DES NOUVELLES DE NOTRE LIVRE SUR LA CHINE ET LE MONDE MULTIPOLAIRE
D’abord merci grâce à vous ce livre connait un succès réel. Soyons honnêtes, certes ce succès n’a rien à voir avec le bestseller au succès fabriqué par les règlements de compte politiciens et souvent sordides, mais il s’adresse ceux qui veulent comprendre et se rendent compte qu’ils ont besoin de s’informer . Donc il bénéficie en librairie d’un grand intérêt. Il n’y a que la librairie Renaissance à Toulouse qui l’a refusé. L’ennui est que cette librairie gouverne la fête de l’humanité. Il s’agit de nous mais plus encore, puisque dans sa promotion du mois, la dite librairie invite à la lecture de polars sans doute passionnants mais évite soigneusement notre livre et … celui de Fabien Roussel. Je cite cette anecdote non pour incriminer le libraire, plus ou moins de ma génération, qui après avoir chassé la jeune Élodie qui avait le tort d’aimer la création et la politique, a repris les choses en main… à sa manière. Celle des forces d’inertie qui encombrent le parti et risquent de l’achever. Et croyez-le bien ce ne sera jamais de nous que viendront les coups de poignards du type organiser le boycott d’un livre à nos yeux aussi essentiel que celui de Fabien Roussel. Pour en revenir à notre livre, qui à l’inverse du précédent n’est pas l’expression du PCF, il est prévu une réédition pour le début de l’été. Nous avons déjà des sollicitations nombreuses pour des débats, un calendrier se met en place. Franck Marsal est en général en charge des débats organisés par les sections et fédérations du PCF mais moi je reçois d’autres demandes et je propose à tous mes interlocuteurs le mode d’emploi suivant :
Peut-être n’étais-je pas faite pour être adhérente et aurais-je dû rester ce que je suis aujourd’hui, une sympathisante. En tous les cas je ne regrette pas de l’avoir un jour choisi, il m’a malgré lui tant donné et fait de ma vie une incroyable aventure que jamais je ne le trahirai même si je dois renoncer à y appartenir. pour notre confort mutuel (note de Danielle Bleitrach)
Nous sommes quatre auteurs qui sommes nés de l’animation du blog histoireetsociete, un blog qui connait une audience croissante au plan national et international tant on y trouve ce qui n’existe souvent ailleurs que sous une forme plus partisane, plus orienté depuis un groupe politique, ce qui en soit n’est pas négatif, mais limite parfois le choix de l’information. Nous ne sommes pas concurrents au contraire, nous pensons que l’avenir serait dans un pôle qui unifierait toutes ces expressions d’une même aspiration.
Nous avons choisi une position, un pari dirions-nous, qui part de l’expérience, celle de la ruine de l’eurocommunisme et de la dérive qui va avec de la social démocratie. Il y a plus de 20 ans d’expérience, sera-t-il possible en partant de ce qui reste des ex- partis avant l’échec historique de l’eurocommunisme de recréer le parti communiste colonne vertébrale d’un mouvement qui est à l’ordre du jour.
Deux d’entre nous, Marianne et moi, avons fait l’expérience de la transformation socialiste dans les pires conditions celle de la domination qui paraissait sans partage de l’hégémon impérialiste occidental. Notre conclusion a été que c’est incroyablement difficile, que c’est tout sauf le paradis mais qu’il y reste ce qui disparait dans notre monde occidental, l’espérance, la vie, l’art de tenter de rester debout au quotidien, dans les rapports sociaux comme dans la perspective humaniste. Le contraire de cette asphyxie programmée et de cette guerre inexorable de tous contre tous. Nous avons une perspective disons « civilisationnelle ». Les concepts de droite et de gauche ne sont pas négligeables, ils gouvernent encore aujourd’hui la vie politique, mais il y dans le matérialisme historique, comme d’ailleurs la conscience humaine, une part qui va au-delà et qui s’ancre sur la vie des petites gens, du « prolétariat » dans sa longue marche émancipatrice. C’est cette dimension qui a fait de nous des communistes, dimension à la fois concrète et ouverte sur l’infini.
A sa manière, un autre des auteurs, Jean Jullien parce qu’il a été un militant du PCLMF, qui n’a rien à voir avec les maoïstes de salon qui ont fini au rotary club, et dans l’appui aux bonnes œuvres de la CIA, a aussi une expérience du socialisme et il tente de nous en montrer la continuité. Franck Marsal est un communiste, le plus intégré de nous tous au PCF, à ses combats, et est-ce dû à sa formation scientifique, son métier d’enseignant, c’est incontestablement de nous tous celui qui a l’art et la manière de présenter avec le plus de clarté notre problématique concernant la Chine, le socialisme, et le fait que le monde multipolaire loin de nous imposer le socialisme à la chinoise, à la cubaine, à la vietnamienne, à la soviétique etc.. nous offre les conditions de possibilités pour le socialisme à la française.
Voilà ce que j’explique à ceux qui déjà nombreux nous sollicitent pour un débat : lisez notre livre, et réfléchissez à ce qui vous paraît le mieux adapté à votre public et dites vous bien qu’entre- nous il n’y a aucune concurrence mais un désir d’efficacité pour convaincre. Nous sommes très différents mais ce qui nous a réuni, a permis cet exercice difficile d’un livre écrit à quatre mains, est un total désintéressement, aucun de nous cherche notoriété, profit (nous ne touchons aucun droit d’auteur et en sommes de notre poche), simplement à notre manière nous inaugurons déjà la coopération et la passion du socialisme. Ce n’est pas toujours facile, tout peut être prétexte à rivalités, brouilles sans importance, concurrence imbécile mais nous avons franchi une étape et continuons dans la diffusion.
