Tandis que l’Europe s’étonne, s’indigne et a des vapeurs devant le mépris dans laquelle semble les tenir ce rustre de Trump, le reste de la planète leur dit deux choses évidentes : premièrement, bienvenue au Club ! c’est ainsi que les Etats-Unis en usent… et il ne font que vous imiter… avec moins de manières… Deuxièmement mais cela fait pas mal de temps qu’il vous traite ainsi, c’est le charmant Obama et le zombie Biden qui ont été les pires avec vous en vous obligeant à entrer en guerre contre une autre partie de votre continent, un combattant redoutable qui vous avait déjà sorti des griffes de l’une de vos créatures, Hitler… Trump vous montre la réalité de votre pouvoir mais à la limite il tente de vous sortir et de se sortir lui de cette mauvaise affaire… Alors « madame » arrêtez d’avoir des vapeurs parce que le corset est trop serré, il faut souffrir pour rester la courtisane de ce gros parvenu qui se croit partout chez lui. (note et traduction de Danielle Bleitrach pour histoireetsociete)
Marcos Roitman Rosenmann

Après la Seconde Guerre mondiale, l’Europe a perdu des privilèges. Ceux accumulés depuis la naissance de la culture gréco-romaine, rebaptisée civilisation occidentale et berceau des droits de l’homme à partir du XVIIIe siècle. Une époque d’expansion du colonialisme, des empires et de l’esclavage moderne. Au XIXe siècle, la puissance de l’Europe occidentale était incontestée. La Première Guerre mondiale (1914-1918) n’a pas affecté leur contrôle géopolitique de la planète. La France, l’Italie, la Grande-Bretagne, la Suède et le Danemark, même battus par l’Allemagne, renaissent sous une croix gammée. Pendant ce temps, dans le Nouveau Monde, les États-Unis cherchaient à limiter les frontières et à étendre leur contrôle sur le reste du continent. La Destinée manifeste lui a donné une force constitutive et la doctrine Monroe lui a permis de marquer un territoire. L’Amérique pour les Américains, des États-Unis, bien sûr. En 1803, il acheta la Louisiane à la France. En 1846, il déclara la guerre au Mexique, annexant 2 300 000 kilomètres carrés, soit 55 % de son territoire. La Californie, le Nevada, l’Utah, le Nouveau-Mexique, l’Arizona, le Colorado, sans compter le Texas en 1824. Et en 1867, il a payé aux tsars de Russie 7 millions de dollars-or pour l’Alaska. C’est ainsi qu’il consolida ses frontières, à travers la guerre civile (1861-65). Au milieu du XXe siècle, il contrôlait presque tous les gouvernements d’Amérique latine. Guerres fallacieuses, interventions militaires, coups d’État, menaces, etc. Hier comme aujourd’hui, leur objectif est le contrôle des matières premières et la soumission militaire. C’est ainsi qu’est né l’impérialisme américain. Aujourd’hui, on le reconnaît réclamant des terres rares en Ukraine, marquant des intentions à Gaza, voulant annexer le Canada, acheter le Groenland ou envoyer des troupes au Panama pour récupérer le canal. Rien de nouveau, si ce n’est dans les formes. Le traité de Yalta (1945), la doctrine Truman (1947), le plan Marshall (1948) et enfin la création de l’OTAN (1949), ont redessiné la puissance mondiale. Ainsi, au milieu d’une Europe dévastée par la guerre, endettée militairement et économiquement auprès des États-Unis, il lui a tordu le bras. Plus jamais l’Europe ne prendra les décisions. Les États-Unis sont devenus l’hégémon. Et ainsi de suite, jusqu’à aujourd’hui.
La guerre froide a amené un nouvel ennemi : l’URSS. Le communisme contre la liberté. L’histoire a été réécrite pour soutenir le récit de l’Occident. La bataille de Stalingrad a été enterrée et les 8 millions de soldats soviétiques tués dans les combats contre le nazisme-fascisme et les 4 millions de disparus ont été effacés de la victoire alliée, tout comme les partisans et tant de civils, hommes et femmes des pays occupés qui ont donné leur vie pour rendre possible la chute du Troisième Reich. Les seuls héros sont devenus les soldats américains débarqués depuis l’Utah et d’Omaha, sur les plages en Normandie. Films, séries, reportages, s’attachent à diffuser cette version fallacieuse de l’histoire.
L’Europe leur devait obéissance et tomba à leurs pieds. Derrière la victoire se cachait une subordination militaire et géopolitique. Les bombes atomiques larguées les 6 et 9 août 1945 sur Hiroshima et Nagasaki ont clairement montré qui avait le pouvoir. L’Europe était remplie de bases américaines. Actuellement, selon le site https://www.descifrandolaguerra.es/mapa-de-las-bases-militares-de-estados-unidos-en-europa/, les États-Unis ont 275 bases militaires et 100 000 soldats sur le territoire européen. L’Allemagne est en tête des deux listes avec 123 bases et 35 000 soldats. Elle est suivie par l’Italie (49), le Royaume-Uni (23), le Portugal (20) et la Turquie (12). À ce qui précède, il faut ajouter les installations de moins de 4 hectares non prises en compte dans ladite étude. L’achat de matériel lourd auprès de l’industrie de l’armement américaine n’est pas non plus moindre. La Norvège vient de confirmer l’achat de nouveaux kits de guidage M1156A1 pour les obus d’artillerie de 155 mm auprès des États-Unis.
Depuis 1945, l’Europe a perdu le contrôle du processus de décision au niveau international. Elle a été évincée par les États-Unis. Ils pourront être consultés en tant que partenaires alliés, mais ils ne conditionneront pas les décisions antérieures conçues par la Maison-Blanche. Même s’ils s’unissent, crient et montrent leur malaise face au traitement dédaigneux. Et ce n’est pas une question qui relève de l’administration Trump, qui est en elle-même un problème supplémentaire. Mais jusqu’à présent, l’Europe est restée fidèle à la politique américaine conçue par le Pentagone et l’OTAN dans la guerre russo-ukrainienne. N’est-ce pas les présidents démocrates Barack Obama et Joe Biden qui ont exigé de leurs partenaires européens qu’ils augmentent le pourcentage des dépenses publiques de défense ?
Aujourd’hui, l’administration Trump et ses conseillers à la Maison Blanche décident de ne pas faire de diplomatie. Sans se retenir, ils indiquent clairement qui est responsable et qui obéit. D’autant plus que les gouvernements d’Europe occidentale sont conscients de leur rôle dans la gestion et l’administration des intérêts de l’empire dans leur zone d’influence. Mais ils ne sont pas l’empire. Trump ne fait aucune distinction. Il est grotesque de voir comment les principaux dirigeants des pays de l’Union européenne se réunissent à Londres pour montrer leur solidarité avec Volodymir Zelensky et le proclamer porte-drapeau de la démocratie libérale et leader dans la lutte pour la paix et la défense des droits de l’homme en Occident. Que ce soit Emmanuel Macron, Keir Starmer, Friedrich Merz, futur chancelier allemand, la présidente de l’Union européenne, Ursula von der Leyen ou Pedro Sánchez, ils se sont égarés. Ils sont confus. Trump les a réveillés et leur rappelle leur rôle dans ce théâtre d’opérations. Et ce n’est autre que d’être une madame à son service. Et ça fait mal.
https://www.jornada.com.mx/noticia/2025/03/04/opinion/europa-la-madame-despechada
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