Oui le moment est venu de donner du sens à l’alternative qui a surgi des « pays émergents » et qui est le multilatéralisme, il est là et s’impose par son refus de la guerre et du sous développement à l’hégémon occidental dans une crise profonde et qui n’a plus à offrir que la guerre, la misère, la destruction des êtres humains et de leur environnement. Ce n’est pas un hasard s’il est apparu dans le sillage de la Chine socialiste, s’il a attiré à lui toutes les expériences socialistes, anti-impérialistes, mais il est clair que comme le dit le président des communistes russes il a besoin aujourd’hui de se nourrir des expériences et de la mémoire des victoires des peuples, la lutte et la mobilisation contre l’impérialisme. C’est un peu ce que nous disons dans notre livre « Quand la France s’éveillera à la Chine, la longue marche vers un monde multipolaire » (1) Oui la France doit entendre ce que propose la Chine, le monde multipolaire, mais même l’adhésion de notre pays aux BRICS ne peut se réaliser sans une perspective politique d’un socialisme à la française riche de la tradition révolutionnaire multiforme de notre pays. Et un nouvel internationalisme qui accepte le dialogue avec les communistes russes, chinois, et de tous les pays pour que notre tradition retrouve ce qui l’a aussi nourri. (note de Danielle Bleitrach traduction de Marianne Dunlop histoireetsocieté)
https://kprf.ru/dep/gosduma/activities/235566.html
– Chers députés, camarades, amis !
Il y a exactement 80 ans, la légendaire parade a eu lieu sur la Place Rouge, dédiée à notre Grande Victoire. En recevant les vainqueurs dans la salle Saint-Georges du Kremlin, Staline a porté un toast : « Au grand peuple russe ! La patience, la cohésion et l’héroïsme de notre peuple ont permis de remporter cette victoire historique ». L’un des maréchaux lui a demandé : « Camarade Staline, comment connaissez-vous si bien le peuple russe ? » Il a répondu : « Je suis un Russe d’origine géorgienne ».
Le défilé de la Victoire a été préparé pendant exactement un mois. Des documents le concernant ont récemment été déclassifiés. 35 000 soldats d’élite se sont retrouvés à Moscou. Des soldats qui avaient été engagés dans les combats de la Grande Patrie. Des héros, des cavaliers de trois ordres de la Gloire. Ceux qui avaient marché de Moscou à Berlin pour libérer le monde du fascisme. Ils avaient apporté avec eux 1 800 pièces d’équipement militaire provenant des champs de bataille. Le légendaire char T-34, l’IS-2, le « Katyusha », le canon de Grabine. Ils ont démontré toute la puissance et le caractère unique du soldat soviétique, la cohésion de notre grand peuple.
Mais cette cohésion a été obtenue grâce à la politique et à la tactique exceptionnelles mises en place par la modernisation léniniste-stalinienne. Staline comprenait parfaitement que la guerre civile nous avait profondément traumatisés. Et il a tout fait pour se réconcilier avec les koulaks, les cosaques et les prêtres. Il a conclu un accord avec les Anglo-Saxons afin de démanteler ensemble le Reich hitlérien. La place Rouge a brillamment démontré ce qui a été à la base de notre victoire. 200 drapeaux fascistes, à commencer par l’étendard hitlérien, ont été jetés par les héros de l’Union soviétique au pied du Mausolée, où se dressait fièrement tout le leadership politique et militaire de notre pays. Ils ont enfilé des gants noirs pour ne pas se salir les mains avec les drapeaux hitlériens.
Une semaine avant ce défilé, Staline a invité Joukov et lui a dit : « Vous avez assuré la victoire près de Moscou et Leningrad, près de Stalingrad et sur le saillant de Koursk. Et vous allez assister à ce défilé légendaire. Et Rokossovsky, qui a fait preuve de bravoure lors de la bataille de Stalingrad, a commandé la bataille de l’arc de Kursk et mené l’opération « Bagration », commandera les troupes lors du défilé. Vous serez sur un cheval blanc, car vous avez été cavalier à une époque. Et Rokossovsky sera sur un cheval noir.
Le défilé de la Victoire a montré au monde entier ce qu’étaient le pouvoir soviétique, le patriotisme russe et la solidarité internationale de nos peuples.
Je pense que le président Poutine perpétue ces traditions. Et le défilé du 9 mai, consacré au 80e anniversaire de la Victoire, l’a clairement démontré. Les dirigeants de trente pays sont venus chez nous. Le chef de l’État, aux côtés de notre principal allié stratégique Xi Jinping, a assisté au défilé auquel ont participé des unités militaires de treize pays. C’est une démonstration éclatante de la volonté de vaincre à nouveau.
