Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

L’armée américaine nomme des dirigeants de Palantir, Meta et OpenAI au poste de lieutenants-colonels

Les États-Unis ont rejoint Israël dans leur guerre contre l’Iran samedi soir alors que le président Donald Trump a ordonné aux bombardiers américains de détruire trois sites nucléaires. Dans une brève allocution télévisée à 22 heures, Trump a déclaré que l’opération était un « succès militaire spectaculaire » et a déclaré que les trois sites avaient été « complètement effacés ». Ces derniers jours, les sondages ont montré qu’une majorité du peuple américain, dont une majorité des partisans du président, s’opposait à la guerre contre l’Iran. « En ordonnant ces frappes, Trump a agi sans l’approbation du Congrès et en contradiction avec sa promesse de campagne d’éviter le type de catastrophes vécues en Irak, en Libye et en Afghanistan », écrit David Remnick. Karim Sadjadpour, l’un des experts les plus compétents sur l’Iran aux États-Unis, a exprimé son choc face à la décision de Trump. « C’est sans précédent, larguer une bombe de 30 000 livres, » a-t-il déclaré. La question maintenant est de savoir comment l’Iran va répondre. « Si l’Ayatollah [Ali Khamenei] réagit faiblement, il perd la face, » a poursuivi Sadjadpour. « S’il répond trop fort, il pourrait perdre la tête ». Pour ceux qui s’interrogeaient sur les états d’âme de Trump, la réponse est là : Trump n’est rien d’autre que l’obsession de l’impérialisme et sa dictature réelle aux USA ; conserver à n’importe quel prix l’hégémonie…

Quels sont les conseillers réels du président Trump ? On ne peut pas feindre d’être effrayés par le rôle nouveau de ceux qui maitrisent la technologie dans tous les secteurs stratégiques de la vie nationale. Face au développement scientifique et technique, la seule question est celle d’au profit de qui et sous le contrôle de qui s’exerce la dictature-démocratique du capitalisme et du socialisme… Dans les deux cas, il existe une classe dominante qui dit représenter l’intérêt général donc la démocratie, le capital ou le prolétariat mais qui de fait exerce une dictature sur l’autre classe. Il est évident que nous allons vers la mobilisation des sciences et des techniques mais ce qui apparait là dans la description des « unités spéciales » est un pouvoir qui n’a de compte à rendre à personne, fonctionne sous les ordres de quelques individus type Trump, Macron, Netanyahou et mêle à ses opérations secrètes des campagnes de désinformation qui tendent à justifier n’importe quoi, un pouvoir qui n’a plus aucune règle internationale et qui produit sa propre autojustification en terme de propagande. Le soutien occidental à Israël contre l’Iran s’inscrit dans une logique d’intervention « préventive » qui contribue à la fin du droit international mis en place après la Seconde Guerre mondiale avec la Charte des Nations unies entre autres. Ce glissement vers une forme de « loi de la jungle », où la force prime sur le droit, a des conséquences incommensurables pour la stabilité mondiale et la coopération entre États. Ce qui se passe actuellement dans le conflit entre l’Iran et Israël n’est que l’illustration du choix de la guerre perpétuelle comme un des prolongements de la concurrence à l’intérieur de la classe capitaliste et l’exploitation à un niveau toujours plus élevé. La seule réponse est dans l’action de masse et dans le soutien aux négociations diplomatiques et le combat pour le socialisme … (note et traduction de Danielle Bleitrach pour histoireetsociete)

Illustration: Palentir, Les actions de la société de données dystopique, qui porte le nom de l’orbe omniscient utilisé par le sorcier maléfique Saroumane pour surveiller la Terre du Milieu dans Le Seigneur des Anneaux, ont grimpé en flèche à un niveau record après l’assaut non provoqué d’Israël contre l’Iran. ce qui dit le côté puéril, effrayant et spéculatif de la chose… (note de Danielle Bleitrach)

La zone grise21 juin

Le secrétaire de l’Armée prête serment à quatre dirigeants de Big Tech dans le nouveau détachement 201

Par Wyatt Reed – 18 juin 2025

Quatre cadres supérieurs de Palantir, Meta et OpenAI ont été officiellement nommés lieutenants-colonels dans l’armée américaine à la suite de la création d’une unité « spéciale » créée pour les riches experts de la Big Tech à la recherche de rôles de leadership militaire.

