Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

Macron, pourquoi je nationaliserais Arcelor Mittal quand tous sont d’accord pour que l’argent aille à la guerre en Ukraine? par danielle Bleitrach

Deux mois après s’être adressé solennellement aux Français au sujet de la situation internationale, Emmanuel Macron était ce mardi 13 mai 2025 l’invité de TF1. Le président de la République a répondu aux questions de Gilles Bouleau mais aussi à celles de personnalités issues de la société civile. Voici ce que je retiens de l’émission, intitulée « Les défis de la France ».

Sur le fond pas grand chose, beaucoup de bruit pour rien, mais dans la forme une arrogance et un sentiment de totale impunité qui s’explique par la lâcheté collective de la classe politique face à l’essentiel de son action et celle de ses complices. Aucune opposition ne le freine dans l’escalade d’une guerre inutile, couteuse et que tout le monde y compris lui sait perdue. Parce que c’est bien cette impuissance dans une parade à fonds perdus à laquelle nous avons eu droit quand on vante la « lucidité » de Zelensky sur les territoires perdus et qu’on continue à l’arroser avec l’assentiment de toute la classe politique, en parlant d’aller installer l’armée française à nos frais et en protection, c’est déjà pousser le bouchon. Mais quand on en est à l’acceptation d’une vassalité totale à l’égard des USA alors même qu’il est affirmé contradictoirement que la France va résister, à la guerre commerciale que nul autre que Trump ne déclanche contre nous il faut être vraiment de bonne composition pour le croire. mais Macron est l’homme de son époque, né en bout de course sur les cendres du gaullisme (héritage Sarkozy) et du socialisme (héritage Hollande), d’une alternance de la même politique menée entre les mêmes, dans la continuité de l’allégeance atlantiste et de la vente des bijoux de famille, Macron est vidé de toute perspective politique. Il couine à bout de souffle comme les institutions et la représentatio « républicaine » à laquelle chacun prétend, par censure et politiquement correct …

La nostalgie n’est pas une politique mais j’ai du mal à imaginer Henri Krasucki ou Georges Marchais qui ont pourtant dû avaler de sacrés couleuvres de Mitterrand aller jusque là et encore moins Duclos ou Thorez Benoit Frachon, je les ai tous connus, cela rend difficile… En revanche, ces vingt dernières années depuis Robert Hue… c’est logique…

Nostalgie ou non, le présent prouve que ce n’est pas en acceptant les expéditions et le surarmement des dirigeants, et d’une classe politique sans envergure que l’on gagne une guerre tarifaire, la Chine en a fait l’éclatante démonstration et dénonce en même temps le « harcélement » de ceux qui partout portent la guerre, ne cède pas d’un pouce dans l’exigence d’avoir le respect de ceux qui sollicitent la fin de la guerre qu’ils ont entamé. D’ailleurs l’Ukraine c’est plié et tous les ultimatums du monde ne transforment pas la situation sur le terrain. Tous ces gens le savent. Quant aux imbéciles qui se sont acharnés dans cette voie, soit ils l’ont fait par pur opportunisme et dans ce cas ils se rétabliront bien vite et dans six mois ils nous expliqueront ce qu’ils ont toujours pensé… les autres ceux qu ont cru réellement défendre les malheureux palestiniens, les israéliens frappés par le Hamas, ou l’Ukraine d’un régime corrompu et belliciste avant-poste de l’OTAN transformé en Espagne assiégée par Franco, tous ces pauvres gens leurrés ils sont cocus, battus et comment s’en relèveront-ils, on l’ignore, mais quel gâchis.

Il y a pire. Comme nous le disons depuis des semaines, ceux qui feignent de croire en la nationalisation d’Arcelor Mittal et dans la défense des services publics tout en approuvant de fait que l’on suive le guerrier par procuration, le régime totalement corrompu ukrainien qui est un gouffre sans fond dans lequel disparaissent milliards et cadavres, ils ont créé les conditions du bradage des combats qu’ils feignent de mener. Et Macron le leur a dit d’une manière qu’il estime définitive aussi hautaine que convaincue de toute impunité. C’est trop cher, dans le fond c’est tellement mieux de balancer de l’argent emprunté et sans le moindre contrôle d’où il atterrit en Ukraine, là oui ça a du sens pour nous les fondés de pouvoir… Et un petit coup se serait la faute à la Chine alors que le propriétaire vient du Pakistan et va s’installer aux USA et au Brésil.

