Il existe aujourd’hui en Pologne un courant derrière Sławomir Mentzen, le nouveau leader du parti d’extrême droite KORWiN (Coalition pour la restauration de la liberté et de l’espoir de la République), que l’on peut qualifier de “cynique”mais qui est en train de grandir alors que l’opinion russophobe idéologique s’effondre sous le poids des réalités ici comme dans toute l’Europe et que la gauche est totalement déconsidérée. Ce courant derrière son leader Metzen fait le bilan suivant : cela fait 1000 jours que la Russie a attaqué l’Ukraine. Grâce au grand sacrifice et à la détermination du peuple ukrainien et à l’aide de l’Occident, y compris l’aide rapide de la Pologne, l’Ukraine a sauvé son indépendance, défendu Kiev et maintenu l’accès à la mer. Malheureusement, l’économie et les infrastructures ukrainiennes sont en ruine. Le plus gros problème, ce sont les gens. L’Ukraine a un problème croissant de manque de soldats. Il n’y a personne pour combattre. Dans cette situation, la reconquête de la Crimée ou du Donbass par l’Ukraine semble être une chimère. Malheureusement, le temps joue en faveur de la Russie, qui a réussi à faire face aux sanctions, vend ses matières premières à l’Asie, est passée à une économie de guerre et occupe lentement mais sûrement davantage de territoires ukrainiens. La question de savoir si l’Ukraine doit chercher une trêve dans cette situation est laissée aux Ukrainiens. S’ils veulent se battre pour leur pays, ils ont le droit de le faire. Ce qui m’importe le plus, c’est ce que la Pologne doit faire à ce sujet. Depuis le tout début, les Ukrainiens ont essayé d’entraîner la Pologne et d’autres pays dans la guerre, non pas parce que c’est très amusant et qu’ils veulent partager ce bonheur avec nous, mais parce qu’il est dans leur intérêt d’obtenir autant d’aide que possible et d’étendre la guerre à d’autres pays. Il est dans notre intérêt de maintenir une Ukraine indépendante et de ne pas participer activement à cette guerre. Du point de vue polonais, le fait que les bombes ne tombent pas sur nos villes, que les Polonais ne perdent pas leur maison et leur vie, et que les soldats polonais ne meurent pas loin à l’est, est beaucoup plus important que le fait que la Crimée et le Donbass soient russes ou ukrainiens. Les Polonais devraient avoir intérêt à geler ce conflit. Si l’Occident veut maintenir l’Ukraine en vie, il faudra tôt ou tard y envoyer des troupes. Et qui sera contraint de le faire alors ? Les Allemands, les Français et les Italiens voudront-ils mourir pour Kiev ? Pas du tout. Ce n’est pas sans raison que personne, sauf les Polonais, n’est impatient d’attaquer la Russie. La guerre avec une puissance nucléaire n’est tout simplement pas la chose la plus sûre à faire. Ils nous diront : il est dans votre intérêt que l’Ukraine se batte depuis tant d’années. Vous l’avez vous-même admis bien des fois, alors envoyez des soldats là-bas, défendez-vous ! Si une force vivante est nécessaire pour continuer la guerre, et que les États-Unis sont prêts à continuer cette guerre avec les corps de quelqu’un d’autre, ce sera les mains polonaises. Il n’y en a pas d’autres. Par conséquent, contrairement à la propagande médiatique, le désir de Trump de mettre fin à la guerre est une bonne nouvelle pour nous. Si Trump réussit à geler les hostilités sur la ligne de front actuelle, tout en renonçant à l’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN, ce serait son grand succès. Vous ne pouvez pas entrer dans l’OTAN avec des frontières non réglementées. L’Ukraine dans l’OTAN est une chimère. Personne n’acceptera l’Ukraine là-dedans , car aucune personne normale, à l’exception de certains politiciens polonais, n’est impatiente d’entrer en guerre avec la Russie. (note de Danielle Bleitrach pour histoireetsociete)
Selon le Wall Street Journal, l’un des cercles politiques de Donald Trump prédit le gel du conflit ukraino-russe sur la ligne de front actuelle. Il est également prévu de créer une zone démilitarisée très large de 1300 kilomètres.