Mise à niveau vers la version payante

Le 13 juin, l’armée a annoncé la création du détachement 201, également connu sous le nom de « Executive Innovation Corps », qu’elle décrit comme « une nouvelle initiative conçue pour fusionner l’expertise technologique de pointe avec l’innovation militaire ».

Quatre dirigeants ultra-riches de grandes entreprises technologiques ont prêté serment dans l’unité avant le défilé militaire du président Trump, avec une promotion maximale était lui-même parrainé par Palantir. Le porte-parole en chef de l’armée a déclaré que le détachement 201 était « en train d’être créé pour faire venir des cadres de l’innovation technologique et des dirigeants pour aider l’armée » dans le recrutement et la formation ultérieure de « personnes axées sur la technologie ».

« En apportant le savoir-faire du secteur privé en uniforme, le Det. 201 renforce les efforts comme l’Initiative de transformation de l’Armée, qui vise à rendre celle-ci plus légère, plus intelligente et plus létale », a écrit l’Armée dans un communiqué officiel.

Palantir est de loin l’action la plus performante de l’année du S&P 500, en grande partie grâce aux contrats gargantuesques qu’elle a engrangés auprès de l’administration Trump. Selon le fondateur de l’entreprise, Alex Karp, Palantir « est là pour perturber… et quand c’est nécessaire, pour effrayer les ennemis, et à l’occasion, les tuer.

Les actions de la société de données dystopique, qui porte le nom de l’orbe omniscient utilisé par le sorcier maléfique Saroumane pour surveiller la Terre du Milieu dans Le Seigneur des Anneaux, ont grimpé en flèche à un niveau record après l’assaut non provoqué d’Israël contre l’Iran.

D’ailleurs , Karp a adopté avec enthousiasme le modèle du capitalisme du désastre, remarquant que « les mauvais moments sont très bons pour Palantir parce que nous construisons des produits… qui sont construits pour le danger.

Palantir a été l’un des principaux sponsors du défilé militaire de Trump à Washington DC

Ces dernières années, Palantir a dominé la sphère de l’information occidentale et bénéficie désormais d’un accès sans entrave aux données sensibles des citoyens de pays allant des États-Unis au Royaume-Uni. Avec des clients tels que le ministère de la Défense, la CIA, la NSA, le FBI, l’ICE et le Commandement des opérations spéciales, Palantir est devenu un guichet unique pour l’analyse de données basée sur l’IA. Au milieu des ruines de la recherche obsessionnelle d’ennemis à l’étranger par l’État de sécurité nationale, Palantir s’est forgé une réputation à la fois conviviale et servilement obéissante à l’establishment militaire.

« Si vous ne vous sentez pas à l’aise pour soutenir les efforts légitimes de l’Amérique et de ses alliés dans le contexte de la guerre, ne rejoignez pas Palantir », a déclaré Karp.

Dans un article publié le jour où les responsables militaires ont révélé la création du Détachement 201, le directeur technique de Palantir, Shyam Sankar, né à Mumbai, a révélé qu’il faisait partie des quatre membres de « l’élite des affaires de la nation » sélectionnés pour un « corps spécial » destiné à « déployer leurs talents techniques au service du gouvernement [américain] ».

« Bientôt dans la journée, à la veille du 250e anniversaire de l’armée américaine, je lèverai ma main droite, je prêterai serment de soutenir et de défendre la Constitution, et je serai nommé lieutenant-colonel dans le nouveau détachement 201 : Executive Innovation Corps de la réserve de l’armée », s’est-il vanté.

Sankar a été rejoint par ce qu’il a décrit comme « certains des esprits les plus impressionnants du monde de la technologie : Kevin Weil, le directeur des produits d’OpenAI ; Andrew « Boz » Bosworth, directeur de la technologie de Meta ; et Bob McGrew, ancien directeur de la recherche d’OpenAI et directeur de l’ingénierie de Palantir Technologies, où je travaille en tant que directeur de la technologie. »

La création de la patrouille technique Poindexter était nécessaire, a suggéré Sankar, en raison d’un « changement radical » géopolitique dans lequel « les guerres en Europe et au Moyen-Orient et, surtout, la menace d’une guerre dans le Pacifique » ont « réveillé l’esprit national et initié une ruée vers la mobilisation».

