Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

Le Point : Général quatre étoiles, député républicain dit qui sont les “amis” de l’Ukraine…

Ceux qui depuis des années confondent “démocratisation” et avancée russophobe de l’OTAN, ceux qui portaient la cocarde et mettaient les drapeaux de l’Ukraine aux frontons des mairies, ceux qui votaient à l’unanimité la résolution 390 tant l’anticommunisme ordinaire et l’ignorance de l’histoire et des situations concrètes s’avèrent aujourd’hui les pires ennemis du peuple ukrainien… Et ce n’est pas le seul à avoir subi le cœur en écharpe et le soutien à des corrompus pour aboutir à la ruine des pays qui ont connu les révolutions de couleur et la ruine de l’ingérence humanitaire. Ceux qui ont tenté de mettre en garde ont été définis comme des “amis des despotes”. A quand la prochaine, en Moldavie peut-être il suffira que l’on vous invite malgré les vœux d’une majorité du peuple à prendre une bande qui défile dans les rues en réclamant une Europe dont tous les “territoires”, le monde ouvrier ne veut pas et les habituels porte-voix en particulier de “gauche” pleureront d’émotion et porteront le drapeau en écharpe en menant une fois de plus la guerre contre tous les peuples et en particulier ceux qu’ils imaginent défendre. Il est bien temps comme ce général de feindre la lucidité pour continuer à créer des préalables à la négociation, quelle confiance peut-on avoir en la garantie de ceux qui ont créé cette situation ? Ceux qui à Cuba, à Gaza, au Liban, partout n’ont pas la moindre pitié que peuvent-ils attendre ? Depuis quand les Russes ou n’importe quel peuple interrompt-il un assaut victorieux pour négocier une situation instable qui n’apporte aucune garantie ? Ce drame qui l’a voulu?

L’Ukraine peut-elle encore espérer la victoire ?

L’Ukraine peut-elle encore espérer la victoire ?© Johanna Geron / REUTERS

Christophe Gomart, général quatre étoiles et député européen Les Républicains depuis juin 2024, est vice-président de la sous-commission « Sécurité et défense » du Parlement européen.

La semaine dernière, au coeur d’une Kiev résiliente mais épuisée, j’accompagnais une délégation « Sécurité et Défense » du Parlement européen. Nos échanges avec le Premier ministre ukrainien, ses ministres et quelques députés furent francs, empreints de dignité et de réalisme. Mais une question s’impose désormais : l’Ukraine peut-elle encore gagner cette guerre ?

La vérité est dérangeante : malgré toute la bravoure ukrainienne, l’Europe n’a tout simplement pas les moyens de garantir sa victoire. En réalité, nous maintenons l’Ukraine dans une guerre sans issue, alimentée par un soutien insuffisant qui lui permet de survivre, mais jamais de triompher. Derrière les promesses et les déclarations de solidarité, il y a une limite que l’Europe n’a ni les ressources ni la volonté de franchir.

Quant aux États-Unis, leur soutien reste indispensable, mais il est éminemment fragile. Pour Washington, l’Ukraine n’est pas une priorité stratégique. Les préoccupations américaines sont ailleurs : le pivot vers l’Asie, face à une Chine perçue comme la véritable menace pour leur hégémonie, et la protection de leurs alliés proches, comme Israël. En vérité, les États-Unis peuvent se retirer de ce conflit à tout moment. Ce soutien, bien que massif, n’est en aucun cas garanti sur la durée. Que se passera-t-il si un retournement politique ou une crise ailleurs pousse Washington à recentrer ses efforts ? Pour l’Ukraine, un retrait américain signifierait l’effondrement.

Pour l’Ukraine, l’épreuve est sans fin ; pour l’Europe, elle devient insoutenable

La détermination de Kiev est admirable, mais elle se heurte à une réalité militaire qui la dépasse. Un quart de son territoire, d’abord, est sous contrôle russe et Moscou poursuit résolument son grignotage ; chaque jour, 29 000 obus russes s’abattent sur leurs positions, contre 17 000 du côté ukrainien. Ce ratio de 1,5 pour les Russes reflète l’impossibilité pour les Ukrainiens d’arrêter leurs agresseurs ; la machine de guerre russe s’emballe : en un an, selon les services de renseignements ukrainiens, elle a produit plus de 1 150 chars, 4 300 canons, et des milliers de drones. À titre de comparaison, la France compte 220 chars au total. L’Ukraine est acculée, tandis que l’Europe manque cruellement de moyens.

À cela s’ajoute l’hiver démographique ukrainien. Depuis le début du conflit, l’Europe a absorbé près de 7 millions de réfugiés, dont une grande majorité risque de ne jamais rentrer. Les autorités politiques ukrainiennes s’en inquiètent, car sur une population initiale de 40 millions de personnes, il n’en reste plus que 33 millions, sachant que le taux de fécondité de 1,54 enfant par femme est bas. À l’inverse, la Russie dispose d’une population d’environ 140 millions d’habitants et, donc, d’une capacité de mobilisation largement supérieure. L’issue du conflit déterminera l’ampleur de ce déficit démographique avec des pertes humaines extrêmement importantes de plusieurs centaines de milliers de tués et blessés de part et d’autre.

