Histoire et société

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Dmitry Novikov : Les révolutions ne sont jamais vaincues

https://kprf.ru/party-live/cknews/230153.html

Danielle est à Vénissieux, où nous lui souhaitons des rencontres fraternelles et un travail fructueux. En attendant, voici un texte sur la Révolution d’Octobre, qui développe un thème cher à Danielle : “Un peuple qui a fait la révolution ne l’oublie jamais !” (note et traduction de Marianne Dunlop)

Le 7 novembre, à l’initiative du groupe KPRF de la Douma d’État, une table ronde a été organisée pour marquer le 107e anniversaire de la Grande Révolution socialiste d’octobre.

Nous proposons à nos lecteurs le discours de Dmitry Novikov, vice-président du Comité central du Parti, publié dans l’édition d’aujourd’hui de la Pravda.

Chers camarades !

107 ans nous séparent de la Grande Révolution Socialiste d’Octobre. Ce jour-là, les soldats révolutionnaires et le prolétariat de Petrograd, sous la direction des bolcheviks, ont renversé le gouvernement provisoire, qui avait fait complètement faillite. Une nouvelle ère s’est ouverte dans l’histoire du monde : l’ère de la justice sociale et du pouvoir du peuple incarné dans la vie, l’ère du socialisme.

Est-ce beaucoup ou peu – 107 ans ? Beaucoup si nous les évaluons du point de vue des changements réalisés grâce à la Grande Révolution d’Octobre. Ces années ont été marquées par les incroyables réalisations de l’Union soviétique : l’industrialisation, la transformation des campagnes, la révolution culturelle, la défaite du fascisme, la percée dans l’espace. La liste des mérites de notre révolution comprend également des valeurs mondiales telles que l’effondrement des empires coloniaux et l’émergence d’un certain nombre d’États socialistes.

D’autre part, dans l’histoire de l’époque ouverte par octobre 1917, seule une petite partie – initiale – du chemin a été parcourue. C’est peu par rapport à tout ce qui reste à faire pour le triomphe du socialisme, pour le droit de chaque nation à être libérée de l’esclavage capitaliste, de la dictature impérialiste, du dollar et de la dette, des formes les plus diverses de néo-colonialisme.

Dans notre monde plein de contradictions, la cause de Lénine est vivante et victorieuse. C’est elle qui assure le décollage économique de la Chine et du Viêt Nam. Le président Xi Jinping l’a souligné à plusieurs reprises, et lui-même, il convient de le rappeler, n’est pas seulement président de la République populaire de Chine, mais aussi secrétaire général du comité central du parti communiste chinois.

Bien sûr, l’anniversaire de la révolution socialiste est aussi l’anniversaire des attaques contre la signification et la cause de la Grande Révolution d’Octobre. C’est l’anniversaire des innombrables tentatives de diffamation, de dépréciation, de dénigrement, de vilipendage, d’oblitération de l’accomplissement historique mondial des travailleurs. Immédiatement après la victoire des ouvriers et des soldats de Petrograd, les ennemis de la révolution ont commencé à parler de « conspiration » et ont prétendu que les bolcheviks s’appuyaient sur une partie négligeable de la population.

Mais la vie les a démentis. Le soulèvement réussi de la capitale est suivi des événements connus sous le nom de marche triomphale du pouvoir soviétique. Ce nouveau pouvoir s’est établi dans tout le pays, rapidement et presque partout de manière pacifique. Et lorsque la menace extérieure s’est manifestée, des millions d’ouvriers et de paysans se sont soulevés sous les bannières de l’Armée rouge. Dans le même temps, les tentatives des généraux et des atamans blancs de créer des armées de masse ont échoué. Ni les injections financières des gouvernements occidentaux, ni la terreur sanglante visant à rassembler le plus grand nombre possible de personnes dans leurs unités militaires ne leur ont été d’un grand secours.

