Ce texte adressé au président de la République est signé par Fabien Roussel, secrétaire national du PCF, André Chassaigne, député, président du groupe GDR, Cécile Cukierman, sénatrice, présidente du groupe CRCE.K. Contrairement à certaines réactions qui le cœur en écharpe et affilié depuis des années au soutien à Mélenchon et à toutes les social-démocraties en feignant la radicalité, je n’y vois que prudence et bon sens. Et surtout, dans sa rédaction actuelle, elle laisse au conseil national, éclairé par les débats de la conférence nationale mais demeurant le seul juge, la possibilité de trancher, ce qui n’est pas le cas des autres forces politiques qui ont choisi sans consultation des mesures aussi graves qu’exiger la démission du président ou leur participation à des gouvernements.
1) Que le PCF ne considère pas comme l’exploit du siècle le vote de la motion de censure mais s’y soit résigné parce que c’était le seul moyen de bloquer cette perte de revenus pour les retraités, les citoyens, les communes, perte de subventions pour les associations, perte de fonds pour nos hôpitaux, l’éducation, manque de moyens pour la justice, la sécurité et la transition écologique est juste. C’est exactement à cause de cela que 54% des Français l’approuve sans partager l’extase du groupe LFI. D’ailleurs le RN qui tente par tous les moyens d’être ce que les communistes ont été pour le peuple français, une voix de bon sens, proche du peuple, parlant d’une seule voix, sans divisions inutiles et querelles perpétuelles, ont joué dans le registre modeste.
2) Car comme dit également le texte nul ne peut se satisfaire de l’instabilité actuelle. Il y a des décisions à prendre, des urgences, par exemple la multiplication des fermetures d’entreprises, le désarroi de nos paysans, les guerres… la baisse de notre niveau d’éducation, la guerre donc personne ne peut accepter de ne pas tout faire pour que les problèmes soient réglés. La mesure préconisée par Fabien Roussel de « nationalisation » temporaire ou définitive, l’interdiction des licenciements boursiers, doit être comme les six mesures du conseil national au centre de la conférence nationale.
3) Il y a un problème démocratique dans le fonctionnement de nos institutions, cette crise le prouve. A ce propos on peut considérer qu’une telle lettre devrait soulever lors de la conférence du parti une exigence concernant la Constitution, la Ve République n’est pas plus que l’Europe actuelle en situation de fournir un cadre démocratique juste et efficace, pour le moment il va falloir procéder d’une manière inusitée en tenant compte du poids réel de la gauche dans la représentation nationale. La rédaction du texte ne va pas au-delà du mandat du Conseil national et c’est une bonne chose. Notez qu’à l’inverse des écologistes et des socialistes, cette lettre ne sollicite pas d’être reçu par Macron. Ce détail peut avoir son importance. .(1)
4) Avec beaucoup de réalisme et de lucidité, cette lettre collective ne se lance pas dans l’idée d’une participation à un gouvernement macrocompatible comme ont cru devoir le faire les socialistes. D’ailleurs s’il s’agit de la participation à un gouvernement, les statuts du parti prévoient cette consultation, autre chose est de former les militants, les dirigeants du PCF à une intervention dans une situation inusitée. le texte ne se lance pas plus dans une exigence de démission du président de la République et il faut être aussi hors sol que certains « radicaux » pour ne pas voir qu’une telle revendication est celle qui conduit le plus directement vers le rassemblement national. C’est un choix qui ne semble pas étranger à Macron et ceux dont il est le fondé de pouvoir, il est inutile d’aller au-devant de leur tactique. Il faudrait au contraire passer le temps qui nous sépare de cette échéance à faire la preuve de l’efficacité des communistes, de la gauche, des syndicats sur les problèmes concrets et arrêter ce cirque et sa confusion, essayer de faire le plus possible pour l’essentiel ne plus avoir l’extrême-droite comme seul horizon pour la colère légitime. .
