Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

Pourquoi je ne peux m’empêcher d’avoir pitié de Zelenski, par Danielle Bleitrach

Peut-être est-ce parce que j’ai comme lui et les siens vécu dans mon enfance, celle dont on ne guérit pas, ce qui à l’inverse de lui m’a conduite à aimer ce peuple russe qui a donné 26 millions des siens pour que je vive. On dit qu’à Auschwitz des juifs pieux ont levé le poing au ciel en proclamant : ‘Tu ne nous mérites pas: » Si le Dieu d’Israël existait ce serait le plus raffiné des sadiques pour avoir conduit son peuple là où il est. Après deux mille ans de mépris et de stigmatisation gratuite, quelque chose de proche du harcèlement scolaire avec quelques paroxysmes sur les buchers de l’inquisition… il y a eu l’extermination massive mais le pire restait à venir leur faire engendrer des créatures comme Netanyahou et le malheureux Zelenski. Du premier je ne dirai rien il en est encore au stade où l’occident l’encourage comme une aberration génétique dans une arène. Les USA, comme le montre le film The Bestialist, dans lequel l’antisémitisme est devenu le corollaire du rêve américain, flattent leur animal de compagnie, le caressent. Comme tous les antisémites viscéraux ils ne peuvent pas se passer d’un juif, avec eux ils ont le sentiment d’être intelligents. Ils ont récupéré le pianiste de Varsovie et sont devenus ses protecteurs pour lui faire vivre un nouvel enfer de drogué. Mais lui au moins est récompensé d’un oscar, Zelenski a été renvoyé sans ménagement dans un dernier show.

Oui sans doute résonne en moi, dans la mécréante que je suis, l’écho de l’antique : Chemaʿ Yisrā’ël (hébreu : שמע ישראל, « Écoute, Israël ») à savoir ‘incipit du verset 6:4 du DeutéronomeChemaʿ Yisrā’ēl YHWH elohāynu YHWH eḥāḏ (« Écoute Israël, l’Éternel [est] notre Dieu, l’Éternel [est] un »), cette fuite éperdue devant les coups du dit Eternel, Eloim, adonai, pour les intimes, qui nous brame aux oreilles: « Répète Israêl! l’éternel est Un, et vlan une baffe, Tu as compris, je suis ton dieu unique, tu en veux encore une!… Peuple schizophrène qui entend des voix au fin fond du désert, au sommet des Montagnes, ça c’est la légende familiale et j’étais Racha, le fils qui refuse l’endoctrinement et doute de tout ce cirque et que ne convainc pas les réponses sur la sortie d’Égypte les soirs de seder… Ils vous le diront tous, honnêtement, je crois beaucoup plus à l’engagement communiste, c’est ce qui me fait détourner les yeux devant l’humiliation de Zelenski.

Ce qu’ils ont fait de Zelenski. Puisque nous sommes entre amateurs de cinéma et vu que David Lynch vient de mourir, souvenez-vous de ce 8 avril 1990 juste avant la chute de l’Union soviétique, Twin Peaks, la série culte de Mark Frost et David Lynch est apparue sur nos écrans de télévision. Je l’ai immédiatement détestée et l’énigme de la mort de Laura Palmer qui captivait l’Amérique, puis l’Europe m’a glacée. C’était un lieu où tout paraissait provincial, paisible mais totalement inquiétant comme dans Lovecraft, la beauté fascinante, l’enchantement était l’horreur tapie dans la perfection des éclairages et des cadrages. Et bien voyez-vous, dans ce bureau ovale de la Maison blanche j’ai compris d’où venait cet effroi qui emplissait Twin Peaks, cette petite ville perdue dans nulle part, c’était comme la Pennsylvanie, une accumulation de clichés qui recouvraient quelques monstrueuses créatures tapies dans l’inconscient de l’Amérique profonde, celle où la brutalité est un mode de vie. Il avaient fait du juif Zelenski leur animal de compagnie et ils l’éventraient en public, un sacrifice publicitaire à la gloire de l’Amérique. Et le pire est qu’il avait été livré stupide et pantelant par ces deux aventuriers l’un le Britannique, le dernier avatar de la City, de la conquête des Indes et des scandales des Windsor dans les tabloïds, l’autre on n’ose dire le Français, Macron, poussant des coquericos sur des tas de fumier pour brader lui aussi son peuple…

Parce que le fait est là, les empires finissant donnent dans le divertissement, celui de Rome avait le Colisée, celui des Etats-Unis dont le nôtre a la téléréalité… Comment produit-on ceux qui acceptent d’entrer dans l’arène ou dans l’espace intimiste d’un salon où tout nous est livré jour après jour, chaque apparition étant passée avant sous une maquilleuse, la tenue contrôlée et les propos appris par cœur en cas de direct parce qu’autrement on coupe sans pitié pour monter la scène.

