Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

Clinton a dit que Netanayoun avait attaqué l’Iran pour rester au pouvoir, par Danielle Bleitrach

Netanyahou est un salaud mais c’est leur salaud… une constante qui ne s’est jamais démentie… Vu les exploits de Clinton et de sa famille en ce qui concerne l’art et la manière de défendre ses intérêts personnels quand on est au pouvoir, il sait ce qu’il dit en dénonçant Netanyahou … Même s’il attribue à Trump le soutien à Netanyahou, alors qu’il n’y a pas un démocrate ou un républicain à qui l’on ne puissse attribuer, ce que déjà un Roosvelt qui n’était pas le pire disait du dictateur Somoza « c’est un salaud mais c’est notre salaud ». En matière de démocratie, on a réussi à nous faire oublier que l’assistance militaire et l’action contre-insurrectionnelle de la C.I.A. ont produit depuis longtemps des révolutions que la dite CIA et ses alliés européens n’ont pu endiguer au nom de la démocratie qu’en installant au pouvoir des régimes qui se sont retournés en boomerang.

Dès la fin de Staline, Il y a eu deux « succès » : le renversement de Mossadegh en Iran en 1953 et, un an plus tard, de Jacobo Arbenz au Guatemala. N’oublions pas le massacre en indonésie, et plein de succès de ce type… On peut énumérer d’autres réussites les « révolutions » du Brésil en 1964 (principal scénariste : le général Walker) et du Chili en 1973 : deux démocraties assassinées, deux économies conduites à la faillite. Cela n’a rien d’exceptionnel, toute l’Histoire planétaire de ces cinquante dernières années n’est que celle de convulsions organisées par la CIA et ses alliés occidentaux autour de la crainte de l’Union soviétique. Celle-ci n’a cessé d’être diabolisée avec l’aide de la gauche. Le même travail est accompli aujourd’hui en ce qui concerne la Chine.

Avec toujours la même constante : la crainte de l’URSS créait la nécessité d’un renforcement de l’arsenal militaire quitte à inventer la maitrise de la guerre des Etoiles comme le fit Reagan pour pousser son complice Gorbatchev à se mettre à genoux en croyant. Peut-être ce dernier imaginait-il sincérement que l’OTAN arrêterait son expansion et même intégrerait la Russie d’Eltsine. Il n’en fut rien pas plus que celle de Poutine. Ce fut Clinton qui a trahi les promesses de Bush père lui aussi créature de la CIA. Il sait bien de quoi il parle…

Qu’il s’agisse de Bush, Clinton ou Biden et Trump ils savent les gens qu’ils installent au pouvoir, ils savent que ceux qui ont servi le dictateur tortionnaire Somoza ne seront jamais des « combattants de la liberté ». « C’est peut-être un salaud, mais c’est notre salaud », disait Roosevelt de Somoza père. on peut dire que ce sont les USA y compris de Roosvelt et pas Staline qui ont enfanté le sandinisme et c’est la politique des salauds capables de laisser piller leur pays et de sacrifier pour leur intérêt personnel le peuple qui ont engendré les révolutions et les régimes nationalistes et théocratiques…

Il en est de même de l’Iran, avec le renversement de Mossadegh, le soutien au Shah tortionnaire et l’envoi par Giscard de Khoymeni pour éviter un gouvernement dans lequel les communistes iraniens, la classe ouvrière, les intellectuels risquaient un retour d’un gouvernement comme celui de Mossadegh. On peut également analyser la Russie elle-même, Poutine comme à la fois le produit de la destruction de l’URSS avec l’aide de Gorbatchev, la création d’une oligarchie complice des USA comme un phénomène parallèle. Il y a des imbéciles qui sont incapables de voir la nature contradictoire de ces « contre-révolutions », certes Poutine peut paraitre lui aussi jouer sa survie mais il ne peut le faire qu’en s’appuyant toujours plus sur la mémoire de la guerre patriotique face à la volonté destructrice de l’OTAN. Actuellement le phénomène le plus important en Russie n’est pas l’adhésion et les votes massifs en faveur de Poutine, ce qui est normal en temps de guerre mais bien le fait que monte comme le disent tous les sondages l’adhésion grandissante au socialisme.

Dans tous les cas, il faut donc prendre garde dans cette période d’apparente confusion à ce que portent réellement les forces considérées. Nous avons vu pour Clinton, de quoi Trump est-il le révélateur ?