Dans la défense du pouvoir soviétique, notre peuple a fait preuve d’une énergie sans précédent. Cela a permis d’expulser les interventionnistes et les collaborateurs, de restaurer l’économie nationale et d’élever le pays à de nouveaux sommets. Ces grands processus ne sont pas un « accident ».

Lénine soulignait avec autorité : « …Au moment décisif, au moment de la conquête du pouvoir et de l’établissement de la République soviétique, le bolchevisme était uni, il attirait à lui tous les meilleurs courants de la pensée socialiste qui lui étaient proches, il réunissait autour de lui toute l’avant-garde du prolétariat et la gigantesque majorité des travailleurs ».

La Grande Révolution Socialiste d’Octobre était absolument naturelle. Elle a été préparée par toute l’histoire antérieure de la Russie et de l’humanité. Les signes avant-coureurs de la victoire du prolétariat étaient la stratification sociale terrible et sans cesse croissante, l’exploitation cruelle, l’inaccessibilité des masses aux réalisations culturelles et les guerres sanglantes déclenchées par le capital. Tous les signes caractéristiques d’un capitalisme en décomposition – le capitalisme au stade impérialiste – étaient là.

En offrant une brillante alternative au capitalisme, le Grand Octobre fut aussi un salut pour notre pays. Les détracteurs actuels du socialisme ont tenté à maintes reprises de présenter la Russie du début du vingtième siècle comme une puissance en pleine expansion. Mais le développement relativement réussi de certaines industries n’effaçait pas le fait que le pays était une périphérie dépendante du monde bourgeois. L’éclat de la couronne du tsar et l’ampleur du manteau impérial dissimulaient la subordination croissante au capital occidental, l’endettement croissant et le retard économique multidimensionnel.

On nous dit que la Russie était un leader dans l’exportation d’un certain nombre de produits agricoles. Oui, c’est vrai. Mais on « oublie » de préciser que le pays achetait à l’étranger les outils agricoles les plus simples. L’exportation de blé à grande échelle était assurée par la malnutrition massive et souvent la famine de sa propre population.

Même des objets aussi simples que des épingles, des rasoirs et des croix en pendentifs étaient importés d’Europe, sans parler des machines-outils. Le sous-développement de sa propre production industrielle s’est clairement manifesté lors des guerres de Crimée, russo-japonaise et de la Première Guerre mondiale. Ce sous-développement a coûté à la Russie des millions de vies – morts et mutilés.

La Russie tsariste était surtout en tête pour ce qui est du taux de mortalité, y compris la mortalité infantile. Le pays était également en tête pour l’analphabétisme. Elle était en tête pour l’incidence des infections, des maladies parasitaires.

Les contradictions nationales s’aggravaient. Après l’effondrement de la Russie « unie et indivisible », elles se sont immédiatement reflétées. Sous le gouvernement provisoire, ces contradictions se sont immédiatement traduites par une « parade des souverainetés ».

Parfois, même nous, les communistes d’aujourd’hui, qui défendons le sens et la cause de la Grande Révolution d’Octobre, disons par souci de concision : « Lénine a sauvé l’unité territoriale de notre pays ». Non, pour être précis, Lénine ne l’a pas sauvée. Il n’y avait plus rien à sauver. Il n’y avait pas de pays uni. Lénine n’a pas sauvé l’unité de la Russie, il l’a recréée. Il l’a recréée à nouveau, rapidement, de manière convaincante, sur la base la plus solide : la fraternité internationale des peuples.

Le gouvernement provisoire, qui avait remplacé le gouvernement tsariste, n’a résolu aucun des problèmes nationaux. Six mois après la révolution de février, des processus de désintégration multiformes ont été lancés dans le pays. Une grave famine s’installa. Le spectre d’une catastrophe totale est apparu dans toute sa splendeur. Les ouvriers et les paysans qui ont suivi les bolcheviks et Lénine ont mis fin à la désintégration.

