La menace nucléaire imminente : un appel à une réforme de la sécurité mondiale. On mesure mal à quel point l’impérialisme est disposé à entretenir partout des foyers de guerre. La cécité sur la nature des périls doit céder la place à la conscience de l’escalade qui est provoquée partout dans le monde. Aujourd’hui nous vous proposons un texte de Franck Marsal qui s’adresse à tous les communistes et qui s’inscrit dans la préparation de la conférence nationale. Ce texte doit être lu et travaillé par tous mais il prend place dans un contexte international, géopolitique qui est celui du combat de ce blog. Des échéances doivent être envisagées et l’initiative de Vénissieux prendre toute son importance (note et traduction de Danielle Bleitrach histoireetsociete)
Par Global Times 13 oct. 2024
Illustration : Liu Rui/GT
L’escalade récente des conflits et des affrontements régionaux a ravivé les inquiétudes mondiales concernant le danger d’une guerre nucléaire.
Sun Xiaobo, directeur général du Département du contrôle des armements du ministère chinois des Affaires étrangères, a exhorté jeudi la communauté internationale à établir « un monde sans armes nucléaires ».
Tous les pays et toutes les régions doivent réfléchir collectivement et profondément aux structures de sécurité existantes et à leur efficacité dans la prévention de la prolifération nucléaire et des conflits.
L’ordre international de l’après-guerre, y compris la stratégie de dissuasion nucléaire de la guerre froide, n’a pas abordé de manière adéquate les questions fondamentales entourant les armes nucléaires. Si le concept de destruction mutuelle assurée a pu empêcher les conflits directs entre les puissances nucléaires, il a maintenu le monde sous l’ombre constante de la menace nucléaire.
Alors que la géopolitique mondiale connaît des changements spectaculaires, nous assistons à de nouvelles dynamiques dans les relations internationales. En Asie, des propositions visant à élargir les alliances militaires étendues ont émergé. Les discussions sur le rôle de l’OTAN en Asie et la création de nouveaux pactes de sécurité régionaux reflètent les préoccupations complexes de certains pays en matière de sécurité, y compris les craintes de menace nucléaire.
Cependant, nous devons examiner attentivement si de telles approches renforcent réellement la sécurité mondiale ou risquent d’aggraver les tensions. Les causes profondes de la guerre et de la prolifération nucléaire sont complexes et multiformes. Ils ne proviennent pas seulement des armes elles-mêmes, mais aussi de tensions géopolitiques profondément enracinées et de griefs historiques. Pour résoudre efficacement ces problèmes, nous avons besoin d’une compréhension nuancée de la dynamique de la sécurité mondiale qui va au-delà des récits simplistes du « nous contre eux ».
Pourquoi les mécanismes de sécurité existants n’ont-ils pas réussi à prévenir efficacement la menace d’une guerre nucléaire ? La réponse réside probablement dans l’approche des relations internationales et de la sécurité. La recherche de la sécurité absolue de certaines nations ou de certains blocs se fait souvent au détriment de la sécurité perçue des autres, créant un cycle de méfiance et d’accumulation d’armes.
Pour briser ce cycle, nous avons besoin d’un changement de paradigme dans l’approche de la sécurité mondiale. Il s’agit notamment d’élaborer un cadre de sécurité plus inclusif et coopératif qui réponde aux préoccupations légitimes de tous les pays ; investir dans des mécanismes de prévention et de résolution des conflits qui s’attaquent aux causes profondes des tensions internationales ; promouvoir les efforts de désarmement nucléaire tout en s’attaquant aux problèmes de sécurité qui sont à l’origine de la prolifération atomique ; encourager la participation de la société civile aux discussions sur la guerre, la paix et le désarmement nucléaire.
Il ne suffit manifestement pas de discuter des conséquences destructrices d’une guerre nucléaire. L’histoire nous enseigne que l’affrontement militaire et la division du monde en blocs opposés ne mènent pas à une paix durable. Au lieu de cela, nous devons nous efforcer d’élaborer un concept de sécurité standard, global, coopératif et durable. Cette approche reconnaît que, dans un monde interconnecté, la sécurité d’une nation est inextricablement liée à la sécurité de tous.
Tous les pays et toutes les régions doivent prendre des mesures concrètes pour créer un ordre mondial plus stable et plus sûr. Pour ce faire, il faut aller au-delà de la pensée de la guerre froide et adopter une approche plus nuancée et collaborative de la sécurité mondiale.
En favorisant la compréhension, en encourageant la coopération et en nous attaquant aux causes profondes des conflits, nous pouvons œuvrer à l’édification d’un monde libéré de l’ombre de la menace nucléaire – une communauté humaine avec un avenir partagé où la sécurité est assurée par un engagement collectif en faveur de la paix.
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