35 ans après, les USA soufflent les bougies du mur de Berlin, en Roumanie et au Panama, un mois de décembre de 2024 semblable et différent de celui de 1989 et pourtant nous considérons comme normal que l’Occident déplore de se faire “arnaquer” quand de petits pays veulent échapper à leur orbite, et même ceux de l’UE, comme si l’occident (la classe impérialiste made in USA) avaient un droit de propriété à exercer par le sang et les larmes, y compris sur nous, face à la “menace” chinoise toujours inventée… comme du temps du péril jaune. Pendant que nous feignons de ne rien voir, l’histoire s’accélère. C’est probablement lié effectivement à la relation forces productives / rapports de production. Le niveau atteint est tel que la contrainte de l’impérialisme américain face à la Chine telle qu’elle est n’arrive plus à endiguer le nouveau rapport des forces mondial, nous sommes très en retard sur cette conscience de ce qui est. Comme l’a noté Lénine, le facteur subjectif, celui apte à tirer des conclusions de ladite situation objective, de tracer une perspective à la hauteur de la situation, à savoir le parti communiste est bien en retard, même si l’on assiste à un ébranlement… mais 35 ans d’endoctrinement, de mise en condition c’est dur à remonter. Il ne suffit pas de déclarer que l’on prend un autre chemin, celui du socialisme à la française. C’est indispensable mais insuffisant si l’on ne prend pas conscience des limites que ces 35 ans ont inscrites dans le collectif et lui interdisent la pensée en action.
Les déclaration de Trump en 2014, à propos du Panama et le contexte
Trump a réitéré ce dimanche 23 décembre son intention de reprendre le canal de Panama, après avoir menacé de le faire dans un message publié samedi sur Truth Social. Trump a insinué que la Chine gagnait en influence sur la voie navigable. « Nous sommes arnaqués au canal de Panama comme nous sommes arnaqués partout ailleurs ». Trump poursuit ce que nous définissons par ailleurs : une rivalité permanente entre grandes puissances dans un face à face dans lequel le monde entier, y compris nous sous la direction de Macron et du consensus atlantiste qui gouverne nos institutions et nos politiques n’avons pas voix au chapitre et sommes contraints à subir les dommages collatéraux comme une quelconque république bananière.
La Chine, telle que la voient les Etats-Unis, une version à peine améliorée du “péril jaune” (les Chinois sont très nombreux, prêts à nous envahir, ils se contentent de cinq sous pour vivre, et maintenant ils détiennent toutes nos chaines industrielles y compris celles de nos armements) qui veut que les Etats-Unis soient toujours “arnaqués”, parce qu’ils ne planifient pas et que la liberté accordée à leurs capitalistes les livre à ces sournois ennemis. Pire encore ils transforment nos sanctions en essor vers l’innovation et notre déficit abyssal, l’inflation qu’il génère en manière attractive de mettre en cause le dollar.
La manière de résoudre un tel problème revient, selon la logique habituelle des USA, à faire payer la note aux petits pays qui ne peuvent se défendre et que l’on prétend annexer par la violence sans demander leur avis aux populations concernées. Sous le prétexte vertueux de les soustraire à l’orbite supposée de la Chine, considérée comme “une dictature” dont il faut les sauver, les exemples se multiplient. Ce qu’il faut mesurer c’est que cette “protection” de mafieux pour les pays qui ont du mal à se défendre, est celle qui est de plus en plus proposée aux alliés qui doivent de surcroit voir augmenter le coût du racket en achetant les armes aux États-Unis.
La rivalité avec la Chine fait peser la menace d’une escalade nucléaire mais en attendant on se contente sous de fallacieux prétextes d’annexer ou de menacer d’annexion les petits peuples récalcitrants, ceux qui l’ont toujours été comme Cuba ou ceux qui envisagent d’aller se protéger dans le sillage des BRICS.
Pour être clair, il s’agit de reprendre à la Chine quelque chose qui n’appartient pas aux USA, autrement que dans une vision totalement mégalomaniaque et paranoïaque de ce qu’est l’occident. Et le droit permanent qu’elle s’attribue à violer des traités majeurs votés par d’autres présidents. C’est en ce sens que ce qui s’est passé en 1989 est une référence incontournable.
Le canal et le territoire appartiennent au Panama et son président a eu les mêmes accents forts que le Mexique qui vient de subir le même genre de menace. Le président Mulino a dit : « En tant que président, je tiens à déclarer clairement que chaque mètre carré du canal de Panama et de sa zone adjacente appartient au Panama et le restera », a déclaré M. Mulino dimanche. « La souveraineté et l’indépendance de notre pays ne sont pas négociables. » Même le servile Trudeau au Canada a eu droit à des menaces comparables d’annexion pure et simple.
Il ne s’agit plus de négociations en vue de la paix, ici comme en Ukraine, mais aussi en Syrie, au Soudan, partout mais de prétextes, de situations plus ou moins endormies, à un conflit larvé avec la Chine et Trump.
