Partout les Etats-Unis ont adopté la même stratégie créer les conditions d’une annexion de fait des zones que Trump considère comme indispensables à la forteresse américaine. Si la Chine est visée, le sont également toutes les zones considérées comme nécessaires au pillage des ressources de la planète, du Groenland au Panama… Dans cet article, il est affirmé que la neutralité nationaliste mexicaine dans le marché Canada, Etats-Unis, Mexique, n’est plus possible, il faut choisir la proposition de la Chine et du monde multipolaire. C’est un peu le choix que nous avons affirmé pour la France en proposant que l’on discute une adhésion aux BRICS. (note et traduction de danielle Bleitrach pour histoireetsociete)
31 mai 2025 00:03
Une série de situations inquiétantes s’accumulent pour le Mexique depuis l’arrivée de Donald Trump pour son second mandat présidentiel. Ce sont des faits qui, ensemble, indiqueraient que les États-Unis utilisent le fentanyl, la migration et les tarifs douaniers comme fer de lance pour continuer à créer un environnement tendu et incertain, qui génère l’idée d’une intervention nécessaire dans le pays, qui est encouragée en fanfare par la droite et l’extrême droite mexicaines, malheureusement, en soutien au pays voisin.
Les États-Unis infligent un traitement infâme aux migrants mexicains, qu’ils soient avec ou sans papiers. Beaucoup d’entre eux sont là depuis des années et ont des enfants qui y sont nés, et ce sont donc des Américains. Mais maintenant, les Etats-Unis ont l’intention d’adopter une loi qui supprime la nationalité par naissance. Incroyable. La stratégie des États-Unis a été de les maintenir dans un vide juridique afin, quand cela leur convient, de briser leur vie et de les expulser avec des discours racistes et xénophobes.
Pour aggraver les choses, il est prévu d’appliquer un impôt de 3,5 % aux envois de fonds, ce qui signifie qu’ils seront soumis à une double imposition, car ils font partie du salaire du travailleur, dont les impôts locaux, fédéraux et scolaires ont déjà été déduits.
En ce qui concerne le fentanyl, le Mexique mène une politique de prévention; Cependant, les actions contre les États-Unis, malgré le fait qu’il y ait des trafiquants de drogue gringos, comme l’a documenté le journaliste Jesús Esquivel, sont pratiquement impossibles. En d’autres termes, la lutte est très inégale d’un pays à l’autre, mais la pression ne s’arrête pas là. Les États-Unis envoient des drones et des destroyers dans les eaux proches des côtes mexicaines ; Il agresse également les médias avec des publicités méprisables à l’égard des migrants. Des listes noires de responsables gouvernementaux présumés qui sont dans la ligne de mire du système judiciaire de ce pays apparaissent, sans aucune preuve.
Le point culminant a été l’arrivée de l’ambassadeur Ronald Johnson, un ancien béret vert militaire, ancien responsable de la CIA et ancien ambassadeur au Salvador sous la présidence de Nayib Bukele, mais dont les références ne sont pratiquement pas des postes diplomatiques, mais plutôt des postes de sécurité. Ses premières apparitions ont montré qui sont ses proches, comme cela s’est répandu lorsqu’il était dans un restaurant de Mexico en train de discuter avec un personnage d’extrême droite, Eduardo Verástegui, qu’il appelait « mon frère », dont la revendication est d’être élevé à la tête des libertariens au Mexique.
C’est dans cette atmosphère pleine de tensions qu’a eu lieu le terrible assassinat de la secrétaire particulière et conseillère du chef du gouvernement Clara Brugada – Ximena Guzmán et José Muñoz – qui nous a glacé le cœur, une attaque sournoise et, apparemment, préméditée. Deux jeunes professionnels extraordinaires et appréciés qui ont mené à bien leur travail important de manière très efficace.
Bien sûr, le commentaire immédiat de Marco Rubio, secrétaire d’État, soulignant que « la violence politique au Mexique est réelle » n’est pas surprenant. L’offre de Trump d’envoyer un soutien militaire contre les trafiquants de drogue me vient à l’esprit, une offre que le président a rejetée, mais qui a donné lieu au commentaire caustique du personnage : « Le président n’accepte pas parce qu’elle a peur des trafiquants de drogue ».
Qu’est-ce que Donald Trump compte faire pour générer une pression constante sur le Mexique ? Pour soumettre le pays et la présidente Claudia Sheinbaum, dont le projet national s’oriente vers la consolidation d’un nouveau régime encadré par ce qu’elle a souligné avec force :
« Le Mexique est un pays souverain et indépendant et ne se subordonne pas », des concepts qui sont un frein aux efforts interventionnistes colonialistes du voisin du nord, mais qui lui semblent suffisamment révolutionnaires pour continuer à faire pression car, entre autres choses, il y a d’énormes ressources naturelles stratégiques dans le pays.
C’est pourquoi il est urgent pour le Mexique de diversifier et de renforcer ses alliances en donnant la priorité à l’agenda latino-américain avec la Communauté des États d’Amérique latine et des Caraïbes (CELAC) et les BRICS. Il est également important qu’elle concentre son attention sur l’Asie du Sud-Est, dont le dynamisme économique est fort, et en particulier avec la Chine, dans le cadre des nouveaux concepts de multilatéralisme et de coopération fondée sur la souveraineté.
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