Pourquoi dépenserais-je un cent pour nationaliser Arcelor Mittal, pourquoi un referendum sur les retraites l’argent sera bien mieux employé pour mon alter ego Zelensky, nous en avons bien d’autre usage…L’Union européenne va, dans les prochaines semaines, appliquer des droits de douane beaucoup plus élevés sur les importations ukrainiennes, selon le Financial Times, citant des diplomates. Plus précisément, les quotas de produits agricoles exempts de droits de douane seront drastiquement réduits.et Tusk le Polonais sentimentalement et militairement derrière le cher (à tous les sens du terme) Zelensky ne s’y opposera pas. Pareil pour Macron et la FNSEA qui tient à conserver son emprise. L’Ukraine avait déjà conclu un accord de libre-échange avec les pays de l’Union, mais ces derniers avaient en plus temporairement suspendu les droits de douane restants après l’invasion russe en 2022, pour soutenir l’économie de Kiev. Jusqu’ici, les accords commerciaux permettaient donc aux produits ukrainiens d’entrer dans l’UE en franchise de droits, sans paiement de droits de douane et bien c’est terminé et aucun des quatre « valeureux » ne s’y opposera en revanche Macron sacrifiera industrie e t services publics pour envoyer des « fonds » sans contrôle aucun.

Quand on en est à avoir peur et à baisser le froc pas parce qu’on est menacé d’une arme mais d’une caméra sur un plateau de télévision, quel respect peut-on espérer de ceux qui ont toujours trahi la France et n’ont plus le parti des fusillés pour les défendre.

Macron hier soir n’y croyait plus lui-même, il a démontré l’inanité des moyens de pression sur la Russie qui n’a plus rien à attendre de ces gens-là et qui fera la paix mais à ses conditions à elle, heureusement parce qu’elle a devant elle des gens qui depuis des décennies agissent sans aucune base légale, s’en estiment le droit à partir du moment où ça leur rapporte un plan de carrière, ils sont dans les eaux glacées du calcul égoïste et leur seule limite est une raclée que leur inflige le reste du monde comme en a été faite la démonstration le 9 mai à Moscou et la reddition américaine devant la Chine, le reste est palinodie grotesque pour le peuple français si mal représenté.

Mais cette classe capitaliste occidentale est dans un tel état qu’elle ne sait plus à quel saint se vouer et qui trahir, de son suzerain, de ses vassaux ou de ses alliés, Trump et Macron embrassent le terroriste syrien, s’inclinent devant les monarchies arabes et parmi eux les Saoudiens, Netanyahou peut exterminer les Palestiniens il n’en est pas moins comme Zelenski en situation de marginalisation, dans les couloirs, contraint d’en faire toujours pour démontrer qu’il a la main. Au point où en sont ces gens-là, ils vont finir par réclamer leur adhésion aux BRICS, pendant que la gauche et quelle gauche feint de lutter contre la partition de l’Ukraine et croit peut-être que cela aide les salariés d’Arcelor Mittal ? Pendant ce temps, les ministres de la défense français et chinois envisagent des collaborations militaires plus étroites…

Tandis que Zelensky s’agite et réclame Poutine, comme s’il était en situation de réclamer quoique ce soit, Emmanuel Macron a évoqué les sanctions qu’Américains et Européens prendraient à l’encontre de la Russie si celle-ci n’acceptait pas le cessez-le-feu de 30 jours proposé samedi. Celles-ci toucheraient « des services financiers et les hydrocarbures ». Emmanuel Macron a aussi évoqué « des sanctions secondaires », celles qui visent les clients de la Russie. En revanche, Emmanuel Macron estime qu’il n’y a « pas de cadre légal » pour utiliser les avoirs russes gelés pour financer la défense ukrainienne. Emmanuel Macron est également revenu sur l’éventuel déploiement de troupes françaises en Ukraine en cas d’accord de paix durable. Ces troupes n’iraient « pas sur la ligne de front » mais seraient « prépositionnées dans des endroits clés » pour « marquer notre solidarité » et dissuader la Russie d’attaquer à nouveau, a-t-il rappelé.

