Tout le cirque auquel nous venons d’assister se résume peut-être comme nous l’avons pensé ici à deux choses, la volonté de Trump et son équipe d’aller très vite face au fiasco et la manipulation de ce pitre tragique, usé jusqu’à la corde pour lui substituer un autre individu. Mais qui est à la manœuvre ? pas nécessairement Trump même s’il en profitera peut-être pour envisager un individu qui sera la marionnette idéale pour sortir de cette débâcle. Du côté des Européens, la manœuvre au contraire prend l’allure d’une évidence dans ce qui n’est qu’une lutte entre factions du capital, feindre d’être avec lui, l’avoir manipulé pour qu’il justifie l’instauration d’une Europe fédérale qui imposera une économie de guerre avec la poursuite, au moins un an disent-ils, pour mettre tout en place. L’Ukraine est confrontée à un avenir sans l’Amérique, et peut-être sans Zelensky et elle va, pense-t-on, accepter n’importe quoi avec le renouvellement d’un dirigeant qui se confond avec ce fiasco. Et pour aller jusqu’au bout de l’ignominie, sachez que l’antisémitisme sera une base du renouvellement, et déjà le rejet dans l’Ukraine se fait sous ce prétexte, tandis que Le Point nous dévoile la « judéité » de Zelenski qui en tant qu’enfant de l’holocauste saurait ce qu’est le MAL et aurait voulu le révéler à Trump et Vance, des innocents dupés par le Mal absolu, vous avez bien sûr reconnu Poutine, sauf qu’effectivement Zelenski est un juif dont le père a servi dans l’armée rouge et a libéré Berlin et qu’il s’est mis au service de ceux qui servent la réhabilitation de Bandera… une vraie histoire à la Glucksman, BHL et autres… Certains craignent qu’un héros ne soit en danger de devenir une figure tragique, c’est ce qu’à mots couverts The Economist laisse entendre : si sur le front il se trouve quelques soldats dupés pour y voir de la dignité, les autres, ceux qui tiennent réellement depuis quelques années le rôle exigé de l’Ukraine, celle de l’OTAN poussant toujours plus loin le démantèlement de la Russie sont déjà convaincus qu’il va falloir changer la marionnette. L’état du personnage, son impopularité exige son remplacement. En fait c’est bien la seule chose sur laquelle soient d’accord Russes et Américains (et certains européens qui feignent un soutien bruyant). (note et traduction de Danielle Bleitrach pour histoireetsociete)
1er mars 2025|Kiev
Les nouvelles de Washington sont parvenues à l’Ukraine en temps réel. Dans tous les coins du pays, dans les bureaux et les tranchées, les cafés et les usines, les gens ont vu le président Donald Trump et le vice-président J.D. Vance attaquer Volodymyr Zelensky, affirmant qu’il avait été « irrespectueux ». Sur les lignes de front, au milieu des duels d’artillerie et des explosions, ceux qui le pouvaient se sont tournés vers les applications de messagerie pour exprimer leur angoisse face à l’humiliation délibérée de leur président. « Andriy », un officier d’une unité secrète ayant accès aux chats, affirme que la cote de M. Zelensky a été renforcée parmi les soldats. « Je ne me souviens pas de la dernière fois où quelqu’un a dit, c’est fini, il est temps de faire ses bagages. Au contraire, tout le monde dit que Sanych [le surnom de M. Zelensky] a bien fait.
Pourtant, le désastre dans le bureau ovale a également suscité des craintes que l’Amérique ne prenne des mesures pour étouffer le soutien à l’Ukraine, et des questions sur la capacité de l’Europe à compenser. Au sein de l’élite ukrainienne stupéfaite, il y a un débat croissant sur la question de savoir si M. Zelensky est toujours la bonne personne pour diriger le pays. Selon un ancien diplomate, « la disparition de Zelensky est désormais inévitable… parce qu’il est têtu et qu’il a été détesté à la fois par Trump et Poutine. Ils ont tous les deux besoin de quelqu’un de soumis en Ukraine ».
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