Comment ont-ils réussi à produire ce personnage ? l’hypothèse qui revient sans cesse est qu’ils l’ont drogué, habillé comme un singe savant pour le promener de plateaux en plateaux de télévision comme la justification de leur guerre livrée à la Russie profonde et mystérieuse elle aussi. Il y avait le maitre américain Biden sénile, le tenant en laisse et si hagard lui-même qu’à un moment on ne savait même plus qui guidait l’autre. Biden que l’on a du écarter de force dans une campagne révélatrice avait engagé Zelenski, lui avait fourni les photographes et caméra. Zelenski était partout jusque dans la presse féminine, il surjouait devant un bunker de luxe avec ses sacs entassés, un décor conçu par Vogue mais dont David Lynch était l’inspirateur. La réalisation était si nulle qu’on se demandait s’ils n’avaient pas recruté Bernard Henry Levy. Non celui-ci se contentait de gérer Arte pour des dirigeants européens prêts à mourir de snobisme. Et il y avait le sous personnel celui des cuisines, qui parodiait l’endoctrinement élégant d’Arte, LCI et ses personnages sortis de la télévision de Berlusconi dont se moquait Fellini, l’espion du KGB, l’Ukrainienne à la voix criarde débitant à un rythme haché quelques sornettes sur l’adhésion de l’Ukraine au combat victorieux de Zelenski, dans l’urgence comme si elle risquait d’être interrompue par un contradicteur. Ce qui ne risquait pas d’arriver dans cette chaîne ou madame Nivat est venue totalement se déshonorer flanquée de quelques universitaires baptisées spécialistes du monde russe et qui ressemblaient à des voyantes de fête foraine. Ces personnages étaient entourés de vieilles badernes militaires tous retraités de l’OTAN. Tout cela pour nous vendre un Poutine affligé de quarante cancers, un monstre assoiffé du sang des petits enfants ukrainiens, et un peuple uni derrière son héros. Il y avait aussi Ruth Krieff qui venait nous convaincre avec l’objectivité elle aussi surjouée du journaliste de tout et n’importe quoi y compris la réhabilitation du Rassemblement National et la stigmatisation de tous ceux qui remettraient en cause si peu que ce soit les contes et, légendes de l’atlantisme. Périodiquement on voyait ce stipendié reconnu de l’USAID, les bonnes œuvres de la CIA, Robert Ménard jouer le bon sens populaire, madame Michu concierge pour nous convaincre d’un air désabusé des mêmes fariboles. Arte et LCI, flanqués de Cyril Hanouna plus Kamenka de l’Humanité nous ont tous bercés des exploits de la petite Ukraine martyre et de son invincible héros Zelenski. Résultat il y a eu quelques protestations : comment osez-vous attaquer le symbole du courage et de la détermination… Eh oui comment osent-ils ? mais le cœur n’y est plus, Musk et Trump les ont tous virés et suspendu les cachetons alors ils s’interrogent faut-il continuer le boulot ou fonder un syndicat des porte-voix du récit officiel pour licenciement abusif avec comme figure choc Zelenski soi-même…

Voici déjà comment est représenté dans l’autre Europe et dans certains cercle de la nôtre le héros déchu de l’occident…

Et à la fin en clôture de ce barnum de trois ans, nous avons assisté en direct au renvoi sans ménagement d’une manière sadique du pitre à qui on est allé jusqu’à reprocher sa tenue pourtant imposée par le prédécesseur à la Maison blanche. Il lui ont reproché un anglais peu élégant, mais ils l’avaient forcé en peu de temps à apprendre l’ukrainien parce que lui ne parlait que le russe… Dans un de ses sketches il se moquait même de cette obligation d’apprendre l’ukrainien en soulignant que cela obligeait à avoir l’anglais pour langue internationale. Visiblement l’apprentissage n’avait pas suffi dans la défaveur dont il était l’objet : Tu oses élever la voix, réclamer, et mordre la main que tu devrais lécher sale petit youpin pour qui te prends-tu ? lui ont-il asséné en ajoutant, il nous provoque habillé comme ça avec son mauvais anglais… Conclusion, on ne te tolère dans les jardins du maître d’Auschwitz que si tu fais le beau et on est lassé de toi… on te tolère…

Il est vrai que Trump qui partage cette vision raciste contemple Zelenski, l’animal de compagnie dont il a hérité avec le reste non sans désespoir : ma parole il est trop bête pour comprendre que la Russie offre un partenariat avec des possibles sans commune mesure avec ceux que l’Ukraine peut offrir, d »abord casser le front uni Chine Russie et si on n’y arrive pas il reste des opportunités importantes y compris avec les ressources et les BRICS… Et cet imbécile croit qu’il peut tout se permettre avec ses « terres rares » imaginaires… d’habitude cette race d’animaux est intelligente mais celui-là est aussi bête que Macron et ce n’est pas peu dire… qu’est-ce que j’en fais je le vire, je le tue ou je le force à obéir, ce serait trop long d’en fabriquer un autre déjà que Poutine veut faire traîner l’affaire pour arrondir son bénéfice, celui-là et les Européens semblent avoir été créés pour emmerder l’Amérique.