Malgré sa joie évidente d’avoir aussi rapidement accédé à la direction militaire de la nation, Sankar a reconnu qu’il s’agissait d’un arrangement inhabituel.

« Il y a dix ans, il aurait été impensable pour tant de poids lourds de la technologie de s’aligner ouvertement sur l’armée américaine. De même, il aurait été inhabituel pour l’armée de s’assurer le soutien de l’élite économique du pays, et encore moins de créer un corps spécial afin qu’ils puissent déployer leurs talents techniques au service du gouvernement.

Le dirigeant de Palantir a souligné que « l’explosion des téléavertisseurs et les frappes de drones à longue distance depuis des conteneurs d’expédition » étaient des attaques qui « prouvent que la technologie a une fois de plus changé le champ de bataille » et que « notre armée doit changer avec elle ».

Avec leurs nouveaux lieutenants-colonels à l’autre bout du monde, le corps des officiers de Palantir ne ralliera pas les troupes pour la prochaine guerre. Mais bien installés derrière leur rideau numérique, ils regarderont – et convaincront la prochaine génération de nerds de s’inscrire aussi.

Résumé note Wikipedia sur Palentir :

Palantir Technologies est une entreprise de services et d’édition logicielle spécialisée dans l’analyse et la science des données (communément appelé « Big data »), située à Denver dans le Colorado. L’entreprise développe et commercialise deux logiciels dédiés à la fusion, la visualisation et le travail opérationnel sur les données : Palantir Gotham et Palantir Foundry. Gotham est d’abord utilisé par la communauté du renseignement des États-Unis (NSA, CIA, FBI[4], les US Marines, l’US Air force et les Opérations spéciales), ainsi que les services de police de New York et de Los Angeles. Ce logiciel est également utilisé par les services de renseignement d’une douzaine de pays européens, dont la France (Direction générale de la Sécurité intérieure).

Historique
2003-2009 : Fondation et premières années
Officiellement établie en mai 2003, la société Palantir Technologiesa été fondée en 2004 par Peter Thiel, Alex Karpet Nathan Gettings. Les premiers financements sont constitués par deux millions de dollars versés par le bras financier de la CIA, la société In-Q-Tel, et par trente millions de dollars de la part de Thiel et de son entreprise Founders Fund. Alex Karp est alors le PDG de Palantir. Le nom de la société vient de « palantír », ou « pierre de vision », un objet magique décrit dans les ouvrages de J. R. R. Tolkien Le Seigneur des anneaux et Le Silmarillion. Pendant trois ans, Palantir développe ses technologies grâce à des informaticiens et des analystes en provenance d’agences de renseignement, via des projets pilotes facilités par In-Q-Tel(CIA). Le concept logiciel est conçu officiellement pour détecter les activités frauduleuses de groupes criminels organisés russes. La société affirme que des ordinateurs seuls, même en utilisant une intelligence artificielle, ne peuvent pas vaincre un adversaire sachant s’adapter. Palantir propose aussi d’employer des analystes humains pour explorer les données de nombreuses sources ; ce qu’elle nomme l’« intelligence amplifiée ».

2010 : Les réseaux GhostNet et Shadow
Un organisme canadien de recherche sur l’émergence du cyberespace, l’Information Warfare Monitor, utilise le logiciel offert par Palantir pour démasquer le réseau GhostNet basé en Chine qui est accusé de cibler plus d’un millier d’ordinateurs situés dans une centaine de pays, parmi lesquels ceux du bureau du Dalai Lama, de l’OTAN et d’ambassades diverses. Le réseau Shadow est une opération d’espionnage basée aussi en Chine, qui a infiltré l’appareil de sécurité et de défense de l’Inde. Ils auraient volé des documents relatifs à la sécurité de l’Inde, à ses ambassades à l’étranger, et aux activités des troupes de l’OTAN en Afghanistan.

2010-2012 : Croissance

En avril 2010, Palantir annonce un accord avec Thomson Reuters pour vendre le logiciel Palantir Metropolis sous le nom de QA Studio. Le 18 juin 2010, le vice-président des États-Unis Joe Biden et le directeur du Bureau de la gestion et du budget Peter Orszag tiennent une conférence de presse à la Maison-Blanche pour annoncer le succès de la lutte contre la fraude, stimulée par le Recovery Accountability and Transparency Board (RATB). Biden attribue ce succès au logiciel de Palantir déployé par le gouvernement fédéral. Il annonce qu’il sera déployé dans d’autres agences gouvernementales, en commençant par Medicare et Medicaid.

