Le guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, doit diriger vendredi la grande prière hebdomadaire et prononcer un prêche qui pourrait donner le ton des plans de l’Iran après son attaque de missiles lancée mardi contre Israël. Cette prise de parole pour les raisons que nous analysons ci-dessous est très attendue ce qui permet d’ailleurs souvent d’éviter de voir à quel point la paix mondiale et l’arrêt des massacres ne dépend pas de l’Iran mais bien du gouvernement d’extrême-droite israélien et des USA, ses alliés sans lesquels ce gouvernement criminel ne pourrait pas agir contre tous les peuples y compris le peuple israélien. C’est pourquoi les forces de paix, celles qui interviennent au nom des peuples et au premier rang desquelles les communistes ne se trompent ni d’adversaires, ni dans la désignation des responsabilités, et elles mettent en échec ceux qui choisissent la guerre.
En effet, tandis que ceux qui partout poussent à la guerre, y compris ceux qui détiennent la presse et qui ont leurs intérêts dans la prolifération des armes et des ruines, des privatisations, des pays vendus à l’encan nous déversent leur propagande celle qui appuie les fauteurs de guerre et utilisent même le martyre du peuple juif pour créer les conditions de celui du peuple palestinien et à terme celui du peuple israélien… Dans un tel contexte, la gauche dans sa majorité appuie les criminels de guerre comme Netanyahou, leur choix suicidaire au nom d’une haine pathétique contre l’Islam… En France, toujours, alors que les partisans de la paix devraient s’unir pour dénoncer ces leurres tragiques quelques gauchistes derrière leurs ordinateurs prêts à mourir jusqu’au dernier palestinien, iranien, russe et autres s’excitent et donnent aliment à la propagande de l’extrême-droite israélienne et made in USA. Alors qu’il est urgent de la part de tous ceux qui au contraire tentent d’empêcher l’escalade vers la guerre mondiale et nucléaire, de desserrer l’étau de l’asphyxie des peuples en mettant en place des circuits économiques, financiers, culturels qui échappent à cette volonté de mort, ils rendent le rassemblement encore plus difficile. Alors que majoritairement le peuple français comme tous les autres veulent la paix. S’il faut se battre, les communistes se sont toujours battus mais ils le font quand il n’y a pas d’autre moyen d’arrêter le fascisme et tous les bellicismes.
Tous les regards sont tournés vers l’IRAN, ce qui évite parfois de les tourner vers son propre gouvernement et la manière dont il cautionne les fauteurs de crime que sont les USA et leurs marionnettes sanglantes de Netanyahou à Zelensky. Alors que pas plus que face à la protection des missiles iraniens ou à l’armée russe aucune de ces marionnettes ne pourrait faire autre chose que de provoquer le même anéantissement de leur peuple que celui qui a lieu à Gaza dans l’impunité de leurs protecteurs.
Comme nous le montrons par ailleurs, l’intervention à l’ONU du président a rétabli les faits à l’origine de l’embrasement potentiel en dénonçant la responsabilité du gouvernement israélien sous parapluie de Biden, et affirmé que l’IRAN se défendait mais ne voulait ni l’arme nucléaire ni la guerre. Il apparait néanmoins que sa position de négociation s’est heurtée au radicalisme des gardiens de la révolution (peut-être d’autant plus radicaux que leur infiltration par le Mossad pose incontestablement problème). C’est pourquoi la très rare prise de parole du “guide suprême” est tellement attendue. Notons qu’elle intervient trois jours avant le premier anniversaire de l’attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas sur le sol israélien, qui a servi de prétexte à ce qui aujourd’hui apparait comme une réponse plus que disproportionnée dans la bande de Gaza, le 7 octobre 2023.