Et il ne fait 35 ans après que renouveler l’assaut contre le socialisme et contre l’émancipation du continent latino-américain avec l’opération juste cause et la criminalisation du socialisme de ces jours de décembre 1989.
Ce mois de décembre 1989 avait été riche en événements qui consacrèrent la fin du socialisme tels que l’on peut en voir la signification aujourd’hui : Le sommet de Malte a été la réunion entre le président américain George H. W. Bush et le dirigeant soviétique Mikhaïl Gorbatchev qui a eu lieu les 2 et 3 décembre 1989, quelques semaines après la chute du mur de Berlin. Pendant ce sommet, Bush et Gorbatchev ont déclaré mettre fin à la guerre froide : en fait Gorbatchev avait dissous de facto le pacte de Varsovie et donné la RDA comme il s’apprêtait à dissoudre l’URSS.
Il faut donc bien considérer que les événements qui interviennent au Panama, en 1989, ceux de Roumanie dans le contexte de Malte et de la chute du mur de Berlin, qui tait une invasion avec des milliers de morts pour porter le projecteur sur des cadavres sortis de la morgue pour assassiner un chef d’État sont les mêmes que celles qui sont rejouées aujourd’hui. Le faux charnier de Timisoara, l’opération juste cause, sont la comédie qui permettent d’illustrer les 35 ans d’aliénation d’inégalités accrues, de pillage et de meurtre, cautionnés par le consensus atlantiste tel qu’il fonctionne en France encore aujourd’hui : mettre le projecteur sur un événement monté de toutes pièces ou interprété dans le sens qui permet d’assurer la permanence du conflit. Le tout en masquant le rôle réel des Etats-Unis pour culpabiliser les victimes et les grandes puissances attaquées par ce biais dans ce qui est espéré être un assaut déstabilisateur jusqu’à l’effondrement.
La Guerre froide terminée, la fin du communisme n’est que le prélude à la soumission totale exigée par l’empire. Nous sommes aujourd’hui dans une “propagande” c’est-à-dire une vision idéologisée de la réalité qui s’appuie sur une vision dépassée de la réalité mais qui s’est imposée à l’imaginaire collectif. Ce qui caractérise cette vision idéologisée c’est qu’elle reste dominée par la régression, et pas par ce qui nait.
Nous en sommes restés à 1989, G.W Bush grâce à la complicité de Gorbatchev a mis fin à la Guerre froide, il a obtenu la réunification allemande sous l’égide du pays que les Etats-Unis ont obtenu de ne dénazifier qu’en surface. Mais il ne se satisfait pas de ce que Gorbatchev, Eltsine et les autres croient être la paix dans l’égalité après abandon du communisme, G.W.Bush le représentant des “pétroliers du Texas, de la CIA, s’attache à faire des USA l’unique superpuissance et le gendarme de la planète, afin de promouvoir “la démocratie” et sa définition : la libéralisation du commerce. Il engage les troupes américaines au Panama pour chasser le général Noriega pendant que les médias font silence et ne s’occupent que du faux charnier de Timisoara. À la suite de l’invasion du Koweït par l’Irak en août 1990, que ses services ont provoquée, il réunit une coalition de 27 pays dominée par les États-Unis pour se lancer, en 1991, dans une guerre du Golfe éclair. Saddam Hussein, qui reste toutefois en place, sera finalement renversé en 2003 à la suite d’une guerre menée par son fils, George W. Bush.
L’idéologie rejoue le passé et nous interdit de voir ce qui nait… Ce serait la fin de l’histoire alors qu’il s’agit de la fin d’une classe…
En 1989, après la chute du mur de Berlin, la reddition de Gorbatchev à Malte, il n’y a théoriquement aucune raison d’assauts sanglants ni sur la Roumanie, ni surtout sur le Panama, pas plus qu’aujourd’hui sur l’Ukraine, sur la Syrie et sur le Panama, et la Roumanie. Aujourd’hui les Etats-Unis rejouent le scénario de leur victoire sur l’URSS pour s’attaquer à la Chine, mais le modèle demeure à la fois le même et totalement transformé parce que l’histoire ne s’est pas arrêtée.
Donc l’histoire bégaye : en décembre 2024, les élections annulées en Roumanie, le peuple vote mal changeons le peuple et Trump propose de recréer l’opération “juste cause” sur le canal du Panama.
Nous sommes en 2024, mais il faut pour saisir le sel de la situation qui voit en Roumanie, pays qui sert de base arrière à l’OTAN et en particulier à la France pour déverser les armes de l’OTAN en Ukraine mais aussi est le port d’accueil des trafics en provenance d’Ukraine, qu’il s’agisse des blés des terres privatisés ou des trafics d’armes (c’est le lieu de passage aussi des désertions), mais les élections assuraient le choix d’un candidat “souverainiste” roumain faisant la paix avec la Russie. Les élections ont été purement et simplement annulées et l’actuel gouvernement roumain n’est pas plus légitime que celui de l’Ukraine qui a suspendu les élections qui devaient avoir lieu en avril 2024.