En 2011, le chiffre d’affaires de Palantir est estimé à 250 millions de dollars.

2013 : Renseignement et forces armées
« À partir de 2013, les agences de renseignement aussi ont utilisé Palantir pour connecter des bases de données entre départements. Avant cela, la majorité des bases de données utilisées par la CIA et le FBI étaient cloisonnées, obligeant les utilisateurs à effectuer des recherches dans chaque base, une par une. Maintenant tout est interconnecté par la technologie Palantir. »
— TechCrunch en janvier 2015
La fuite d’un document vers le site TechCrunch révèle qu’à partir de 2013 les clients de Palantir comprenaient au moins douze groupes au sein de l’administration fédérale, dont la CIA , le DHS, la NSA, le FBI, les US Marines, l’Air force, les Opérations spéciales, West Point, le Joint IED-defeat organization and Allies, le Recovery Accountability and Transparency Board (en) et le National Center for Missing and Exploited Children (centre national pour les enfants disparus et exploités).

2014-2015 : levées de fonds
En décembre 2014, Forbes rapporte que Palantir cherche à lever 400 millions de dollars de fonds supplémentaires, après avoir accompli un mois plus tôt les démarches administratives auprès de la SEC, l’autorité de contrôle des marchés financiers américains. L’information se base sur une recherche faite par VC Experts. Si la levée se réalise, Forbes affirme que le financement de Palantir pourrait atteindre 1,2 milliard de dollars. En décembre 2014, la société a toujours plusieurs financeurs privés, les milliardaires Kenneth Langone (en) et Stanley Druckenmiller, In-Q-Tel de la CIA, Tiger Global Management et Founders Fund, une société de capital-risque dirigée par Peter Thiel, le président de Palantir. Au mois de décembre 2014, Peter Thiel, cofondateur de PayPal et investisseur précoce de Facebook, est le plus gros actionnaire de Palantir.

En novembre 2014, la valeur de l’entreprise est estimée à 15 milliards de dollars, ce qui la place en troisième position des start-up les plus valorisées au monde, après Uber et devant Airbnb, Snapchat ou SpaceX. Elle fait partie des 37 start-up valorisées à plus d’un milliard de dollars. En juin 2015, le site BuzzFeed rapporte que la société a levé jusqu’à 500 millions de dollars de capital supplémentaire, portant sa valorisation à vingt milliards de dollars.

2020 : Entrée en bourse
En septembre 2020, Palantir annonce son introduction partielle en bourse, évaluant sa capitalisation à 20,6 milliards de dollars. Les élus démocrates au Congrès Alexandria Ocasio-Cortez et Jesus Garcia demandent une enquête au gendarme de la Bourse, estimant que trop d’informations manquent pour permettre l’entrée de Palantir au Nasdaq : le montant et la nature des contrats avec le gouvernement américain, la part que détient la CIA ou la responsabilité de l’entreprise dans des violations des droits humains. Alexandria Ocasio-Cortez évoque notamment la traque de migrants à la frontière mexicaine, mais aussi les contrats liant Palantir à des gouvernements « connus pour se livrer à des pratiques de corruption et des violations des droits de l’homme », comme le Qatar[.

Localisation
Le siège social est situé à Denver dans le Colorado.

Jusqu’en 2020, le siège de Palantir était situé à Palo Alto en Californie, à proximité de l’université Stanford, dont les fondateurs et une grande partie des employés sont issus. La société dispose également de bureaux en Amérique du Nord (Los Angeles, New York, Ottawa, Seattle et Washington D.C.), en Europe (Copenhague, Londres, Munich, Oslo, Paris, Stockholm et Zurich), en Océanie (Canberra et Sydney), en Asie (Tokyo) et au Moyen-Orient (Abu Dhabi et Tel Aviv).

L’entreprise développe et commercialise deux logiciels dédiés à la fusion, la visualisation et le travail opérationnel sur les données : Palantir Gotham et Palantir Foundry.

Gotham est d’abord utilisé par la communauté du renseignement des États-Unis (NSA, CIA, FBI[4], les US Marines, l’US Air force et les Opérations spéciales), ainsi que les services de police de New York et de Los Angeles[5]. Ce logiciel est également utilisé par les services de renseignement d’une douzaine de pays européens[6], dont la France (Direction générale de la Sécurité intérieure[7]).

