Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

Les « amis de la paix », sont dangereux pour Zelensky

Un article qu’il importe de lire attentivement, en effet on prend connaissance de ce qui n’est pas dit ou du moins n’est pas sérieusement pris en compte, l’existence d’un plan de paix initié par la Chine et le Brésil qui a attiré suffisamment de pays pour isoler celui de Zelensky, de l’OTAN, des USA pour ce qu’il est, un leurre justifiant la poursuite de la guerre et son escalade avec l’implication prévisible des nations de l’UE… Mais ce qui est la surprise de ce texte c’est qu’on découvre la présence officielle et insistante de la Suisse et de la France. Alors que la Suisse a parrainé le premier sommet qui a fait un flop et que la France se joue aux côtés de Zelensky d’une manière caricaturale. Il faut y voir au contraire la réalité de l’opinion publique française et même celle des peuples européens. Macron vient de déclarer qu’il ne va pas s’impliquer dans la gouvernance du syndic de faillite qu’est Barnier mais s’intéresser de près à “la réforme institutionnelle de l’UE”. On ne saurait mieux annoncer un plan de carrière qui promet d’ailleurs un intéressant dynamitage de l’UE après les institutions françaises… Ce choix d’être partout en n’étant sur le fond rien d’autre que le petit facteur des USA, assorti d’états d’âme on le retrouve dans la crise libanaise… Une manière de tenter de rassembler les forces d’inertie derrière un système qui a choisi la guerre et le fascisme qui n’est pas contredit par une gauche qui a perdu ses repères. (note de Danielle Bleitrach, traduction de Marianne Dunlop)

https://vz.ru/opinions/2024/10/3/1290367.html

Par Serguei Mirkine, journaliste, Donetsk

En marge de l’Assemblée générale des Nations unies, la Chine et le Brésil ont organisé une réunion avec des représentants d’un certain nombre de pays du Sud sur le règlement de la crise ukrainienne.

L’association des pays qui soutiennent le concept sino-brésilien d’instauration de la paix en Ukraine a été baptisée « Amis de la paix ». Le plan proposé par Pékin et Brasilia est basé sur un cessez-le-feu le long de la ligne de contact actuelle, suivi d’une conférence avec la participation de toutes les parties intéressées. Le concept comprend également des clauses sur la non-expansion du conflit, l’absence de frappes sur les installations nucléaires pacifiques, l’échange de prisonniers, la préservation des chaînes logistiques, etc.

Outre la Chine et le Brésil, 11 États du Sud ont participé à la réunion : l’Afrique du Sud, l’Algérie, la Bolivie, la Colombie, l’Égypte, l’Indonésie, le Kazakhstan, le Kenya, le Mexique, la Turquie, la Zambie et le Zimbabwe. Mais le plus intéressant est que deux observateurs, la France et la Suisse, ont assisté à la réunion. On ne sait pas très bien ce qu’ils faisaient là. La présence de la France et de la Suisse a surpris le ministre russe des affaires étrangères, Sergueï Lavrov. Selon des diplomates chinois, la France et la Suisse ont insisté pour que leurs diplomates soient autorisés à assister à un événement aussi important. Cela semble assez étrange, car la France et la Suisse ont soutenu la soi-disant formule de paix de Zelensky. C’est d’ailleurs en Suisse qu’a eu lieu le « premier sommet de la paix », comme l’a surnommé la propagande du Maïdan.

La formule de Zelensky contient des exigences telles que le retour de l’Ukraine à ses frontières de 1991 et le paiement par la Russie d’une compensation de plusieurs milliards de dollars (en réalité une contribution) à l’Ukraine. Bien entendu, le plan sino-brésilien est loin de ressembler à cela.

Les hommes politiques occidentaux se sont déjà montrés extrêmement négatifs à l’égard du plan de paix chinois, puis de la doctrine sino-brésilienne, qui s’en inspire à bien des égards. Mais le plus surprenant, c’est que la Suisse a soutenu le plan sino-brésilien. Elle a exprimé son mécontentement parce qu’il ne mentionnait pas l’intégrité territoriale de l’Ukraine, mais elle l’a soutenu. De plus, selon les diplomates suisses, la doctrine est conforme à l’esprit de ce même « sommet de la paix ».

