Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

« Alors nous mourrons tous ensemble » : l’Europe cherche à provoquer une guerre mondiale, par Vladimir Kornilov

Des faits rien que des faits, et ils sont accablants. Nous avons beaucoup de mal à mesurer dans l’état où se trouve le peuple français le danger que représentent les fanfaronnades de Macron. Je vous recommande à ce propos un livre absolument indispensable et dont je tenterai de vous faire un compte-rendu, celui de Guy Mettan Russie-occident une guerre de mille ans/ la Russophobie de Charlemagne à la guerre d’Ukraine. Delga 2024. Faire un résumé de ce livre écrit pas un Suisse paisible qui s’est contenté de rassembler des faits concernant y compris le sport et les derniers jeux olympiques ou « l’annexion de la Crimée », en regard du droit existant. Ces épisodes se sont accumulés et ont provoqué autour des siècles une vision complètement tronquée de la barbarie russe confrontée à la démocratie occidentale alors que s’il y a viol de la légalité et agression celle-ci a toujours été du fait de l’occident chauffé à blanc par l’hypothèse d’une menace montée de toutes pièces. Ici l’auteur de l’article dénonce la nouvelle opération menée par des gens qui n’ont aucune compétence légale pour le faire et qui peut déboucher sur l’apocalypse. (note de Danielle Bleitrach traduction de Marianne Dunlop pour histoireesociete)

https://ria.ru/20250317/evropa-2005351600.html

L’Europe se dirige vers la guerre mondiale. Et cela à un rythme accéléré, au son d’un tambour inspirant, avec une sorte de bravade et d’insouciance frénétiques. En tout cas, les événements de ces derniers jours le laissent penser.

Il y a d’abord eu la décision scandaleuse de la Commission européenne qui, sans aucun mandat, a décidé de militariser (« réarmer ») l’Europe, en oubliant de demander l’avis des États membres de l’UE. Ensuite, les réunions en personne et in absentia de la « coalition de la volonté », qui prend des décisions provocatrices pour envoyer des « casques bleus » en Ukraine.

Le Premier ministre britannique Keir Starmer et le président français Emmanuel Macron se disputent le leadership de cette « coalition », et rivalisent donc également par le caractère fracassant de leurs déclarations. Le Britannique a déclaré avec insistance qu’il fallait « faire pression sur la Russie » et ne pas lui demander l’autorisation d’envoyer des « soldats de la paix ». Macron a également déclaré que la Russie n’avait aucun droit de veto sur cette question, et a même identifié Kiev, Odessa et Lviv comme lieux de déploiement du futur contingent de « maintien de la paix ».

Dès la semaine prochaine, les généraux occidentaux se réuniront à Londres pour planifier cette mission sur le plan opérationnel. Même le ministre italien de la défense, Guido Crozetto, leur rappelle que ces plans sont inutiles en l’absence d’un accord de paix : « Décider comment meubler une maison alors que l’architecte n’a pas encore achevé le projet est une mission impossible ».

Dans le même temps, ces chiffres ignorent les questions liées au risque éventuel d’une confrontation militaire directe avec la Russie, comme l’a fait Keir Starmer lors de la conférence de presse qui a suivi la réunion en ligne de samedi de la « coalition de la volonté ». Dire qu’il n’y a pas si longtemps, il avait été pris au dépourvu par la question que le président américain Donald Trump lui avait posée à la Maison Blanche : « Pouvez-vous traiter avec les Russes tous seuls ? ». Et après cela, il a probablement eu l’occasion de réfléchir et de formuler une réponse plus ou moins claire.

La réponse est évidente. Les experts européens s’accordent généralement à dire que l’Europe ne peut se passer de l’Amérique. Et même les fabricants d’armes intéressés par la militarisation admettent que, dans les années à venir, ils ne seront pas en mesure d’atteindre le niveau exigé par la politique. Le journal danois Politiken, après avoir sondé l’opinion des employés du secteur du complexe militaro-industriel, conclut : « Des décennies de désarmement et de désindustrialisation en Europe ont laissé les chaînes d’approvisionnement mal préparées à une augmentation soudaine de la demande. Et certaines entreprises font déjà état de difficultés à trouver des employés qualifiés ». Voilà pour le « réarmement de l’Europe ».

Mais il y a aussi des obstacles politiques. Par exemple, les Européens ont soudain réalisé l’inutilité du bloc militaire de l’OTAN. L’ancien ministre danois de la défense, Hans Engel, s’est indigné de la façon dont le secrétaire général de l’alliance, Mark Rutte, s’est esclaffé devant les déclarations de Trump sur son intention d’« annexer le Groenland » et a exigé que l’OTAN donne une réponse décisive à Trump. Et quelle réponse peut donner le secrétaire général d’un bloc entièrement dépendant de l’Amérique ?

Par ailleurs, le projet fou d’Ursula von der Leyen a déjà divisé les pays européens, entraînant une crise politique dans certains d’entre eux. Ainsi, le vote du parlement néerlandais, où trois des quatre partis de la coalition au pouvoir ont rejeté le plan de « réarmement », en a surpris plus d’un. Dès lors, une question légitime s’est posée : qui représente Dick Schof, le premier ministre de ce pays, qui a voté en faveur de ce plan lors du sommet des dirigeants de l’UE et qui refuse à présent d’obéir à la décision des parlementaires qui l’ont nommé ?