La NSA utilise les logiciels de Palantir pour faciliter l’utilisation de XKeyScore (logiciel de surveillance gouvernementale)[8].

Le GCHQ britannique a utilisé Palantir dans le cadre du projet Lovely Horse afin de collecter des données dans le domaine public comme des tweets, des informations sur des blogs et des articles de nouvelles[8].

Palantir s’est diversifiée en lançant Palantir Foundry dans les secteurs de la finance, de l’assurance, de la santé (NHS anglais[9]), des transports et des biens de consommation. Elle met par ailleurs sa technologie à disposition d’ONG comme le Programme alimentaire mondial[10] ou Community Solutions[11].

Historique
2003-2009 : Fondation et premières années
Officiellement établie en mai 2003, la société Palantir Technologies est considérée généralement comme ayant été fondée en 2004 par Peter Thiel, Alex Karp[12] et Nathan Gettings. Les premiers financements sont constitués par deux millions de dollars versés par le bras financier de la CIA, la société In-Q-Tel, et par trente millions de dollars de la part de Thiel et de son entreprise Founders Fund. Alex Karp est alors le PDG de Palantir. Le nom de la société vient de « palantír », ou « pierre de vision », un objet magique décrit dans les ouvrages de J. R. R. Tolkien Le Seigneur des anneaux et Le Silmarillion[4].

Pendant trois ans, Palantir développe ses technologies grâce à des informaticiens et des analystes en provenance d’agences de renseignement, via des projets pilotes facilités par In-Q-Tel. Le concept logiciel est développé à partir de la technologie développée chez PayPal pour détecter les activités frauduleuses[12] dont une grande partie est l’œuvre de groupes criminels organisés russes (Peter Thiel est cofondateur de PayPal). La société affirme que des ordinateurs seuls, même en utilisant une intelligence artificielle, ne peuvent pas vaincre un adversaire sachant s’adapter. Palantir propose aussi d’employer des analystes humains pour explorer les données de nombreuses sources ; ce qu’elle nomme l’« intelligence amplifiée ».

2010 : Les réseaux GhostNet et Shadow
Un organisme canadien de recherche sur l’émergence du cyberespace, l’Information Warfare Monitor, utilise le logiciel offert par Palantir pour démasquer les réseaux GhostNet et Shadow Network. Le réseau GhostNet est un réseau d’espionnage basé en Chine qui ciblait plus d’un millier d’ordinateurs situés dans une centaine de pays, parmi lesquels ceux du bureau du Dalai Lama, de l’OTAN et d’ambassades. Le réseau Shadow est une opération d’espionnage basée aussi en Chine, qui a infiltré l’appareil de sécurité et de défense de l’Inde. Les cyber-espions ont volé des documents relatifs à la sécurité de l’Inde, à ses ambassades à l’étranger, et aux activités des troupes de l’OTAN en Afghanistan[5].

2010-2012 : Croissance

Cette section ne cite pas suffisamment ses sources (novembre 2018).
En avril 2010, Palantir annonce un accord avec Thomson Reuters pour vendre le logiciel Palantir Metropolis sous le nom de QA Studio. Le 18 juin 2010, le vice-président des États-Unis Joe Biden et le directeur du Bureau de la gestion et du budget Peter Orszag tiennent une conférence de presse à la Maison-Blanche pour annoncer le succès de la lutte contre la fraude, stimulée par le Recovery Accountability and Transparency Board (RATB). Biden attribue ce succès au logiciel de Palantir déployé par le gouvernement fédéral. Il annonce qu’il sera déployé dans d’autres agences gouvernementales, en commençant par Medicare et Medicaid.

En 2011, le chiffre d’affaires de Palantir est estimé à 250 millions de dollars[réf. nécessaire].

2013 : Renseignement et forces armées
« À partir de 2013, les agences de renseignement aussi ont utilisé Palantir pour connecter des bases de données entre départements. Avant cela, la majorité des bases de données utilisées par la CIA et le FBI étaient cloisonnées, obligeant les utilisateurs à effectuer des recherches dans chaque base, une par une. Maintenant tout est interconnecté par la technologie Palantir. »
— TechCrunch en janvier 2015
La fuite d’un document vers le site TechCrunch révèle qu’à partir de 2013 les clients de Palantir comprenaient au moins douze groupes au sein de l’administration fédérale, dont la CIA , le DHS, la NSA, le FBI, les US Marines, l’Air force, les Opérations spéciales, West Point, le Joint IED-defeat organization and Allies, le Recovery Accountability and Transparency Board (en) et le National Center for Missing and Exploited Children (centre national pour les enfants disparus et exploités).

