A propos de Poutine et du texte dans lequel il s’attribue à lui et à la Russie actuelle le nouveau missile et pas seulement à l’Union soviétique, Jean-Luc Picker me fait les remarques suivantes qui me permettent de préciser une approche du rôle des individus dans l’histoire, il y a déjà eu pas mal de textes dans histoire et société sur ce sujet mais je voudrais apporter des précisions sur la lecture dialectique que l’on doit faire du “politique” et des “manœuvres” stratégiques et tactiques. il s’agit de “notes” qui devront être précisées en particulier en sachant que les contradictions relèvent également de temporalités différentes et que l’analyse historique relève de la mise en évidence de temporalités dans des “espaces” déterminés :
Jean-Luc Picker: Poutine est un dirigeant bourgeois contrerévolutionnaire…
Il est tentant de voir dans Poutine un dirigeant nostalgique de la grandeur de l’Union Soviétique (en oubliant ses faiblesses et ses erreurs au passage). C’est d’ailleurs possible. Mais, avec tout le respect qu’on lui doit après 3 ans d’opposition armée à l’impérialisme américain il n’en reste pas moins un dirigeant bourgeois et contre-révolutionnaire. Il ne faut certainement pas s’imaginer qu’il va, par enchantement, apporter le retour du socialisme en Russie quand il aura gagné la guerre.
D’abord parce que la guerre est loin d’être gagnée, à moins d’un effondrement de l’impérialisme occidental, encore imprévu.
Ensuite parce qu’il défend une classe sociale bourgeoise en essence contre les attaques d’un impérialisme tout aussi bourgeois.
La victoire de la Russie (ou plutôt la défaite de l’occident), si elle devait arriver pourrait même nous faire craindre, à moins d’être des bisounours, une évolution de cette bourgeoisie nationale en nouvel impérialisme. Ce n’est pas impossible. Avec une économie maintenant toute entière tournée vers la guerre, il n’est pas fondamentalement impossible que les dirigeants de la Russie cherchent une compensation dans les pertes énormes, humaines, économiques, écologiques, qu’ils ont encaissées (vous vous souvenez de Saddam, dans un tout autre registre?). C’est d’ailleurs de ce côté que regardent certains de ses alliés, les Fico, Orban et autres Simions.
Oui, le facteur chinois pourrait jouer un rôle positif pour contrebalancer une évolution de ce type mais on voit mal la direction chinoise aider le KPRF à rétablir le socialisme en FR ou en URSS !
Quelle est la relation entre nationalisme et socialisme au stade actuel de l’impérialisme ? L’articulation des temporalités historiques et la dialectique de la contradiction principale … par Danielle Bleitrach
- partons du plus simple, celui qui correspond sans doute à l’opinion de l’individu Poutine sur lui-même et son rôle. Il se voit sans doute, lui et son gouvernement, la constitution qu’il a établie (sur le modèle le plus “monarchique”, le plus présidentiel celui de la Ve République vu par De Gaulle à son stade le plus réactionnaire de représentant des intérêts de monopoles par rapport au danger communiste), comme une sorte de Napoléon mâtiné du radicalisme jacobin de la IIIe République. Napoléon et il suffit de revoir le Bonaparte d’Abel Gance pour en être convaincu c’est, selon Metternich, “Robespierre et la Grande armée”. Avec Robespierre a été poussé le plus loin possible l’Etat, la rupture avec l’ordre monarchique sans citoyens et avec simplement des “sujets” vers l’égalité réelle et pas simplement formelle mais Napoléon le stabilise en tant qu’État bourgeois dont la logique est la conquête, le pillage. Il faut revenir à l’analyse de Gramsci qui analyse ce moment de la révolution émancipatrice à la tête des masses à la constitution de l’Etat bourgeois. Il montre les deux temps, ceux de la guerre de mouvement, la Révolution, l’empire, la rupture totale par le régicide avec le statut de sujet, l’Etat du contrat social, la République qui peut être une monarchie pourvu qu’elle ait une constitution base de la citoyenneté, et fin de l’assujettissement. La Contrerévolution, le retour à la féodalité est impossible malgré les tentatives de Charles X. Le compromis des Orléans, le descendant de Philippe égalité, le seul “régicide” familial qui a voté la mort du roi, ne peut pas tenir le peuple et nous avons là toute l’analyse de Marx sur la lutte des classes en France, avec la révolte de 1848, ses illusions, déjà la rupture ville campagne et le bonapartisme, Napoléon III. C’est de cette analyse que nait et que confirmera la Commune de Paris, la nécessité pour Marx de la “dictature du prolétariat” face à l’État né de la Révolution française celui de la dictature