Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

Le Fait du jour prouve que la guerre en Ukraine n’aurait jamais eu lieu sans le sponsor Etats-Unien, et Macron est le représentant du capital usurier, par Danielle Bleitrach

Guerre en Ukraine : Les Etats-Unis freinent les livraisons d’armes, Macron pessimiste. Le Fait du jour et le contexte européen prouve que la guerre en Ukraine n’aurait jamais eu lieu sans le sponsor des Etats-Unis qui a trouvé dans l’UE des gouvernements complices mais incapables d’assumer leur provocation. Le continent européen (de Brest à l’Oural) en ressort profondément divisé et l’UE elle-même s’avère incapable du moindre consensus. Il y a eu et cela s’amplifie ukrainisation, otanisation de l’Union européenne. Macron, entre vassalisation et velléité d’autonomie, illustre à sa manière l’aventurisme des bourgeoisies occidentales qui comme durant la « drôle » de guerre ont espéré jusqu’au bout malgré leur déclaration officielle de guerre créer (avec la Finlande, dans les pays baltes en particulier, comme elles avaient abandonné la Pologne et la Tchécoslovaquie) pouvoir diriger Hitler contre l’URSS communiste. Avec le passage aujourd’hui à un capital usurier qui a joué le mauvais cheval .

Si l’on considère les deux guerres mondiales, la première est le produit des concurrences impérialistes essentiellement européennes, colonisatrices, dans le partage du monde. C’est une boucherie. La seconde a les mêmes origines mais avec la nouveauté de l’existence de l’URSS, le socialisme seul apte à battre le nazisme et l’ambiguïté des puissances occidentales qui jouent le plus longtemps possible le double jeu d’alliance de fait avec l’Allemagne nazie et la montée en puissance des Etats-Unis, qui eux aussi ne choisissent la guerre contre les « puissances » de l’axe qu’après Pearl Harbor. La guerre froide poursuivra dans cette logique mais sans affrontement direct, avec la multiplication de guerres par procuration dans le prolongement des lignes forces du colonialisme européen et des luttes de libération nationales. C’est déjà le déplacement du centre de gravité encore accentué par la chute de l’URSS et la montée en puissance de la Chine. Ce qui est apparu dans la crise ukrainienne, iranienne, Israélienne, c’est le caractère marginal des Européens, leurs divisions et leur incapacité à être autre chose qu’une bourgeoisie compradore, vendant leurs peuples aux Etats-Unis qui n’a pas plus de respect pour eux qu’il n’en a eu pour les vassaux de son pillage dans le tiers monde, en Amérique latine. Les Etats-Unis n’ont plus les moyens ni économiques, ni militaires de leur politique hégémonique et Trump, syndicat de faillite de l’hégémon cherche dans un mélange de provocations et de maquignonnage un partage du monde en zones d’influences. Notez que la France de Macron tente de rassembler ses cartes, à savoir les restes de sa domination coloniale qui se réduit comme peau de chagrin, pas à cause des Russes, mais parce que les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et même les Turcs s’en emparent, les restes d’un temps où gaullistes et communistes avaient créé les conditions d’une souveraineté française et d’une politique autonome internationale, et le passage sous Mitterrand d’une puissance industrielle à un rôle « usuraire », de prêteur (et l’on voit mieux à travers le cas de la Crimée dans lequel traditionnellement la France tente de s’implanter ce rôle militaro-usuraire). (note de Danielle Bleitrach pour histoireetsociete)

Le fait du jour

L’annonce était inattendue. Le gouvernement de Donald Trump a annoncé ce mercredi avoir décidé de ne plus fournir certaines armes à Kiev, officiellement en raison d’une inquiétude quant à la baisse des stocks de munitions américains. Cette décision constitue un véritable coup dur pour l’Ukraine au moment où la Russie intensifie ses frappes en l’absence d’avancées diplomatiques pour régler le conflit.

Les Etats-Unis étaient le premier soutien militaire de l’Ukraine depuis le début de l’invasion russe en février 2022. Kiev reste « sérieusement dépendante » des livraisons militaires américaines, a affirmé à l’AFP un officier de haut rang de l’armée ukrainienne, sous couvert d’anonymat. « L’Europe fait du mieux qu’elle peut mais ce sera dur pour nous sans les munitions américaines », a ajouté cette source.

La portée de cette décision de Washington n’est toutefois pas claire, pour l’heure. Ce mercredi soir, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a affirmé que Washington et Kiev travaillaient actuellement pour « clarifier tous les détails » concernant l’aide militaire. D’après Politico et d’autres médias américains, l’arrêt des livraisons à Kiev concerne notamment les systèmes de défense antiaérienne Patriot, l’artillerie de précision et les missiles Hellfire.