Selon les portails Internet, ce seraient les pays européens, comme la Pologne, l’Allemagne, la Grande-Bretagne ou la France, qui assumeraient la charge principale du maintien de la paix. Cela a consterné une partie de notre environnement. Complètement absurde.
Les États-Unis sont un État impérialiste, guidé par les intérêts des groupes dirigeants. Après tout, le président américain n’est pas obligé de s’occuper des intérêts polonais. Je ne sais pas d’où viennent l’idée et l’attente que Trump agisse pour la Pologne. Nous devons attendre des politiciens polonais qu’ils agissent dans notre intérêt national. Il faut être un idiot complet pour attendre de l’étranger la défense de la raison d’État polonaise.
Trump n’est pas le problème. C’est la Pologne qui devait rester à l’écart de cette guerre dès le début. Appeler à des pourparlers de paix et à des solutions aux problèmes complexes qui s’y développent depuis des décennies. Aider les Polonais vivant en Ukraine et éventuellement, dans la mesure du possible, les victimes, quelle que soit leur nationalité. En tant que nation, nous n’avons aucun intérêt à soutenir l’une des parties au conflit.
Nous sommes pathétiques et les autorités ukrainiennes n’ont aucun respect pour nous. Et à juste titre ! Parce qu’il est difficile de respecter quelqu’un qui se méprise lui-même. La déclaration de l’ancien porte-parole du ministère des Affaires étrangères Łukasz Jasina était répugnante : « Nous sommes ici les serviteurs de la nation ukrainienne, de leurs demandes ». Et les déclarations ultérieures de Gosiewska, Kowal, Bodnar, Duda, Morawiecki, Czarzasty, Tusk, Trzaskowski ou Biedroń & Śmiszek furent méchantes. Une menace pour notre existence biologique est l’idée d’un ancien citoyen britannique, actuellement à la tête du ministère des Affaires étrangères, Radosław Sikorski, d’obtenir l’autorisation d’abattre des missiles russes survolant l’Ukraine.
La partie ukrainienne voit ces comportements et déclarations pathétiques, elle ne prétend même pas être pro-polonaise. Un monument au bourreau des Polonais « Taras Chuprynka », c’est-à-dire Roman Shukhevych, sera érigé à Lviv. Le « Viorne rouge » retentit, les membres ukrainiens de l’Institut de la mémoire nationale exigent la reconstruction des monuments dédiés à l’UPA. Les Polonais n’ont toujours pas de tombes et gisent comme des carcasses de chiens dans les fossés et les buissons. L’amitié avec l’Ukraine écrase l’agriculture polonaise, dévaste notre budget et vide le porte-monnaie des Polonais.
Ce sont des raisons suffisantes pour suivre l’exemple de l’idée des trumpistes – nous n’avons aucun intérêt à envoyer des soldats polonais en Ukraine. Nous n’avons aucun intérêt à nous impliquer dans la guerre en dehors de la Pologne. Nous ne paierons pas pour cela. Laissons les Britanniques ou les Lituaniens, par exemple, le faire, s’ils y ont un intérêt. Pour une fois, il sera logique de singer les États-Unis.
Łukasz Jastrzębski
Photo : Wikipédia
PS.
Les Polonais aiment toujours ces histoires sur l’aspect moral de la question. C’est la cessation des hostilités qui donnera à de nombreux Ukrainiens la possibilité de survivre. Pourquoi devraient-ils mourir dans cette guerre insensée ? Il faut aussi aborder la politique de manière commerciale. Il est tentant de citer le dirigeant de l’Ukraine, l’un des héros de « La Terre promise », Władysław Stanisław Reymont : « C’est très moral, M. Szteiman. » Je pense que ce genre d’argumentation sera compréhensible pour M. Zelensky.
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