Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

Mon deuxième cadeau : la préface de Fabien Roussel à notre livre à tous les quatre… et le vôtre…

Le moins que l’on puisse dire, c’est que les pages que vous vous apprêtez à lire détonnent. Elles « disruptent » même, pour reprendre le verbe présidentiel. Histoire, géopolitique, économie… ce nouvel ouvrage coordonné par Danielle Bleitrach offre un espace de liberté rare à l’exercice en conscience de sciences humaines et sociales engagées, résolument militantes. 

Que vous en partagiez ou non l’intégralité des thèses ou des arguments qui y sont développés, vous devriez être séduits par la démarche sincère, courageuse – parfois même téméraire ! – de ces auteurs qui revendiquent « servir le peuple » et partager avec lui, leur intérêt pour cet immense pays à l’histoire millénaire qu’est la Chine. 

En contrepoint à bien des idées et des réflexions qui circulent sur ce pays, continent d’histoire et de géographie, et que parfois nous faisons nôtre à force de les entendre sans les interroger réellement, cet ouvrage fait la proposition à ses lecteurs  « d’entendre ce que la Chine a [réellement] à nous dire » et de « réfléchir ensemble à l’alternative à laquelle [elle] nous invite. » 

A l’heure où le système de gouvernance internationale issu de la Seconde guerre mondiale s’écroule et que, partout sur la planète, les impérialismes, servis par des oligarchies d’extrême-droite, que je considère autant russe états-unienne, relancent une nouvelle course à l’armement qui pourrait bien être fatale aux peuples, ce livre propose, tout particulièrement, de s’intéresser au projet chinois d’un nouvel ordre international, basé sur la « communauté de destin ».

Et j’ai bien conscience, en préfaçant cet ouvrage, que nous ne partageons pas toutes les analyses qui sont proposées par les différents auteurs. Avec elles, avec eux, nous en parlons librement. En effet, fruit d’un travail collectif, les auteurs animent depuis des années un blog qui offre une analyse de l’état du monde en s’inspirant de leur parcours politique, de leurs voyages et d’une lecture très large de la presse internationale. Danielle Bleitrach, universitaire, ancien membre du comité central, globe trotter critique du PCF de ces dernières années, y apporte sa propre vision du monde. Marianne Dunlop maitrise plus de 10 langues dont le chinois, le turc et le russe. Jean Jullien est un des spécialistes de la Chine d’hier et d’aujourd’hui. Franck Marsal un mathématicien, membre du PCF apporte une vision originale du chemin à prendre pour aller vers un monde multipolaire, respectueux des peuples et des nations. Et ce livre a le mérite d’interroger notre curiosité.

Il met d’ailleurs en débat toute la place que devrait prendre notre pays dans un monde multipolaire en plein bouleversement.

En proposant à la France de revendiquer sa place dans les BRICS au service du développement de coopérations mutuellement avantageuses entre les nations, Danielle Bleitrach fait, à son tour, le pari pascalien – communiste ! – de redonner à notre pays la voix diplomatique forte et entendue qui était la sienne, basée sur une politique de paix, pleinement souveraine, universaliste, indéfectiblement au service des peuples et de leur émancipation.

A l’image de l’engagement de ses auteurs et autrices, les pages qui suivent dont certaines pourraient, j’en suis conscient, faire l’objet de polémiques ou, préférablement je l’espère de débats constructifs, sont tout à la fois, une œuvre militante, mise au service d’un projet politique, celui du « socialisme à la française » mais aussi une déclaration d’amour courtois, respectueusement adressée à cette société chinoise passée en 70 ans du sous-développement au statut indéniable de première puissance mondiale avec laquelle le XXIème siècle devra impérativement compter. 

Fabien ROUSSEL

Secrétaire national du PCF

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1 Commentaire

  • Lafleur
    Lafleur

    Joyeux anniversaire !
    Merci pour ce partage en avant première.

    Bon papier plein d’intelligence et de sensibilité. Prendre en compte les sentiments et soutenir les initiatives est bien communiste.

    Les points du débat sont exposés. Après, ma réserve au propos de Fabien :  » les impérialismes, servis par des oligarchies d’extrême-droite, que je considère autant russe qu’états-unienne. »

    L’oligarchie d’extrême droite européenne, particulièrement française avec Bolloré and co, notre adversaire principal aurait dû remplacer la référence à la Fédération Russe, qui démontre un système de nature bonapartiste de type gaulliste où la politique de l’Etat ne se fait pas à la corbeille ; contrairement aux lubies de notre classe dirigeante, russophobe car n’ayant pas pardonné la révolution d’octobre, la victoire contre les puissances impérialistes coalisées (1918-1922) puis les fascismes (1936-1945) et le développement d’une économie socialiste (1917-1953) permettant une vraie révolution mondiale, en déplaise à certains, en soutenant les mouvements de libération qui étendant le socialisme (Chine, Viêt-Nam, Cuba etc.). La volonté militariste de notre classe dirigeante basée sur l’économie est illustrée par l’échec aussi lamentable que puérile d’un Bruno Lemaire dont je me permets de rappeler les propos irrationnels et démagos :

    « A la Russie, à Vladimir POUTINE, à son gouvernement, mais le peuple russe en paiera aussi les conséquences, soyons clairs. Nous voulons viser le cœur du système russe, nous visons Vladimir POUTINE, nous visons les oligarques, mais nous visons aussi toute l’économie russe. Nous avons donc préparé un train de sanctions, qui sont en cours d’examen actuellement, je pense qu’on aura les propositions de la Commission européenne ce matin. J’ai eu hier très longuement au téléphone, la secrétaire américaine au Trésor, Janet YELLEN, pour préparer si nécessaire, un nouveau renforcement des sanctions économiques et financières. Nous aurons une réunion du G7 cet après-midi sur le sujet, et j’ai convoqué également demain une réunion des ministres des Finances européens, pour m’assurer de la bonne exécution de ces sanctions. Elles doivent frapper vite, elles doivent frapper fort, et on en voit comme vous l’avez dit déjà les effets. Le rouble s’est effondré de 30%. Les réserves de changes russes sont en train de fondre comme neige au soleil, et le fameux trésor de guerre de Vladimir POUTINE est déjà réduit à presque rien. On voit l’effondrement du marché, on voit également l’augmentation de l’inflation. Nous allons voir des queues de Russes qui cherchent à avoir de l’argent en liquide dans les banques. Et puis la banque centrale n’a pas eu d’autre choix que d’augmenter les taux d’intérêt de 10 à 20%, ce qui veut dire que les entreprises ne pourront pas emprunter, sauf à des taux très élevés, pour investir et pour développer l’économie. Nous allons donc provoquer l’effondrement de l’économie russe.(1/3/22) »

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