Comment en arrive-t-on à avoir au pouvoir des dirigeants prêts à inventer comme le chancelier allemand un péril russe ? Alors que logiquement ce qui menace l’Allemagne dans son développement économique ce sont les sanctions et les interdits qui ont frappé son approvisionnement énergétique avec la Russie et maintenant les menaces tarifaires de Trump sur les exportations allemandes. En effet, l’Allemagne, l’Irlande et l’Italie sont les pays qui exportent le plus aux USA, ce qui n’est pas le cas de la France. La montée de dirigeants se référant plus ou moins directement au fascisme est-il le fruit du hasard ? Hors UE, il y a la même dépendance britannique et la récession annoncée par exemple dans l’automobile. Mais cette menace réelle accroit la servilité dans le discours « militaire » avec l’espoir de dépecer la Russie. Ce fantasme quasi hitlérien n’est pas étranger au personnel politique qui l’impose et les Russes découvrent non sans stupéfaction après les ascendants de responsables allemands, ceux d’autres nations européennes. Ici le nouveau chef du service britannique M 16. Les Russes s’interrogent sur cette ironie de l’histoire qui veut que leur pays où règne de fait l’antisoviétisme de la part des oligarques au pouvoir se retrouve dans un camp « anti-impérialiste »… Alors que le camp impérialiste a trouvé des juifs comme Zelensky et Netanyahou pour inventer de toutes pièces les menaces qui aident à l’assaut aux côtés des enfants de leurs bourreaux… (note de Danielle Bleitrach traduction de Marianne Dunlop)
https://svpressa.ru/politic/article/470230
Parmi les ancêtres du nouveau chef des services secrets britanniques MI6, Blaise Metreweli, figure son grand-père Konstantin Dobrovolski, un collaborateur nazi originaire de Tchernigov, selon le quotidien britannique Daily Mail.
Selon le journal, il « espionnait et assassinait pour le compte de l’Allemagne pendant la période d’Adolf Hitler » et était connu à l’époque sous le surnom de « Boucher ». Il avait déserté l’Armée rouge pour devenir complice d’une structure collaborationniste.
« Bien que Metreweli n’ait jamais rencontré son grand-père paternel, qui est resté dans l’Ukraine occupée par les nazis alors que le reste de sa famille s’enfuyait […] en 1943, son histoire jette une ombre sur sa carrière irréprochable au MI5, au MI6 et au ministère des Affaires étrangères », indique la publication.
Les archives contiennent des documents, des lettres du grand-père de Metreweli à la direction nazie, signées « Heil Hitler ».
Dobrovolsky se vantait auprès des commandants allemands d’avoir « personnellement » participé « à l’extermination des Juifs » et à la destruction de centaines de partisans. Il y a également des informations selon lesquelles il aurait volé les objets de valeur de ses victimes et approuvé les violences sexuelles à l’encontre des femmes détenues, rapporte le Daily Mail.
Ces derniers temps, on observe de plus en plus souvent une ascension rapide dans la hiérarchie politique européenne de personnalités dont les ancêtres étaient nazis ou leurs complices. En ce sens, Blaise Metreweli n’est pas une exception.
Auparavant, la presse avait écrit au sujet du grand-père du chancelier allemand Olaf Scholz, qui aurait atteint le grade de Gruppenführer SS. Et bien que la presse allemande ait catégoriquement démenti ces allégations, les chercheurs continuent de laisser entendre que tout n’est pas clair dans la biographie de ce politicien. Le grand-père et le père de l’actuel chancelier Friedrich Merz ont tous deux servi le régime hitlérien.
Le grand-père de la ministre allemande des Affaires étrangères Annalena Baerbock était officier de la Wehrmacht, tout comme l’ancienne chef du ministère canadien des Affaires étrangères (2017-2019), puis vice-première ministre (2019-2024) Christie Freeland, le grand-père était un collaborateur ukrainien.
Au début, la dame a nié, qualifiant les informations sur son ancêtre collaborateur de « propagande russe », mais finalement, des documents d’archives ont été exhumés et la petite-fille du banderoviste s’est tue.
Selon la presse, l’ancêtre du président polonais Andrzej Duda était un bourreau et un collaborateur des nazis. Le grand-père du Premier ministre polonais Donald Tusk, Józef, a servi dans un bataillon de grenadiers de la Wehrmacht.
Le grand-père de l’ancien ministre des Affaires étrangères de Lituanie, Gabrielius Landsbergis, a collaboré avec les nazis et a créé en 1941 à Kaunas un camp de concentration pour les Juifs, afin, selon ses dires, de « protéger le peuple lituanien de l’influence néfaste ».
Le politologue et directeur de l’Institut des problèmes régionaux, Dmitri Jouravlev, estime que la présence d’ancêtres nazis ou de leurs complices chez de nombreux politiciens européens n’est pas fortuite.
« Bien sûr, c’est une tendance, car elle correspond à la position collaborationniste de l’Europe à l’égard des événements de la Seconde Guerre mondiale.
C’est la position idéologique actuelle de l’UE. À l’heure actuelle, ces politiciens sont naturellement plus recherchés que ceux qui professent d’autres points de vue sur les événements de cette époque.
