qualifient de plus grande grève de l’histoire mondiale.

La grève, baptisée Bharat Bandh, qui signifie « fermeture de l’Inde » en hindi, a été lancée par une coalition de dix grands syndicats pour s’opposer aux efforts du Premier ministre d’extrême droite Narendra Modi visant à privatiser les entreprises publiques et à mettre en œuvre d’autres réformes économiques.

Les syndicats affirment que l’exploitation des mines de charbon a été interrompue dans plusieurs États, que de nombreux trains ont été bloqués par des manifestants et que les banques, les compagnies d’assurance et les supermarchés ont fermé leurs portes.

Des journalistes présents dans la ville de Kolkata, dans l’est du pays, ont rapporté que des manifestants défilaient dans une gare locale, certains scandant des slogans contre le gouvernement et brûlant une effigie de M. Modi.

Dans la capitale financière, Mumbai, des employés de banque ont scandé des slogans contre la privatisation des banques publiques.

Selon l’agence Press Trust of India, la circulation a été paralysée dans l’État d’Odisha, dans l’est du pays, tandis que dans l’État méridional du Kerala, les magasins, les bureaux et les écoles sont restés fermés et les routes désertes, les travailleurs étant restés chez eux.

Le gouvernement n’a pas officiellement commenté la grève des travailleurs.

Les revendications des travailleurs comprennent des salaires plus élevés, l’arrêt de la privatisation des entreprises publiques, le retrait des nouvelles lois sur le travail et le pourvoi des postes vacants dans le secteur public.

Les groupes d’agriculteurs veulent également que le gouvernement augmente le prix minimum d’achat de cultures telles que le blé et le riz.

La coalition dirigée par le parti d’extrême droite Bharatiya Janata Party (BJP) de M. Modi a également dévoilé de nouvelles lois sur le travail qui, selon elle, promettent des salaires minimums légaux plus élevés, la sécurité sociale et les soins de santé.

Mais Amarjeet Kaur, secrétaire général du All India Trade Union Congress, a déclaré : « Le gouvernement a l’intention de réprimer les travailleurs au nom de la facilitation des affaires grâce à des réformes du travail. »

Tapan Sen, secrétaire général du Centre of Indian Trade Unions, aligné sur un parti communiste, a déclaré : « Les activités minières dans la plupart des États sont à l’arrêt. Les services bancaires, les assurances, l’industrie manufacturière et les raffineries de pétrole sont également touchés. »

A. Soundararajan, un dirigeant syndical de l’État méridional du Tamil Nadu, a déclaré que la police avait arrêté environ 30 000 travailleurs qui manifestaient aujourd’hui.

L’Indian Workers Association (IWA), basée en Grande-Bretagne, a salué cette grève comme « l’une des plus grandes manifestations de pouvoir collectif de l’histoire du mouvement syndical indien ».

L’IWA a déclaré : « Nous saluons l’unité des travailleurs de tous les secteurs et des agriculteurs en Inde, et nous saluons leur courage dans leur résistance à l’assaut néolibéral contre la classe ouvrière indienne.

Leur lutte est une source d’inspiration pour les travailleurs du monde entier. »

Annonce

Views: 210

Suite de l'article

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

La modération des commentaires est activée. Votre commentaire peut prendre un certain temps avant d’apparaître.