de la bourgeoisie avec le parti du Que faire qui répondra à cette dictature par son intervention politique, économique, idéologique, etc… Mais pour revenir à Gramsci, il montre que face à cette lutte ininterrompue autour de l’État, à la guerre de mouvement de la révolution française et de Napoléon a succédé la guerre de position, une sorte de guerre de tranchées dans laquelle la bourgeoisie occupe à sa manière toutes les positions nouvelles de l’État bourgeois et les anciennes de la manière dont la monarchie, les origines mythiques de la nation française auraient été dans la continuité de la République. Il y a toute une école historique dont Lavisse est le héraut (j’ai lu ses 24 volumes et ça a déterminé ma “passion” de l’histoire tant y était créé à la manière des “contes” et légendes la continuité de la France. Ce sont les jacobins, Jules ferry, à la fois descendant de la révolution et rompant avec le droit divin monarchique pour instituer la théologie de la laïcité et le colonialisme comme mission civilisatrice. Ce dont nous sommes encore “gorgés”… qui vont mener cette guerre de position grâce aux “hussards noirs ” de la république, l’instituteur qui arrache le petit paysan au curé mais aussi aux moissons paternelles et en fait le premier du canton. (Par parenthèse on ne comprend rien comme je vais tenter de le montrer à l’antisémitisme en Europe si on n’en revient pas à Marx qui dans la question juive développe ce problème de l’Etat bourgeois, de sa théologie contre la féodalité et le rôle du “libéralisme” encore aujourd’hui si on ne comprend pas ce rapport de l’Etat aux rapports de production et ce qui se joue à travers l’UE. Pour en revenir à Poutine, il y a eu en Union soviétique une culture historique qui a beaucoup travaillé ces questions et Poutine a le même background que Ziouganov. Il s’est perçu comme une sorte de Napoléon ou de De Gaulle capable de recréer l’unité de la révolution bolchevique et de l’histoire de la grande Russie celle des tsars. Il accomplit l’œuvre de Jules Ferry également la guerre de mouvement du bolchevisme a été l’introduction accélérée à la modernité, à l’Etat, mais il faut la fixer à son stade capitaliste monopoliste d’etat en s’appuyant sur des entrepreneurs compétents et un Etat national. On ne mesure pas assez à quel point Poutine était sincère dans sa volonté d’intégrer l’occident, d’y être reconnu. Diaboliser Poutine est une imbécilité : il est plus proche de De Gaulle, mâtiné d’un Fouché servant selon lui la révolution et même l’URSS en constituant l’Etat russe y compris sous la pire réaction celle de Eltsine, l’humiliation, le pillage d’un pays livré à ses vainqueurs, la Sainte alliance de l’OTAN. Pour continuer l’analogie, Lavrov derrière Primakov c’est la poursuite de l’URSS avec quelque chose de Talleyrand. Poutine se voit en celui qui installe l’Etat sur un mode libéral en assumant la continuité de la monarchie et de la rupture de la révolution bolchevique dans laquelle il voit quelque chose d’équivalent à la nécessaire dictature du capital victorieux et son état “libéral”. Pour en revenir à l’article dans lequel il vante la science russe née de l’URSS certes, mais il y tient aussi de l’existence dans la Russie tsariste de riches développements scientifiques à partir desquels Staline en particulier a su constituer un développement accéléré. Quelqu’un a parlé de “l’inconscient” de Poutine : ce niveau-là est sans doute le plus “conscient”. Ce niveau de conscience n’est ^pas à négliger come vous le notez : Mais, avec tout le respect qu’on lui doit après 3 ans d’opposition armée à l’impérialisme américain. En matière de résistance à l’impérialisme il y a un petite différence entre lui et Eltsine ou Zelenski, comme il y a eu une petite différence entre De Gaule et Pierre Laval…
- le deuxième niveau est celui dont a parlé Xuan, celui de la relation dans l’impérialisme, entre nationalisme et révolutionnaires communistes œuvrant pour le socialisme. La relation se poursuit dans le socialisme à la chinoise mais les termes sont dans une relation différente. Et là nous sommes en plein dans ce qu’est l’impérialisme aujourd’hui qui n’est pas celui du temps de Lénine avec des affrontements nationaux mais bien dans un impérialisme financiarisé. S’il doit y avoir un point essentiel dans notre livre ce sera de faire percevoir cette relation nationalismes et socialismes, avec la question du développement qui pourrait faire l’économie de la modernité capitaliste tout en menant des luttes de libération nationale contre ce nouveau type d’impérialisme en notant le rôle joué par l’URSS qui a déclenché le processus.
