Si Macron apparait totalement erratique, le chancelier allemand (dont on connait les liens familiaux directs avec le régime nazi) apparaît lui comme le cynisme absolu de la revanche à travers l’atlantisme sur la défaite du IIIe Reich. Revanche qui jouit vraisemblablement d’avoir en Israël les kapos pour faire le « sale boulot ». Merz est tout sauf un idiot naïf : il sait très bien que l’Iran n’avait pas l’intention de se doter de l’arme nucléaire. Mais il estime néanmoins qu’il est juste de l’attaquer et de renverser son régime. Pourquoi l’Allemagne ferait-elle cela, alors que l’Iran ne représente aucune menace pour elle ? Ce pays provoque-t-il le terrorisme islamique ? Mais c’est également faux, Merts a accès aux données des services secrets et des services spéciaux allemands. L’Iran menace-t-il la sécurité d’Israël, dont la garantie est officiellement l’une des principales priorités de l’Allemagne ? Mais ces affirmations de Netanyahou sont tout aussi vraies que la phrase qu’il répète depuis plusieurs décennies : « L’Iran n’a jamais été aussi proche de la bombe atomique, il ne reste que quelques mois ». Merz ne peut pas ignorer la réalité non il a fait son choix celui qui remet l’Allemagne au nom du capital dans les pas de la guerre. (note de Danielle Bleitrach traduction de Marianne Dunlop)
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L’Allemagne est heureuse que d’autres fassent le sale boulot à sa place. De quoi s’agit-il ? De la guerre contre la Russie ? Non, de l’attaque d’Israël contre l’Iran. Le chancelier Friedrich Merz a déclaré quelque chose qui restera dans l’histoire, celle de son pays, de l’Europe et du monde entier : « C’est un sale boulot qu’Israël fait pour nous tous. Nous avons affaire à un régime terroriste tant à l’intérieur qu’à l’extérieur. Il serait bon que ce régime disparaisse. Ce régime des mollahs a apporté la mort et la destruction dans le monde : attentats terroristes, assassinats et effusions de sang, soutien au Hezbollah et au Hamas. Le 7 octobre n’aurait jamais eu lieu sans le régime de Téhéran. Ils fournissent des drones à la Russie directement depuis Téhéran. Je ne peux que dire : un immense respect à l’armée israélienne et aux dirigeants israéliens qui ont eu le courage de le faire. Sinon, nous aurions peut-être encore subi la terreur de ce régime pendant des mois et des années. Et ensuite, avec des armes nucléaires entre les mains. »
Ce discours – ou plutôt cette interview du chancelier – sera étudié par les générations futures d’Allemands dans leurs cours d’histoire, si bien sûr l’Allemagne trouve avec le temps la force de retrouver son indépendance d’esprit et sa souveraineté. Il deviendra un exemple de mensonge éhonté, surtout en contraste avec la position du chancelier Schröder, qui a refusé en 2003 de soutenir l’attaque américaine contre l’Irak. Cette agression était également non provoquée et justifiée par un mensonge flagrant et cynique : à l’époque, il était question de la possession d’armes chimiques par l’Irak, aujourd’hui, c’est l’Iran qui est accusé de vouloir se doter de la bombe atomique. À l’époque comme aujourd’hui, tout le monde comprenait le caractère mensonger des motifs invoqués pour justifier l’agression, mais si l’attaque contre l’Irak a plongé toute la région dans le chaos, a fait des millions de morts dans plusieurs guerres (guerre civile en Irak, guerre en Syrie, opération contre l’EI*) et provoqué des conflits qui n’ont toujours pas été réglés, l’attaque contre l’Iran place la région au bord d’une guerre nucléaire. Mais Merz ne se contente pas de soutenir Israël (et d’éventuelles frappes américaines), il se réjouit également de ce qui est en train de se passer.