« Moins il y a d’armes livrées à l’Ukraine, plus proche est la fin de l’opération militaire spéciale », s’est réjoui, de son côté, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.

Le président des Etats-Unis, après une heure d’échange téléphonique avec le président russe Vladimir Poutine, qualifié de « franc » par le conseiller diplomatique du Kremlin, Iouri Ouchakov, dit bien le rapport des forces réels en particulier sur le terrain et après l’opération spectacle en Iran. Trump a ainsi reconnu n’avoir « fait aucun progrès » visant à mettre fin à la guerre en Ukraine, il a ajouté qu’il n’était « pas content » de la guerre en cours. Le président russe venait de lui dire que la Russie « ne renoncera pas à ses objectifs » en Ukraine, tout en se disant ouvert à la poursuite des négociations avec Kiev. Il s’agissait de la sixième discussion entre les deux dirigeants depuis le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche en janvier. Cet échange est intervenu au lendemain de l’annonce par Washington d’une pause dans la livraison de certaines armes à l’Ukraine, plus de trois ans et demi après le début de l’offensive russe. Les Etats-Unis sont le principal pourvoyeur d’aide militaire à l’Ukraine et cette décision ne peut que mettre Kiev dans une position difficile à un moment où les troupes russes continuent d’avancer sur le front. Mais le président des Etats-Unis sait qu’il n’a rien à gagner sur ce terrain, comme d’ailleurs la quasi totalité de ses vassaux européens. Macron montre à quel point leurs intérêts impérialistes sans les moyens, hors soutien des USA, de les défendre dans la nouvelle configuration multilatérale qui pèse désormais de tout son contrepoids sur les manœuvres des USA pour se ménager une zone d’influence à partir de laquelle il peut espérer rester la puissance clé du XXI e siècle.

La déclaration du jour

Cette décision entraînera la mort d’un plus grand nombre de soldats et de civils ukrainiens, la perte d’un plus grand nombre de territoires et la destruction d’un plus grand nombre d’infrastructures essentielles

Les paroles sont signées John Hardie, un spécialiste de la Russie à la Foundation for Defense of Democracies (FDD), un institut indépendant (sic) basé à Washington. Selon cet expert, si la réduction annoncée de l’aide américaine « ne provoquera pas l’effondrement des lignes ukrainiennes », elle « nuira gravement à la défense de l’Ukraine, en particulier à ses capacités en matière de missiles antibalistiques et de frappes de précision (on ne saurait mieux que cet institut considéré comme indépendant bien que basé à Washington dire la dépendance totale de l’Ukraine conçue sous Obama et Biden comme une zone d’encerclement de la Russie). Avec la complicité totale de la France de Hollande et Fabius et de l’Allemagne de Merckel, flanqués de la Pologne qui ont non seulement cautionné le coup d’Etat du Maïdan mais roulé dans la farine le chef d’Etat russe pour donner à l’Ukraine la capacité d’être un des facteurs de la destruction de la Russie, comme cela s’était passé avec l’URSS. Trump sait exactement ce qu’il en est et ce que représente le régime ukrainien et tous ces chefs d’Etat européens.

La référence à la mort de soldats et de civils est d’autant plus de l’ordre de la tartufferie humanitaire que partout l’intervention de l’hégémon et de ses vassaux, en particulier à Gaza, ne se préoccupe pas du coût humain des conflits qu’elle cautionne… La référence aux crimes de guerre supposés, à l’illégalité de l’intervention se heurte aux FAITS tout autant que la référence à la « démocratie ». Nous sommes bien devant les eaux glacées du calcul égoïste de l’empire et de son vassal tous en train de sauver les meubles…

Le chiffre du jour

Un milliard. C’est en dollars la somme à laquelle la Russie a été condamnée à payer à la banque ukrainienne Oschadbank pour la perte de ses investissements en Crimée, après le rejet mardi d’un recours par la cour d’appel de Paris. Avec cette décision, la cour d’appel de Paris met fin à un long feuilleton judiciaire entre la Russie et la banque ukrainienne.

Le litige remonte à une procédure engagée en 2018 par JSC Oschadbank devant un tribunal d’arbitrage international en France, la banque se plaignant de la perte d’investissements en Crimée après le rattachement de ce territoire à la Russie en mars 2014.

Pour faire valoir ses droits, Oschadbank s’était basée sur un traité bilatéral d’investissement conclu entre la Russie et l’Ukraine le 27 novembre 1998.