- Donc Poutine dans sa propre évolution sans doute mais ce qui est plus intéressant au niveau de la compréhension du rôle de la Russie, qui s’est voulu une sorte d’incarnation de l’Etat libéral suivant les voies de l’occident va se retrouver devant la nouvelle nature de l’impérialisme et je vous renvoie à l’analyse que j’ai faite sur la relation Chavez Poutine que l’on peut résumer ainsi : Poutine qui est un nationaliste confronté à une mise en pièce de l’URSS et même de la fédération de Russie au départ pense que l’Etat libéral capitaliste russe pourra faire partie des dirigeants du monde y compris de l’OTAN mais pour rester dans les institutions internationales y compris le conseil de sécurité de l’ONU il doit revendiquer la filiation de l’URSS. Pire encore s’il veut reconquérir une aire d’influence autant que les moyens de sa politique il doit partir de ses ressources énergétiques et en faire un instrument de souveraineté, l’inconscient de Poutine, comme celui de De Gaulle c’est que son “nationalisme” à l’ère de l’impérialisme actuel celui financiarisé dans lequel Jean-Claude à juste raison met en évidence la nécessité d’une analyse monétaire (1) le pousse non seulement vers un affrontement de type impérialiste de la première et seconde guerre mondiale mais dans une situation entièrement nouvelle qui est dominé par la contradiction “objective” forces productivesXrapports de production, celle des grands défis auxquels est confrontée l’humanité. Et c’est là encore que se noue un partenariat nouveau avec la Chine. Je dirai que dans mon analyse de Poutine et de la plupart des “politiques” ce qui m’intéresse c’est cet “inconscient” là, celui qui détermine à la fin le mouvement … Je ne juge pas les politiques sur la “morale” qu’ils affichent mais sur la manière dont le mouvement dialectique avec ses contradictions principales et secondaires éclairent au contraire leurs décisions et discours.
Danielle Bleitrach
J’ajouterai que ma lecture de Marx m’a fait m’intéresser à la relation qu’il établit en particulier dans le livre 1 du capital (mais aussi dans bien d’autres écrits) entre la monnaie, la fétichisation de la marchandise, les formes superstructurelles, État et religion. Et ma lecture de l’antisémitisme et de la manière dont il met à l’épreuve les valeurs “libérales” de l’UE n’est pas un phénomène religieux mais bien la poursuite de la faillite de l’État libéral, avec le phénomène du nazisme, mais désormais l’effondrement de ce modèle désuet face à l’alternative multipolaire et le vecteur “socialiste” plus ou moins représenté par ce partenariat stratégique. J’ai commencé à écrire un texte là-dessus qui peut-être expliquera à quel point on doit sortir du libéralisme si on veut dépasser racisme, antisémitisme et autres… L’UE est le symbole de cet aporie… et de son hypostase en querelle de religion.
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Roger
Quiconque est déjà allé en URSS ou en Russie peut comprendre qu’il est tout à fait faisable de rencontrer quelqu’un, de penser qu’il est ceci ou cela et de comprendre qu’il n’est pas celui qu’il prétend être.
Lors de mon séjour, en URSS, comme étudiant j’avais été abordé par un étudiant qui se prétendait anticommuniste, avec qui j’ai barré des heures lors de discussions sur le socialisme, le capitalisme, l’histoire de l’Humanité, les sciences, les théories scientifiques de l’époque et leur apport pratique pour la révolution. En partant, j’avais bien vu un début de larme et de tristesse dans son regard alors que nous étions théoriquement d’un bord opposé. J’avais bien compris qu’il y avait quelque chose et j’avais pris le parti de jouer à fond mes 2 hypothèses en me disant que dans l’un ou l’autre cas, j’aurais fait ainsi mon travail de jeune communiste. En regardant, des années aprèsn le système Poutine et en voyant alignés, les étudiants de l’école supérieure des services secrets, je n’ai plus eu aucun doute sur l’hypothèse qui était possible à l’époque. Mais j’avais déjà bien compris ce qui se jouait, ayant passé le réveillon du 31 décembre 1999, seul, devant mon ordinateur, avec la télé en fond et cette incroyable passation de pouvoir entre la marionette Eltsine et ce Poutine, sorti de nulle part pour la bourgeoisie d’alors et de l’où on sait pour ceux qui savaient.