5) En l’état et en attendant la discussion collective cette lettre est ce qui est le plus en conformité avec ce qu’ont décidé les instances du parti et qui parait également le plus proche des inquiétudes populaires. Elle a en outre l’immense mérite d’être en conformité avec les exigences de toute la gauche et de ne pas intervenir en quoi que ce soit comme un facteur de division.
Danielle Bleitrach
PS je signale si certaines âmes sensibles avaient de la peine pour Barnier que comme les ministres présidents qui en général ont connu un job moins éphémère il part avec quelques consolations :
- 44 730€ d’indemnité de départ 1 voiture/chauffeur à vie
- 150 000€ par an pour ses frais
(1) A partir du moment où on est républicain et le socialisme à la française est républicain, il y a une constitution et un état de droit. On doit dénoncer la Constitution de la Ve comme l’ont toujours fait les communistes mais aussi en tant qu’élus du peuple la respecter et il faut apprécier l’attitude des communistes par rapport au dilemme constitutionnel, ce qui donne tout son prix alors la « distance » de cette lettre avec dd’autres choix :
Quand on critique la Constitution il faut le faire en connaissant sa logique de fonctionnement.Mais aussi en quoi actuellement elle révèle dans ses blocages un processus plus fondamental. Actuellement tant dans les constitutions que dans l’évolution de leur fonctionnement, il y a des blocages qui montrent en quoi ces institutions parce qu’elles sont faites pour maintenir les pouvoirs en place tendent vers le fascisme pour empêcher le socialisme.
En ce qui concerne la Constitution française, tous les commentateurs ont pris acte du fait que la Constitution française de la Ve, conçue comme la plus monarchique par De gaulle avait abouti à un retour au parlementarisme après la dissolution… ce qui reste théoriquement dans l’ordre d’un simple changement insitutionnel.
Face à ce qui s’est passé à la suite de la dissolution et en prenant au pied de la lettre la dite Constitution, il faut partir du fait que le président de lla Ve République a un rapport direct avec le peuple souverain, il nomme le premier ministre mais ce sont les citoyens qui ont fait le choix. Quand le président à une majorité, pas de problème, mais les Cohabitations montrent que le président n’est pas maître du choix, il doit nommer le chef de la majorité issue des urnes. D’ailleurs quand Jospin propose de passer du septennat au quinquennat, des législatives dans la foulée de l’élection présidentielle c’est parce que, vu les manipulations mitterrandiennes face à l’inconfort des cohabitations où effectivement le président avait du nommer le choix de l’électeur et pas le sien, en particulier son invention de l’extrême-droite comme rabatteur, il s’agissait de continuer pour Jospin de s’assurer la majorité et le confort de nommer.
Oui mais voilà au plus fort de la contestation du pouvoir, le répulsif RN est devenu choix… C’est là que vient à Macron à l’idée folle de dissoudre alors que lors des européennes le choix du peuple s’est porté sur le RN et il n’a plus de majorité. Dissoudre est soit une folie qui lui assure temporairement une majorité républicaine tous contre le RN soit il a choisi de voir lui succéder l’extrême-droite, lui ou ses bailleurs. Ce qui arrive n’est après la dissolution n’est pas la cohabitation à cause du front républicain, l’opération mitterrandiene qui cette fois mène au chaos avec le poids des insoumis qui ne rêvent que présidentielle avec leur chef ou un de ses suppots. Et donc on en revient au parlementarisme tel qu’il fonctionne dans d’autres pays d’Europe, l »Alleagne par exemple. Le groupe arrivé en premier est celui dans lequel le président (qui depuis la dissolution et même avant a perdu son influence y compris sur son propre groupe) doit accepter le choix. En l’occurrence c’était tant qu’ils demeuraient unis le NFP. Mais demeurer unis sous la férule de Mélenchon s’avérait déjà difficile mais avec l’obsession présidentielle de Mélenchon cela devenait impossible.( Olivier faure vient d’ailleurs de porter un coup de grâce à ce regroupement électoral en allant seul voir Macron, il joue entre son congrès et les municipales mais il risque de perdre les deux ce sera la dernière œuvre de Mélenchon qui perd là définitivement d’ailleurs toute possibilité d’être président).