IL y a dans l’accueil certes des médiocrités, j’ai cité l’exemple de la librairie Renaissance et d’une exclusion que l’on retrouve dans la plupart des fêtes du parti ou des journaux tels l’humanité, ou la Marseillaise. Ceux qui gouvernent ces manifestations demeurent souvent parmi les plus imperméables au changement. Et croyez-moi par expérience la préface de Fabien Roussel n’y change rien au contraire, c’est même une circonstance aggravante puisqu’il n’y a pas chez ces gens là en général un enthousiasme forcené à la promotion de son livre. Alors une préface critique qui ouvre le débat sur ce qu’ils freinent des quatre fers pour qu’ils n’en soit pas question, le socialisme, le monde multipolaire, la Chine réelle pas les fantasme, etc… c’est de l’ordre du diabolique… on se signe, et je deviens l’incarnation du mal absolu ; elle est vieille et elle est stalinienne, la démonstration s’arrête là…
En revanche, ceux qui lisent le livre sont stupéfait par la liberté de ton, et le caractère vivant de son propos, son érudition également. Ue autre manière de faire de la politique.
Franck va se rendre déjà dans de nombreuses fédérations, l’Hérault , le Val de Marne, son carnet se remplit et partout il inaugure le débat du futur congrès autant que de l’actualité la plus brulante avec les militants.
En ce qui nous concerne Marianne et moi, nous préférons aborder à notre manière ce qui nous tient à cœur, et qui ne s’adresse pas aux seuls militants du PCF. Marianne étant restée membre de ce parti, a la double casquette. Moi je suis définitivement ailleurs : je dirais même qu’avec la censure dont je suis victime au sein du PCF et de la presse qui sans être communiste s’arroge le privilège de la parole officielle, il m’a fallu constituer un espace de survie et il fonctionne bien. Cet espace refuse tout anti-pcf primaire, et continue à affirmer la nécessité de ce parti mais…
Il y a deux arguments, et aucun autre pour m’exclure, me frapper de censure depuis des décennies, c’est une stalinienne, suivi désormais du constat hélas irréfutable : elle est vieille, étant bien entendu que mes détracteurs ne sont pas non plus des bouquets de printemps… Il n’y a pas que du faux là-dedans, vieille je suis et riche désormais d’un témoignage et d’une mémoire historique qui fait défaut à mes contemporains. Et surtout j’ai trop peu de temps devant moi, pour des raisons liées à mon histoire personnelle mais qui relèvent de l’humaine condition la mort me hante, la mienne, celle d’autres qui me définissent comme ce bébé enterré vivant dans une fosse nazie avec sa mère et qui a mangé la terre de son ensevelissement …
Suis-je stalinienne? Si c’est au sens que ses détracteurs donnent à ce terme, certainement pas, j’ai trop le goût du débat intellectuel, l’esprit de contradiction et notre blog est sans doute un rare lieu où staliniens, trotskistes, libéraux, peuvent s’affronter sur le fond. Mais pour cela il faut de la discipline, ne pas accepter les trolls, les habituels intervenants qui viennent vendre leur salade sans se répondre. Il faut définir le but commun, les obstacles réels et les perspectives communes.
Alors oui là on retrouve quelque chose de ce qui a jadis favorisé le débat citoyen, l’intervention populaire avec sa force matérielle démocratique, le contraire de cette vision religieuse de l’anathème a priori dans lequel rien de ce qui est secondaire, qui divise ceux que devraient unir leurs intérêts réels communs pour le seul profit d’une poignée et de leur valetaille.
Si vous considérez que cet espace là, celui à qui vous devez les jours heureux, les très staliniens Ambroise Croizat et Marcel Paul, Joliot Curie, et tant d’autres est celui du stalinisme tant pis pour vous moi j’assume tout et je n’accepte de critiquer que du point de vue de mes buts à moi et pas ceux d’un capital en crise profonde dont le plus haut représentant actuel est un syndic de faillite dans la continuité de ses prédécesseurs que vous aimez tant les Clinton, Obama et Biden…
Un monde nouveau est là appelez le stalinien et accusez-moi d’ignorer la mort du dit Staline quand je tente de vous en parler… Ne voyez vous pas que c’est vous qui êtes restés enfermés dans le croquemitaine Staline, il serait depuis 1953 l’unique cause de vos malheurs et la seule qui justifie ma censure… Vous datez non seulement le monde multipolaire est là mais il est rentré dans sa phase 2, celui d’un gigantesque affrontement de classe pour son orientation et c’est pour cela que Staline, le vainqueur du nazisme, de ce fascisme qui nous menace revient avec ses victoires… pas parce qu’il est ce que vous voulez qu’il soit l’équivalent , voir pire que le nazisme, mais parce qu’il a représenté la victoire des peuples sur une classe autodestructrice qui mange la terre dans lequel il ensevelit le vivant.
Donc sur ces bases là notre calendrier se remplit et je vous parlerai bientôt de deux émissions de radio (Sud radio le 27 mai et radio Galère le 11 juin) de débats envisagés en Ardèche le 6 juin, dans les Alpes maritimes, dans le Var, des cafés marxistes sur notre livre, un autre sur le retour de Hegel à travers la dialectique du matérialisme historique.
Danielle Bleitrach
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