Ayant été mis sur la touche par le parti qui trouvait que je parlais trop de lutte des classes en réunion de cellule, je me suis mis aussitôt en quête d’une organisation qui pourrait s’avérer véritablement révolutionnaire en cas de renouveau des idées communistes qui, pour moi, ne peuvent que resurgir de la Russie et de la Chine, malgrè le scepticisme de beaucoup et les ricanements en coin des ennemis ou des idiots. De ce côté là, les expériences ont été concluantes, et je m’abstiendrai d’en dire plus tant j’en décevrai beaucoup. Internet, aujourd’hui, développe, des formes d’expression diverses qui permettent d’agir par la parole et la pensée bien plus puissement qu’avant en tant qu’individu isolé mais bien moins que quand le parti était fort et coordonné.
Bref, je suis très optimiste sur la suite des événements. La rhéabilitation pratique de Staline en Russie n’est pas le fruit du hasard ou de la seule action des communistes (d’abord ceux du parti de Nina Andreevna, puis bien plus tard ceux du parti de Ziouganov). Pendant longtemps, tout a été comparé à l’Union Soviétique et maintenant Poutine, par une simple déclaration, a annoncé, de manière symbolique, sa volonté de faire mieux et de se placer lui et l’équipe dirigeante actuelle au stade des meilleures, si ce n’est de la meilleure que nous connaissons tous. Et qui comme elle accomplit et va accomplir des tâches fantastiques, dont la première et l’affaiblissement de l’Impérialisme et le développement de son impuissance généralisée comme on le voit actuellement. En Russie et en Chine, sous des formes différentes, la bourgeoisie est domestiquée et utilisée par une superstructure étatique, issue du Parti ou d’une structure qui lui a survécu. C’est pour cela qu’il faut étudier la situation concrète à une époque donnée, et comprendre que, si on force pour faire rentrer cette situation dans un modèle, c’est qu’il est préférable d’adapter le modèle pour éviter de fausses conclusions et de se priver de forces, voire d’agir pour les forces que l’on feint de combattre au final. Laissons aux communistes russes le travail de caractériser vraiment la période historique qu’ils vivent et, communistes français, caractérisons plutôt les forces agissantes dans notre pays pour pouvoir cerner leurs faiblesses qui seront nos forces d’action.
admin5319
je ne me reconnais jamais dans vos écrits, et celui-là transpire la confusion (j’ajouterai volontiers comme d’habitude en particulier l’idée du recrutemment sur iternet) en revanche ce matin je lis cette lettre qu’un militant communiste écrit à l’Humanté et là je m’y reconnais totalement. Notez la precision de ce qui est reproché, et le refus de jeter l’enfant avec l’eau du bain. voici le texte de la lettre publique :
·
Je pense qu’il entendre ce camarade qui est loin d’être un cas isolé.
Jean Rémignard
1 h ·
RÉPONSE AU JOURNAL L’HUMANITÉ
QUI DEMANDE DU SOUTIEN
Madame Monsieur
Je suis lecteur de l’Humanité depuis 1969. Je peux vous dire que j’en ai vu passer des journalistes et des rédac chef ou de rubriques. A l’époque je lisais avec intérêt les articles de Madeleine Riffaud sur la guerre menée par les USA contre le Viet-Nam.
Aujourd’hui je lis votre pub : ” l’Humanité c’est vous”.
Je suis très étonné puisque j’ai assisté à la restructuration de ce journal pour qu’il ne soit plus l’organe central du PCF, ensuite, qu’il ne soit plus un journal communiste enfin le journal fondé par Jaurès. “Fondé par Jaurès” est vrai,historiquement mais pas au sujet des idées. En effet au sujet la PAIX votre rédac chef de la rubrique internationale n’a pas, mais pas du tout la position de Jean Jaurès, puisque ce rédac chef a comme ligne éditoriale une position européo-chauvine face à l’agression russe tout à fait semblable à celle de l’ensemble de la presse occidentale au neocolonialisme à peine caché. Cela l’amène à désinformer le lecteur sur les causes de cette guerre et à le tromper sur la situation réelle en Ukraine. Votre journal laisse aussi le bénéfice de la revendication de Paix à l’extrême droite lepeniste.