Une autre question est de savoir dans quelle mesure cette circonstance a une influence. Même si tous les politiciens européens n’avaient pas de tels ancêtres, ils deviendraient quand même des collaborateurs par conviction, en raison des changements idéologiques. Cette tendance ne disparaîtra pas après notre victoire en Ukraine.
« SP » : La dénazification et les autres mesures de lutte contre le hitlérisme dans l’Allemagne d’après-guerre et dans d’autres pays n’ont-elles pas donné de résultats ?
— Le fait est qu’à l’époque, personne ne savait vraiment comment s’y prendre. Rien de tel ne s’était jamais produit auparavant.
Oui, on a commencé à « nettoyer les esprits », à « nettoyer les mandats ». On a fait semblant de faire quelque chose, mais ensuite, il n’y avait pas besoin de nettoyer : Churchill avait déjà prévu en 1945 l’opération « Impensable » pour lancer des opérations militaires contre l’URSS.
En outre, en 1945, le gouvernement britannique, et il n’était pas le seul, prévoyait déjà d’utiliser les nazis dans la lutte contre l’Union soviétique. Et aujourd’hui, nous voyons les répercussions de cette politique.
L’écrivain et historien Alexandre Kolpakidi estime que les autorités russes n’ont commencé à remarquer les zones d’ombre dans la biographie des hommes politiques européens que ces dernières années :
« Les faits concernant les ancêtres nazis et collaborateurs étaient connus depuis longtemps, mais nos hommes politiques ne les avaient pas remarqués auparavant.
SP : Quoi qu’il en soit, il faut faire quelque chose. Mieux vaut tard que jamais.
— En 2009, l’Europe a institué une journée de commémoration des victimes du stalinisme et du nazisme. J’avais alors proposé, pour contrer cette journée, d’instaurer chez nous une journée de commémoration des victimes de la collaboration. Nos dirigeants n’ont pas prêté attention à cette initiative, bien que des signatures aient été recueillies et que la population l’ait soutenue. À l’époque, les politiciens européens étaient considérés comme nos amis, et nous ne nous intéressions pas à leur passé.
J’ai proposé d’instaurer une telle journée parce que la plupart des ministres et députés européens actuels ont des ancêtres nazis ou collaborateurs. De plus, les collaborateurs ont souvent tué autant, voire plus, de personnes dans leur propre pays que dans les pays ennemis.
Sous le régime soviétique, on rappelait constamment aux personnalités occidentales l’existence de ces ancêtres : nous publiions des ouvrages spécialisés qui en parlaient.
Puis nous avons oublié, mais aujourd’hui, nous nous en souvenons à nouveau. Peut-être nos dirigeants devraient-ils adopter une ligne cohérente ? La politique opportuniste ne mène à rien, et nous voyons bien quels sont les résultats.
SP : On évoque le plus souvent les ancêtres nazis lorsqu’on parle des politiciens allemands…
— Écoutez, nous gardons toujours parmi nos amis des membres de l’Alternative pour l’Allemagne. Ce parti est régulièrement éclaboussé par des scandales, lorsqu’un de ses militants, en toute candeur, tient des propos élogieux sur Hitler ou le régime nazi.
« SP » : Beaucoup justifient cela par le fait que la situation a changé et que l’Union soviétique, avec ses valeurs, n’existe plus.
— Oui, il y avait autrefois un patriotisme soviétique. Mais aujourd’hui, par la volonté du destin, nous nous opposons à l’Occident et aux États-Unis aux côtés de la Chine, de la Corée du Nord, de l’Iran et de Cuba.
Nos pays continuent d’être pillés, mais de manière plus sophistiquée. La division du monde existe, comme pendant la guerre froide. Mais elle ne se fait plus entre « socialisme » et « capitalisme », mais entre « impérialisme » et « anti-impérialisme ».
Puisqu’il n’y a plus de patriotisme soviétique aujourd’hui, qu’il y ait du patriotisme anti-impérialiste. Certains d’entre nous n’apprécient peut-être pas le pouvoir russe actuel, mais les étoiles se sont alignées de telle sorte que nous nous sommes retrouvés à l’avant-garde de la lutte contre l’impérialisme. C’est la réalité.
Et nous devons former des interprétations anti-impérialistes de l’histoire. Aujourd’hui, l’histoire est interprétée dans l’intérêt du monde anglo-saxon.
SP : La propagande n’est clairement pas à la hauteur chez nous actuellement. Il n’y a pas de nouveaux Kukryniksy (1) à l’horizon.
Nous ne voyons pas du tout si une guerre de l’information est menée de notre côté, ou s’il s’agit d’un secret militaire. D’énormes budgets sont alloués à la propagande, qui ne donne aucun résultat. Nous voyons de nombreux exemples négatifs.
Je rappelle que l’ancien rédacteur en chef de Sputnik Lituanie, Marat Kasem, a changé de camp et dénigre désormais notre pays. La question se pose : pourquoi ne remplace-t-on pas ces personnes ? Nous comptons déjà un nombre non négligeable d’émigrés provenant de pays hostiles. Pourquoi ne les utilise-t-on pas davantage ?
(1) Célèbres caricaturistes de l’époque soviétique.
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