Atilio Borón est un sociologue marxiste argentin, un des grands intellectuels d’Amérique latine. Professeur émérite de sciences politiques à l’Institut latino-américain des sciences sociales et à l’Université de Buenos Aires. Il a également été secrétaire général de la CLACSO, un organisme universitaire chargé de l’Amérique latine. En 2005, il a signé le Manifeste de Porto Alegre du Forum social mondial. Au Transnational Institute, il est directeur du Programme latino-américain d’enseignement à distance de Buenos Aires, en Argentine, et collaborateur du projet New Politics. Il est également directeur du Centre de recherches européennes et latino-américaines à Buenos Aires. Il écrit également une chronique dans un journal national argentin. Il a qualifié les États-Unis de « menace terroriste pour la paix mondiale ». Il a également critiqué le racisme systémique d’Israël. Il a exprimé sa désapprobation de la gestion américaine de Julian Assange. Borón a également condamné Barack Obama pour avoir ordonné le meurtre de Mouammar Kadhafi. En 2009, il a reçu le Prix international José Martí de l’UNESCO pour sa contribution à l’intégration des pays d’Amérique latine et des Caraïbes. C’est un ami de Cuba dont le quotidien Granma publie fréquemment ses chroniques comme ici qui témoignent non seulement de son positionnement anti-impérialiste mais du ton sarcastique avec lequel l’Amérique latine juge ceux qui se font les collaborateurs de l’avide impérialisme qui n’arrive pas à mettre à genoux « nuestra america » et encore moins avec le choix des BRICS auquel les rebelles du sud apportent quelque chose de l’esprit de Bandung, les non alignés inspirés par le marxisme. (note et traduction de Danielle Bleitrach pour histoireetsociete)
Par : Atilio Borón
Dans cet article : Argentine, BRICS,Commerce, Économie, géopolitique, Javier Milei, Mercosur, Politique3 juillet 2025 |

L’image reflète le mécontentement du président argentin, mal à l’aise et dégoûté de devoir interagir – et être photographié ! – avec ses homologues latino-américains.
Alors que les autres ont l’air détendus et souriants, on voit Milei ruminer son agacement, aspirant à une photo avec le génocidaire Netanyahu ou avec le voyou du quartier, Donald. S’il y a quelqu’un en Argentine qui n’a pas la moindre identité ou vocation latino-américaine, c’est bien Milei, un personnage doté d’une ignorance étonnante des défis posés par la crise irréparable de l’hégémonie américaine dont le revers est l’irrésistible montée du Sud.
Face à cette réalité, Milei veut que l’Argentine quitte le Mercosur, rêvant que la Maison Blanche ouvre grand ses portes aux produits argentins, faisant exception au protectionnisme féroce décrété par Trump. Aveuglé par son idéologie anarcho-capitaliste, Milei saute joyeusement dans le train du déclin de la puissance et refuse d’intégrer l’Argentine dans les BRICS, c’est-à-dire dans l’avenir, ignorant le fait que leur gravitation dans le PIB mondial est déjà supérieure à celle du G7. C’est pourquoi son dégoût se reflète si bien dans cette photographie mémorable.
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