Les faits sont têtus et toutes les enquêtes – qui ne prennent pas en compte des zones où la pauvreté est encore plus dramatique comme les territoires d’outre mer, les SDF et les personnes en institution – montrent à quel point notre pays dans lequel le nombre de milliardaires ne cesse de croître est aussi celui où la pauvreté devient de plus en plus un phénomène massif. Notons que parmi ces « pauvres », les familles monoparentales (en l’occurrence dans sa quasi-totalité des femmes) dit l’escroquerie d’un féminisme qui a renoncé à défendre l’indépendance économique des femmes, alors qu’y compris la vulnérabilité à la violence sexuelle contre elles ne peut être isolée quelle que soit la catégorie concernée de la relation au travail. Escroquerie d’autant plus manifeste que cette montée de la pauvreté, de l’impossibilité pour les victimes de se rassembler politiquement crée les conditions du retour en force des pires des conservatismes. C’est de ce point de vue essentiel que le PCF et singulièrement le choix du droit au travail de Fabien Roussel est la seule perspective offerte par des forces politiques qui ne conçoivent que des clientèles et exaspèrent leurs divisions. Ce choix essentiel n’est malheureusement porté que par une poignée de militants alors qu’il aurait besoin d’un rassemblement plus large. Pour le moment, il réside dans un livre, Le parti pris du travail, dont il faudrait mener la bataille (en ce moment ce n’est plus la bataille du livre que mène le PCF mais la bataille contre le livre et c’est là une question non secondaire, même si elle excède le seul cas du livre de Fabien Roussel). Une bataille qui irait bien au-delà du PCF mais qui a besoin de la colonne vertébrale d’un véritable parti communiste et l’urgence est là. Parce que l’intérêt de la démarche de Fabien Roussel tient aussi dans la tentative de modifier le sens même des élections, de les arracher au « politicien », aux coalitions d’appareil, pour en faire le lieu d’une intervention de ceux qui n’ont plus le droit à la parole. C’est un combat essentiel qui est le seul capable de faire naître une conscience de classe élargie et qui comprendra les opportunités du changement historique. Il y a tant de choses qui doivent être menées en même temps. ce n’est pas que nous soyons d’accord sur tout, c’est qu’il n’y a pas d’autre issue et chaque révolutionnaire, chaque communiste, chaque progressiste doit s’en saisir. (note de Danielle Bleitrach pour histoireetsociete)

Du jamais vu depuis au moins trente ans: le taux de pauvreté a battu un record en 2023 en France métropolitaine où les inégalités se creusent selon l’Insee© JOEL SAGET
Du jamais vu depuis au moins trente ans : le taux de pauvreté a battu un record en 2023 en France métropolitaine où les inégalités se creusent, selon l’Insee. Des chiffres loin d’être « surprenants » pour les associations, qui exhortent l’Etat à passer aux actes.
Entre 2022 et 2023, le taux de pauvreté a augmenté de 0,9 point, passant de 14,4% à 15,4%, précise l’Institut national de la statistique et des études économiques dans son étude annuelle parue lundi. Il s’agit du taux le plus élevé depuis le lancement de l’indicateur Insee en 1996.
Concrètement, 9,8 millions de personnes se trouvaient en 2023 en situation de pauvreté monétaire, c’est-à-dire qu’elles disposaient de revenus mensuels inférieurs au seuil de pauvreté, fixé à 60% du revenu médian, soit 1.288 euros pour une personne seule. En un an, 650.000 personnes ont basculé dans la pauvreté.
« C’est un niveau inégalé depuis près de 30 ans » relève auprès de l’AFP Michel Duée, chef du département ressources et conditions de vie des ménages à l’Insee. « Si on veut remonter encore plus loin, il faut revenir au début des années 1970 pour avoir des niveaux de pauvreté à peu près comparables ».
« Cette hausse s’explique par l’arrêt des aides exceptionnelles, notamment l’indemnité inflation et la prime exceptionnelle de rentrée, qui avaient été mises en place en 2022 pour soutenir le pouvoir d’achat », ajoute-t-il. « L’autre élément d’explication, c’est la hausse, parmi les non-salariés, de la part des micro-entrepreneurs dont les revenus sont faibles ».
Du lait pour enfants sur les étagères d’un centre des Restos du coeur, à Asnières-sur-Seine, au nord de Paris, le 21 novembre 2023© Geoffroy VAN DER HASSELT
Les inégalités des niveaux de vie ont également « fortement » augmenté en 2023, conséquence de la baisse du niveau de vie des plus modestes concomitante à la hausse de celui des plus aisés.
« Les inégalités atteignent des niveaux parmi les plus élevés depuis 30 ans », note Michel Duée. « Le niveau de vie des plus modestes a augmenté moins rapidement que l’inflation tandis que le niveau de vie des plus aisés a été dynamique, notamment grâce à la bonne situation sur le marché du travail et au rendement des produits financiers »
Le profil des personnes pauvres reste quant à lui globalement inchangé, avec une forte représentation des familles monoparentales – dont le taux de pauvreté augmente de 2,9 points – et des personnes au chômage, en hausse de 0,8 point.
Autre enseignement de l’étude de l’Insee, une hausse de la pauvreté moins marquée chez les retraités (11,1%, +0,3 point contre +0,9 point pour l’ensemble de la population), sous l’effet notamment de la revalorisation du minimum contribution prévue dans le cadre de la réforme des retraites.
– « Inaction » politique –
Contactée par l’AFP, la Fondation pour le logement des défavorisés (ex-Fondation Abbé Pierre) évoque des chiffres « alarmants » mais « loin d’être étonnants » au vu de la situation sur le terrain et de la fin des mesures en faveur du pouvoir d’achat.
« Les coupures d’électricité et de gaz pour impayés explosent, le nombre de personnes qui disent avoir froid chez eux a presque doublé et on voit une montée très forte des expulsions locatives », souligne Manuel Domergue, directeur des études de la Fondation.
« On est sur une dynamique qui est très inquiétante de l’action politique ou plutôt de l’inaction politique », ajoute-t-il. « L’heure n’est plus aux mesures ponctuelles, il faut des mesures structurelles ».
« Nous avons rencontré le Premier ministre François Bayrou la semaine dernière, il a évoqué un objectif de réduction de la pauvreté à 10 ans. En soi c’est une bonne chose mais avec quels moyens ? », s’interroge de son côté Delphine Rouilleault, présidente du collectif Alerte qui réunit 37 associations de lutte contre la pauvreté.
« Derrière les paroles d’humanité et l’affichage d’un soutien au secteur associatif on attend du gouvernement des mesures ambitieuses et une prise de conscience », ajoute-t-elle. « On entend des rumeurs sur l’idée d’une année blanche de non-revalorisation des prestations sociales: ce serait inadmissible vu le contexte ».
L’étude annuelle de l’Insee sur la pauvreté ne comprend pas les habitants des départements d’outre-mer, les personnes sans abri et les personnes vivant en institution. La dernière enquête menée sur la totalité de la population française avait estimé à 11,2 millions le nombre de personnes en situation de pauvreté en 2021.
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Georges Rodi
Aucun sans-abri en Chine.
La mendicité a disparu des trottoirs.
La France, et l’UE j’imagine, appliquent les recettes libérales qui font leurs preuves aux US.
Privatisations, Paupérisation, même combat.