« L’évaluation de la guerre est la clé de la politique actuelle. Il est très important d’en tirer les leçons. Le capitalisme mondial, plongé dans la crise de la Grande Dépression, a permis l’émergence du fascisme. L’Occident a monté Hitler contre l’URSS pour qu’il combatte le bolchevisme. Mais l’Union soviétique a résisté et a assumé le gros du fardeau dans cette guerre. Aujourd’hui, le monde tente d’oublier cela ». C’est ce qu’a déclaré le chef du Parti des travailleurs hongrois Gyula Törmer la veille du Jour de la Victoire (note et traduction de Marianne Dunlop pour Histoire et Société)
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L’héritage immortel de la Victoire, numéro 48 (31685) 6-12 mai 2025 – Gazeta-Pravda.ru
Auteur : Sergey ADAMOV.
5–6 minutes
La Hongrie préserve soigneusement la mémoire des exploits des soldats de l’Armée rouge, empêche la destruction des monuments commémoratifs et punit les actes de vandalisme. C’est un phénomène rare dans les pays d’Europe de l’Est. L’attitude des Hongrois envers les héros tombés au combat est d’autant plus précieuse que l’on constate régulièrement des déplacements de restes humains et de monuments en Estonie, ainsi que le démantèlement du monument dédié au maréchal I.S. Konev à Prague.
140 000 soldats soviétiques ont donné leur vie pour libérer la Hongrie des envahisseurs fascistes. Rien que dans les combats pour Budapest, qui se sont poursuivis jusqu’au 13 février 1945, 80 000 soldats ont péri (1). À l’heure actuelle, le pays compte plus d’un millier de monuments et de fosses communes.
L’entretien des monuments commémoratifs et des sépultures incombe aux autorités municipales. Il est assuré sur la base d’un accord bilatéral de 1996 sur la préservation des monuments dédiés aux soldats de l’Armée rouge et aux victimes du nazisme morts en Hongrie pendant la Grande Guerre patriotique. Une loi a été adoptée pour protéger les monuments et interdire leur démolition. Tout travail de restauration doit être effectué en accord avec l’ambassade de la Fédération de Russie.
Il existe un problème de financement de la reconstruction des monuments et des tombes par les autorités hongroises, mais la Russie apporte son aide dans ce domaine. Avec l’aide du représentant du ministère de la Défense de la Fédération de Russie pour les questions militaires et commémoratives en Hongrie, 52 sépultures militaires ont été restaurées entre 2021 et 2023. Les noms de 16 255 soldats morts au combat et inhumés dans différentes régions du pays ont pu être identifiés.
Le niveau d’entretien des monuments militaires dépend en grande partie des autorités municipales. Par exemple, dans la région de Somogy, les 27 sites sont en bon état, la plupart d’entre eux ayant été récemment restaurés. Il convient notamment de remercier l’association russo-hongroise de la ville de Kaposvár pour cela.
Malheureusement, les actes de vandalisme à l’encontre des monuments dédiés aux soldats soviétiques se sont multipliés ces derniers temps en Hongrie. Mais même dans ce cas, on ne peut pas parler d’actes réguliers, il s’agit plutôt d’actes de lâcheté. En règle générale, les monuments sont recouverts d’un film noir. La plupart des actes de profanation ont été commis à Budapest.
Les autorités ont identifié les vandales : il s’agit de russophobes notoires de longue date, qui ont fait l’objet d’une enquête. Mais ces actes n’ont pas causé de dommages aux monuments eux-mêmes. Dans les petites villes et les villages, pratiquement aucun cas de profanation n’a été signalé. Dans l’ensemble, les Hongrois de toutes les générations traitent les monuments et les sépultures avec respect, considérant la libération comme une partie intégrante de l’histoire de leur pays.
La Ligue hongroise des antifascistes, le Parti ouvrier hongrois et d’autres organisations et partis ont organisé le 5 avril à Budapest une cérémonie de dépôt de gerbes au monument aux soldats soviétiques libérateurs. Des représentants des ambassades de Russie et de Biélorussie y ont participé. Les discours ont souligné le rôle décisif de l’Armée rouge dans les combats pour la liberté du peuple hongrois et ont condamné les tentatives des élites occidentales de déformer la vérité historique et d’exercer une pression militaire et économique sur la Russie et la Biélorussie.
Une autre cérémonie a eu lieu devant le même monument le 7 avril. L’ambassadeur de Russie Evgueni Stanislavov, les ambassadeurs d’Azerbaïdjan, de Biélorussie, du Kazakhstan et du Kirghizistan, le chef du Parti des travailleurs hongrois Gyula Törmer, le président de l’Association russo-hongroise pour la culture et l’amitié György Gilián, des journalistes et des compatriotes étaient présents.
À la veille du Jour de la Victoire, Gyula Törmer a déclaré : « L’évaluation de la guerre est la clé de la politique actuelle. Il est très important d’en tirer les leçons. Le capitalisme mondial, plongé dans la crise de la Grande Dépression, a permis l’émergence du fascisme. L’Occident a monté Hitler contre l’URSS pour qu’il combatte le bolchevisme. Mais l’Union soviétique a résisté et a assumé le gros du fardeau dans cette guerre. Aujourd’hui, le monde tente d’oublier cela ».
Il convient de mentionner que le 23 avril, dans la ville de Szeged, au cimetière « Dugonich », le plus grand mémorial militaire de l’est de la Hongrie dédié aux soldats de l’Armée rouge a été inauguré après une restauration à grande échelle (photo). Ce cimetière abrite les tombes de 1 084 soldats qui ont participé en octobre 1944 à l’offensive de Debrecen menée par le 2e front ukrainien sous le commandement du maréchal R. Ya. Malinovski.
Un mémorial a également été inauguré dans la ville de Tat après sa reconstruction. Sur l’obélisque surmonté d’une étoile dorée à cinq branches est fixée une plaque avec l’inscription en russe et en hongrois « Mémoire éternelle aux soldats soviétiques morts héroïquement pendant la Seconde Guerre mondiale ! ». Auparavant, des monuments rénovés avaient été inaugurés dans les localités de Patak et Nadbarakan. Une cérémonie solennelle de dépôt de gerbes a eu lieu devant le monument de Kecskemét, où sont enterrés plus de 650 soldats et officiers de l’Armée rouge, pour la plupart des jeunes gens.
À la veille du 80e anniversaire de la Victoire, on peut affirmer que grâce à la position des autorités, aux efforts des militants et au soutien de la population, la Hongrie peut servir d’exemple pour l’Europe de l’Est en matière de préservation de la mémoire historique et de reconnaissance envers les libérateurs.
(1) Il avait été décidé au plus haut niveau de décision qu’il était hors de question de bombarder le « patrimoine architectural » de la ville, ce qui aurait pu épargner nombre de vies de jeunes soldats de l’Armée Rouge. Il fallait préserver à tout prix le visage historique de la capitale pour les habitants du pays libéré. C’est ainsi que les communistes russes concevaient leur mission libératrice.
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