Depuis des années, les puissances occidentales et la Maison Blanche s’emploient à minimiser la perception du danger des armes atomiques et de leurs effets, au point de faire croire, et de croire eux-mêmes, qu’ils pourraient y survivre… Une guerre aux proportions incalculables a commencé, avec en toile de fond des photos de politiciens folâtres, avides de poses napoléoniennes, assortie de discours grandiloquents fondés sur l’ignorance la plus crasse dénoncent les Cubains… Les flagorneries qui ont salué le fol exploit de Trump témoignent que seuls les occidentaux peuvent être aussi barbares et aussi arrogants. Bombarder des centrales nucléaires peut déclencher une grande catastrophe mondiale, mais rien ne les a arrêté. Qui d’autre serait aussi inconséquent ? (note et traduction de Danielle Bleitrach pour histoireetsociete)
Auteur: Raul Antonio Capote | informacion@granmai.cu
24 juin 2025 10:06:27

L’extorsion vulgaire a remplacé les actions diplomatiques. Jusqu’à récemment, on pouvait compter sur des politiciens et des fonctionnaires dotés, pour le moins, de l’instinct de conservation le plus élémentaire.
On peut affirmer que les tambours de cette nouvelle guerre ont commencé à battre lorsque George H. W. Bush déclara, en 1992, que « l’Amérique avait gagné la Guerre froide », ignorant l’accord conclu avec Mikhaïl Gorbatchev, selon lequel la confrontation entre les deux blocs se terminerait sans gagnants ni perdants.
Les États-Unis ont misé sur la politique du « gagnant rafle tout », si bien que non seulement ils ont violé les accords, comme celui de ne pas étendre l’OTAN vers les frontières de la Russie, mais ils se sont également jetés, avec l’Europe, comme des vautours sur les richesses des anciens pays socialistes.
La politique de « vainqueurs en terre occupée » a joué un rôle important dans la réaction nationaliste de la Russie, un pays qui ne pouvait pas admettre le pillage et l’humiliation de la part de ceux qui étaient censés être ses alliés dans la construction de la « démocratie » et de la « liberté ».
Avec la chute de l’URSS et la disparition du bloc socialiste, l’hégémonie mondiale étasunienne a atteint son apogée : le vol « à main armée » des ressources et le détournement des richesses des pays dépendants ont marqué les années qui ont suivi la fin de la Guerre froide.
Euphoriques, les champions du capitalisme ont proclamé la fin de l’Histoire, la victoire totale de l’égoïsme et de la prédation, mais l’agresseur s’est enlisé dans de nouvelles guerres coloniales.
La lutte pour les marchés et les divergences dans la conception des relations internationales entre l’hégémon et les nouvelles puissances émergentes ont entraîné une rupture de l’équilibre mondial, qui s’exprime dans la confrontation entre deux blocs de plus en plus définis : l’un dirigé par la Russie et la Chine, l’autre par les États-Unis.
Parallèlement, le vieil axiome de la persuasion par le biais de la peur de l’anéantissement a cédé la place à la doctrine de la destruction des rivaux. Washington et ses acolytes ne voient pas d’autre moyen pour sauver leur domination.
DEMAIN C’ÉTAIT LA GUERRE : LA FIN DE LA PEUR NUCLÉAIRE
Ainsi, dans un monde qui semble ne pas bien comprendre ce qui se passe, avec une partie importante de la gauche divisée et ancrée dans une sorte de limbes, ses principaux fondements théoriques rangés au placard, le scénario ressemble de plus en plus à celui que l’Humanité a connu dans les jours qui ont précédé la Première et la Seconde Guerre mondiale.
Le plan paraît de plus en plus clair : détruire un à un les rivaux de l’hégémonie étasunienne, affaiblir la Russie en la confrontant à une guerre contre son voisin réarmé et soutenu par l’OTAN, l’Ukraine.
Une fois le géant eurasien au bord de l’effondrement, engager la confrontation avec la Chine. Cependant, il faut d’abord détruire tous ses alliés actuels et potentiels. Chacune de ces variables exige de générer un chaos mondial.
Cependant, le plan visant à affaiblir la Russie a échoué. Les laboratoires et les « réservoirs de pensée » étasuniens ne sont plus ce qu’ils étaient, et ils n’ont pas non plus beaucoup d’expérience pour ce qui est de gagner des guerres. Aujourd’hui, ce sont eux qui sont au bord du gouffre.
S’en prendre à l’Iran était la prochaine étape après l’attaque de la Syrie. Accuser la nation perse de fabriquer des armes nucléaires rappelle l’accusation de « possession d’armes de destruction massive » qui avait servi à justifier l’invasion et l’occupation de l’Irak.
Cette fois-ci, c’est l’entité sioniste qui fut chargée de mener à bien la mission, mais les choses ne se sont pas non plus déroulées comme prévu : l’Iran n’a pas cédé. C’est alors que s’est produit ce qui n’aurait pas dû arriver : les États-Unis sont intervenus directement dans la guerre.
« Une pleine charge de bombes a été larguée sur le site principal, Fordo ; aucune autre armée au monde n’est capable de faire cela », s’est réjoui le président étasunien Donald Trump.
Et il a raison : seuls eux peuvent être aussi barbares et aussi arrogants. Bombarder des centrales nucléaires peut déclencher une grande catastrophe mondiale, mais rien ne les a arrêté. Qui d’autre serait aussi inconséquent ?
Il est presque certain que l’Iran ripostera en conséquence, par une attaque contre les bases étasuniennes et l’installation atomique sioniste de Dimona, sans oublier le blocus du détroit d’Ormuz.
Depuis des années, les puissances occidentales et la Maison Blanche s’emploient à minimiser la perception du danger que représentent les armes atomiques et leurs effets, au point de faire croire – et même de se convaincre eux-mêmes – qu’elles pourraient y survivre.
« L’utilisation d’armes nucléaires n’est pas un moyen de dissuasion, c’est un suicide mondial », a déclaré le météorologue Alan Robock, l’une des figures les plus éminentes dans l’étude des effets environnementaux et climatiques de l’utilisation de telles armes dans le contexte actuel.
La guerre a commencé, même si l’opinion publique n’en est pas encore consciente. Le « jardin du voisin » n’existe plus : nous vivons désormais tous dans le même jardin, et avec les armes nucléaires, il n’y a pas de clôtures.
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