Mais malheureusement, la division persistante au sein du pouvoir est de plus en plus préoccupante. J’ai déjà évoqué à plusieurs reprises ce phénomène dangereux.
Nous avons suivi de très près les travaux du Forum économique international de Saint-Pétersbourg. Il a réuni 20 000 participants venus de 140 pays. Plus d’un millier d’accords ont été signés pour un montant total de 6 300 milliards de roubles. Trois gouverneurs communistes – ceux d’Orel, d’Oulianovsk et de Khakassie – ont conclu des accords de grande envergure. Deux pour 80 milliards, un pour 60. La région d’Orel va encore avoir une récolte digne du Kouban cette année. Et la variété de blé qui a été baptisée en mon honneur donne 140 quintaux à l’hectare. C’est un résultat unique.
Mais le billet d’entrée au forum de Saint-Pétersbourg coûtait entre 1,2 et 1,7 million de roubles ! J’ai demandé aux participants : quel est le sens de ces prix exorbitants ? Il y a un hôtel à proximité où l’on peut réserver une chambre pour 15 000 roubles et signer tous les accords.
J’ai été très impressionné par le discours du président Poutine au forum. Au cours de la séance plénière, qui a duré quatre heures, lui et ses invités – le président indonésien, le vice-président sud-africain, le vice-Premier ministre chinois et le commandant de la garde royale de Bahreïn – ont fait preuve d’une unanimité totale. Le dirigeant indonésien a déclaré : « Nous combinons les valeurs socialistes et les possibilités du marché. » Le cheikh de Bahreïn a cité Pouchkine : « Et longtemps je serai cher au peuple, car j’ai éveillé ses bons sentiments avec ma lyre. » Le représentant de la République populaire de Chine a exprimé son soutien inconditionnel à notre pays.
Il semblerait que le chef de notre État définisse une ligne politique commune. En substance, il livre un message. Le président est fier que notre économie ait affiché une croissance supérieure à 4 % pendant deux ans. Que nous ayons un taux de chômage historiquement bas. Que la pauvreté recule. Mais qui détermine la politique financière et économique ? Ils étaient également bien visibles lors du forum. Lors des tables rondes, dont l’une a été très bien animée par le chef de notre commission budgétaire, Makarov. Lors du petit-déjeuner d’affaires de la Sberbank, sous la direction de Gref, qui a réuni 60 oligarques et 20 gouverneurs.
Le ministre du Développement économique, Reshetnikov, prend la parole et annonce des signes croissants de récession dans notre économie. Mais il ne dit rien sur ses causes ni sur les moyens de l’arrêter. La présidente de la Banque centrale, Nabiullina, prend la parole et justifie pleinement le taux d’intérêt exorbitant qui indigne tout le monde. Le vice-chef de l’administration présidentielle, Oreshkine, prend la parole et déclare que nous sommes dans une impasse. Mais en quoi cela consiste exactement et pourquoi, il n’en dit pas un mot.
Reshetnikov s’adresse à la direction de la Banque centrale : ayez pitié de notre économie ! Assouplissez la politique monétaire ! Et pendant ce temps, le ministre de l’Économie, le banquier en chef et le financier en chef Siluanov sont assis côte à côte sur la même scène. Ils ne devraient pas se contenter de débattre devant l’assemblée, mais élaborer, sous la direction du gouvernement, une politique commune pour le développement du pays. Et indiquer clairement, lors du forum, en quoi cette politique consistera.
La presse occidentale a publié en gros titres la thèse d’une récession qui nous menace. Elle rêve que notre économie soit à nouveau plongée dans une crise profonde. Mais qu’est-ce qui y contribue ? Le fait que les taux d’intérêt étouffent la production. Le fait que la politique socio-économique reste inchangée.
J’ai déjà évoqué à plusieurs reprises depuis cette tribune ce qui se passe à Rostselmash et à l’usine Kirov. Lors du forum de Saint-Pétersbourg, la direction de KAMAZ a fait état d’une situation tout aussi déplorable. Il s’agit d’une entreprise majeure qui fabrique tous les véhicules destinés à notre armée, et pas seulement aux champs et aux usines. Aujourd’hui, tous ses entrepôts sont remplis de produits invendus. Pourquoi ne faisons-nous rien ? Les représentants des entreprises sont venus au forum pour entendre parler de mesures concrètes visant à remédier à la situation. Mais là-bas, on ne dit rien sur ce qu’il faut faire. C’est tout à fait contraire à l’esprit d’un événement qui rassemble ceux qui sont responsables de la gestion de l’économie !