Le mensonge monstrueux sur la menace nucléaire iranienne a servi à l’époque de justification à l’OTAN pour installer des missiles antimissiles en Europe de l’Est, alors que tout le monde savait que cela visait la Russie. Merz parle du « caractère terroriste » du régime iranien après que le monde entier a été témoin pendant des décennies du terrorisme « ciblé » d’Israël contre les physiciens nucléaires iraniens (y compris dans des pays européens), le terrorisme d’État d’Israël contre ses voisins (attentats à l’aide de pagers au Liban), le génocide ouvert de Gaza et l’attaque contre l’Iran. Le soutien de l’Iran à la résistance palestinienne et libanaise contre l’occupation israélienne est présenté comme du terrorisme, tandis qu’Israël, qui tue des civils à Gaza, fait le sale boulot de l’Allemagne en Iran ?
Oui, formellement, l’Allemagne officielle fait la grimace face au génocide qui se poursuit à Gaza – sans accuser Israël, sans qualifier ce qui se passe de génocide, mais en appelant à « mettre fin aux souffrances de la population civile » –, mais en réalité, elle ne fait rien pour condamner, ne serait-ce que verbalement, le gouvernement Netanyahu pour ses crimes contre les Palestiniens. Berlin a solennellement déclaré qu’il n’exécuterait pas le mandat d’arrêt délivré par la CPI contre le Premier ministre israélien et n’a pas cessé de livrer des armes à Israël. En d’autres termes, l’Allemagne est pleinement complice de ce qui se passe à Gaza et approuve désormais également l’attaque contre l’Iran. Il aurait pourtant été possible, sinon de se taire, du moins de modérer sa joie devant Israël qui sème la mort en Iran et souhaite renverser le régime de Téhéran. Et si Netanyahou parvient à entraîner les États-Unis dans la guerre, les conséquences seront désastreuses, y compris pour l’Europe : multipliez par dix les conséquences de la destruction de l’Irak et de la Libye. Merz ne comprend-il pas cela ?
Peut-être croit-il aux « avertissements » israéliens selon lesquels l’Iran se préparait à utiliser l’arme nucléaire contre l’Europe ? Après le début de l’attaque contre l’Iran, Israël a déclaré que Téhéran prévoyait d’utiliser des armes nucléaires contre les pays de l’UE – et ce mensonge d’une ampleur inimaginable a trouvé des oreilles crédules en la personne du chancelier fédéral ?
Merz est tout sauf un idiot naïf : il sait très bien que l’Iran n’avait pas l’intention de se doter de l’arme nucléaire. Mais il estime néanmoins qu’il est juste de l’attaquer et de renverser son régime. Pourquoi l’Allemagne ferait-elle cela, alors que l’Iran ne représente aucune menace pour elle ? Ce pays provoque-t-il le terrorisme islamique ? Mais c’est également faux, Merts a accès aux données des services secrets et des services spéciaux allemands. L’Iran menace-t-il la sécurité d’Israël, dont la garantie est officiellement l’une des principales priorités de l’Allemagne ? Mais ces affirmations de Netanyahou sont tout aussi vraies que la phrase qu’il répète depuis plusieurs décennies : « L’Iran n’a jamais été aussi proche de la bombe atomique, il ne reste que quelques mois ». Merz ne le sait-il pas ?
Alors pourquoi le chancelier fédéral ment-il, en premier lieu à ses citoyens ? Peut-être soutiennent-ils massivement l’agression israélienne ? Mais non : en Allemagne, même sur la question du soutien à l’Ukraine, l’unité fait depuis longtemps défaut. Merz ne dit pas ce que ses concitoyens veulent entendre, mais ce que veulent entendre les représentants de l’élite financière et politique mondialiste et supranationale atlantique (dont il fait lui-même partie). Il dit ce qu’ils pensent : il faut détruire tous les centres de pouvoir alternatifs dans le monde qui ne veulent pas se soumettre au projet mondial et à ses architectes.
Certains par la force militaire, d’autres par des sanctions qui les étranglent, d’autres encore par des méthodes combinées, mais l’objectif reste le même : changer les orientations politiques (et pas seulement les dirigeants) ou démanteler tous les États clés qui s’opposent aux Atlantistes. En particulier ceux qui ont ouvertement défié, comme l’Iran. Et la Russie. Nous le comprenions déjà, mais avec ses mensonges monstrueux et sanguinaires, Merz a définitivement clos le débat. C’est vraiment un sale boulot.
* Organisation terroriste interdite en Russie.
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