Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

Qu’est -ce que Trump? Un syndic de faillite qui tente une nouvelle doctrine Monroe avec les leaders du monde multipolaire… par Danielle Bleitrach

Quelle logique peut traduire le fait que Tout d’abord, les États-Unis ont nié toute implication dans les frappes d’Israël contre l’Iran. puis que le président Donald Trump s’en est attribué le mérite. Trump a insisté sur le fait qu’il ne travaillait pas à un cessez-le-feu et qu’il lui faudrait deux semaines pour envisager d’attaquer l’Iran. Puis il a bombardé les installations nucléaires de l’Iran deux jours plus tard et, deux jours plus tard, a annoncé un cessez-le-feu. Ses hauts fonctionnaires ont dit qu’ils ne cherchaient pas un « changement de régime », puis il a dit : pourquoi pas ? avant de déclarer hier que le changement de régime provoque le « chaos » et qu’il ne le veut pas. C’est ce que l’on peut retirer des événements, de l’attitude à l’OTAN et de l’explicitation de la doctrine Trump par le vice président Vance.

Quoiqu’ en pensent nos politiciens tous occupés à cautionner non pas Trump (il est même de mode à gauche d’en faire une exception dramatique et face auquel la seule solution est néanmoins de tenter de l’apprivoiser en acceptant ses diktats). Ce qui se passe à l’OTAN dit jusqu’où les Européens sont prêts à aller pour continuer le mode de soumission qu’ils ont accepté après la deuxième guerre mondiale et pour continuer à chasser en meute derrière les USA.

Qu’il se trouve une gauche et même des « communistes » (sic) pour désormais de fait s’aligner sur une telle soumission en renchérissant sur la stigmatisation des victimes désignées de ce système, c’est ce à quoi à conduit l’eurocommunisme et aujourd’hui la politique d’un Vincent Boulet et autre Kamenka. Des individus symbolisant la force d’inertie, qui malgré le renouveau du PCF, tentent de maintenir l’adhésion à ce système. Un système sur lequel nous allons revenir et qui en est au moment de faillite et qui dans ses mouvements désordonnés se heurte à un monde multipolaire. Un monde même pas hostile mais qui endigue son bellicisme.

Nous avons proposé que la France se tourne vers le monde multipolaire et un certain nombre de communistes et de non communistes ont compris la nature de la proposition parce qu’ils ne se bercent pas d’illusion sur ce que représente Trump et le système qui s’est mis en place.

Ce que tente de mettre en œuvre Trump est en fait d’un mode de gouvernance qui ne caractérise pas un président mais un système impérialiste spécifique basé sur l’alliance entre les Etats-Unis et l’Europe en prolongement du colonialisme européen. C’est ce que savait parfaitement le PCF avant qu’il devienne l’objet d’une destruction systématique en matière de formation, d’organisation au point de ne plus avoir ni but, ni stratégie donc adopter ici aussi celle de l’adversaire.

Le PCF a repris pied en s’ancrant dans les revendications populaires, emploi, salaire, service public et ce combat est essentiel pour s’attaquer à la politique que l’impérialisme veut nous imposer, comme il importe d’avoir des bastions communistes, les municipalités, il est en train malgré la commission internationale et les forces d’inertie de renouer avec les partis communistes…. Tout cela est essentiel mais il ne faut pas négliger ce sans quoi les paroles ne se traduisent jamais en acte l’organisation du parti vers le monde du travail. Parce que alors le possible ouvert reste vain. Quand il n’y a aucune organisation derrière et que la seule qui subsiste se limite à l’organisation d’élections où il s’agit de ne s’opposer à aucun consensus.