En d’autres termes, les diplomates suisses ont déclaré que le plan sino-brésilien n’était pas en contradiction avec la « formule Zelensky ». L’Ukraine, bien sûr, n’était pas d’accord et a perçu cela comme une grande trahison, d’autant plus que Vladimir Zelensky s’est à plusieurs reprises exprimé de manière négative sur le plan sino-brésilien. Du haut de la tribune de l’ONU, il a accusé Pékin et Brasilia, de manière légèrement voilée, de vouloir obtenir un arrêt temporaire du conflit, mais pas la paix.

Le ministère ukrainien des affaires étrangères a également critiqué la Suisse, déclarant qu’il était déçu par les actions de la Suisse et que le seul moyen de parvenir à une paix juste était la « formule Zelensky », de sorte que Kiev ne comprenait pas la logique des Suisses. Le ministère suisse des affaires étrangères a répondu laconiquement : la « formule Zelensky » n’est pas le seul plan de paix qui peut être discuté.

Zelensky et le ministère ukrainien des affaires étrangères ne sont pas inquiets pour rien. La création de la plate-forme des « Amis de la paix » comporte un certain nombre de dangers politiques pour l’équipe ZE.

Le plus évident est que cette initiative peut perturber le « deuxième sommet de la paix » annoncé par l’Ukraine. Celui-ci, selon le plan de Zelensky et du cardinal gris d’Ukraine Andrei Yermak, devrait démontrer le « soutien croissant » à l’Ukraine dans le monde. Ce qui est essentiel pour la propagande, tant en Ukraine qu’en Occident. Cela signifie que le nouveau « sommet » ne devrait pas accueillir moins de délégations que le premier, et de préférence plus.

Et bien sûr, autant de pays du Sud que possible devraient être présents, afin que l’Ukraine de Maidan puisse déclarer que la « formule de Zelensky » est soutenue non seulement par l’Occident collectif, mais aussi par le Sud global. Cependant, plus il y aura de pays qui rejoindront les « Amis de la paix », moins il y aura de délégations du Sud au « deuxième sommet ».

Bien sûr, certains États seront prêts à soutenir à la fois la résolution sino-brésilienne et la « formule Zelensky », mais ce sera encore pire pour Kiev, car cela montrera qu’une alternative à la « formule » est soutenue par ses partisans présumés. Si la conférence des « Amis de la paix » peut rassembler plus de délégations du Sud que le « deuxième sommet », cela portera un coup politique majeur à la conception de l’Ukraine de Zelensky, qui prétend que le monde entier est avec l’Ukraine.

Le danger est encore plus grand de voir les idées sino-brésiliennes adoptées à l’Ouest. La Suisse a déjà montré qu’elle acceptait le concept des « Amis de la paix ». Plus tôt, les médias ont rapporté que le chancelier allemand Olaf Scholz préparait son propre plan de paix, qui est similaire à bien des égards au plan sino-brésilien et prévoit des concessions territoriales de la part de l’Ukraine.

Si la formule de Zelensky est rejetée à l’Ouest, ce sera un coup dur pour la position de Zelensky et de ses sbires, et pourrait être l’un des facteurs, avec les défaites militaires, de la perte de leur pouvoir.

Les ZEkomandos pensent toujours qu’avec le soutien militaire et diplomatique de l’Occident, ils pourront parler à la Russie en position de force. Mais Les amis de la paix pourrait réduire à néant le principal espoir de Zelensky et de Yermak dans l’arène diplomatique. La plateforme pourrait également jouer un rôle dans la réduction du soutien militaire au régime de Maïdan.

Le président Joe Biden, le chancelier allemand Olaf Scholz, le président français Emmanuel Macron et le premier ministre britannique Keir Starmer se rencontreront en Allemagne le 12 octobre. Ils y décideront de la suite à donner au « plan de victoire » de Zelensky. Avant tout, il s’agira d’autoriser ou non des frappes en profondeur sur la Russie avec des missiles occidentaux. Outre l’évolution de la doctrine nucléaire russe et la crise au Moyen-Orient, la consolidation de la position des pays du Sud pourrait également influencer leur décision. Plus il y aura d’États soutenant l’idée d’une désescalade dans le temps qui reste avant la réunion, moins les politiciens occidentaux seront disposés à donner à l’Ukraine la permission de frapper profondément dans la Fédération de Russie. En effet, la réponse de la Russie à ces actions pourrait être très sérieuse. Et le Sud global comprendra qui est à blâmer pour l’escalade du conflit.

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