Rarement la propagande dont les Français sont victimes n’est apparu plus évident qu’aujourd’hui quand on voit la manière dont ce qui est défini au Mexique comme l’équivalent du Monde en tant que journal de référence de centre gauche, la Jornada a une vision claire de la réalité de l’impérialisme aux Etats-Unis. Une lucidité qui n’est même pas celle de l’Humanité. Ce journal, comme la commission internationale du PCF, cherche toujours la pierre philosophale du bon dirigeant made in USA qui reprendra les rênes face à ce qui est considéré comme un épisode fasciste alors que c’est la réalité de l’impérialisme. L’idée que Trump est un syndic de faillite et que ses revirements ne sont pas que l’expression de son narcissisme mais celle d’un rapport des forces du monde multipolaire déjà là, alors que le Mexique comme la plupart des pays dit du Sud ne peuvent pas l’ignorer. Les Etats-Unis vont continuer leur cirque impérialiste simplement et le sommet de l’OTAN le prouve, il va obtenir que ses « alliés » assument à la place de l’empire en faillite le coût de l’opération sans même leur assurer la protection de l’article 5. C’est là son talent… Tout cela parce que la seule obsession des partis français est leurs élections ce dont se moquait déjà Rosa Luxembourg. C’est le retour de Millerand. Face à cela il y a ceux qui cherchent une clientèle dans l’entretien de la haine entre juifs et musulmans et qui ne mettent pas plus en cause les USA, toujours sous le prisme électoral présidentiel. Et là dessus des divisions groupusculaires qui inventent une force à leur gourou… (note et traduction de Danielle Bleitrach pour histoireetsociete)
24 juin 2025 08:01
Au cours de leurs 250 ans d’histoire, les États-Unis ont maintenu qu’ils avaient un mandat légitime pour renverser les dirigeants qu’ils n’aiment pas et imposer à leur place des régimes satellitaires dont la véritable fonction est de sauvegarder les intérêts de la Maison Blanche et des entreprises américaines. Après la Seconde Guerre mondiale, en comblant le vide laissé par les empires français et britannique, Washington a mis en œuvre cette politique d’État dans l’aire culturelle islamique qui va du Maghreb à l’Asie centrale et a son cœur au Moyen-Orient.
Sa première victime a été le peuple perse millénaire, dont le territoire est connu depuis 1935 sous le nom d’Iran. En 1951, les Iraniens ont élu Mohammad Mossadegh au poste de Premier ministre, un homme politique qui avait toutes les vertus que l’Occident prétend applaudir : il était modéré, laïc, honnête, éclairé, éduqué en Europe, démocratique et institutionnaliste. En 1953, face au refus de l’Anglo-Iranian Oil Company (dans laquelle les Anglais mettaient la cupidité et l’Iran, le pétrole) de rendre compte de ce qui était manifestement une gigantesque opération de pillage d’hydrocarbures, Mossadegh décrète la nationalisation de cette ressource. Immédiatement, la CIA a mis en place un plan pour se débarrasser de lui et imposer une dictature dirigée par Shah Reza Pahlavi. Le processus a culminé avec le coup d’État de 1953 et a inclus des escadrons de la mort, un chaos économique induit, une campagne de diabolisation très similaire à celle qui se poursuit à ce jour contre l’Iran indépendant, et la corruption de politiciens et de militaires prêts à trahir leur pays.
À l’exception du fait que Mossadegh a été condamné à perpétuité et non assassiné de sang-froid, le scénario utilisé à Téhéran a été reproduit étape par étape des décennies plus tard pour éliminer Salvador Allende. Ce n’est pas le produit de spéculations ou de préjugés anti-américains, mais c’est détaillé dans des documents de la CIA déclassifiés des décennies après que les crimes ont été perpétrés.
Une fois le Shah installé en Iran, Washington a continué à renverser les dirigeants nationalistes du Moyen-Orient et de ses environs, dans des opérations marquées par un élément commun : les politiciens laïcs ont été systématiquement remplacés par des régimes islamistes pratiquant l’intégrisme religieux en Afghanistan (1992), en Irak (2003), en Palestine (2006), en Syrie (2024) ou par une absence totale d’État où prospèrent les seigneurs de guerre et les organisations terroristes, comme c’est le cas en Libye depuis 2011. Des tentatives similaires de reproduire ce modèle ont été menées contre des gouvernements issus du processus de décolonisation ou de l’effondrement de monarchies imprésentables, mais elles ont échoué ou sont sorties des mains de la CIA.
Cette perspective historique nous permet de comprendre que la farce guerrière de Donald Trump contre l’Iran ne peut pas être attribuée uniquement au goût bien connu du magnat pour les démonstrations de force machistes ou à son alignement idéologique avec le sionisme, mais fait partie d’une « tradition » bipartisane que son pays suit depuis près d’un siècle. Cependant, il a laissé son empreinte personnelle dans la manière dont il présente comme une grande victoire qui ne lui est attribuable qu’à la « paix » qui aurait été obtenue après l’échange grotesque d’attaques clairement calculées pour limiter les dégâts et servir plus de propagande que des objectifs stratégiques.
La paix que l’on prétend revendiquer est aussi fausse que les bombardements précédents, puisqu’il ne peut être question d’une résolution du conflit alors que Téhéran s’apprête à suspendre toute coopération avec l’organisme de surveillance nucléaire de l’ONU et, surtout, tant que la raison sous-jacente de l’instabilité dans la région reste intacte : l’impunité dont jouit Israël pour perpétrer un génocide à la lumière du jour. s’emparer des territoires de leurs voisins et bombarder des civils avec des prétextes absurdes tels que des « armes de destruction massive », aussi inexistantes en Iran aujourd’hui qu’elles l’étaient en Irak il y a 22 ans. Même si le résultat final de l’agression illégale contre la République islamique était le démantèlement du prétendu programme de développement d’armes nucléaires de l’Iran, parler de succès tourne en dérision la vérité, les citoyens américains qui financent involontairement la machine de mort de leur pays, et les milliers de victimes des attaques déclenchées par la décision de Trump de se retirer unilatéralement en 2018 de l’accord conclu trois ans plus tôt par la République islamique. Washington et Téhéran, où toutes les garanties nécessaires ont été établies pour que le droit de l’Iran à la recherche et à l’exploitation de l’énergie atomique ne conduise jamais à des applications militaires.
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