Immédiatement après la fin du forum de Saint-Pétersbourg, le président a rencontré les auteurs du nouveau manuel d’histoire. Medinsky y a pris la parole et a expliqué comment ce travail avançait. C’est un historien compétent, très présent dans les médias aujourd’hui. J’ai étudié l’histoire en profondeur et j’ai moi-même participé à la préparation de manuels scolaires. Il est évident pour moi que les propos de Medinsky sur le rétablissement de la vérité historique et sur le nouveau manuel scolaire témoignent d’une incompréhension totale de l’essence de l’époque soviétique.
Pourquoi ne dites-vous rien sur le légendaire défilé de la Victoire et sur ce qui nous a permis de gagner ? Pourquoi oubliez-vous comment, en 1934, Staline et Kirov ont complètement chassé de nos écoles tout ce qui déformait et dénigrait l’histoire et la culture russes ? Pour travailler sur les nouveaux manuels, ils ont réuni les meilleurs spécialistes, les meilleurs écrivains et poètes. Ils ont dressé une liste des thèmes prioritaires, qui ont rapidement donné lieu à la création de films remarquables sur Ivan le Terrible, Pierre le Grand et Souvorov.
C’était une époque de grand patriotisme. Sans lui, nous n’aurions pas gagné.
Pourquoi Medinsky, en tant que principal conseiller des auteurs du nouveau manuel, passe-t-il cela sous silence ? Quel genre de manuel cela va-t-il être ? Va-t-on encore nous servir une version tronquée de l’histoire, imprégnée d’antisoviétisme ? Nous ne pouvons pas le permettre !
Et puis, il y a la question de l’unité et de la cohésion sur le front. Il y a exactement 213 ans, ce jour-là, Napoléon et son armée de 600 000 hommes traversaient le Niémen et envahissaient l’Empire russe. Deux armées combattaient : celle de Bagration et celle de Barclay de Tolly. Elles ne s’entendaient pas bien. Plus précisément, elles étaient ouvertement en conflit. On a convaincu Alexandre Ier que nous étions menacés d’une défaite totale. Napoléon allait nous écraser avec son armée de 600 000 hommes, qu’il avait rassemblée dans toute l’Europe. Il y avait parmi eux 100 000 Polonais. On demanda au souverain de nommer à la tête de l’armée russe le légendaire commandant Koutouzov, qui s’était révélé être un chef militaire très compétent pendant la guerre russo-turque. Le tsar n’aimait pas Koutouzov, mais il l’invita et lui dit : « À partir de maintenant, vous êtes nommé commandant en chef de toutes les forces armées. Cette décision cruciale fut prise 55 jours seulement après le début de la guerre.
Et lorsque, le 13 septembre 1812, lors d’un conseil à Fili, Koutouzov donna l’ordre d’abandonner Moscou, il expliqua sa décision ainsi : si je sauve l’armée, je remporterai la victoire. Il promit au souverain : « Je ne me reposerai pas tant que je n’aurai pas chassé le dernier soldat étranger ». Et à la fin de la même année, il chassa complètement l’ennemi du sol russe.
Nous devons maintenant aider l’armée autant que possible. Notre équipe prépare le 140e convoi pour le Donbass. Nous avons accueilli 22 000 enfants de cette région pour qu’ils puissent se reposer et se soigner.
Aujourd’hui, nous devons nous unir. Et montrer notre unité en changeant pour le mieux la politique financière et économique. La Douma dispose de tous les pouvoirs et de toutes les possibilités pour y parvenir.
Je tiens à vous appeler une fois de plus à un dialogue constructif.
Nous préparons actuellement notre congrès. Nous vous en enverrons les documents. Je vous invite à les étudier attentivement. Cela sera utile à tous.
Et il faut le dire clairement : le bloc politique de l’administration présidentielle continue de déformer le système électoral. De telles élections, où il est impossible de compter les voix, où sont introduits le vote électronique et le vote en trois jours, reconnus par le monde entier comme inefficaces, violent toutes les normes et règles démocratiques.
La guerre exige une autre politique ! Elle exige une cohésion maximale et l’étude de l’expérience unique de la victoire, depuis l’expulsion des troupes napoléoniennes jusqu’à la défaite du fascisme hitlérien.
Views: 92