Qui peut imaginer que si l’on accepte la soumission « otanesque » à cette politique de Trump, cela sera « vivable ? L’acceptation condamne les nations européennes à la fois à augmenter leur budget militaire à 5% de leur PIB (l’Espagne refuse) et à payer des droits de douane aux USA,( destiné à nous approvisionner plus que jamais selon la logique de nos propres capitalistes et du réarmement européen). Une augmentation ne serait-ce que de 10% sera également une charge si lourde que l’on imagine mal qu’il puisse y avoir à la fois acceptation et une lutte victorieuse pour les retraites, pour les services publics? Que les collectivités locales qui aujourd’hui paraissent l’alpha et l’oméga de nos luttes et de la mobilisation et des militants des partis de gauche, puisse avoir une politique autre qu’au jour le jour est impensable dans un tel contexte…

Un parti communiste qui laisserait par étroitesse électoraliste de ce fait sa ligne internationale à une commission inféodée à l’OTAN et à l’UE quel serait son avenir ? Qui peut imaginer que les communistes qui démissionneraient d’un rôle historique aient une quelconque chance de survie devant l’histoire? Cette myopie est catastrophique et elle ne date pas d’aujourd’hui, elle nous conduit vers le fascisme…

QUELLE EST LA LOGIQUE DE L’EMPIRE EN FAILLITE ?

L’ancien président James Monroe est crédité d’avoir lancé la tendance des doctrines présidentielles. James Monroe, né le 28 avril 1758 en Virginie et mort le 4 juillet 1831 à New York.  il est le cinquième de 1817 à 1825. C’est aussi un important planteur esclavagiste propriétaire de centaines d’esclaves.

Sa doctrine est que Les Amériques ne sont plus ouvertes à la colonisation, ce qui veut dire en clair que Les Etats-Unis sont maitres non seulement chez eux mais dans tout le continent y compris l’Amérique dite latine.
Toute intervention européenne dans les affaires des Amériques sera perçue comme une menace pour la sécurité et la paix. Les États-Unis, en contrepartie, n’interviendront pas dans les affaires européennes. Mais la doctrine Monroe a été étendue pour justifier l’intervention contre une puissance « européenne » supposée agressive face aux USA et au continent, en occurrence l’URSS durant la guerre froide et elle est désormais de fait appliquée à la Chine au point d’annexer le Panama et le Canada.

Depuis lors, de nombreux présidents ont exposé leurs propres doctrines, dans le prolongement de la doctrine Monroe et tous y compris Roosevelt du new deal, Carter, Obama considérés comme l’opposé du colonialisme l’ont appliqué ça et la théorie du gourdin de Theodore Roosvelt en référence à un proverbe sud africain :

« If a man continually blusters, if he lacks civility, a big stick will not save him from trouble, and neither will speaking softly avail, if back of the softness there does not lie strength, power. […] if the boaster is not prepared to back up his words, his position becomes absolutely contemptible. »

« Si un homme fanfaronne régulièrement, s’il manque de bienséance, un gros bâton ne le sauvera pas de ses problèmes, et parler doucement ne l’aidera pas non plus, si ni la force ni le pouvoir ne se cachent derrière sa douceur. […] Si le fanfaron n’est pas préparé à défendre ses propos, sa position devient absolument méprisable. »

Il est clair que les fanfaronnades de Trump nécessitaient une manifestation de force.

Dans le cadre de la position internationale des États-Unis, on peut l’interpréter comme suit : Les États-Unis, en tant que puissance du XXe siècle et garant de la justice, doivent pouvoir assurer leurs engagements, protéger le pays et ses intérêts. À la suite de l’assassinat du président McKinley, le président favori de Trump le 14 septembre 1901, Roosevelt lui succède en tant que vice président des États-Unis. Il va ainsi appliquer sa vue de la diplomatie durant son mandat de 1901 à 1909.

Nixon faisait référence lui à la politique du « fou » avec son administration, dont le cynique et servile Kissinger a tenté de faire croire aux dirigeants des pays hostiles du bloc de l’Est qu’ils ont en face d’eux un dirigeant au comportement imprévisible, disposant d’une énorme capacité de destruction. Ainsi, ces pays hostiles ne devaient pas être tentés de provoquer les États-Unis, craignant une réponse américaine inattendue.

