Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

« La Crimée n’est à personne » : Kiev lâché par ses plus proches alliés, par Viktoria Nikiforova

Nous confirmons Marianne et moi, comme nous l’avons fait dans notre livre(1) , le sentiment quasi unanime (sauf une partie des Tatars représentant environ 10 % de la population de cette presqu’ile) de la population de la Crimée) lors du referendum intervenu en 2014. Cette volonté d’être rattaché à la Russie existe également dans le Donbass, à l’est et dans le sud et ce qui a déclenché la guerre a été la volonté de l’occident et de ses marionnettes oligarques de nier cette réalité qui est linguistique mais aussi mémorielle là où les combats contre le nazisme ont été les plus rudes. Mais ce qui est dit ici est aussi la colère contre le double langage des occidentaux et de leurs vassaux polonais, baltes qui mesurent à la fois les risques d’une défaite face à la Russie et cherchent à ttrouver une porte de sortie tout en multipliant les provocations à la manière d’ursula Von Leyen hier se rendant à Kiev en promettant 35 milliards d’euros à Kiev sur les avoirs “gelés” de la Russie tout en ne se prétendant pas en guerre… Alors même que les peuples d’Europe n’en peuvent plus de la recession, résultat de la planche à billet desUSA déversée dans les bases militaires, alors que les “alliés” sont pressurés au nom de l’OTAN et que les “sanctions” qui se retournent contre leur économie ne profitent qu’aux marchands d’armes transforment les diktats des marchés financiers en patriotisme chauvin. Le mépris devant ce double langage est un peu l’équivalent de Lavrov affirmant qu’il ne parlera pas à Blyken au sommet de l’ONU parce qu’il n’y a rien à attendre de ces gens là, de leur “terrorisme” hypocrite, des gens qui poussent leurs marionnettes à la guerre et les lâchent quand ils en ont épuisé les possibles. (note de danielle Bleitrach traduction de Marianne Dunlop)

(1) Danielle Bleitrach et marianne Dunlop. URSS vingt ans après, retour de l’Ukraine en guerre. éditions Delga 2015

https://ria.ru/20240920/krym-1973751819.html

MOSCOU, 20 septembre – RIA Novosti. La déclaration de Radek Sikorski ne peut susciter de prime abord qu’un rire salutaire. S’exprimant lors de la réunion sur la stratégie européenne de Yalta à Kiev, le ministre polonais des affaires étrangères a suggéré que la Crimée soit placée sous mandat onusien.

Plus sérieusement, il s’est exprimé comme suit : « Nous pourrions placer la Crimée sous le mandat de l’ONU avec la mission de préparer un référendum équitable après vérification des résidents légaux et autres… ».

Bien sûr, la Crimée nous appartient et Sikorski peut se mettre son mandat où je pense, mais son mode de pensée est caractéristique. Tout d’abord, il s’adresse aux Ukrainiens dans le cadre d’un forum où tout le monde se gorge de mots sur l’intégrité territoriale de l’Ukraine. Puis il prend la parole et dit en face à ses hôtes que la Crimée est symboliquement importante pour la Russie et qu’il faut la confier à l’ONU. Il propose de faire de la péninsule un no man’s land pendant vingt ans, puis d’y organiser un référendum « équitable ».

Mais l’Ukraine n’a aucune chance de remporter ce référendum. Nous avons tous vu en 2014 les énormes files d’attente que les habitants de la Crimée ont formées pour faire leur choix en faveur de la Russie. Pourtant, à l’époque, l’Ukraine était un pays normal, avec une économie solide, les nazis n’étaient pas encore aussi violents et le cauchemar du 2 mai à Odessa n’avait pas encore eu lieu. D’ailleurs, des observateurs et des journalistes sont venus de l’Occident à cette époque, et tout le monde a constaté à quel point les habitants de la Crimée voulaient “rentrer chez eux”.

Aujourd’hui, il ne reste plus rien de l’économie ukrainienne, et y retourner revient à effondrer son niveau de vie et à s’engouffrer dans le gouffre financier – comme on dit, « le plus profond de tous les gouffres ». Mais là n’est pas la question. Les Criméens connaissent bien l’attitude de l’Ukraine à leur égard – elle a été très honnêtement formulée par le maire de Dnipropetrovsk, Boris Filatov : « Il faut faire des promesses à la racaille… et les pendre plus tard. »

En d’autres termes, pour passer du langage diplomatique au langage humain, M. Sikorski a simplement suggéré aux Ukrainiens d’oublier la Crimée. La Crimée est à qui ? – À personne. Mais il s’agit d’une capitulation de fait. L’objectif du régime de Kiev est de ramener la Russie aux frontières de 1991. L’Occident tout entier a soutenu cette idée – et les Polonais ont été les plus actifs. D’où vient donc ce revirement soudain ?