Alors que Kiev s’apprête à entrer dans un troisième hiver sous les bombes, la Russie promet d’anéantir le réseau énergétique ukrainien d’ici à la fin de l’année. Pour l’Ukraine, l’épreuve est sans fin. Pour l’Europe, elle devient insoutenable. Et que faisons-nous, nous, Occidentaux ? L’Est de l’Europe réclame la défaite de la Russie, les Anglo-Saxons espèrent son affaiblissement définitif, et l’Europe de l’Ouest, elle, rêve d’une paix illusoire. La fragmentation de notre stratégie ne fait qu’aggraver l’impasse. À la vérité, l’Europe n’a ni l’unité ni la puissance pour faire plier la Russie.

L’Union européenne pourrait proposer à l’Ukraine un statut de « partenaire privilégié »

Alors, que reste-t-il à l’Ukraine ? Nous lui offrons de quoi survivre, mais jamais de quoi gagner. Nous laissons un peuple courageux se battre avec des moyens insuffisants, sans jamais lui offrir l’espoir d’une victoire. Pour l’Europe, le coût est trop lourd. Pour les États-Unis, la priorité est ailleurs. Et pour l’Ukraine, ce soutien vacillant pourrait se révéler fatal.

Devant cette impasse, une solution diplomatique pourrait-elle enfin émerger ? Si la voie militaire paraît incertaine, une résolution négociée, en traitant les racines profondes du conflit, pourrait offrir une issue. L’histoire de la région nous montre combien les antagonismes et les ambitions territoriales restent ancrés. Un compromis réaliste consisterait à envisager que la Russie limite ses prétentions à l’acquisition du Donbass et de la Crimée, tout en tenant compte de l’importance de la stabilité régionale. Pour Moscou, cela exigerait une reconnaissance inconditionnelle de la souveraineté de l’Ukraine, ainsi qu’une acceptation de son lien définitif avec l’Ouest, garantissant une sécurité suffisante pour décourager toute récidive.

Dans ce cadre, l’Union européenne pourrait proposer à l’Ukraine un statut de « partenaire privilégié », renforçant son développement économique et son intégration politique. Ce statut permettrait à l’Ukraine de bénéficier d’un soutien accru de l’Europe, tout en l’inscrivant dans le concert européen. Pour répondre aux menaces, l’Europe n’a d’autres choix que de se doter d’un pouvoir dissuasif incomparable, de bâtir une défense autonome, adaptée à la nouvelle donne géopolitique, et d’ouvrir un chemin de coopération spécifique aux autres États de l’ancien bloc soviétique cherchant protection et stabilité.

* Christophe Gomart, général quatre étoiles et député européen Les Républicains depuis juin 2024, est vice-président de la sous-commission « Sécurité et défense » du Parlement européen.

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2 Commentaires

  • Serge Bellemain
    Serge Bellemain

    Je suis “né” à la politique quand ils ont assassiné Allendé…comment peut-on, surtout si on est communiste, faire confiance à ces “adeptes” de la “Démocratie libérale” ? : elle est la représentation de notre ennemi de classe!

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  • Etoilerouge
    Etoilerouge

    Général 4 étoiles? Mais elles ne brillent guère ds le raisonnement. S’il reconnaît que l’Ukraine est cuite, que l’UE ne peut l’aider plus, que l’OTAN ne peut l’aider à vaincre, s’il reconnaît des racines profondes au conflit, sa reconnaissance s’arrête là.
    Donc le 4 étoiles avec d’autres à pousser les ukrainiens à la guerre contre la Russie en sachant qu’elle n’avait aucune chance même avec UE OTAN de l’emporter! Ce républicain de pacotille est d’un cynisme rare. Si demain il dirige de jeunes soldats du contingent il sera un nouveau Nivelle. Comme disait de Gaulle qui méprisait ces individus , ce st des carriéristes. Le peuple français ne doit jamais oublier que les dirigeants de son armée sont antirepublicaine, anti peuple, anti démocratie que gomart n’est que le synonyme des trahisons de 1870 , 1939, 1940 et suivantes.
    Ds les années 1970 Sanguinetti qui avait rejoint l’union de la gauche exprimait la nécessité de revoir la formation sociale des élites militaires. Voilà un exemple de ces descendants des généraux traîtres d’Algérie. Des tares vendus aux USA.
    Poutine avt conflit a demandé un cadre de sécurité pour l’Europe. Le recul de l’OTAN à la frontière allemande. La neutralité de l’Ukraine, sa denazification et démilitarisation. Quant à l’armée européenne de gomart cela revient à armer puissamment l’Allemagne et lui confier le feu nucléaire. Le peuple français a voté contre l’armée Europeenne en son temps. l’UE a démontrée qu’elle n’était pas favorable à la paix mais ne recherchait que l’expansion tout en détruisant les classes ouvrières d’Europe. Nous peuple français devons retrouver notre indépendance nationale économique politique militaire . Cela ne peut se faire que ds le cadre du socialisme à la française où un gomart cirera les chaussures du simple soldat.

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