Reagan a menti effrontément avec sa guerre des étoiles..

Et tous les présidents des Etats-Unis se sont considérés comme les récipiendaires de cette politique qui correspond à celle d’un pays qui nait en tuant et chassant les habitants de la terre qu’il occupe et parce qu’il est descendant des colonisateurs revendique pour lui et ses descendants la fin de la colonisation avec l’Europe mère mais le droit de l’exercer partout … au nom d’une théorie de ses intérêts dans le monde. Cette vision est donc celle d’une liberté revendiquée, une révolution mais celle-ci se limite à la population blanche et crée les conditions d’un pillage et d’une extraterritorialité du droit auquel vont donner toute sa force:
1) la monnaie universelle qu’est le dollar
2) ce qui permet d’installer partout une armée qui est plus puissante que toutes celles réunies dans le monde.
3) un système de propagande qui partout va célébrer les Etats-Unis comme le gendarme bienveillant.

Le vice président des Etats-Unis ont tous précisé leur doctrine de l’Amérique d’abord bien que rarement aussi explicitement que Vance vient de le faire pour Trump.

Les observateurs ont eu du mal à interpréter la doctrine de Joe Biden. À la suite du retrait de Trump de « l’Amérique d’abord » des forums mondiaux, certains ont suggéré que Biden avait fait allusion à sa propre doctrine dans une phrase tirée d’un éditorial du Washington Post avant son premier voyage à l’étranger en Europe en 2021 : « Concrétiser l’engagement renouvelé de l’Amérique envers nos alliés et partenaires, et démontrer la capacité des démocraties à relever les défis et à dissuader les menaces de cette nouvelle ère ». ce qui justifiait l’entrée en guerre de fait en Ukraine (contre la Russie mais surtout contre la puissance allemande), au Moyen Orient en soutien à la politique génocidaire de Netanyahou, et la multiplication partout des guerres de différentes intensités.

Toutes ces politique ont en commun de représenter un coût phénoménal alors que l’économie américaine a accru son aspect « rentier » ce qui créé un déficit abyssal que grâce au dollar et au pétrodollar on reporte sur l’ensemble de la planète.

C’est la capacité supposée d’un tel système à être un îlot de raffinement et de cumulation des capitaux et des savoirs qui a été mis à mal, y compris à travers la start up israélienne. L’image de missiles iraniens frappant les bureaux de Microsoft dans le parc technologique de Gav-Yam à Beersheva était emblématique. Le secteur technologique d’Israël constitue l’épine dorsale de son économie, soutenant sa classe moyenne supérieure, générant des start-ups de valeur et fournissant aux anciens combattants de la vaste unité 8200 de son armée un emploi dans le pays après la fin de leur service. Alors que la guerre et l’occupation continues ont alimenté l’innovation de la technologie de mort d’Israël, son secteur technologique dépend d’un système de défense aérienne prétendument impénétrable pour maintenir un environnement stable pour les investissements directs étrangers. Pourtant, même avant qu’il n’engage la guerre avec l’Iran, les niveaux d’investissement direct étranger d’Israël étaient à leur plus bas niveau depuis 2023, et la « Start Up Nation » autoproclamée était confrontée à une nouvelle dégradation de sa note de crédit. Alors qu’Israël lève le voile officiel de la censure sur les destructions qu’il a subies lors des frappes iraniennes, ces tendances risquent de s’accélérer. Peut-être que le pire dommage qu’Israël a subi a été son image à l’intérieur des États-Unis, où une grande partie de la population a (à juste titre) tenu pour responsable d’avoir commis le génocide à Gaza. Seulement environ 18 % de l’opinion publique américaine soutenait la menace de l’Iran d’une frappe américaine, mais Trump l’a quand même fait, et n’a même pas pris la peine d’expliquer pourquoi au public américain. En cours de route, il a été accusé de trahison par les architectes intellectuels de l’Amérique d’abord, Tucker Carlon et Steve Bannon (cofondateur du média de droite, Breitbart, dont le lancement a été inspiré par une réunion à Jérusalem en 2007 avec Netanyahu), tout en trouvant ses défenseurs les plus volubiles parmi les néoconservateurs de Never Trump comme l’aboyeur de carnaval de la radio AM Mark Levin. Seuls 20 % des républicains de moins de 45 ans ont exprimé leur enthousiasme pour les frappes de Trump sur les installations nucléaires iraniennes.

