En lisant l’article de Regis de Castelanau que nous publions par ailleurs, j’ai été frappée par la motivation fondamentale qui pouvait pousser ce genre de profil vers le parti communiste français tel que nous l’avions connu et que lui-même définit d’abord dans ses liens avec l’Union soviétique: le patriotisme. On retrouve dans l’histoire ce type d’engagement y compris dans la Commune de Paris. Ceux qui refusent la trahison, l’étrange défaite et qui se retrouvent en dépit de leurs origines aux côtés du peuple contre les Versaillais. Dois-je dire qu’il y a dans mes propres motivations quelque chose de cet ordre même si le “patriotisme” chez moi est plus la défense d’une civilisation, d’un patrimoine de savoir, de créativité humaine mais comme Aragon avec les communistes j’ai découvert que cela passait par le meilleur de la France… La référence au cinéma n’est pas non plus sans importance, c’est un art de masse enfin ça l’était. Oui il y a eu jadis les communistes et ils ont été ceux qui ont restitué la patrie à ceux qui n’ont pas d’autres biens, cela passait pas la lutte pour la paix mais aussi avoir le courage de donner sa vie quand il le fallait. Cela a encore un écho en Russie, je crains que tout cela soit mort en France… (note de danielle Bleitrach traduction de Marianne Dunlop pour histoireetsociete)
https://kprf.ru/party-live/cknews/228977.html
Le premier vice-président du comité central du KPRF, Youri Afonine, a commenté le fait que 95 % des films russes recommandés pour être visionnés dans les établissements d’enseignement sont des films soviétiques.
Cet été, le ministre russe de l’éducation, Sergei Kravtsov, a proposé de dresser une liste de films recommandés pour les familles et les établissements d’enseignement. Il est évident que la tâche principale de l’élaboration d’une telle liste devait être l’éducation patriotique de notre jeune génération.
Hier, la Chambre civique de Russie a présenté un projet de liste. Elle a été préparée par le Centre de philosophie de l’éducation de l’Université pédagogique d’État de Moscou.
Fait extrêmement remarquable : sur les 191 films figurant sur la liste, 181 sont des films réalisés en URSS. Et seulement 10 sont des films tournés dans la Fédération de Russie.
Pourtant, ces dernières années, la Russie a consacré beaucoup d’argent aux films et aux séries télévisées patriotiques. Mais pour une raison ou une autre, ces films s’avèrent presque toujours être des productions “hollywoodiennes”, mais d’une qualité bien moindre.
Et lorsque la situation historique elle-même impose de prendre au sérieux l’éducation au patriotisme, nous devons nous appuyer presque exclusivement sur le grand héritage culturel soviétique.
Parmi les films figurant sur la liste, on trouve de merveilleux films soviétiques pour enfants tels que « Attention, une tortue ! », « Le royaume des miroirs déformés », « Les vengeurs insaisissables », « Les aventures de Bouratino », « La république de Shkid », « Timour et son équipe », et « Les trois gros ».
Il y a aussi de grands films comme « L’aube est calme ici », « Alexandre Nevski », « La ballade du soldat », « Le cuirassé Potemkine », « Seuls les vieux vont au combat », « Guerre et paix », « Quand passent les cigognes », « Fascisme ordinaire », « Ils se sont battus pour la patrie », « Le Don paisible » et « Tchapaev ».
Les participants à la discussion à Chambre civique n’ont pas condamné, mais ont au contraire soutenu ce « déséquilibre » en faveur des films soviétiques.
Natalia Bondarchuk, artiste méritante de la RSFSR, a déclaré qu’« au cours des 20 dernières années, la situation du cinéma n’a fait qu’empirer – nous nous sommes entichés des images de synthèse américaines dans les films, et le sens s’est perdu ». Et Vladimir Chapovalov, membre du conseil d’administration de l’Association russe des sciences politiques, a déclaré que le cinéma devrait promouvoir les valeurs d’une famille forte, du travail créatif, de la citoyenneté, du patriotisme et de la fierté de notre pays, mais les films modernes n’offrent rien de tout cela.
Bien sûr, je crains que certains fonctionnaires trouvent la liste trop « soviétique » et commencent à la modifier. J’aimerais leur dire : n’y touchez pas ! Les pédagogues et les scientifiques de l’université pédagogique d’État de Moscou ont dressé une excellente liste de films, avec l’aide desquels il est réellement possible d’amener les enfants à donner le meilleur d’eux-mêmes.
Bien sûr, la question se pose : pourquoi le patriotisme ne peut-il être enseigné qu’à travers des films soviétiques ? J’ai une réponse. Le fait est que le pays soviétique était le pays le plus juste du monde. C’est pourquoi les manifestations d’amour à son égard se sont révélées si sincères. Quand il y aura plus de justice dans notre vie moderne, il y aura plus d’œuvres artistiques susceptibles d’encourager le patriotisme.
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Marxou
Le patriotisme ne peut être que de gauche ( enfin la vraie gauche ) car les prolétaires n’ont pas d’autres endroits où vivre que dans leur propre pays, tandis que la bourgeoisie capitaliste peut exporter ses capitaux ailleurs si cela est bénéfique pour elle. Bien sur, si elle pouvait, elle resterait dans son pays d’origine, mais entre choisir l’amour de sa patrie et l’amour de son compte en banque, elle n’hésitera pas longtemps. Bien sur, il y a des exceptons, mais c’est minoritaire. Où alors, elle devient une bourgeoisie compradore qui place ses capitaux dans la simple circulation des marchandises et des capitaux et se coule dans la mondialisation libérale. Marx, dans le manifeste écrit : ” les prolétaires n’ont pas de patrie ” mais ajoute un peu plus loin, c’est pour ça qu’ils doivent devenir eux même la nation, mais nullement au sens bourgeois du terme . Voilà, à mon sens pourquoi le vrai patriotisme ne peut être que de gauche ” la vraie gauche ” . Tout cela mériterait un livre entier d’analyse.
Falakia
Réponse à Marxou
Vous expliquez clairement la lecture du manifeste de Marx qui ce dernier dit ” que les prolétaires n’ont pas de patrie mais ajoute plus loin C’est pour ça qu’ils doivent devenir eux mêmes la nation mais nullement au sens bourgeois ” .
En effet le communisme tout comme le Marxisme est dénué de dogmes et de dérives dans la pensée et dans les oeuvres de Marx où il insiste contre l’aliénation sociale et pour les droits et la Justice sans violence .
Il faudrait dépasser les étiquettes de totalitaire , de goulac sur les communistes qui sont des Résistants , Résistantes .
Sarkosy durant l’élection de 2007 a utilisé un Communiste ( Guy Moquet ) non pas pour le panthéoniser mais pour que sa lettre soit lue dans tous les collèges et lycées .
Quant à Macron , récemment il a panthéonisé un Communiste Franco- Arménien .
Rolland
Dans la liste des films soviétiques fameux il faut ajouter la série “Dix-sept moments du printemps” réalisée d’après l’oeuvre de Julian Semenov, qui connut un énorme succès en URSS. Un colonel des renseignements soviétique infiltré au plus haut niveau (Himmler, Bormann, Schellenberg…) de l’appareil nazi à l’agonie.