Trump est un révélateur des simagrées de Clinton…

Il y a la créature de Biden, Zelensky exigeant de ses alliés après le G7 une somme équivalente à 0.5% de leur PIB pour transformer l’Ukraine en une grenade dégoupillée ce que l’Israël de Netanyahou est déjà… Mais il faut également considérer que le discours de Trump est encore plus révélateur : il dit tout haut ce qui se pratique de la part de l’hégémon occidental depuis pas mal de temps, en particulier à la chute de l’URSS mais on vient de voir que cela remonte bien avant, dans l’histoire de la guerre froide, simplement le cynisme du syndic de faillite a peu à peu remplacé les justification moralisatrices. Au moins Clinton ne se réjouit-il plus de l’état dans lequel la Russie était sous l’ivrogne Eltsine… tout en faisant avancer l’OTAN pour créer les conditions actuelles d’hostilité au cœur de l’Europe qui semble suivre les traces du nazisme… Lors d’un entretien avec Tucker Carlson au Kremlin, le même Carlson qui aujourd’hui est en crise ouverte avec Trump à propos d’une possible engagement derrière Netanyahou en Iran, Poutine a partagé les détails de cette conversation, offrant un éclairage fascinant sur les relations entre la Russie et l’Occident. Poutine a rappelé un moment clé lors d’une réunion au Kremlin avec Clinton, où il lui aurait demandé si la Russie avait une chance de rejoindre l’OTAN. À la surprise de Poutine, Clinton aurait initialement répondu positivement, suggérant que l’adhésion de la Russie à l’alliance militaire était envisageable. Cependant, cette lueur d’espoir a été rapidement éteinte lorsque Clinton aurait changé d’avis lors d’un dîner ultérieur, affirmant que cette perspective n’était pas réalisable à ce stade. Entre ce volte face blessant et la crise ouverte à cause de la volonté de se libérer des majors du pétrole des Etats-Unis, qui l’a fait s’allier avec Chavez dans un souci de souveraineté, puis le sort réservé à Kadhafi, Poutine avait compris…

Trump a parlé clairement : “C’est très dur de demander à un vainqueur d’arrêter” et il a insisté : “Je pense que c’est très dur de faire cette demande en ce moment si quelqu’un est en train de gagner.” Affirmer qu’Israël est en train de gagner c’est reconnaitre que l’on participe à l’affaire tout en y jouant le rôle du bon flic, celui qui se veut presqu’un arbitre qui sympathise avec les deux parties et cherche même des raisons d’espérer à l’IRAN qu’il considère comme acculé dans les cordes ce qui n’est une évidence que pour lui.. Israël, selon lui, “réussit bien” dans cette guerre, tandis que l’Iran “s’en sort moins bien”. Demander à un camp qui a le vent en poupe de stopper les hostilités, c’est comme demander à un boxeur de baisser les bras alors qu’il domine le combat. C’est en revenir aux fondamentaux du far west : la guerre ne répond pas à la logique du dialogue, mais à celle de la force. Mais c’est aussi de l’ordre du bluff, malgré la situation totalement catastrophique dans laquelle se trouverait l’Iran selon « le bon flic » Trump affirme que les États-Unis sont “prêts, disposés et capables” de poursuivre le dialogue avec l’Iran. Il précise que des discussions ont lieu, mais reste prudent : “Nous verrons ce qui se passe.” Cela n’a rien de bien nouveau, toutes les invasions américaines et singulièrement celles d’un Georges W.Bush ont été encadré par ce triomphalisme appuyé par un déploiement de l’armada des USA.

Autre aspect, le mépris non caché pour les initiatives européennes, celles-ci, celle de la France en particulier ont longtemps joué les go-between entre les Etats-Unis inflexibles et le pays envahi ou menacé d’invasion et il reprend l’argument de l’Iran qui se plaint légitiment de la complicité des puissances européennes, de la France en particulier avec Israël: “Ils n’ont pas aidé”. Interrogé sur les tentatives de l’Europe pour engager l’Iran dans des négociations, Trump a été catégorique : “Ils n’ont pas aidé.” Selon lui, l’Iran ne souhaite pas dialoguer avec l’Europe, mais uniquement avec les États-Unis. Qui a encore besoin de l’UE, de la France de Macron, comme médiateur, ce n’est pas faux mais ce n’est pas non plus totalement exact. Quelle est la place des Européens, des Français dans le monde multipolaire sinon d’encombrer les Etats-Unis et de l’empêcher de régler le conflit ukrainien entre autres, tout en devenant caricaturalement comme le G7 isolé, divisé. Ce qui d’une part semble rompre avec toutes les pratiques diplomatiques de ces dernières décennies mais en fait prend acte de la perte de crédibilité des « alliés » et laisse le champ libre à d’autres acteurs qui ont surgi dans ce monde multipolaire qui eux revendiquent comme la Russie et la Chine une vraie puissance diplomatique face aux dangers de l’escalade.

Les seules vérités énoncées par Trump concernent d’une part la réalité de ce monde multipolaire et la manière dont il voit monter un autre ordre international le seul apte à contenir, et plus, empêcher cette escalade que Trump décrit à la fois comme la difficulté à freiner Israël dans ses frappes complétement hors toute légitimité et que personne ne peut ni ne veut arrêter dans l’ordre international qui s’autodétruit. Les Etats-Unis s’assument de fait comme l’origine de cette escalade apocalyptique et étant la seule cause, ils sont les seuls avec qui la négociation ait un sens et quelque chose de l’ordre du caprice puéril avec ses jouets est à l’œuvre pour enfoncer l’ultime clou sur le cercueil de l’hégémon.

Danielle Bleitrach

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