Donc si les institutions de la Ve avaient viré au parlementarisme sans trop de heurt, le président aurait dû faire appel au groupe NFP et lui laisser faire la preuve qu’il savait jouer le jeu des majorités suivant les propositions. Et si cela s’avérait impossible pour diverses raisons dont dans ce cas la fièvre de la LFI à jouer le tout ou rien en espérant la fin et bis repetita la démission du président, en fait dans ce cas le président consulte sa deuxième force le Rassemblement national et à son tour de négocier la pratique gouvernementale. Bref quand Macron se plaint que ces gens là n’ont pas joué le jeu qui luipermettait d’avoir les mains libres pour s’assurer dieu sait quoi, peut-être le rêve d’une présidence européenne?
Notez bien que toute l’agitation retombe toujours sur le dit RN, qu’il s’agisse de la division du groupe NFP ou de son échec par refus de transiger, on retombe toujours sur la nécessité de faire appel à eux. Et comme l’obsession présidentiable de Mélenchon va dans le même sens on voit à quel point cette Constitution telle qu’elle a été conçue puis pratiquée ne peut mener qu’à l’extrême-droite qui est devenu le visage du souverainisme et face à la disparition de l’alternative socialiste la seule manière pour les peuples de croire exprimer patriotisme et même lutte des classes.
C’est ce fait qui doit déterminer la position des communistes: leur existence n’a de sens que si elle permet de sortir notre peuple de ce piège terrible, celui où il ,n’existe plus d’alternative socialiste et dans lequel l’extrême-droite devient la seule manière pour les peuples de dire leur colère, leur volonté d’être souverains. Il semble que Fabien Roussel ait compris cela et le choix du PCF doit être conditionné par ce qui est plus que jamais le pire des périls.
Parce que pour le reste, il y aura toujours de bonnes raisons d’agir dans un sens ou un autre : nous allons rentrer dans les tractions et marchandages qui étaient habituels sous la IV e république… Il y a l’irresponsabilité de la La LFI, mais le PS a ouvert les vannes; des responsables Renaissance se sont dits ouverts à la nomination d’un Premier ministre de gauche. une hypothèse une nouvelle fois défendue par le premier secrétaire du PS Olivier Faure à l’occasion d’un rendez-vous avec le président de la République. Interrogé par l’AFP, le député Pieyre-Alexandre Anglade, président de la commission des Affaires européennes à l’Assemblée, a estimé qu’il ne fallait «fermer aucune porte», se félicitant que «les lignes bougent» et que le PS saisisse «enfin la main tendue» par le groupe Ensemble pour la République. Interviewé sur BFMTV, le député David Amiel a lui estimé que «la personnalité du Premier ministre ou sa provenance ne (devait) pas être un point de blocage». Venu de la droite, le député Eric Woerth a dit sa préférence pour un «Premier ministre de centre droit avec des sociaux-démocrates», sans vouloir lui non plus tracer de «ligne rouge» a priori. Egalement à la droite du groupe EPR, le député Charles Rodwell s’est dit «prêt au compromis mais pas à la compromission», n’excluant pas lui non plus l’hypothèse d’un Premier ministre de gauche. Mais «on ne peut pas sacrifier notre politique économique et régalienne sur l’autel d’un accord avec les socialistes», a-t-il affirmé. En fait c’est comme lors de l’élection de la commission européenne, un pas de plus vers la droite avec des principes mis en avant et des avantages partisans et personnels à la clé. Nul doute que le parti qui ne parait pas mêlé à ces agiotages y trouve son compte et le RN en sera le bénéficiaire.