2014-2015 : levées de fonds
En décembre 2014, Forbes rapporte que Palantir cherche à lever 400 millions de dollars de fonds supplémentaires, après avoir accompli un mois plus tôt les démarches administratives auprès de la SEC, l’autorité de contrôle des marchés financiers américains. L’information se base sur une recherche faite par VC Experts. Si la levée se réalise, Forbes affirme que le financement de Palantir pourrait atteindre 1,2 milliard de dollars. En décembre 2014, la société a toujours plusieurs financeurs privés, les milliardaires Kenneth Langone (en) et Stanley Druckenmiller, In-Q-Tel de la CIA, Tiger Global Management et Founders Fund, une société de capital-risque dirigée par Peter Thiel, le président de Palantir. Au mois de décembre 2014, Peter Thiel, cofondateur de PayPal et investisseur précoce de Facebook, est le plus gros actionnaire de Palantir[13].

En novembre 2014, la valeur de l’entreprise est estimée à 15 milliards de dollars, ce qui la place en troisième position des start-up les plus valorisées au monde, après Uber et devant Airbnb, Snapchat ou SpaceX. Elle fait partie des 37 start-up valorisées à plus d’un milliard de dollars[13].

En juin 2015, le site BuzzFeed rapporte que la société a levé jusqu’à 500 millions de dollars de capital supplémentaire, portant sa valorisation à vingt milliards de dollars[14].

2020 : Entrée en bourse
En septembre 2020, Palantir annonce son introduction partielle en bourse, évaluant sa capitalisation à 20,6 milliards de dollars[15],[16]. Les élus démocrates au Congrès Alexandria Ocasio-Cortez et Jesus Garcia demandent une enquête au gendarme de la Bourse, estimant que trop d’informations manquent pour permettre l’entrée de Palantir au Nasdaq : le montant et la nature des contrats avec le gouvernement américain, la part que détient la CIA ou la responsabilité de l’entreprise dans des violations des droits humains. Alexandria Ocasio-Cortez évoque notamment la traque de migrants à la frontière mexicaine, mais aussi les contrats liant Palantir à des gouvernements « connus pour se livrer à des pratiques de corruption et des violations des droits de l’homme », comme le Qatar[17].

Localisation
Le siège social est situé à Denver dans le Colorado.

Jusqu’en 2020, le siège de Palantir était situé à Palo Alto en Californie, à proximité de l’université Stanford, dont les fondateurs et une grande partie des employés sont issus.

La société dispose également de bureaux en Amérique du Nord (Los Angeles, New York, Ottawa, Seattle et Washington D.C.), en Europe (Copenhague, Londres, Munich, Oslo, Paris, Stockholm et Zurich), en Océanie (Canberra et Sydney), en Asie (Tokyo) et au Moyen-Orient (Abu Dhabi et Tel Aviv)[18].

Logiciels
La société Palantir vend des licences aux entreprises et aux agences gouvernementale (excluant la Chine) deux logiciels principaux soit : Palantir Gotham ou Palantir Foundry. D’autres logiciels développés par Palantir sont basés sur ses deux logiciels principaux.

Palantir Gotham
Gotham est un logiciel de données massives permettant de collecter des données de diverses sources (courriels, fichiers textes, images, etc.). Le logiciel Gotham sert surtout au secteur gouvernemental pour la défense et l’armée.

Le logiciel permet de donner un sens aux données en créant des liens et des relations entre les différents données sous forme d’objets[pas clair]. Le logiciel a aussi sa propre politique de gestion des accès pour limiter l’accès aux informations sensibles qu’aux personnes autorisées[19].

