Il en est de cette guerre comme celle menée désormais ouvertement par l’OTAN et d’autres fanfarons comme Macron, le Polonais, le Britannique en Ukraine… On sait à qui ce genre de défi rapporte, les actionnaires des marchés financiers, ceux qui délocalisent comme Michelin en Pologne et qui prennent le prétexte de la concurrence en voitures électriques (alors que toutes les voitures exigent des pneus et qu’en organisant la fermeture par droits douaniers des voitures chinoises ils se ferment y compris le marché chinois). Les droits de douane ; l’alpha et l’oméga de la politique de TRUMP y compris face à l’Europe ne peuvent qu’accélérer le déclin de l’Europe qui organise le ralentissement économique et crée les conditions comme nous le voyons aujourd’hui avec le grand marché asiatique RCEP qui sous-tend les BRICS. Comme le note cet excellent article la plupart des visions que l’on a de la Chine datent d’il y a une dizaine d’années y compris en matière d’écologie et plus encore en matière de “qualité” chinoise et d’innovation… (note de Danielle Bleitrach traduction de Marianne Dunlop)
https://gazeta-pravda.ru/issue/121-31614-16-noyabrya-2024-goda/akt-ekonomicheskoy-voyny/
L’Union européenne a fini par imposer des droits de douane draconiens sur les importations de voitures électriques en provenance de Chine. Cette décision n’a pas fait l’unanimité au sein de l’UE et en a paniqué certains, mais elle est néanmoins entrée en vigueur jeudi.
Il est loin le temps où l’expression « qualité chinoise » était synonyme de camelote. Après avoir commencé, comme l’URSS, par emprunter les technologies occidentales, la Chine est devenue un leader industriel et technologique mondial. Ces dernières années, cette évolution a été particulièrement évidente dans l’industrie automobile. Ce marché fait l’objet d’une lutte acharnée, dans laquelle sont tombés de nombreux grands noms de ces dernières années. C’est pourquoi les ambitions de la Chine n’ont pas été prises au sérieux au début. Et ce, à tort.
Les constructeurs chinois ont d’abord maîtrisé la production de véhicules traditionnels à moteur à combustion interne. Puis, sensibles à l’« agenda vert » de l’Occident, ils ont misé sur les nouvelles technologies. En 2012, la République populaire de Chine a adopté un plan quinquennal pour le développement des voitures électriques et, d’ici à 2030, elle abandonnera complètement la production de véhicules à moteur à combustion interne. Au début, on ne pouvait pas croire à une telle chose, mais le miracle s’est produit.
Tout le monde a entendu parler des voitures électriques américaines Tesla, largement médiatisées, produites par la société d’Elon Musk (d’ailleurs, l’une de ses usines est située en Chine). À bien des égards, elles sont devenues les pionnières des voitures électriques, brisant la perception antérieure de ce type de voiture comme quelque chose d’étroit, de peu attrayant et à peine capable de se traîner sur 100 kilomètres avec une seule charge de batterie.
Aujourd’hui, elles ont un concurrent de taille : les voitures Zeekr produites par le géant chinois de l’automobile Geely. Le premier modèle Zeekr 001 a impressionné non seulement par son design, mais aussi par ses caractéristiques : puissance – 544 ch, accélération de zéro à 100 km/h – en moins de 4 secondes, vitesse maximale – plus de 200 km/h, autonomie avec une seule charge – plus de 600 km. Que dites-vous de cela, Elon Musk ?
Il existe déjà six modèles différents sous la marque Zeekr. D’autres constructeurs automobiles chinois – BYD et SAIC – ne sont pas en reste. Au milieu de cette année, le nombre de voitures à motorisation électrique ou hybride en République populaire de Chine approchait les 25 millions ! Et il s’agit essentiellement de voitures chinoises.
Lorsque la République populaire de Chine est entrée sur les marchés mondiaux avec son armada électrique, il est devenu évident que les grandes marques automobiles allaient perdre. Ou plutôt, elles ont déjà perdu. C’est alors que d’autres outils que les instruments du marché sont entrés en jeu. On a d’abord essayé d’imposer à la Chine des prix qui convenaient à l’Occident, mais Pékin n’a pas cédé, conscient de ses avantages compétitifs.
La bureaucratie européenne a décidé d’imposer des taxes à l’importation sur les voitures électriques chinoises. Les mantras libéraux sur la « libre concurrence », qui, soit dit en passant, sont encore enseignés à la jeunesse russe dans de nombreuses universités, et sur l’« agenda vert » se sont révélés sans valeur face aux réalités du capitalisme.
Mardi dernier, la Commission européenne (CE) a adopté une résolution à cet effet. La valeur de la taxe atteindra 35,3 % ! Elle sera imposée non seulement aux marques chinoises, mais aussi aux voitures électriques d’autres entreprises assemblées en Chine, même si son taux sera moindre : 20,7 %. Mais pour une raison ou une autre, la Tesla américaine ne sera taxée qu’à hauteur de 7,8 %.
Tout le monde n’a pas soutenu les mesures de la CE. La Hongrie, l’Allemagne, Malte, la Slovaquie, la Slovénie et la Hongrie étaient contre, tandis que l’Espagne et la Suède se sont abstenues. La position des Allemands et des Suédois, connus pour leurs géants de l’automobile, n’est pas surprenante. Leurs constructeurs coopèrent depuis longtemps avec la RPC, et le groupe suédois Volvo appartient à Geely. Aujourd’hui, ils attendent avec crainte les mesures de rétorsion de la Chine. Oliver Zipse, PDG de BMW, a qualifié la décision de la CE de « signal de mort pour l’industrie automobile européenne ».
La décision scandaleuse de la Commission européenne est un véritable acte de guerre économique. Mais si elle ne profite pas aux constructeurs automobiles européens, alors à qui profite-t-elle ? Qui détruit les liens économiques entre l’UE et la Chine, élimine les concurrents par des méthodes douteuses et s’approprie le marché européen ? Pour ceux qui regardent ces processus avec les yeux d’un marxiste, il est clair que ce sont les mêmes forces qui ont déchiré l’UE et la Russie, et qu’elles se trouvent à Washington DC.
Vues : 302
Franck Marsal
Il est clair que les droits de douane n’empêcheront pas la production automobile chinoise de dominer le marché mondial. Ce qui est frappant, c’est l’inversion du rapport de force. Avant, l’économie occidentale dominait et son objectif prioritaire était l’ouverture générale des marchés nationaux à ses produits. Désormais, elle perd et tente de pratiquer une politique qu’elle dénonçait avec force auparavant.
GEB.
“qui prennent le prétexte de la concurrence en voitures électriques (alors que toutes les voitures exigent des pneus)”
Et même plus : Toutes les voitures électriques consomment en moyenne leurs pneus deux fois plus vite en raison du poids des batteries et de la brutalité des accélérations. Et encore plus celles qui sont en quatre roues motrices comme les hybrides.