De plus il ne rapporte pas la position du secrétaire national du PCF, Fabien Roussel en faveur de la paix et soutenant la proposition Brésil-Chine. Cette déclaration, publiée sur le site du PCF, est facilement accessible à vos journalistes.
Vous créez ainsi une contradiction rédactionnelle: d’un côté l’Humanité soutien l’effort de guerre de l’impérialisme hégémonique étatsunien et de ses alliés européens, avec ses conséquences ruineuses pour les français, de l’autre l’Humanité soutien les luttes ouvrières et sociétales émancipatrices.
Cette situation est très regrettable car sans un être un “organe central du PCF” votre journal qui n’est pas communiste pourrait au moins être déontologiquement informatif.
Cette situation est aussi très regrettable car sans les militants et les lecteurs membres du PCF qui soutiennent ce journal bien qu’il ne soit plus communiste ce journal n’existerait plus.
Pour la première fois, je ne répondrai pas à votre appel à soutien. Je me contenterai donc de rester abonné et de participer comme batisseur à la Fête de l’Humanité où j’espère que la nouvelle directrice me donnera l’occasion de retrouver un stand du PC chinois et/ou de la Chine.
cordialement
Gilles Rémignard
Section Val de Seine 91
José
Je comprends qu’il soit difficile de caractériser la direction russe actuelle et dans ce sens le conseil de Roger aux communistes français de s’occuper de leur pays n’est pas inutile. J’ai le souvenir d’une intervention cinglante de Nina Andreevna du VKPB,il y a quelques années, mais pleine de tact à un dirigeant espagnol emprisonné qui s’interrogeait sur la personnalité et l’appartenance de Poutine, sur le même sujet d’ailleurs et qui conseillait aux communistes espagnols de s’occuper de l’Espagne. Comme cette question revient souvent et pas que chez les communistes, on peut prendre des indications dans les écrits des anticommunistes professionnels (il y en a 2 qui qualifiaient ainsi aussi bien la Chine que la Russie de régimes crypto-communistes, ce sont le Rigoulot et une autre pour laquelle je n’ai pas le temps de faire une recherche pour retrouver son nom). La lucidité de la bourgeoisie est toujours accompagnée de beaucoup d’aigreur. Il ne faudrait pas que les communistes succombent à ce défaut. Au contraire, ils doivent être ouverts et lucides sur les concepts utilisés et voir ce qu’ils produisent comme effet. Pour ces 2 anticommunistes professionnels, le but est de faire peur à la bourgeoisie et de justifier leur salaire, mais pour les communistes, il faut se demander pourquoi la bourgeoisie n’a pas repris en boucle cette saillie. Cela aurait dû être suffisant, vu le niveau d’anticommunisme (que même des communistes mesurent et utilisent pour ne pas aborder certaines questions). Je crois connaître ce Roger, car il ne doit pas y avoir beaucoup de d’anciens jeunes communistes qui se vantent d’avoir été en Union Soviétique et d’en avoir tirer certaines conclusions positives. Et si c’est lui, si j’ai bien retenu, il avait, parmi les dizaines d’informations qu’il annonçait chaque mois, lors d’une réunion d’un petit groupe sur Marseille, indiqué que Poutine avait déclaré à des dirigeants communistes, venus le rencontrer, qu’il avait toujours la carte du Parti dans son porte-feuille. Un de ces dirigeants s’est empressé de le répéter et s’est fait bizarrement traîté de traitre par le zigoto (en apparence) Jirinovsky au parlement russe. Ce que ce Roger expliquait dans les réunions c’est que la disparition de l’Union Soviétique ne s’est pas accompagnée de la disparition de toutes les structures de l’Union Soviétique. Les services de renseignements, qui étaient aussi chargés de protéger l’état socialiste. Ces structures ont résisté jusqu’au bout et ont repris le pouvoir au grand dam des américains. Ils n’ont pas abdiqué, se sont tenus à leur poste et ont agit de nombreuses fois avec de nombreux échecs avant de réussir le coup de maître qui produit ses effets aujourd’hui. C’est une sorte de sparadrap dans le déroulement prévisible de l’Histoire, permettantle passsage du féodalisme au communisme en respectant les stades intermédiaires. D’ailleurs, le camarade Roger aimait beaucoup Isaac Asimov et nous mettaient en garde contre une vision linéaire de l’Histoire, lui préférant, pas par goût, une vision non-linéaire, fractale, imprévisible. D’ailleurs Isaac Asimov était très connu en Russie et en URSS à l’époque. Ces récits, ces épisodes sur l’évolution de l’Histoire sont imprégnées de l’Histoire passée et les nombreux rebondissements auxquels nous assistons depuis plus de 25 ans sont dans le même ordre d’idée.