« La signification et la cause de la Grande Révolution d’Octobre », tel était le titre d’un article de G.A. Ziouganov dans le journal “Russie soviétique” à l’occasion du 80e anniversaire de la révolution. C’était à l’époque des « fringantes années quatre-vingt-dix », le moment du dénigrement le plus sauvage de l’ère soviétique. L’article a joué un rôle important dans le travail pratique du Parti. Il a fourni aux communistes et aux partisans du KPRF de nombreux arguments importants pour la justice historique et pour la cause de notre lutte aujourd’hui. Il a exprimé les idées les plus importantes affirmant la validité de l’une des thèses du programme du KPRF. Il s’agit de la thèse de l’unité des significations de classe sociale et de libération nationale dans la lutte des masses laborieuses.

A tous ceux qui sont prêts à dénigrer le nom de Lénine et la cause bolchevique, nous devons dire : « Apprenez à répondre à certaines questions par vous-mêmes ». Par exemple, la suivante : comment se fait-il qu’en trois ans et demi, les gouvernements tsariste et provisoire n’aient pas remporté de grands succès au cours de la Première Guerre mondiale ? À cette époque, la Russie avait des alliés puissants : les États-Unis, l’Angleterre et la France, qui se développaient rapidement, et qui étaient de véritables grandes puissances. Les puissances étaient grandes, mais la victoire ne venait toujours pas… Alors que le gouvernement de Lénine, en deux ans et demi, a vaincu les armées de tous les interventionnistes.

En effet, les bolcheviks ont vaincu les adversaires d’hier de l’Entente – jetant, comme Lénine l’avait promis, à la poubelle de l’histoire la « honteuse » paix de Brest. Mais dans le même temps, les Rouges ont vaincu les anciens alliés de l’Entente : l’Angleterre, la France et les États-Unis. En même temps, ils ont vaincu les hordes de traîtres qui s’étaient mis au service des interventionnistes étrangers – tous ces Koltchaks et ces Krasnov, ces Wrangel et ces Skuro. Nous avons également vaincu une horde de gouvernements nationalistes. Nous avons vaincu les bandes de Petlioura, de Makhno, les Basmatchi et les bandits….

Et comment tout cela a-t-il pu se produire si la révolution socialiste dans notre pays était un accident, une sorte de « zigzag de l’histoire » !

L’ignoble destruction de l’Union soviétique – la principale création de la Grande Révolution d’Octobre – a apporté des souffrances incalculables aux peuples de notre pays. Mais ceux qui disent que les révolutions ne connaissent pas la défaite ont raison. Il en a été de même pour la Grande Révolution socialiste d’octobre. Aussi cynique qu’ait été la réaction eltsinienne, elle n’a pas réussi à effacer tous les acquis de notre peuple grâce au socialisme. Et le rôle joué par le KPRF dans cette lutte sera toujours reconnu.

Quant aux accusations portées contre notre révolution, il y a longtemps qu’elles ont reçu une réponse cinglante. Et pas seulement par les bolcheviks. Le grand poète russe Alexandre Blok a écrit : « Malheur à ceux qui pensent trouver dans la révolution la réalisation de leurs seuls rêves, aussi élevés et nobles soient-ils. La révolution, comme un tourbillon tonitruant, comme un blizzard, apporte toujours du nouveau et de l’inattendu ; elle trompe cruellement beaucoup de gens ; elle plonge facilement les dignes dans son tourbillon ; elle ramène souvent les indignes à la surface, sains et saufs ; mais – ce sont là ses péropéties, cela ne change pas la direction générale du courant, ni le formidable et assourdissant grondement qu’elle émet. Ce grondement est cependant toujours de l’ordre du grandiose.

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1 Commentaire

  • Gérard Barembaum
    Gérard Barembaum

    Un grand merci à Marianne pour la traduction de l’intervention du camarade Novikov en l’honneur de la révolution socialiste d’octobre. Intervention qui ne sera malheureusement pas publiée par l’Humanité, qui n’est plus, depuis longtemps, un journal communiste. Победа будет за нами! (nous vaincrons !)
    Fraternellement

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