En 2009, la police de Los Angeles (Los Angeles Police Department) utilise Gotham dans le cadre de l’opération Laser consistant à identifier et décourager les personnes qui pourraient potentiellement commettre des crimes. Les rapports de police, les interrogatoires et autres sources sont utilisés comme données dans Gotham. Selon Craig Uchida, de la firme de consultation Justice & Security Strategies Inc qui a développé le système Laser, Gotham génère une liste de personnes à surveiller par la police de Los Angeles. Les policiers essayent d’arrêter les suspects pour des motifs mineurs comme la traversée illégale d’un rue lors d’un feu rouge. Après chaque contact avec de potentiels criminels, les policiers remplissent des formulaires d’incidents afin de collecter des données sur les noms, adresses, les véhicules et la description physique de ceux-ci. Ces informations sont ensuite ajoutées aux bases de données de la police, alimentant le logiciel de Palantir. La police de Los Angeles avait aussi l’intention d’acheter des données et des informations provenant des médias sociaux, des informations sur les péages routiers, des flux vidéo des caméras des hôpitaux, des stationnements et des universités, ainsi que des informations sur les livraisons des pizzerias Papa John et Pizza Hut[20].

En septembre 2018, lors de l’ouragan Florence en Caroline du Sud aux États-Unis, Team Rubicon, une organisation d’anciens militaires bénévoles, utilise le module Opération du logiciel Gotham pour organiser la logistique de l’aide humanitaire après la catastrophe. Cette opération largement plébiscitée était destinée à créer une image positive de la compagnie alors sous les critiques, notamment pour son manque de transparence et sa collaboration suspectée avec des états connus pour commettre des exactions[17] .

En mars 2019, le ministère de la Défense nationale du Canada et les Forces armées canadiennes paye 997 434 $ à Palantir pour obtenir une licence de leur logiciel Gotham[21].

Palantir Foundry
Foundry est le logiciel qui succède à Metropolis. Comparé à Metropolis, le logiciel Foundry demande moins de réglages et moins d’ingénieurs afin de le faire fonctionner. Le logiciel Foundry est commercialisé à des organismes à but lucratif et des compagnies privées pour optimiser leurs opérations, ainsi qu’à d’autres fins commerciales[22].

En 2019, le logiciel Foundry est utilisé par les compagnies Morgan Stanley, Merck et Fiat Chrysler Automobiles.

En juin 2021, le logiciel Foundry est utilisé par la Scuderia Ferrari, la branche de compétition automobile de la compagnie Ferrari[23],[24].

Skywise
Skywise est la plateforme de données & d’analytiques dédiée à l’écosystème mondial de l’industrie aéronautique créée et gérée par Airbus en partenariat avec Palantir. Cette plateforme collaborative permet la mise en œuvre d’applications industrielles au sein d’Airbus, tels que des outils d’aide à la décision pour supporter l’augmentation des cadences de fabrication des avions A350 et pour améliorer la chaîne d’approvisionnement. Elle permet aussi de développer des solutions digitales pour les compagnies aériennes telles que « S. Predictive Maintenance » ou « S. Health Monitoring »[25]. Skywise exploite notamment la solution Palantir Foundry[26].

Palantir Apollo
Palantir Apollo est un système de livraison continue qui gère et déploie Palantir Gotham et Palantir Foundry[27]. Palantir Apollo vise à répondre au besoin des clients qui utilisent plusieurs plateformes de cloud public et privé dans le cadre de leurs infrastructures. Apollo coordonne les mises à jour des configurations et des logiciels des plateformes Foundry et Gotham à l’aide d’une architecture de microservices. Ce produit permet à Palantir de fournir des logiciels en tant que service (SaaS)[28].

Skykit
Skykit permet d’analyser par de l’intelligence artificielle les images prises par des drones pour y détecter des combattants. L’outil est livré sous la forme d’une valise et doit communiquer avec des satellites pour un résultat en moins de deux heures. Skykit est utilisé par l’Ukraine lors de l’invasion de l’Ukraine par la Russie en 2022[29].

Activité de lobbying
Aux États-Unis
Selon le Center for Responsive Politics, les dépenses de lobbying de Palantir aux États-Unis s’élèvent en 2019 à 1 430 000 dollars[30].

Auprès des institutions de l’Union européenne
Palantir est inscrit depuis 2019 au registre de transparence des représentants d’intérêts auprès de la Commission européenne, et déclare en 2018 pour cette activité des dépenses annuelles d’un montant compris entre 10 000 et 25 000 euros[31].

Palantir en France
Poids commercial
En 2023, La France est le 3ème marché mondial pour Palantir, derrière les Etats-Unis et la Grande Bretagne[32]. L’entreprise compte parmi ses clients français Airbus, Forvia et Stellantis[32].