Etoilerouge
Cette lettre mérite d’être exposée en grand ds histoire et société, l’humanité refusant toutes critique et tout débat. De plus une nouvelle fois l’huma a censuré Fabien Roussel secrétaire général élu par les communistes voulant conserver le nom de communistes mais aussi le rôle du communisme. Bravo camarade remignard
Bernard Frederick
Bonjour Danielle. Je voudrais te passer les extraits d’une conférence que j’ai faite à Grenoble en 2004, dans laquelle il est question de Poutine, en attedant d’écrire un nouveau texte sur le sujet car il me semble qu’il faut aller plus loin qu’ affirmer ” Poutine est un dirigeant bourgeois contrerévolutionnaire” Comment je fais ? Je te signale également que liberté actus a publié une tribune sous le titre “À propos de Poutine, du savoir et de la connaissance” qui pourrait t’interesser
admin5319
tout à fait d’accord cher Bernard, j’attends avec impatience ton texte et je vais voir librté actu… est-ce que tu s lu mon texte sur Chavez et Poutine ?
danielle Bleitrach
Frederick
Chère Danielle, bien évidemment j’ai lu cet article remarquablement documenté. c’est ce qu’il nous faut pour comprendre plutôt que des réactions d’humeur refletant souvent une absence de savoir et de culture. Peux-tu m’indiqur à quelle adresse électronique je peux t’envoyer un article stp. Fraternellement. Tu as la mienne ici
Xuan
Je ne partage pas l’appréciation sur Poutine “contre révolutionnaire” parce qu’elle est unilatérale.
Nous avons déjà connu dans notre propre pays une situation comparable, avec un politicien qui représentait les grands monopoles, anti communiste convaincu et actif notamment en Pologne en 1919, mais qui s’est opposé à l’occupation nazie et même à l’impérialisme des USA , c’était De Gaulle.
Bien évidemment Poutine est un représentant de la grande bourgeoisie. On sait que Russie Unie bourre les urnes et entrave la candidature de communistes aux élections, etc. ce sont des faits connus. Et du point de vue de la révolution prolétarienne en URSS, de l’instauration du socialisme, la position de Poutine est anti communiste, réactionnaire, bien qu’il reconnaisse aussi des mérites à Staline dans la défense de la patrie contre le nazisme.
Cela dit les mieux placés pour donner un avis sur cette question sont les communistes russes eux-mêmes. Et non seulement pour donner un avis mais pour mener la révolution prolétarienne jusqu’au bout, au rétablissement du socialisme, sans chinois ni français. Il sont les mieux à même de comprendre la dialectique de cette situation sous ses différents aspects.
Et l’autre aspect de cette dialectique est que, à l’échelle mondiale, dans la contradiction entre l’hégémonisme US d’une part, et d’autre part la mondialisation multipolaire, le sud global et les BRICS, la Russie de Poutine contribue au renversement de l’hégémonisme et à l’établissement d’un monde multipolaire.
Ce combat est dirigé politiquement (économiquement aussi) par la Chine Populaire et sa finalité n’est pas seulement le renversement de l’hégémonisme mais de l’impérialisme, et il n’a pas d’autre issue que le socialisme. Il contribue directement à la révolution prolétarienne mondiale.
En d’autres termes, quelle que soit la volonté de Poutine et d’autres dirigeants, rois, princes, etc. quels que soient les intérêts de classe qu’ils défendent, et leurs intentions voire leur inconscient, leur contribution à la défaite de l’hégémonisme US est une partie de la révolution prolétarienne mondiale.
La contribution du peuple russe, des communistes russes, de la Russie et même de Poutine à la défaite de l’OTAN et de l’hégémonisme US est une partie de cette révolution.
Etoilerouge
Je suis d’accord. Bien vu. De plus Poutine a une culture socialiste , de Gaulle n’en avait pas.
C’est l’entourage de Poutine, les forces sociales qui composent Russie unie son parti, les classes sociales qui sont dirigeantes ds cette situation qui sont en partie neutralisées par l’excellente position dialectique, concrète, historique du kprf et de son dirigeant ziouganov. L’affaiblissement de l’OTAN en Europe du fait de sa possible défaite est un élément devant faire partie de notre analyse: qu’ouvrirait aux peuples d’Europe et au peuple français cette défaite?