Trump qui est en attente de son intronisation officielle et dont l’on craint et espère qu’il mettra fin au conflit ukrainien vient de déclarer que la Chine a mis la main sur le canal du Panama et que les Etats-Unis, là comme ailleurs, se sont faits “arnaquer”.
L’invasion du Panama par les États-Unis (nom de code Opération Juste Cause) a lieu du 20 décembre 1989 au 31 janvier 1990, sous l’administration du président des États-Unis George H. W. Bush.
Cette opération intervient dix ans avant que la souveraineté du canal de Panama ne soit rendue par les États-Unis au Panama. Le dirigeant militaire panaméen Manuel Noriega, qui a été l’homme appointé de la CIA et dont la participation au trafic de drogue est bien connue et encouragée par la dite CIA dont Bush père a été un des dirigeants, qui se sent menacé de perdre l’appui des USA, après avoir déjoué plusieurs coups d’État, déclare son pays en état de guerre contre les États-Unis. Cet état diplomatique, lié à des agressions envers des citoyens américains (civils et militaires), la violation possible de la neutralité du canal de Panama et le rôle du Panama dans le trafic international de drogue ont été les prétextes de l’invasion.
Au cours de cette invasion qui dura moins d’un mois, et a selon les décomptes officiel fait une trentaine de morts US, 500 militaires panaméens mais surtout un maximum de victimes civiles entre 1000 et 3000 parce que l’expédition militaire s’est effectuée dans des zones très peuplées, Manuel Noriega a été déposé.
Et alors que tous les médias, en France comme sur le reste de la planète ne parlaient que de l’horreur imaginaire du faux charnier de Timisoara, du “vampire des Carpates”, justifiant un coup d’État contre le dirigeant communiste roumain pourtant très peu hostile à l’occident et la première d’une longue série de révolutions de couleur face aux “crimes” du communisme, le silence total et complice s’organisait sur ce qui se passait au Panama.
Nous en sommes toujours plus ou moins là et alors que l’incrédulité se développe sur les politiques en place, l’extrême-droite parait la seule en capacité de défendre un projet “national”…
Le déclin de l’impérialisme peut relever de l’évidence pour tout observateur objectif, mais existe-t-il un observateur objectif dans les appareils politiques et singulièrement dans le PCF qui ont pris l’habitude premièrement de rester dans les cadres idéologiques du consensus atlantiste et de ne se mouvoir que dans l’entre deux de deux élections obligeant à se soumettre à ce consensus pour entretenir des coalitions éphémères.
Le paradoxe est que la seule force qui se présente indépendamment de ces marchandages électoralistes qui relèvent de la lutte des place est l’extrême-droite. La seule qui propose un “projet politique” qui confère de l’unité à ladite force réside dans un projet nationaliste dans lequel les intérêts nationaux, voire ceux racistes d’un occident suprématiste sont prioritaires est toujours cette extrême-droite. Qu’il s’agisse d’un leurre dangereux s’impose à l’observateur “objectif” mais le fait est que le militant communiste n’est pas en état de le démontrer, quant à la gauche elle ne cesse de démontrer le contraire et comme la droite, le centre (sic) offrir le spectacle le plus apte à conforter l’irrésistible ascension du fascisme…
Le retour au socialisme à la française, la dénonciation d’une politique fait que le discours de Roussel tranche sur cet état de fait, sans que pour autant le parti communiste soit en état de lui donner son ampleur tant ce malheureux parti est formaté par trente ans minimum d’errance… Il en est tout au plus à concevoir son autonomie en étant meilleur et plus actif pour dire la même chose que les autres.
Pendant ce temps l’histoire s’accélère et c’est probablement lié effectivement à la relation forces productives / rapports de production et la contrainte de l’impérialisme américain face à la Chine telle qu’elle est et que n’arrive plus à endiguer l’impérialisme. Néanmoins, comme l’a noté Lénine, le facteur subjectif celui apte à tirer des conclusions de la dite situation objective, de tracer une perspective à la hauteur de la situation, à savoir le parti communiste est bien en retard, même si on assiste à un ébranlement…
Mais 35 ans d’endoctrinement c’est dur à remonter…
Danielle Bleitrach
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Xuan
Les impérialistes rêvaient de s’inviter au banquet.
Mais ils doivent manger par terre et sucer les arêtes, et la note est salée par dessus le marché.
L’hégémonisme par définition doit dominer le monde sans exception.
Et parce que la mondialisaion n’offre aucun refuge, il entraîne son opposé : il doit dresser le monde entier contre lui.
Alors dans les pays qui ne s’opposent pas fermement à l’hégémonie naissent des forces centrifuges erratiques et la division.
Un front uni mondial contre l’hégémonie et le fascisme est la seule vous, et elle conduit au socialisme.