Les institutions sont telles en Iran que le guide suprême est en fait l’ultime décideur dans les principaux dossiers de la République islamique, M. Khamenei pourrait lever la lumière sur les suites qu’entend donner Téhéran à son attaque, au cours de laquelle quelque 200 missiles ont été tirés sur Israël. Les Gardiens de la révolution, armée idéologique de l’Iran, ont indiqué que cette opération était une mesure de représailles pour les assassinats du chef du Hezbollah libanais, Hassan Nasrallah, et d’un de leurs commandants, Abbas Nilforoushan, dans une frappe israélienne à Beyrouth le 27 septembre. Elle visait aussi à venger la mort du chef du Hamas, Ismaïl Haniyeh, le 31 juillet à Téhéran dans une attaque imputée à Israël par l’Iran et le mouvement islamiste palestinien.
La prière de vendredi sera précédée d’une “cérémonie de commémoration” en hommage à Hassan Nasrallah, selon le site de l’ayatollah Khamenei. Celle-ci doit se tenir à 10H30 locales (07H00 GMT) dans la grande mosquée Mosalla, dans le centre de la capitale iranienne.
Les commentateur notent que la dernière fois où M. Khamenei avait dirigé la prière de vendredi remonte à janvier 2020, après une attaque iranienne de missiles sur deux bases abritant des Américains en Irak, en riposte à l’attaque de drone américaine qui venait de tuer à Bagdad le général iranien Qassem Soleimani, un commandant des Gardiens, donc en marquant toujours la riposte mais son caractère limité. Jeudi, des manifestants portant des drapeaux du Hezbollah et de l’Iran se sont rassemblés devant le bâtiment qui abritait par le passé l’ambassade des Etats-Unis, désormais baptisé “le repaire de l’espionnage”, pour dénoncer les “crimes” israéliens à Gaza et au Liban, selon les médias locaux.
Mercredi, M. Khamenei, qui a décrété un deuil public pour la mort de Hassan Nasrallah, a souligné que son décès n’était “pas anodin”.
L’Iran a depuis déclaré que son attaque constituait une “réponse légitime, responsable et efficace pour punir le régime sioniste agresseur”, et menacé Israël d'”attaques écrasantes” s’il ripostait. La République islamique a aussi mis en garde les Etats-Unis contre toute intervention, sous peine de “faire face à une réponse sévère”, après que Washington a déclaré que l’Iran devait subir les “conséquences” de cette opération, et dit coordonner une réponse avec les responsables israéliens. Mais au-delà de la rhétorique, l’Iran a démontré à chaque fois le caractère limité de sa réponse alors que le président américain Joe Biden a évoqué jeudi devant la presse des “discussions” en cours sur d’éventuelles frappes israéliennes contre les infrastructures pétrolières iraniennes, voire pire encore les sites nucléaires. L’attaque de mardi était la deuxième menée par l’Iran contre Israël, après des tirs de missiles et de drones en avril, en représailles à une frappe aérienne meurtrière contre le consulat iranien à Damas, imputée à Israël sans que celui ci le revendique.
Mais dans les deux cas, l’armée israélienne a dit avoir intercepté la plupart des tirs, aidée de ses alliés au premier rang desquels les Etats-Unis. Cette “interception” que l’on présente comme relevant de l’autodéfense (en particulier grâce au mythique dôme de fer d’Israël, mythique parce qu’il n’assure devant aucune attaque massive), mais en fait désormais la protection d’Israël n’étant due qu’à l’intervention des USA et des alliés dont la France, qui étant prévenus de l’attaque abattent les missiles en vol pendant que la population israélienne se réfugie aux abris. Quiconque a le moindre bon sens mesure à quel point cette “invincibilité” est fragile et combien la folie de l’élargissement du front partout se heurtera rapidement comme en Ukraine, et là où partout s’est reproduite la débâcle du Vietnam, de l’Afghanistan, de l’Irak, etc laissant des pays en ruines mais démontrant l’incapacité réelle de l’armada des USA, de l’OTAN à obtenir la moindre victoire.
Donc chacun attend la prise de parole mais les forces de paix, celles qui interviennent au nom des peuples et au premier rang desquelles les communistes ne se trompent ni d’adversaires, ni dans la désignation des responsabilités, et mettent en échec ceux qui choisissent la guerre.
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