On voit que l’usure française espère bien récupérer ses investissements et que comme cela s’est passé dans toutes les guerres mondiales, la bourgeoisie française usurière a envoyé une fois de plus ses forces jouer en Crimée pour surveiller le pré carré de ses intérêts au Moyen Orient et dans le Caucase, en Iran. Il suffit de voir la manière dont depuis 1870 et dans chaque guerre mondiale, la France court vers la Crimée pour veiller aux intérêts des capitalistes français dans cette zone. Ce n’est pas un hasard, si la révolte des marins de la mer noire dit le refus de cet aventurisme. Pendant longtemps la bourgeoisie française a défendu son rôle colonisateur et en accord et rupture avec celui de la Russie tsariste, de la Grande Bretagne face à l’empire Ottoman et à l’Iran. Les nationalisations de Mitterrand ont coïncidé avec le passage d’une bourgeoisie industrielle à une bourgeoisie usurière (toutes les crises financières y compris celle de 2008 débutent par des crises de banques françaises). Macron avait besoin de négocier avec Poutine des garanties pour les usuriers français qui ont joué le mauvais cheval si les Etats-Unis se retirent.

La tendance

Interrogée sur la possibilité d’avancer vers une résolution du conflit en Ukraine, Sophie Primas, la porte-parole du gouvernement, indique qu’après son coup de téléphone de deux heures avec Vladimir Poutine mardi, Emmanuel Macron n’était pas très optimiste sur l’Ukraine : « Nous voyons Vladimir Poutine continuer des attaques sans précédent, y compris sur des cibles civiles », a-t-elle relevé. « Les quartiers d’habitation sont ciblés avec des attaques importantes de drones, avec des attaques de missiles de façon considérable », a-t-elle poursuivi.

« La question du cessez-le-feu a été abordée, mais Vladimir Poutine met les mêmes conditions qui pour l’instant ne sont pas réunies », a ajouté Sophie Primas.

Pour rappel, Moscou a déjà revendiqué l’annexion de quatre régions ukrainiennes, en plus de la péninsule de Crimée, qu’elle a envahie en 2014.

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3 Commentaires

  • Xuan

    Global Times relate l’entretien Trump/Poutine en notant « … Le président russe Vladimir Poutine a déclaré jeudi lors d’un entretien téléphonique avec le président américain Donald Trump que Moscou atteindrait ses objectifs dans le conflit avec l’Ukraine, notamment en éliminant ses causes profondes, selon l’assistant présidentiel russe Iouri Ouchakov.

    « Notre président a déclaré que la Russie atteindrait ses objectifs, à savoir éliminer les causes profondes bien connues qui ont conduit à la situation actuelle et à la confrontation acharnée actuelle. Et la Russie ne renoncera pas à ces objectifs », a déclaré Iouri Ouchakov. »…
    Naturellement le compte rendu sur tous les médias s’arrête à » ses objectifs « , sous entendu tout ce qu’on voudra y compris aller jusqu’à Brest.

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    • Georges Rodi
      Georges Rodi

      Cela dit, si Poutine veut éliminer les causes profondes qui ont conduit à la situation actuelle, non seulement il devrait aller jusqu’à Brest (et il y aurait des résistants français pour l’aider), mais en plus, il devrait traverser l’Atlantique…
      Il ne le fera pas bien évidemment.
      Ni aller jusqu’à Brest, et encore moins traverser l’Atlantique.
      La Russie et la Chine n’ont pas la capacité militaire combinée pour aller si loin.
      Tout juste ces pays ont celle de défendre les territoires où se trouvent leurs populations.

      Ce ne sont pas les chars qui iront jusqu’à Brest, puis Washington. Ce sont les crises économiques, celles de la dette et du PIB virtuel.
      Le choc est beaucoup violent aux US.
      Wall Street a beau s’être réjoui des « bons chiffres de l’emploi » la semaine dernière, ils ne disent pas que 2 voire 3 emplois ne suffisent pas toujours pour survivre.
      Et ce n’est pas le BBB qui va arranger ces choses là, bien au contraire.

      Les idées communistes et celles d’une économie socialiste avancent aux US.
      Et en Europe? Ce serait quoi… plus de fascisme?

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  • Xuan

    Les « causes profondes » dont parle Poutine c’est la menace exercée par l’OTAN, menace qui s’est rapprochée à 6 reprises du territoire russe depuis le bombardement de la Yougoslavie, et qui s’est appuyée sur exactions des néo nazis.
    Donc il s’agit essentiellement de constituer avec l’Ukraine un territoire neutre et désarmé.
    C’est la principale concession réclamée par la Russie, et c’est aussi la condition d’une sécurité collective dans la région.

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