Trump contrarié dans sa démonstration à l’égard de ses alliés et de ses futurs partenaires d’un partage du monde a éclaté de rage contre Israël après qu’il ait violé le cessez-le-feu dont il s’est attribué le mérite d’avoir été orchestré. « Je ne suis pas content d’Israël », a fulminé le président en quittant la Maison Blanche le 24 juin. « Quand je dis, ok, vous avez 12 heures, vous ne sortez pas dans la première heure et vous ne laissez pas tomber tout ce que vous avez sur eux. » Il a poursuivi : « Nous avons essentiellement deux pays qui se battent depuis si longtemps et si durement, ils ne savent pas ce qu’ils font. » Ce qui se joue pour l’empire américain ne tolère plus la moindre autonomie de ses vassaux et guerriers par procuration.

La possibilité offerte par la Chine aux pays émergents et à la Russie, de constituer un monde alternatif échappant à cette loi de la jungle est un danger majeur pour une telle « doctrine » devenue existentielle pour l’impérialisme US.

C’est là que Trump est un syndicat de faillite qui poursuit dans la logique . Certains partisans disent qu’il est un maître de l’égarement comme dans la théorie du fou. Les critiques l’assimilent à de la « schizophrénie ». C’est plus simple que cela…

J.D. Vance l’appelle la doctrine Trump.

« Nous assistons à l’élaboration d’une doctrine de politique étrangère qui changera le pays (et le monde) pour le mieux », a posté le vice-président sur X mardi, avant de donner une explication plus détaillée d’une approche de politique étrangère que Trump lui-même a souvent distillée dans l’expression en trois mots « la paix par la force ».

« Ce que j’appelle la doctrine Trump est assez simple », a expliqué Vance lors du dîner républicain de l’Ohio mardi soir. « N° 1, vous exprimez un intérêt américain clair, et c’est – dans ce cas – que l’Iran ne peut pas avoir d’arme nucléaire. Deuxièmement, vous essayez de résoudre ce problème de manière diplomatique et agressive. Et n° 3, lorsque vous ne pouvez pas le résoudre diplomatiquement, vous utilisez une puissance militaire écrasante pour le résoudre, puis vous vous en sortez avant qu’il ne devienne un conflit prolongé.

« Nous assistons à l’élaboration d’une doctrine de politique étrangère qui changera le pays (et le monde) pour le mieux », a posté le vice-président sur X mardi, avant de donner une explication plus détaillée d’une approche de politique étrangère que Trump lui-même a souvent distillée dans l’expression en trois mots « la paix par la force ».

Mais était-ce bien de l’Iran qu’il s’agissait mais plutôt d’une tentative désespérée et d’abord à l’usage de ses « alliés » d’un pouvoir en faillite et qui est confronté à un mode multipolaire qu’il ne peut plus vaincre… N’en est-il pas réduit à tenter d’imposer à ses leaders la Chine, la Russie le même deal que Monroe avait imposé aux colonisateurs européens, il s’agit de définir des zones d’influence et un pacte de non agression dans le partage du monde devenu pour un tel « accord » une zone de far west permanent… dont nous serions tous victimes… parce qu’ils ont commencé et ce sont les peuples qui sont seuls en capacité de finir la partie..parce que sans eux il n’y a pas de solution politique et aucun cessez-le feu, entente momentanée, équilibre de la terreur n’a jamais apporté une solution politique et ce qui fait la force de la Chine est qu’elle présente elle une solution politique basé sur l’intérêt des peuples…

Danielle Bleitrach


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