Tout cela est du pipeau au moment où toute l’économie mondiale se retourne sur d’autres bases, ce président renouvelle sa soumission totale aux Etats-Unis, qui sont en train de siphonner ce qui nous reste d’industrie y compris Arcelor Mittal.

La France aura ce que la lâcheté et les jeux dérisoires de sa classe politique auront toléré à un pouvoir dont personne ne veut mais qui jouit de fait de la complicité de tous.

Tout est à ce niveau, après avoir reçu le terroriste à la tête de la Syrie pendant que Trump signe des contrats avec l’Arabie saoudite, tout ce beau monde feint de réprouver la politique à Gaza mais aucune mesure concrète même pas la reconnaissance de l’Etat Palestinien… de la posture, rien que de la posture… Mais pourquoi agirait-il autrement ?

Comme le dit Xuan, dans une conclusion que l’on ne peut qu’approuver :


Malheureusement c’est la guerre qui résout les crises, mais y compris les crises de conscience.
La seconde guerre mondiale après la victoire du front uni anti fasciste a résolu la question du nazisme pour un temps, dans la mesure où même ceux qui avaient collaboré – y compris médaillés de la Francisque – se sont refait une vertu.
Et la guerre en Ukraine se double de la guerre commerciale, où l’hégémonisme vient de signer sa fin.
La guerre qui résout les crises donne raison au vainqueur militaire et tort à ceux qui se sont opposés à lui.
J’ai déjà écrit qu’à travers le vacarme de ses menaces irréalistes, Macron visait trois objectifs.
D’une part s’assurer de rapports économiques préférentiels avec l’Ukraine dès la paix signée.
Ensuite se hisser à la tête de l’UE.
Et pour finir, mais c’est peut-être la principale raison, relever l’audimat de Macron, en rassemblant derrière lui les godillots socialos, et même les communistes défroqués qui freinent des deux mains, des deux pieds et des dents le retour aux principes du PCF, comme les croûtons qui censurent notre livre, et d’autres, dans certaines librairies. Mais si la défaite est encore plus claire, il risque de perdre sur tous les tableaux, et avec lui tous les excités du bulbe qui prétendaient croiser le fer avec Poutine, de loin.
Le vacarme autour de « Zelensky, le prix de la résistance » et des « volontaires pour l’Ukraine » sonne comme une scène d’opérette, où les héros annoncent leur départ imminent pour la guerre, la main sur le cœur, et restent cinq minutes sur scène en répétant « marchons! marchons! marchons! », mais ils ne s’en vont pas et le rideau tombe sans qu’ils ne soient partis pour de bon.
Faut-il pleurer, faut-il en rire, chantait Jean Ferrat, mais ces politiciens ne font ni envie ni pitié et leur temps est passé.

danielle Bleitrach

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1 Commentaire

  • Georges Rodi
    Georges Rodi

    Le crétinisme des équipes qui dirigent les pays occidentaux force mon admiration.
    Comment départager Donald Trump, Emmanuel Macron, Friedrich Merz, ou Keir Starmer? Tous pris dans leurs calculs mesquins et leurs marchandages illusoires.
    Ce sont eux les champions censés défendre les valeurs du capitalisme libéral?
    Et bien les gars, surtout, ne changez rien. Vous faites plus qu’il n’en faut pour liquider ce système morbide.

    Je suis évidemment désolé lorsque je contemple les conséquences sur leurs plus faibles citoyens, et plus encore sur les pays qui subissent guerres autant meurtrières qu’inutiles.
    Cela dit, et je m’efforce de ne pas être cynique, il faudra en passer par là.
    Il faudra peut-être égaler les sacrifices des peuples russes et chinois, africains et sud-américains pour dégager la vue et ouvrir les esprits.

    Toujours est-il que l’actualité de chaque jour qui passe me donne à voir l’agonie des économies libérales.
    Je ne vais pas bouder ce plaisir.
    Longtemps, je me suis énervé à écouter mon frangin, de gauche, et persuadé que l’Ukraine est victime du méchant Poutine.
    Maintenant, je me contente de le défier en pariant une pizza, non seulement sur l’issue du conflit, mais sur la fin de l’arrogance néolibérale.
    Ce que nous pouvons faire de mieux, c’est afficher notre confiance avec sérénité et amusement.

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