Contrat avec la DGSI
À l’été 2016, un contrat de 10 millions d’euros a été conclu avec la Direction générale de la Sécurité intérieure (DGSI), le service de renseignement intérieur et de police judiciaire du ministère de l’Intérieur français. Compte tenu des enjeux de souveraineté posés par l’achat d’un système de ce type à une entreprise américaine, cette solution serait temporaire. Plusieurs autres entreprises avaient répondu à l’appel d’offres, classifié, mais ont été écartées, à l’image, notamment, de Thales[7].

Des formateurs sont en train d’être recrutés et déployés au siège de la DGSI, à Levallois, tandis qu’un expert venu de la Direction Générale de la Sécurité Extérieure (DGSE), le service de renseignement extérieur français, est chargé « d’auditer le nouveau système pour débusquer la moindre porte dérobée »[7].

En novembre 2019, la DGSI confirme le renouvellement du contrat de Palantir dans l’attente d’une solution française développée par Thales, Sopra Steria ou Dassault Systèmes[33].

Logiciels
La société Palantir vend des licences aux entreprises et aux agences gouvernementale (excluant la Chine) deux logiciels principaux soit : Palantir Gotham ou Palantir Foundry. D’autres logiciels développés par Palantir sont basés sur ses deux logiciels principaux.

Palantir Gotham
Gotham est un logiciel de données massives permettant de collecter des données de diverses sources (courriels, fichiers textes, images, etc.). Le logiciel Gotham sert surtout au secteur gouvernemental pour la défense et l’armée.

Le logiciel permet de donner un sens aux données en créant des liens et des relations entre les différents données sous forme d’objets[pas clair]. Le logiciel a aussi sa propre politique de gestion des accès pour limiter l’accès aux informations sensibles qu’aux personnes autorisées[19].

En 2009, la police de Los Angeles (Los Angeles Police Department) utilise Gotham dans le cadre de l’opération Laser consistant à identifier et décourager les personnes qui pourraient potentiellement commettre des crimes. Les rapports de police, les interrogatoires et autres sources sont utilisés comme données dans Gotham. Selon Craig Uchida, de la firme de consultation Justice & Security Strategies Inc qui a développé le système Laser, Gotham génère une liste de personnes à surveiller par la police de Los Angeles. Les policiers essayent d’arrêter les suspects pour des motifs mineurs comme la traversée illégale d’un rue lors d’un feu rouge. Après chaque contact avec de potentiels criminels, les policiers remplissent des formulaires d’incidents afin de collecter des données sur les noms, adresses, les véhicules et la description physique de ceux-ci. Ces informations sont ensuite ajoutées aux bases de données de la police, alimentant le logiciel de Palantir. La police de Los Angeles avait aussi l’intention d’acheter des données et des informations provenant des médias sociaux, des informations sur les péages routiers, des flux vidéo des caméras des hôpitaux, des stationnements et des universités, ainsi que des informations sur les livraisons des pizzerias Papa John et Pizza Hut.

En septembre 2018, lors de l’ouragan Florence en Caroline du Sud aux États-Unis, Team Rubicon, une organisation d’anciens militaires bénévoles, utilise le module Opération du logiciel Gotham pour organiser la logistique de l’aide humanitaire après la catastrophe. Cette opération largement plébiscitée était destinée à créer une image positive de la compagnie alors sous les critiques, notamment pour son manque de transparence et sa collaboration suspectée avec des états connus pour commettre des exactions .

En mars 2019, le ministère de la Défense nationale du Canada et les Forces armées canadiennes paye 997 434 $ à Palantir pour obtenir une licence de leur logiciel Gotham[
Palantir Foundry
Foundry est le logiciel qui succède à Metropolis. Comparé à Metropolis, le logiciel Foundry demande moins de réglages et moins d’ingénieurs afin de le faire fonctionner. Le logiciel Foundry est commercialisé à des organismes à but lucratif et des compagnies privées pour optimiser leurs opérations, ainsi qu’à d’autres fins commerciales.

En 2019, le logiciel Foundry est utilisé par les compagnies Morgan Stanley, Merck et Fiat Chrysler Automobiles.

En juin 2021, le logiciel Foundry est utilisé par la Scuderia Ferrari, la branche de compétition automobile de la compagnie Ferrari.

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