Quelle position du PCF, d’abord collective. Mais vu La manière dont a été préparée par les liquidateurs la conférence nationale ont peut craindre une pression sur la consultation. Le Conseil national doit conserver la décision et beaucoup de choses dépendent du secrétaire National., ses récentes interventions nous permettent d’espérer et nul doute que nous allons rapidement être éclairés, et je ne vois pas de sa part, ni de celle de la majorité du parti autre chose qu’il y a dans cette lettre et qui n’annonce aucun ralliment.
Le Rassemblement national, La France insoumise, les Ecologistes et les communistes n’avaient pas été invités à l’Elysée, le président de la République se contentant de leur téléphoner. A la mi-journée, Olivier Faure a rapporté qu’Emmanuel Macron allait finalement inviter à la table des discussions les écologistes et les communistes sous-entendu à la suite de sa pression, on le comprend. Il est clair que les communistes ont intérêt à ne pas participer à un tel gouvernement qui consisterait en un « arc républicain » intégrant nécessairement les centristes ou supposés tels et bénéficiant au moins d’un pacte de non censure voire de participation de la droite, en totalité ou partie. Mais ils ne devraient pas non plus à jouer le jeu d’appel à la démission présidentielle et ils peuvent même vu l’urgence accepter de conditionner un soutien sans participation àun gouvernement dirigé par un leader de gauche, aux 6 mesures du conseil national et la nationalisation temporaire, tout ce qui ne peut pas être accepté par Macron. Ils retrouveraient leur positionnement de la quatrième république qui n’exclue pas les alliances municipales et régionales.Le seul problème n’est pas que le leur il est celui de la France: la faiblesse du parti communiste.
Emmanuel Macron a annoncé qu’une loi spéciale doit être déposée «avant la mi-décembre au Parlement», décrivant une «loi temporaire» qui «permettra la continuité des services publics et de la vie du pays» en appliquant «pour 2025 les choix de 2024». Ce qui notons- le avait été l’hypothèse émise par Fabien Roussel face à diverses menaces…Jusqu’à maintenant effectivement le PCF a su être digne de son histoire.
danielle Bleitrach
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keg
Même eux, informés des 675 milliards annuels de gaspillages et manques à gagner », s’en contrefoutent et prétendre vouloir gouverner et imposer 60 milliards d’économies à faire sur le dos des 20 millions de « petites-mains » (gagnant moins de 2 000€ mensuels). Comme les syndicats, les clergés, les partis, les médias, ils en croquent de ces 675 milliards ….
Ce n’est pas aux partis politiques de redresser la France, mais aux citoyens souverains de reprendre en main son pouvoir et cela passe par un vaste nettoyage général en mettant à l’écart tous les véreux. Certes il y a du taff, mais c’est le seul moyen…. Sinon, on la ferme une fois pour toute!
https://wp.me/p4Im0Q-6tr – A cent, sûr, tu ne risques pas l’excès des 130 sous de la varenne !
Etoilerouge
Toute armée y compris démocratique a besoin de généraux sinon l’anarchie ne vaincra pas les castes capitalistes et leurs alliés. Nous avons besoin d’un parti . Il existe. Historiquement le PCF est l’organisation ayant agi et quelquefois vaincu les forces réactionnaires. Il faut donc s’appuyer sur lui et l’expérience des combats vainqueurs. Cela à l’intérieur. A l’extérieur un seul appui possible les brics.
Michel BEYER
Comaguer: (1) paradoxalement dans la mini-crise française, j’ai eu la surprise de découvrir que Fabien Roussel était un communiste, il était un des rares à se conduire comme tel, il tirait de sa défaite la force d’assumer le rôle de secrétaire du PCF, un rôle qui ne lui réserve que des coups, totalement désintéressé… simplement il ignore totalement la relation au parti, à la base et il essaye dans une grande solitude à l’assumer… Il témoigne de ce fait comme je le répète de l’état de ce parti après des décennies de destruction en particulier du collectif et de la formation des militants.
Ci-joint, l’analyse d’un sociologue sur le vote des ouvriers, Benoît Coquard:
https://mail.google.com/mail/u/0/#inbox/FMfcgzQXKhKjpPDHFmjQtMXSdXZJTlKg