Université.
Le nouveau président gabonais a annoncé la fin des bourses pour les étudiants installés aux États-Unis. Il faisait partie du « lot » des cinq présidents convoqués à la Maison Blanche par Trump, opération dont nous voyons par ailleurs l’insulte qu’elle représentait. L’article émanant d’une presse acquise “Gabon Media Time” par quelques siècles de Françafrique, du temps du président Bongo est visiblement dans l’opposition face à ce président qui se veut un président de « rupture ». Il se définit comme social démocrate et il a créé son tout nouveau parti l’Union démocratique des bâtisseurs (UDB). La sortie officielle a eu lieu samedi 5 juillet 2025 au cours d’une assemblée générale constitutive devant plus de 10 000 Gabonais rassemblés dans le Palais des Sports. Malgré une forte présence d’anciens cadres du Parti démocratique gabonais (PDG), Oligui Nguema a annoncé que son parti prône la rupture, en particulier avec l’ordre néocolonial français qui est la tendance forte actuelle de l’Afrique de l’Ouest. Le président dénonce la cherté de la vie dans les pays occidentaux, il a dit préférer dépenser l’argent de l’État dans des pays africains. (Note de Danielle Bleitrach pour histoire et société)
Lecture 2 min. Publié le 18 juillet 2025 à 15h52

Les mines sont déconfites sur la vidéo publiée par All Africa. Lors de son passage à Washington pour le minisommet États-Unis – Afrique qui regroupait cinq pays dont le Gabon, Brice Clotaire Oligui Nguema s’est entretenu avec des membres de la diaspora gabonaise.
Tout de go, le nouveau président gabonais a séché son auditoire en annonçant qu’en 2026 “il n’y aurait pas de bourses pour les États-Unis ni pour le Canada”, au motif que “les études coûtent cher [et que] ceux qui viennent ici [aux États-Unis] ne reviennent jamais”. Et de poursuivre :
“On préfère donner la bourse au Sénégal, au Ghana ou au Maroc parce que l’on sait que [les étudiants] vont revenir.”
Outré, le Gabon Media Time fustige une “logique de rigueur sélective [qui] contraste avec l’opulence persistante au sommet de l’État”. Et le site de citer en exemple “la ligne budgétaire allouée aux ‘Beaux’, un poste qui inclut notamment l’achat de véhicules, est passée de 15,6 à 17,6 milliards de francs CFA [de 23,8 à 26,8 millions d’euros]. Deux milliards [environ 3 millions d’euros] supplémentaires consacrés à l’apparat, pendant que les aides aux étudiants à l’étranger sont supprimées.”
Des étudiants menacés d’expulsion au Texas
Élu avec la promesse de sortir du système de corruption hérité de la dynastie Bongo, qui a duré plus de cinquante ans, l’ex-militaire putschiste a notamment orienté sa campagne électorale vers la jeunesse, en promettant la création de 120 000 emplois dans un pays où le taux de chômage atteint 40 %.
La question du non-règlement des bourses à l’étranger, qui représentent 5 milliards de francs CFA (environ 7,6 millions d’euros), avait déjà fait couler de l’encre ces derniers mois, lorsque une dizaine d’étudiants gabonais avaient été menacés d’être expulsés de la Texas Tech University faute de “paiement de frais d’hébergement et de scolarité”.
L’Union relatait alors les imbroglios entre le ministère du Pétrole et l’Agence nationale des bourses du Gabon sur le versement de ces bourses à l’université américaine. Ces bourses étaient prévues par le programme nommé Hydrocarbure USA, lancé en 2021 pour former des ingénieurs pétroliers de haut niveau au bénéfice du Gabon. “Pendant que les dossiers stagnent à l’Agence comptable et que les responsabilités se diluent entre administrations, les étudiants, eux, sont abandonnés à leur sort, dans l’angoisse permanente d’une expulsion imminente”, déplorait le quotidien.
Avec les mesures drastiques annoncées par le nouveau président gabonais, les différents services n’auront plus à se poser la question des versements de ces bourses aux États-Unis. Contrairement aux étudiants qui ont, eux, déjà entamé leur scolarité et se sont engagés sur plusieurs années.
Courrier international
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