Le journal NRC rappelle à cet égard que M. Schof est un « premier ministre sans parti » et qu’il a toujours utilisé le pronom « nous » lorsqu’il parlait des décisions de son gouvernement. Et voilà que soudain, à propos de l’allocation de 3,5 milliards d’euros à l’Ukraine, il prononce la phrase « j’ai pris mes responsabilités ». Voilà pour la démocratie.

Le journal italien il Fatto Quotidiano souligne l’esprit orwellien du processus décisionnel de l’UE : « Oubliez la défense commune, la coopération pour la paix, la solidarité européenne : le lapin sorti du chapeau du chef de la Commission européenne, de moins en moins scrupuleux, s’appelle “Réarmement de l’Europe” – une déclaration d’intention puissante et effrayante qui trahit l’esprit avec lequel l’Europe est née et indique immédiatement l’impasse dans laquelle nous sommes conduits ».

Donatella Di Cesare, professeur à l’université de Rome, a qualifié la décision volontariste des hauts gradés européens de « réarmer » de « situation d’urgence » la plus spectaculaire, la suspension la plus mortelle de la démocratie en Europe ». Elle écrit : « Désormais, on ne peut que prédire la désintégration politique du vieux continent. C’est à cela que conduira le « réarmement » vanté et imposé par les dirigeants bruxellois, et c’est ce que subiront immédiatement les peuples, désemparés, méfiants, encore inconscients du prix élevé qu’ils auront à payer. »

Non, bien sûr, il ne s’agit pas là du point de vue dominant des analystes européens. La plupart d’entre eux s’adressent à l’élite politique et racontent avec enthousiasme leurs plans belliqueux, savourant la confrontation à venir avec la Russie. Ainsi, Etienne Gernel, directeur du magazine français Le Point, fustige les pacifistes qui se permettent d’affirmer que les chars russes ne menacent pas Paris. « Mais personne n’est favorable à l’envoi de nos soldats pour attaquer les positions russes », assure-t-il.

Mais aussitôt, dans le même article, il fait le parallèle avec la crise de Cuba de 1962, au cours de laquelle le général De Gaulle aurait répondu à l’ambassadeur soviétique à Paris, qui laissait entrevoir la possibilité d’un conflit nucléaire : « Eh bien, Monsieur l’Ambassadeur, alors nous mourrons ensemble ». C’est d’ailleurs ainsi que l’histoire est généralement présentée en France. Bien qu’en fait, il ne s’agisse que des paroles de l’ambassadeur soviétique Sergey Vinogradov, prononcées devant De Gaulle en 1961 lors de la crise de Berlin, lorsque l’Europe de l’Ouest pensait également jouer au plus fort avec nous.

Pensent-ils vraiment, comme il y a des décennies, que nous pourrions flancher ? Non, ils ont probablement tout compris. C’est comme dans la série télévisée britannique classique de la guerre froide « Yes, Mr Minister ! », où un fonctionnaire expérimenté donne des instructions à un jeune ministre adjoint :

– Bernard, quel est l’objectif de notre politique de défense ?

– Défendre la Grande-Bretagne.

– Non, Bernard. L’objectif est de convaincre que la Grande-Bretagne est défendue.

– Convaincre les Russes ?

– Pas les Russes. Les Britanniques ! Les Russes savent que ce n’est pas le cas….

Il ne fait aucun doute que Macron, Starmer et leurs semblables, en proposant des plans délirants pour « affronter la Russie » et envoyer des « soldats de la paix » en Ukraine, sont parfaitement conscients des risques. Ils essaient simplement de faire dérailler tout processus de paix de cette manière, de poursuivre la guerre en Ukraine par les mains d’autres personnes (en nous en faisant porter la responsabilité, bien sûr) et de traîner jusqu’au moment où interviendront des changements politiques aux États-Unis, après quoi il sera possible de se cacher à nouveau derrière le large dos de l’Oncle Sam.

C’est cela, et seulement cela, qui peut expliquer des actions aussi illogiques, aussi téméraires. Mais c’est bien là le problème : il est arrivé à maintes reprises dans l’histoire que l’insouciance et l’arrogance de certains hommes politiques conduisent à des conflits sanglants irréversibles. Il vaut mieux rappeler à ces aventuriers les paroles de l’ambassadeur soviétique à De Gaulle. Cela a marché à l’époque.

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2 Commentaires

  • Michel BEYER
    Michel BEYER

    Avec Guy Mettan, un autre suisse fait preuve de lucidité, c’est Jacques Baud, ex-colonel de l’OTAN. L’essentiel de ses sources provient du côté occidental, notamment ukrainien. Pour lui, les gesticulations de Macron relèvent de la psychiatrie.
    La video proposée fait 3 h 24:
    https://www.agoravox.tv/tribune-libre/article/jacques-baud-face-a-la-realite-la-104664

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  • Michel BEYER
    Michel BEYER

    « Le Britannique a déclaré avec insistance qu’il fallait « faire pression sur la Russie » et ne pas lui demander l’autorisation d’envoyer des « soldats de la paix ». »(texte)
    Si l’Angleterre envoie un contingent de « casques bleus », qu’est-ce qu’il restera en Grande-Bretagne? Selon un expert militaire, l’ensemble des forces terrestres actuelles ne remplirait pas le stade de Wembley. Avec Macron, Starmer relève aussi de la psychiatrie. Ces 2 hommes sont dangereux.

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