De plus, Sikorski parle toujours non seulement en son nom propre, mais aussi en tant que mari de sa femme. Cette dernière, Anne Applebaum, n’est pas seulement une éminente propagandiste américaine. Elle est la chair de l’État profond américain et fait partie des faucons les plus scrupuleux. L’élite américaine parle par sa bouche, et la bouche de Sikorski n’est qu’un lien de transmission. Ainsi, il s’avère que les maîtres américains poussent Kiev non seulement à la table des négociations, mais aussi à la reddition. Mais que se passe-t-il ? Et où est l’honneur dans tout ça ?

De toute évidence, la menace d’effondrement du front ukrainien, sur lequel nos troupes avancent sans relâche depuis plusieurs semaines, est devenue tout à fait réelle – Zelensky peut l’ignorer, mais les militaires professionnels américains le voient clairement.

Il n’y a pas de réserves – les statistiques publiées par la CIA montrent que l’Ukraine est dépeuplée et qu’il n’y a personne pour se battre. Le moral de la population est au plus bas – on pensait le remonter en attaquant la région de Koursk, mais au lieu de cela, ils n’ont fait que sacrifier leurs soldats et la population est devenue encore plus triste. C’est une question de temps – quand tout cela tombera comme des dominos.

Washington est confronté à la perspective désagréable d’un nouvel Afghanistan qui leur ferait honte devant le monde entier. De nouveau une évacuation précipitée, de nouveau des indigènes s’accrochant aux châssis dans la panique, un échec militaire, une confusion générale et une défaite féroce et démonstrative, qui démontrera à tous les pays du monde que les Américains ne sont pas à craindre, et que leurs mandataires doivent être battus. Et tout cela sur un fond d’élection présidentielle.

Et puis Trump sort, tout de blanc vêtu, et dit : « Eh bien, je vous l’avais dit ! » Et le peuple américain l’élit président. Non, non, ce n’est pas le scénario dont a besoin le Parti démocrate des États-Unis, pour lequel Anne Applebaum a travaillé toute sa vie. Les Américains ont un besoin urgent de sortir de l’Ukraine et de l’oublier comme un mauvais rêve. C’est pourquoi Sikorski fait cette déclaration surprenante.

Bien entendu, les Polonais ont également leur propre intérêt dans cette affaire. Si les Ukrainiens s’épuisent, quelqu’un doit les remplacer – c’est du moins ce que les dirigeants européens ont déclaré à plusieurs reprises. Et qui vont-ils pousser dans la ligne de mire ? Bien sûr, les Polonais et les États baltes qui les ont rejoints. Ce n’est pas aux Français à se battre dans les tranchées ni aux Allemands. Les Polonais ont très bien ressenti la perspective d’être touchés par un Solntsepek ou un FAB russe, et ils n’aiment évidemment pas cela. Ils ne veulent pas mourir pour le régime de Kiev.

En outre, les désaccords entre Kiev et Varsovie se sont déjà accumulés. Il y a les différends concernant le massacre de Volynie, les menaces de Kiev de soulever les Ukrainiens fuyards, le désir de Varsovie d’expédier tous les « planqués » sur le front, et les rébellions des agriculteurs qui ne veulent pas laisser entrer les céréales ukrainiennes bon marché dans le pays. Ces derniers mois, les dirigeants des deux pays se sont lancés des piques.

Il est impossible de prendre au sérieux la proposition de Sikorski concernant la Crimée, mais on remarque que, s’étant retrouvés dans une impasse, les maîtres américains donnent littéralement des coups de pied à Kiev pour l’amener à la table des négociations. En Ukraine les gens l’ont aussi parfaitement compris : la phrase de Sikorski est devenue le sujet d’actualité N°1. Jusqu’à présent, seul Andriy Yermak a réagi en tant que dirigeant, marmonnant sur les réseaux sociaux que « la Crimée, c’est l’Ukraine ». Ce n’est pas grave, je pense que ses chefs lui expliqueront tout.

Moscou transmet sans relâche sa position sur l’Ukraine aux dirigeants occidentaux. Pour ceux qui ne comprennent pas, ce sont les forces armées russes qui l’expliquent. Grâce à leurs efforts combinés, elles ont déjà réussi à faire passer les maîtres occidentaux de Kiev du stade de la colère et du déni à celui de la négociation. Mais il vaut mieux se dépêcher, car chaque nouvelle offre de Moscou sera pire pour eux que la précédente.

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