On finissait par avoir pitié de ce misérable et je pensais à Tolstoï décrivant le combat russe : ils sont patients, ils mettent du temps à sceller le cheval mais quand la colère les emplit devant l’envahisseur ils le poursuivent, le battent jusqu’à ce qu’ils soient pris de pitié devant son état et qu’ils l’embrassent dans une beuverie existentielle… Est-ce qu’ils auront pitié de Zelenski ? ça m’étonnerait, vu le nombre de morts, pourtant il vaut mieux malgré les apparences être l’ennemi des Russes que le jouet des Etats-Unis… Pourquoi me faire du souci pour Zelenski ? il a mis suffisamment de fric de côté pour finir ses jours comme baby doc sur une Riviera quelconque dans une splendide villa encombrée des souvenirs de ces courtes années où il a été la star adulée… La fin de la belle Otero, il nous faisait payer très cher le droit au spectacle… encore nous, c’était rien, il y avait le peuple ukrainien. Un grand nombre renonçait à en voir la fin et fuyait… mais peu à peu il est oublié…

Le fiasco est si total que notre président et notre parlement ont tenté encore de donner le change et ont voté des crédits peut-être pour se donner bonne conscience et feindre de soutenir ceux qu’il a réduits à quia, conduits à leur perte… En complicité totale avec le suzerain américain, qu’il ne faut pas irriter quand il a découvert que le rapport qualité prix était désastreux et que la bataille était perdue. Par la faute de qui ? Mais bien sûr de ce pauvre type qui nous a vendu du vent et de la troupe de minables européens tous plus nuls les uns que les autres et qui sont en train de transformer en gouffre abyssal leur débâcle. Au moins écartez-vous et laissez-moi marchander avec le vainqueur les conditions d’arrêt de cette imbécilité en attendant je suspends les frais pour liquider la faillite…

Il a suffit qu’il dise cela et tout s’est arrêté, les trains chargés d’armement qui depuis des années se déversent sur l’Ukraine, dans un grand gémissement de freins ont stoppé en Pologne, en Roumanie et alors qu’est-ce qu’on fait maintenant ? On continue à poser ses conditions à qui, aux Russes ? A celui qui a financé tout ça, aux cadavres de jeunes gens déjà sous les tombes ?

Les Européens donnent le change, ils se réunissent un dimanche, un « sommet » pour pas grand chose, après on prend le thé à Buckingham palace là où le roi arbitre des élégances ne craindra pas de poser avec le petit homme toujours déguisé en chef de guerre… quand il soulève la tête, le petit hommes manipulé comme un mouchoir sale, on surprend un regard hagard, brillant de fièvre… Abasourdi, il adopte pour le photographe les postures exigées de lui face à Charles III, il n’en finit pas de revivre cette exécution en public pour avoir osé rappeler dans le fond à l’Amérique ce qu’elle avait fait de lui et de son peuple, elle l’avait livré à un « tueur » et on lui parlait de « diplomatie ». Que cette affaire lui serve de leçon si dans quelques années il tente de se renflouer et prétend pour cela écrire ses mémoires, il risque d’être exécuté et on fera passer cela pour un assassinat des Russes…

Oui je n’ai pu m’empêcher de murmurer « dans ces terres d’antisémitisme, l’Ukraine, la Pologne, qu’avez-vous fait de notre peuple, ne leur a-t-il pas suffit de leur infliger les pogromes, de jouer avec les nourrissons dont les brutes nazies faisaient craquer les crânes à Lodz en le jetant contre un mur, même Himmler en a eu la nausée… Fallait-il que nous soit monté ce spectacle d’un petit bonhomme chaplinesque à la tête des régiments de Bandera, tout cela pour terminer chassé, livré à ses propres gladiateurs, le pouce retourné : « à cause de toi et de ces minables européens, je te livre à tes troupes… »

Et toi Glucksmann jusqu’où iras-tu avec ces gens-là, regarde comment ils traitent leurs animaux de compagnie, tu trouves vraiment que tu as le droit de nous faire ça ?

Dans le fond si je suis restée attachée aux communistes malgré tout c’est que dans ce théâtre de la cruauté et de la bassesse ils sont demeurés tout au long de ma vie les moins pires. Cela tenait à leur idéologie sans doute mais aussi au fait que leurs racines, pour une part de leurs dirigeants demeuraient prises dans le réseau des militants, ceux qui n’espéraient ni gloire, ni même notoriété. Dans le Landerneau politico-médiatique il y en a qui sont atterrés et d’autres qui jubilent, aucun communiste ne peut se réjouir d’un tel avilissement collectif et il doit aussitôt chercher les conditions POLITIQUES de la paix… C’est très important si on ne veut pas finir comme Zelenski…

Danielle Bleitrach

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1 Commentaire

  • Mondoloni
    Mondoloni

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